Note de l'auteur : Un petit essai sur la vie sentimentale de Tony Stark, ses anciens amours, ses cicatrices et l'homme qui prendra la place vide laissée par Pepper.
Acrystar.
L'envers du Stark
1
Tout le monde connaissait Tony pour sa langue bien pendue, son argent, ses créations, sa société d'armement, ses photos dans la presse people en compagnie des plus belles actrices ou mannequins du moment, tout le monde connaissait le collectionneur dans beaucoup de domaines d'ailleurs, tout le monde connaissait le génie qui avait fait le MIT bien avant l'âge. Enfin bon… tout le monde connaissait Tony Stark !
Vraiment ? Alors saviez-vous qu'il n'était pas contre l'idée de prendre un homme par le bras et de le conduire dans sa chambre ? si l'envie le lui en disait ?
La première fois que c'était arrivé, il venait juste d'avoir vingt et un ans. Dans l'ombre d'Obadia depuis la récente mort de son père, le jeune homme consacra sa vie au plaisir des sens ; rien d'étonnant à cela puisqu'il était la première fortune d'Amérique et que tout le monde lui tournait autour avec envie et espoir de profiter de son large porte-monnaie ! Il suffisait d'un claquement de doigts pour que les femmes les plus avides lui tombent entre les bras alors pourquoi n'en aurait-il pas profité ? Parfois c'était grisant !
Tandis qu'il montait les marches de la salle des fêtes dans laquelle se tiendrait le dernier Gala de charité Stark, il se fixa un objectif : aujourd'hui il ferrerait le poisson le plus récalcitrant ! Dans cette optique, il oublia bien vite la jolie bimbo qui s'était pendue à son cou, volant un moment de gloire devant les paparazzis, dans le but de commencer sa chasse. La première femme à lui résister fut une jolie attachée de presse qui, semblait-il, n'avait que du dédain et de l'antipathie pour sa personne, aussi il persévéra jusqu'à ce que la main de la jolie métisse lui refasse le portait et qu'elle s'en aille rejoindre son amie comme une fougueuse princesse inflexible. Charmé et certainement pas calmé pour si peu, le gentleman continua son office jusqu'à ce qu'il comprenne clairement que son plan était voué à l'échec en voyant la jolie princesse flirter ouvertement avec sa dite amie. Voilà donc le fin mot, il était peu probable qu'il puisse rivaliser contre une femme en voulant séduire une lesbienne, c'était bien sa veine ! La seconde proie fut tout aussi compliquée et encore plus vaine car le molosse qu'il avait pris pour son garde du corps était, en fait, son fils qui ne manqua pas de protéger sa mère de ses mots trop sucrés et entreprenants.
Parfois, comme aujourd'hui il n'avait pas de chance, à ceci près qu'un gratte-papier voulut l'interviewer et puisque Tony avait déjà bu la totalité de la carte des alcools proposés et qu'il se faisait chier au possible, le playboy accepta sans perdre de temps car au moins ça lui ferait meilleure distraction que cette foule sans nom et sans visage. Oui, avec de la chance ça serait marrant ! Emmenant le jeune homme à lunettes vers l'un des balcons privés, et ayant au préalable attrapé deux flutes de champagne, Tony sortit son arme de destruction massive : son sourire de milliardaire charmeur.
- Vous avez de la chance, cher ami, car normalement, je ne réponds qu'aux questions des jeunes et jolies reporters en mini-jupe ! Et sachez que cette dernière ne sierra pas à votre physique de jeune geek boutonneux. Alors de quoi s'agit-il ? Tabloïde de seconde zone ? »
Tony Stark était un prince, certaines mauvaises langues abusaient du mot Diva, mais il devait reconnaitre qu'il avait un penchant pour le côté nombriliste et théâtral de sa personne. Les questions auxquelles il fut soumis, étaient bien différentes qu'à l'accoutumée car le gamin montra le badge d'une revue scientifique bien connue et qu'il ne mentionna jamais la vie people de son interlocuteur mais plutôt de ses projets robotiques ainsi que la prochaine naissance de JARVIS !
