Disclaimers : Haikyuu! ne m'appartient pas.
Hellou, voici la trentième requête de DramaticalRaven que je remercie pour la review sur Healing Broken Spirits. Il s'agit d'une fic DaishouKen/OiHina/AsaNoya rating M avec l'UA et le contexte suivant : Kenma a subi une expérience dans un laboratoire où il a été enlevé, on lui a ingéré une épée maudite qui fait qu'il empoisonne tout ce qui touche. Après avoir fui, il fait la connaissance de Daishou, ils tombent amoureux, Kenma le fuit en ignorant qu'il est un démon serpent. Je me suis documentée sur les youkai pour agrémenter l'univers et l'histoire et aussi, Kenma et Nishinoya ont les cheveux noirs au début de l'histoire (je pars du contexte que, comme ils étaient enfermé dans le labo depuis l'enfance, ils ne se sont pas teints les cheveux.) Bonne lecture. :)
Part 1 :
Il y avait bien longtemps, humains, divinités et autres esprits-démons vivaient plus ou moins en harmonie. Bien entendu, certaines créatures étaient malfaisantes mais n'était-ce pas la même chose chez les humains, après tout? De même certains dieux préféraient user de la foi des mortels pour leur satisfaction personnelle et l'augmentation de leur puissance. Toujours était-il que leurs liens s'affadissaient avec le temps. Les humains crurent de moins en moins en eux, certains temples étaient restés à l'abandon au fil des siècles pour être hantés la plupart du temps par de mauvais esprits.
Beaucoup de dieux et d'esprits-démons repartirent dans leur monde, laissant derrière eux des héritages, allant aux armes enchantées par des pouvoirs divins à la simple descendance, certains esprits-démons ayant pris forme humaine pour s'unir avec les mortels dont ils étaient amoureux. Malheureusement, les artefacts furent l'objets de bon nombre de convoitises au fil des années et l'avidité des hommes n'avait fait qu'accroitre au détriment des innocents.
C'est à partir de ce triste constat que commença cette histoire.
Kenma ne se souvint plus de sa famille. Il se rappelait juste du jour où il sortait de l'école, une journée normale en somme quand des hommes avaient surgi de nulle part, et l'avait emmené de force dans une voiture pour l'enfermer dans cette petite cellule grise qui était devenue sa maison depuis maintenant sept ans.
En temps normal, il aurait trouvé cette pièce sécurisante, cela ne le gênait pas d'être cloitré, moins l'espace était large, mieux c'était, mais il avait perdu tout ce qu'il lui était cher. Tout ça pour quoi? Parce que du sang de nekomata, l'esprit-chat à deux queues, coulait dans ses veines.
Du peu qu'il avait entendu parlé, le laboratoire où il se trouvait enlevait des enfants possédant du sang de démon et attendait qu'ils furent suffisament grands pour expérimenter des assimilations.
On avait découvert que les artefacts laissés par les esprits-démons et les divinités pouvaient fusionner avec les humains descendants de kami ou de youkai et beaucoup de scientifiques jouaient aux apprentis-sorciers pour en tester les effets et si le résultat était concluant, le sujet devenait alors une simple arme vivante à vendre au plus offrant ou comment sous le couvert de simple centre de recherches se cachait un traffic d'armes des plus lucratifs.
Kenma n'était pas le seul dans cette situation. Il s'était lié avec Shouyou, qui possédait le sang d'un yosuzume, esprit-oiseau qui, bien qu'il ne fut pas maléfique, annonçait souvent aux voyageurs la présence d'un okuri inu près d'eux, un esprit-loup amateur de chair humaine, et aussi avec l'énergique Yû dont le sang de raijû le liait aux forces de la foudre.
Tous trois avaient sympathisé au fil des années qui avaient suivi leur séquestrement, devenant plus que de simples compagnons d'infortune. Yû et Shouyou étaient des amis qui l'avaient soutenu dans cette galère qu'ils partageaient tous.
Kenma se recroquevilla davantage sur le lit étroit dans lequel il avait l'habitude de rester quand quelqu'un frappa à la porte de sa cellule. "Entrez, dit-il d'un ton hésitant.
- C'est nous, Kenma."
