Cette histoire fut écrite dans le cadre de la onzième nuit du FOF, pour le thème « lune» à traiter en une heure. Si vous désirez plus d'informations sur les nuits ou le FOF ou si vous désirez nous rejoindre, n'hésitez pas à demander. Je me ferai un plaisir de vous répondre et les liens sont sur mon profil. Vous trouverez également sur ce dernier le lien des réponses aux reviews anonymes, auxquelles je réponds via mon blogue. Bonne lecture!
Et la lune cesse de sourire…
-Dis maman, pourquoi est-ce que la lune ne sourit pas toutes les nuits comme le soleil? Pourquoi est-ce que parfois elle a l'air triste? Tu ressembles à la lune, maman. Tu souris le jour, mais la nuit, tu es triste…
Agenouillée devant la cuvette des toilettes, Hermione y replongea une nouvelle fois la tête. Elle n'arrivait pas à chasser les souvenirs de sa tête, ce souvenir en particulier. Les spasmes étaient désagréables. Elle avait déjà rejeté tout ce qu'il était possible de rejeter. Il ne restait plus que de minces filets de bave pour s'accrocher à ses lèvres. Et le goût amer qui envahissait sa bouche, pas autant celui physique que celui de ses souvenirs.
Son corps affaiblit se mit à trembler. Elle détacha ses mains de la cuvette et ses genoux ne purent point supporter son poids. Elle s'effondra sur le carrelage froid de la salle de bain, sans égard pour les traces de son propre vomi qui parsemait le sol. Sa joue brûlante rencontra le sol froid, sa main le tapis et ses doigts s'y refermèrent. Elle gardait les yeux grands ouverts, incapable de les fermer, mais rien ne vivait en elle, c'était l'absence de vie, un puis noir et sans fond.
La porte de la salle de bain s'ouvrit doucement. Elle ne bougea pas .Elle savait que c'était lui et qu'il demeurait immobile à la regarder. Un moment passa et elle crut qu'il était parti. Il s'agenouilla toutefois derrière elle.
-Hermione…
Sa voix était brisée et la douleur revint faire vibrer le corps de la jeune femme. Prise d'un nouveau spasme, elle tente de se relever, sans succès. Dès qu'elle se fut redressée à la force de ses bras, ses coudes la lâchèrent et elle revint à la rencontre du carrelage. Le filet de bave coula sur sa lèvre, y resta accroché. Il glissa lentement, s'étirant jusqu'au moment d'atteindre le sol.
La main de Drago glissa sur ses cheveux, puis descendit caresser sa joue, brièvement. Sans le moindre signe de dédain, il essuya sa bouche de la manche de sa chemise. Il souleva ensuite la tête d'Hermione pour la poser sur ses genoux. Il dut pencher son oreille vers elle pour comprendre ce qu'elle disait tant sa voix était faible.
-Il m'a demandé pourquoi la lune avait l'air triste certaine nuit. Il m'a demandé pourquoi j'étais comme la lune et que je ne souriais pas toutes les nuits. Il me l'a demandé et j'ai pas su quoi lui répondre…
Ses doigts quittèrent le tapis et rejoignirent la cuisse de Drago, s'accrochant cette fois à son pantalon. Il ne réagit pas; l'envie de pleurer et de s'effondrer avec elle le tenaillait de l'intérieur. Il ravala sa peur et sa tristesse. Pour sa femme et pour leur fils, il se devait de rester fort. Surtout avec les prochains mois qui s'annonçaient plus pénibles encore.
-C'est ma faute, Drago, c'est ma faute! Gémit-elle pour combler le silence qui la tuait.
Il avait envie de lui dire que ce ne l'était pas et que ça ne pourrait jamais l'être. Personne ne pourrait rien changer à cette situation. Mais la vérité était qu'il se sentait aussi coupable qu'elle. Il sentait que c'était de sa faute si leur fils, Gabriel, n'avait pas une meilleure santé. Il sentait qu'il était celui qui lui avait transmis les gênes de la maladie.
Ses lèvres frôlèrent le front d'Hermione et il fut incapable de se détacher de sa peau couverte de sueur. Il n'avait que quatre ans et était condamné. Sans avenir, des rêves anéantis. Mais il ne le savait pas, ses parents voulaient le protéger et ne pas l'effrayer. Aucun médecin, qu'il soit sorcier ou moldu n'avait pu trouver un remède à sa leucémie. Et ce, même si Drago avait remué ciel et terre pour le sauver. Il était sur le point d'abandonner, mais de voir Hermione aussi mal en point l'empêchait de renoncer. Pour la voir sourire à nouveau, pour garder Gabriel à leurs côtés, il continuerait à se battre jusqu'à l'impossible.
-Je ne renoncerai pas, Hermione. Je me battrais pour sauver Gabriel, je te le promets. On s'en sortira.
Et alors qu'il faisait cette promesse, il leva les yeux vers la fenêtre. Ce soir, dans la nuit, la lune souriait. Il tint cette image comme un espoir dans sa lutte. Il sauverait Gabriel, pour le sourire d'Hermione, la lune le lui promettait.
Et qu'on ne me dise pas que c'est triste! J'ai fait un effort pour faire une fin où il y a de l'espoir alors qu'au départ je voulais faire virer l'histoire en une haine d'Hermione envers Drago. Je voulais qu'elle remettre ce malheur pour lui. Enfin, parce qu'on me dit toujours que c'est triste et cruel, je me suis efforcée de rendre l'histoire un peu plus joyeuse avec de l'espoir! C'est mieux ainsi? :D