Que le petit blondinet soit au courant de cet évènement était à la fois charmant et étonnant, c'est pourquoi il lui fallut un moment afin de se remettre de la question concernant son bébé, sa chère AI, dont il cachait l'existence depuis bien huit mois. Comment cet homme avait su ? Peut-être que l'info avait été révélée lors d'une de ses parties de jambe en l'air un peu trop arrosée… possible car il aimait bien passer pour un génie inégalable devant ses conquêtes ! Stark aimait tellement briller aux yeux des gens, chose qu'il n'avait jamais pu faire en face du regard de son père. Cependant la presse n'en avait pas fait chou gras car bien entendu elle préférait parler de ses cuites monumentales, de sa dernière voiture coutant des millions de dollars ou de la première bimbo parlant de ses prouesses sexuelles. Le monde connaissait Tony Stark, l'homme qui faisait la couverture des magazines, mais personne ne cherchait à connaitre l'homme qu'il cachait en dedans. Personne, à part ce reporter qui gratta si profondément que le milliardaire ne sut que dire à la fin de l'interview. Tony Stark était un serial charmeur, il était d'autant plus étonnant pour lui de se retrouver dans le rôle inverse car tout à coup le geek boutonneux devint la seule personne pour laquelle il voulait exister.
- Tu veux le voir ? Mais je te signale, aucune photo, aucun mot de ce que tu verras dans ton article et surtout, surtout on ne touche pas ! »
L'homme était bien entendu ravi de l'invitation qu'il s'empressa d'accepter. Combien de personnes étaient entrées chez lui dans sa maison sur la côte, pour lui, rien que pour Tony Stark, pour sa véritable identité et sa réelle passion ? Aucune. Alors lorsque le geek passa derrière lui la porte de sa demeure personnelle et que l'éclairage s'alluma, l'expression de surprise qui en découla le laissa septique. Elle n'était adressée ni la superficie, ni même aux œuvres d'arts qui jonchaient son hall, non ce qui en fut l'instigateur était bel et bien You qui venait à leur rencontre. Les yeux bleus derrière les lunettes sévères observèrent le robot pendant un long moment réprimant leur furieuse envie de sauter sur le bot devenu le seul objet d'attention dans la pièce. Tony Stark roula des yeux et d'une manière bien à lui, c'est à dire en bougeant les bras comme une drama-queen, il donna l'autorisation au jeune journaliste de toucher sa création. You passa minutieusement en revue, pendant que Stark contemplait le tableau en se servant un verre, rappelant à son invité qu'il y avait deux autres bots qu'il fit rapidement venir à leur rencontre. Butterfingers et Dum-E furent tout autant étudiés que leur frère, Stark eut presque peur que le petit geek ne cède à la tentation de les désosser rien que pour voir comment ils avaient été créé. Tony Stark passa en second plan, phénomène qu'il n'avait jamais expérimenté auparavant. Etrangement, il n'alla pas en quête de l'attention du journaliste et resta en retrait à observer l'homme prendre des notes et parler avec ses bébés dans une satisfaction presque paternelle. Le gamin connaissait son sujet et les quelques questions qui lui étaient posées, étaient dignes de l'honneur qu'il offrait au journaliste.
Tony avait insisté sur la confidentialité de ce qu'il allait montrer au geek, mais en ce qui concernait son prototype d'AI, l'homme n'avait rien spécifié sur You, Butterfingers et Dum-E en grande partie parce qu'ils étaient de vielles créations et qu'il n'en voyait plus la magie. Ils les avaient construits durant son adolescence et bien qu'ils les aimaient toujours du fond du cœur un peu comme un père aimerait ses enfants (et ça il ne l'avouerait jamais, même sous la torture), il s'en était quelque peu lassé, mais être témoin de l'étincelle qui s'enflammait dans le regard bleu du geek était presque aussi jouissif que sa vie de débauches en tous genres.
- Ils sont magnifiques ! »
Le gamin qui devait avoir dix-sept ans grand maximum (à moins qu'il ait un sérieux souci d'hormones), lui envoya un grand sourire intimidé, puis il sautilla sur place lorsque Dum-E lui serra la main.