Le noiraud poussa un soupir de soulagement lorsque Shouyou et Yû rentrèrent dans sa chambre. "Ça va?, s'enquit le roux en s'asseyant en face de lui, sur le sol, cela fait longtemps que tu n'es pas passer nous voir.
- J'ai juste un mauvais préssentiment, répondit Kenma, vous ne trouvez pas qu'ils ont été étrangement gentils, ces derniers temps?
- C'est vrai qu'ils nous ont laissés tranquille, répondit Yû, et puis on a pu rester dans l'air de repos plus longtemps.
- Tu crois qu'ils..., commença à dire Shouyou quand des hommes vêtus de blouse blanche arrivèrent dans la pièce et commencèrent à les entraver tous les trois sans crier gare. "Nous avons trouvé des armes enchantées parfaites pour vous, fit l'un d'entre eux, il est temps de vous les assimiler.
- Vous voulez nous les faire ingérer maintenant?, s'enragea Yû en tentant de se débattre, mais vous êtes malades. Vous nous avez dit que cela sera pour le jour de nos vingt ans.
- On ne vous laissera pas faire, vociféra Shouyou en essayant vainement de mettre un coup de coude, lâchez-nous!
- Voilà de quoi vous calmer, déclara le scientifique en leur injectant à chacun un produit anesthésiant.
Kenma fut le seul à ne pas s'être rebellé. A quoi bon, après tout? Tout s'était décidé pour lui le jour où ils l'avaient enlevé.
Les jours suivirent pendant que tous trois furent maintenus dans un sommeil artificiel. Ils ne ressentirent pas la lame qui fut assimilée dans leur corps, ni la modification qu'elle entraina ensuite. Leurs lèvres se colorèrent légèrement, leurs ongles changèrent de teinte et les cheveux de Kenma et Yû prirent une autre nuance. Une voix résonna dans un recoin de leurs esprits.
Notre puissance est désormais votre malédiction.
Lorsque Kenma ouvrit les yeux, il se retrouvait de nouveau dans sa chambre, entre ces quatre murs gris qui lui semblaient si sécurisants. Rien n'avait changé si ce n'était ses ongles qui avaient pris une nuance oscillant entre le mauve et le rouge bordeaux. Il avait aussi un goùt étrange dans la bouche, suave mais légèrement amer. Comment allaient Shouyou et Yû? Il décida alors de les voir. Kenma se leva et sortit de son cocon, s'efforçant d'aller dans le couloir qui lui semblait si effrayant. Etroit, sombre, une odeur médicamenteuse planait dans l'air.
Il remarqua que la chambre du roux était ouverte. "Allez, tu viens avec moi, entendit-il, un client te veut.
- Non!, cria Shouyou en reculant de plus en plus au fur et à mesure que le scientifique s'approchait de lui, laissez-moi.
- Shouyou!" Kenma rentra dans la chambre pour essayer de le sauver quand il vit l'homme se tordre de douleur lorsqu'il toucha l'avant-bras du roux. Shouyou le fixa, tétanisé en regardant la peau de son ravisseur virer au grisâtre avant de s'écrouler comme une poupée de chiffon, les yeux révulsés. "Qu'est-ce que j'ai fait?"
Kenma non plus ne comprenait pas, était-ce l'effet de l'arme présente dans le corps de Shouyou qui...Une main empoigna son épaule. "Tu n'as pas à être là." Le noiraud lui prit la main pour la retirer quand il entendit un cri de douleur. L'homme qui était derrière lui, se mit à genoux, pris de convulsions violentes. Kenma vit les veines de ce dernier devenir violacées, avant qu'il ne mourut en crachant du sang.
Ses yeux se posèrent sur ses mains qui se mirent à emettre une aura mauve. "Shouyou, Kenma, vous allez bien?"
Tous deux se tournèrent vers un Yû angoissé. "Ça a l'air d'aller, tant mieux, fit-il en poussant un soupir de soulagement, et je vois qu'on a aussi essayé de vous enlever."
Shouyou remarqua quelque chose chez ses deux amis. "Vos cheveux, ils ont changé de couleur."
Ceux-ci se regardèrent. En effet, si Kenma possédait maintenant des mèches blondes à part au niveau des racines, Yû avait des cheveux bruns et une frange décolorée. Le roux contemplait ses ongles qui avaient viré au vert clair. Depuis cette opération, il avait l'impression que quelque chose avait changé.