Lorsqu'il rappela au journaliste que le meilleur était encore à venir, le gamin sembla frétiller d'anticipation aussi, il l'emmena dans son laboratoire au sous-sol, lui demandant au préalable de se défaire de tout ce qui était électronique avant d'entrer dans la pièce. Tony Stark était un homme précautionneux lorsqu'il s'agissait de ses inventions, surtout de celle-ci, la porte du labo était bourrée d'électro-aimants et autres petits gadgets de son cru pour protéger l'enfant en train de naitre. Bien entendu, il n'était encore qu'un prototype que Tony améliorait de jour en jour, à cette époque d'ailleurs, Jarvis ne communiquait que par écrit, mais il avait grand espoir de mener ce projet au-delà du réalisable. Il permit au jeune homme de poser quelques questions au projet, les questions se devaient encore d'être simples car l'AI souffrait encore d'un manque de raisonnement pour tenir une véritable conversation trop pointue. Toutefois, le geek put discuter avec l'AI pendant presque une demie heure, lui apprenant même quelques pans de la culture pop. Une fois l'interrogatoire terminé, le regard qui se tourna vers lui le fit passer pour un Dieu, Tony Stark ricana et bien qu'il sut ce que le jeune homme s'apprêtait à faire, bien qu'il voyait toute la mécanique se mettre en place et aussi surprenant que cela soit, il ne fit rien pour empêcher l'homme de se rapprocher et lui voler un baiser.
Il n'avait pas participé à ce genre de chose malhabile depuis quoi ? Ses douze ans ?! Il aurait bien rigolé, bien qu'il croie avoir laissé un pouffement sortir de ses cordes vocales, duquel le binoclard ne s'offusqua pas. Tony Stark, le playboy de ces dames venait de se faire embrasser par un garçon, une réalisation qui n'ébranla en rien son monde car après tout une paire de lèvres restait une paire de lèvres ! Aussi il attrapa la monture noire qui faisait tellement Clark Kent qu'il en pleurerait bien de pitié ; il dut faire un commentaire… un truc du genre : « si c'est ce que tu appelles embrasser, je vais t'en montrer une toute autre… définition ! » puis il avait attrapé le visage par le menton et avait forcé la barrière des lèvres rouges d'innocence. A ne pas en douter le geek était encore vierge et son œil avisé se demandait bien pourquoi. Derrière ses lunettes, il y avait un visage pas mal du tout, encore un peu androgyne, certes, mais le gamin avait du charme et pour être sûr que quelque chose se cachait derrière ce sweat trop grand qui l'infantilisait, sa main droite se faufila dessous, sous couvert d'une curiosité scientifique, bien entendu. Agréablement, le corps se cambra au contact de ses doigts, Tony ne fut pas certain si son corps avait réagi à la vision de ce jeune homme au souffle coupé, aux cheveux blonds comme les blés et aux lèvres écarlates entrouvertes dans un O délicat, ou si ce fut à cause du gémissement montant dans les aigus ; mais soudainement Tony le désirait, et ce n'était pas du même cru que les envies qu'il convoitait pour les femmes.
- Tu sais qu'il est rare de visiter mon labo sans avoir fait, au préalable, un détour par ma chambre… »
Le visage blanc déjà marqué par la gêne et la réserve devint une toile rougeoyante de Paul Klee. Tony Stark a contemplé des femmes, il les a même vues dans des positions parfois peu avantageuses, mais jamais il ne les a réellement admirées comme il le fait maintenant avec ce jeune homme du doux nom de David. Le bleu semble divaguer au milieu d'un chaos dont il est le seul responsable, l'hésitation est reine dans cette mer déchainée dont la pupille s'agrandit à chaque mouvement de son pouce contre la peau certainement d'albâtre que cachait ce vêtement peu flatteur. Oui ou non, le choix n'avait jamais été plus compliqué pour ce jeune homme craintif, aussi il fit ce que son instinct lui ordonna, le corps se raidit tout à coup et le journaliste se recula de trois pas comme si Tony Stark l'avait blessé de quelque façon que ce soit. Il reprit ses lunettes sans jamais le regarder dans les yeux car son regard hurlait oui, mais il se sauva, mettant le plus de distance entre Stark et lui-même.
- Earl, ramène David en ville veux-tu ? »
Çal'étonna de demander à l'un de ses chauffeurs de reconduire son invité sans qu'il n'ait pu profiter de l'hospitalité de son corps. La plus part des femmes qui venaient pour la nuit rentraient à pied, il ne prenait ni le temps, ni la considération de les faire ramener, alors si une femme refusait ses avances comme venait de le faire le joli petit blond, jamais il n'aurait levé le pouce pour elle. Quel gentleman au final ! Cela dit, il comprenait pourquoi le blond s'en allait, Stark n'était pas certain d'être un choix judicieux pour une première fois, oh, il avait certains talents et certes, ça aurait été une première fois mémorable, mais le gamin recherchait visiblement autre chose qu'une baise sauvage comme premier rapport intime…
L'espace vide lui fit mal, il n'en comprenait pas vraiment le sens, aussi il préféra aller se coucher.