"Les voilà."
Un autre garde arriva vers eux mais Yû l'intercepta en lui touchant l'avant-bras, de sa main dont les ongles furent maintenant d'un vert feuille. "Désolé, fit le brun en serrant sa prise, mais vous ne me laissez pas le choix." Des petites lianes, semblables à des racines d'arbre sortirent des doigts de Yû pour s'ancrer dans la peau du ravisseur.
Celui-ci se vida rapidement de son sang avant qu'elles ne se retirent et tomba inerte dans un bruit mat. "Il faut qu'on se casse d'ici avant que d'autres n'arrivent, déclara-t-il à l'adresse de Shouyou et Kenma.
Les deux garçons hochèrent la tête puis tous trois se mirent à courir jusqu'à la sortie, le laboratoire n'étant qu'une petite bâtisse. Ils se retrouvèrent au fin fond d'une forêt. "Eh bien, commenta Yû, ce n'est pas étonnant que personne ne les trouve." Des bruits de pas se rapprochèrent d'eux. "On parlera de ça plus tard, fit Kenma, allons dans la forêt pour les semer."
Shouyou et Yû firent ce qu'il dit et pénétrèrent dans les bois avant de se sentir étrangement épuisés. Ils s'assirent contre un grand arbre situé dans une clairière pendant que les hommes qui s' étaient lancés à leur poursuite furent bloqués et projetés par d'immenses racines. "Allez du vent, malapris, houspilla une voix chevrotante, vous avez fait assez de mal comme ça."
Kenma leva lentement les yeux pour voir avancer une vieille dame vêtue d'un kimono d'un rouge passé, ses longs cheveux d'un vert olive menaçaient de sortir de son chignon, il remarquait d'ailleurs des petites feuilles tomber des mèches.
Elle se tint devant eux en leur adressant un sourire bienveillant : "Mes pauvres petits, j'aurais voulu vous libérer lorsque vous n'étiez que des enfants mais le sinistre individu qui a bâti cet endroit a en même temps érigé un kekkai qui m'a empêchée d'y déployer mes racines. Cela doit être un magicien assez puissant pour avoir crée une si grande barrière de protection.
- Qui êtes-vous?, lui demanda Yû d'une voix ensommeillée. Il commençait à être envouté par le doux frémissement des feuilles qui les berçaient petit à petit, ses compagnons et lui.
- On m'appelle Yanagi la vieille mais je ne suis qu'un simple esprit né de ce saule derrière vous. Je veille sur cette forêt depuis des millénaires même si la présence de ce lieu impi où vous avez été emprisonnés m'incommode beaucoup, ajouta-t-elle en enlevant une feuille de ses cheveux, quoique je sens la presence de beaucoup d'inugami dans le coin. Ce n'est qu'une question de temps avant que les dieux-chiens n'entrent en action pour éxécuter la vengeance de tous les enfants qui ont été enlevés et ce n'est pas ce kekkai qui les en empêchera."
Kenma sentit une douce langueur le prendre. Cela l'apaisait mais pourtant quelque chose l'empêchait de dormir. Certainement Yanagi la vieille. "Avant de vous laisser vous reposer, continua la dame agée en s'agenouillant à coté de Shouyou, laissez-moi voir ce qui se cache au fond de vous, elle maugréa, vraiment, je vous jure, forcer les humains à fusionner avec des reliques enchantées, c'est un manque de respect pour les humains comme pour les esprits."
Elle regarda la main de Shouyou avec ses ongles verts clair. "Toi, mon petit, tu as hérité des pouvoirs d'un youkai-mannendake, un esprit issu d'un bambou friand des âmes d'autrui donc au moindre contact avec une personne, tu absorberas sa vie."
Shouyou trembla légèrement. Ce n'était pas possible, comment allait-il continuer de vivre dans cette situation sans toucher personne?
"Voyons voir, poursuivit Yanagi la vieille en contemplant les ongles verts feuille de Yû, toi, tu possèdes celui d'un de mes congénères, le jubokko, un pauvre arbre qui fut souillé par les corps des guerriers tombés au combat durant les batailles de jadis. Ses racines ont absorbé tellement de sang qu'il en a fait une addiction. Malheureusement, ta peau est devenue comme ses racines, elle absorbera le sang de quiconque qui la touchera."
Yû accusa le coup. Bien entendu, cela l'avait protégé contre les scientifiques mais cela allait être dur. De toute façon, il continuerai à veiller sur ses amis, quoiqu'il arrive.
Yanagi la vieille s'assit ensuite près de Kenma pour regarder la main de ce dernier : "Tu as les pouvoirs d'une de mes vieilles amies, déclara-t-elle en admirant les ongles lie-de-vin, Furutsubaki no Rei, la dame des camélias. Son arbre renferme un très puissant poison et tu en as malheureusement hérité. Toute personne qui te touchera mourra empoisonnée.
- Y a-t-il un moyen pour conjurer la malédiction des armes?, lui demanda Kenma. Cela ne le dérangeait pas de ne plus toucher personne mais il savait que ce n'était pas le cas de Shouyou et de Yû.
- Je vais vous amener chez ma petite-fille qui vous recueillera, lui expliqua le vieil esprit, s'il y a quelqu'un qui peut vous aider, c'est bien elle mais tout d'abord, poursuivit-elle en les plongeant dans un doux sommeil, reposez-vous pour régénérer votre esprit, mes enfants. Vous en avez bien besoin."
Yanagi la vieille invoqua ensuite une bourrasque qui tournoya autour des trois garçons endormis, les faisant disparaitre dans une bourrasque de feuilles. Yanagi la jeune prendrait bien soin d'eux, elle en était certaine. Après tout, elle avait de la ressource pour un esprit de la nature.
Des hurlements de chien se firent ensuite entendre, suivis d'une meute d'inugami noirs en colère qui courut juste à coté d'elle, se dirigeant vers le laboratoire.
"L'heure de la vengeance a sonné", murmura-t-elle avant de disparaitre à l'intérieur du vieux saule avec lequel elle était liée.
Yanagi la jeune s'affairait tranquillement dans son petit gîte. La youkai s'était unie avec un humain il y avait bien longtemps de cela et cette maison de bois nichée au fin fond d'une forêt située à flanc de montagne lui avait appartenu. Elle avait donc décidé de continuer à faire perdurer l'existence de ce lieu de repos afin d'accueillir ce qui avait besoin de tranquillité, humain comme youkai.
Par contre son époux lui avait raconté un jour que ce foyer avait été jadis la maison de son ancêtre qui fut une tisseuse de liens, une femme capable d'unir deux personnes par le biais des fils rouges du destin et que la résidence possédait en outre le pouvoir de faire rencontrer les âmes-soeurs. Elle ignorait si cela était vrai, après tout peu de monde connaissait cet endroit. Seulement les personnes égarées dans un sens comme dans un autre.
Yanagi la jeune remonta une de ses mèches noires aux reflets verts derrière son oreille. Elle était lié à un saule qui avait été déplacé ici par un jardinier. Ce dernier l'avait soigné et veillé à ce qu'il se développe dans de bonnes conditions. Normalement, il fallait attendre mille ans pour qu'une Yanagi naisse de l'arbre mais pour elle, cela s'était fait assez précocement puisqu'elle s'était éveillée, il y a de cela cinq cents ans.
La jeune femme commença à étendre le linge en remontant le tablier blanc qui recouvrait le kimono rouge quand une bourrasque souffla près de son saule.
Yanagi la jeune vit alors trois jeunes hommes endormis et entendit la voix de sa grand-mère rententir :"Je te confie ces petits, Yana-chan. Ils possèdent chacun en eux un pouvoir issu d'une arme enchantée et je compte sur le pouvoir de ton gite pour les aider."
Faisait-elle référence au pouvoir des liens?
"Je ne suis pas sure que le gite est ce pouvoir, Yana-baba.
Je suis certaine que si. Prends soin d'eux et dis-leur que leurs ravisseurs ne leur feront plus de mal maintenant, les inugamis se sont occupés d'eux. Par contre, il ne faut qu'aucun humain ne les touche.
- Bien."
Le silence revint dans le jardin.
Yanagi la jeune se rapprocha des trois garçons. Les pauvres avaient l'air d'avoir énormement souffert et si sa grand-mère avait décidé de les lui confier, alors soit. Elle prendrait soin d'eux.
L'ombre d'une femme se profila sur un des murs. "Amène-les dans une des chambres, déclara Yanagi à la silhouette, et n'utilise que ton ombre pour les couvrir. Je te demande aussi de veiller sur eux le temps que je finisse le linge."
L'ombre s'étira jusqu'en-dessous des garçons endormis pour les faire apparaitre dans une des pièces de la maison.
Kenma fut le premier à ouvrir les yeux. Il découvrit le plafond d'une maison ancienne, puis le sol d'un tatami une fois qu'il eut tourné sa tête et enfin des genoux cachés derrière un kimono noir. Une jeune fille aux yeux bleus et aux longs cheveux noirs était assise à coté de lui en train de le fixer froidement et pourtant, elle fut la première à fuir son regard lorsque leurs yeux se rencontrèrent. Il fallait dire que Kenma avait vite compris la situation dans laquelle elle était.
"Kenma..." Il se retourna pour voir Shouyou et Yû se réveiller à son tour.
"Où est-ce qu'on est?, demanda le brun.
- Je me souviens que Yanagi la vieille nous a endormis, répondit Kenma, elle nous a dit aussi qu'elle nous amènerai chez sa petite-fille donc nous sommes probablement chez elle.
- Ah je vois, fit le roux, vous savez quelque chose mademoiselle?, demanda-t-il à la jeune fille qui les regardait plutôt nerveusement.
Celle-ci ne répondit rien en s'efforçant de garder un air froid et impassible. "Vous ne pouvez pas parler?, insista le roux en regardant la jeune femme serrer ses poings.
La porte de la chambre coulissa. "Ah, ils sont réveillés, déclara une femme dont les cheveux noirs aux reflets verts furent remontés en un chignon classique et dont la peau pâle fut réhaussée par un kimono rouge, merci d'avoir veillé sur eux, mon petit Tobio."
Moment d'arrêt.
Tobio.
'"C'est un garçon?, s'écria Shouyou en montrant la jeune fille, ou plutôt le jeune homme, du doigt.
- Oui, imbécile, ça te pose un problème?, maugréa le jeune homme en question d'une voix qui n'avait rien de féminin.
- Ben, non, fit le roux, je suis juste surpris, c'est tout mais qui ne le serait pas au fond."
Yanagi posa une main sur l'épaule de Tobio pour le calmer. "C'est moi qui ait eu l'idée de le travestir afin d'ajouter un peu de douceur féminine et ainsi attirer plus de clients. Je lui ai donné aussi un petit coté mystérieux en lui demandant de ne pas parler, Tobio grogna légèrement, je ne me suis pas présentée au fait, je suis Yanagi la jeune et ce jeune homme se nomme Tobio Kageyama. Un humain comme vous mais qui possède aussi du sang de kage onna. Sa famille me sert depuis des générations.
- Enchanté, fit Nishinoya, je m'appelle Yû Nishinoya.
- Moi, c'est Shouyou Hinata, dit le roux en souriant de toutes ses dents.
- Kenma Kozume, répondit simplement le blond en fuyant le doux regard vert de l'esprit de la nature.
Le ventre des trois garçons gargouilla. "Bien, déclara Yanagi, une petite collation s'impose. Tobio, tu peux leur préparer quelque chose?"
Tobio hocha la tête et se matérialisa en une ombre accrochée au sol, il glissa ensuite sur les murs pour sortir. "Et si vous me racontez ce qui vous est arrivé à tous les trois?"
Yû fut celui qui lui parla de leur triste histoire. Yanagi fut tellement outrée par les agissements de ces hommes qu'elle fut soulagée que les inugami eurent accompli leurs oeuvres. Par contre, elle ignora comment les aider avec leurs malédictions. Elle décida donc de faire confiance au pouvoir émanant de son gîte et de les héberger tout en leur proposant de la seconder dans la gestion.
Ce fut ainsi que la nouvelle vie de Kenma et ses amis commença et que de nouvelles rencontres se profilèrent à l'horizon.
"Tout ça, c'est de ta faute, Iwa-chan. Quelle idée d'invoquer la pluie à un moment pareil.
- Et tu crois que je l'ai fait exprès, Shittykawa?
- Allons, on se calme tous les deux."
Daishou soupira en regardant ses trois camarades de fac qui, comme lui, possédait un métissage bien particulier. Tout d'abord, il y avait Tooru Oikawa, un homme au sang de shinigami qui pouvait voir des esprits et qui les guidait dans l'au-delà quand il le pouvait, ensuite Asahi Azumane, dont l'ancêtre était un kodama, ce qui expliquait son affinité avec les êtres de la nature et enfin Hajime Iwaizumi.
Ce dernier était un ami d'enfance d'Oikawa qui descendait d'une lignée d' ame onna, ou dames de la pluie, ce qui expliquait pourquoi en ce moment, ils se trouvaient en pleine forêt, perdus et surtout sous une averse diluvienne. "Oikawa, arrête d'énerver Iwaizumi, déclara Suguru, la pluie risque de redoubler d'intensité sinon.
- Je ne t'ai pas sonné, le serpent à sonnettes, maugréa Oikawa.
Daishou soupira. Oui, le sang d'une nure onna, une femme-serpent, coulait dans ses veines mais il évitait de montrer les écailles présentes sur ses avants-bras et se cachait souvent quand il devait retirer la mue. Au moins, il était immunisé au poison.
Toujours est-il que ses amis et lui avaient décidé de prendre quelques jours de repos dans un gîte de la région et qu'ils s'étaient perdus en chemin. Iwaizumi s'était bien entendu faché et la pluie était tombée. "Les arbres aux alentours me disent que nous sommes bientôt arrivés, les rassura Asahi, allons-y."
Ils le suivirent donc jusqu'à une maison ancienne mais très accueillante avec son petit jardin où se trouvait un saule. Iwaizumi ouvrit donc la porte pour rencontrer la plus belle femme qu'il eut jamais vu. Ses cheveux noirs tombaient en cascade, s'harmonisant avec un kimono bleu marine, tout comme ses yeux océans qui le regardaient certes avec réserve mais accompagnée d'une intensité glaciale.
Elle les salua d'une courbette, agenouillée sur un petit comptoir qui faisait davantage penser à une entrée de bains publics qu'à celle d'un gîte. Malheureusement pour lui, Tooru fut le premier à l'aborder. "Bonjour, sommes-nous bien dans le gîte de Yanagi?, demanda-t-il en portant la main de la jeune fille à ses lèvres, qu'elle retira subitement en toisant le brun d'un regard encore plus froid.
- Eh, vous êtes bien froide...Aie!Iwa-chan, ça fait mal!
- Cela t'apprendra à te comporter ainsi avec les filles, maugréa Hajime après lui avoir donné un coup sur la tête.
Tobio se retint de rire. L'homme aux yeux verts, Iwaizumi-san l'attirait avec son caractère vif mais il ne pouvait pas lui dire qu'il était en réalité un homme. "Je vois que c'est bien animé ici." Il se retourna pour voir Yanagi-sama qui leur souriant : "Bienvenue dans mon gîte, je m'appelle Yanagi, elle lui demanda ensuite, Tomoe, va chercher des kimonos et des serviettes pour nos invités."
Tobio comprit le message et partit en direction de la chambre de Hinata pour les prévenir, ses amis et lui de la venue des invités. Il sentit encore le regard d'Iwaizumi-san sur lui mais il avait autre chose à penser comme, veiller à ce que ceux qui furent devenus ses amis ne se fassent pas toucher par leurs invités.
Daishou regarda la salle de réception dans son ensemble. Il avait l'impression d'être dans une reconstitution d'un foyer à l'époque du Japon féodal pourtant le lieu lui semblait très chaleureux. "Tomoe est quelqu'un de très réservée, continua Yanagi, elle parle peu. Mais vous êtes trempés jusqu'aux os, mes pauvres. Je vais vous montrer vos chambres, termina-t-elle en les amenant dans le couloir.
Suguru se demanda si cet endroit était un simple gîte. Il sentit de drôles de vibrations dans l'air. En tous cas, ses amis et lui allaient y rester tout le mois vu qu'ils étaient en vacances, il en saurait davantage.