Un mois plus tard l'article de David atterrissait entre ses mains, il était plaisant de lire ces mots honorifiques relater de l'homme de sciences qu'il était. Tony Stark voulait revoir cet homme, mais pour une fois dans sa vie, il ne savait pas comment amener la chose. Très vite, il essaya de passer à quelqu'un d'autre pour ne pas faire de cet homme une obsession maladive.
Jarvis vit le jour, consécration de sa vie tandis qu'il s'embourbait dans l'alcool et les filles de joie. Hériter désabusé de l'empire Stark à la fois joyau et cadeau empoisonné qu'il pensait à vendre à chaque fois que la voix autoritaire de son père revenait en sa mémoire, blanche, incapable d'émotions, comparant son fils au fils spirituel qu'il avait perdu durant la guerre. Obadia prenait soin de l'entreprise et il la lui laissait sans plus de questionnement ; la plus part du temps il n'était même pas présent lors des réunions d'investissements. Pourquoi faire ? Orateur qui savait se faire remarquer Tony n'était en fait pas à l'aise avec les autres, voilà pourquoi il montrait publiquement une facette de lui qui n'était pas vraiment réelle, tout ça pour cacher l'homme fragile et l'enfant blessé qu'il avait été… l'était-il encore aujourd'hui ? Il ne sait pas.
Ce qu'il sait c'est que le jeune militaire qu'il a aimé, car oui ça avait été de l'amour, l'avait percé à jour et quelque part le mécanisme d'autoprotection Stark l'avait débarrassé de ce souci ! Quand il est seul dans sa chambre, comme ce soir, Tony pense à l'homme qu'il a laissé partir, qu'il a recroisé deux fois en grande partie à cause de James et qu'il n'a jamais osé récupérer…
Ce soir Tony boit aux fantômes de son passé parce que Pepper a pris l'ultime décision de le quitter… pour ce bon dieu de Capitaine America. La réalisation de la fin de leur histoire est déjà assez cruelle comme ça, sans pour autant forcer la chose jusque-là. Son père l'avait préféré à son fils et sa fiancée l'avait préféré à lui-même. Pourtant diable, il avait fait de son mieux pour essayer d'être quelqu'un d'autre. Un reproche qui lui avait été renvoyé en pleine figure lorsque la jolie rousse lui avait énoncé ces mots « quelqu'un d'autre Tony, justement… et cet homme ce n'est pas toi. Ce n'est pas l'homme que j'ai aperçu dans les premiers temps de notre relation, ça… ce n'est pas l'homme que j'ai aimé. » La bonne blague ! Il avait été cherché un cœur pour elle, il avait même sacrifié ses éclats shrapnels et son cœur artificiel, pour elle… ou était-ce pour lui ? Le verre tombe au sol puis se brise, la maison a été reconstruite, You, Butterfingers et Dum-E ont été modifiés et améliorés, Jarvis, grâce à dieu n'avait pas souffert de l'attaque du Mandarin puisqu'il était maintenant partout et nulle part. L'intelligence artificielle avait fait des sauvegardes sur des serveurs partout dans le monde dont le plus important se trouvait sous la tour Stark !
Dum-E est le premier à intervenir, son bras robotique s'incline comme si il était inquiet, il n'a pas fait en sorte que ses premiers robots aient de quelconques sentiments, mais Dum-E a toujours été spécial, après tout si il respire encore, il ne le doit qu'à Dum-E. Sa main caresse l'acier tandis que You nettoie le bazar laissé par le verre d'alcool brisé. Quand le moral est bas comme ce soir, il se dit que si le Mandarin avait détruit Jarvis, il aurait cessé tout bonnement de vivre car il ne pouvait pas survivre sans son AI, il ne pouvait pas être Iron Man sans lui… Tony Stark pouvait survivre à une peine de cœur, à ses successifs sacrifices, mais pas à la disparition de son véritable enfant et ami. Certains disent à tort que Jarvis est l'apothéose de son narcissisme mais c'est faux. Jarvis n'est pas lui, définitivement pas, et ne le sera jamais. Jarvis est mieux en tout point, il est l'idéal qu'il se fait de la personne parfaite pour lui.
Il est certain que son ancienne psy, la jolie Megan lui ferait signifier que son idéal n'est pas humain, qu'il n'a aucun corps et n'est pourvu que d'un esprit. Soit ! Mais Jarvis, lui, ne lui fera jamais de mal, ni ne le trahira. Ses robots sont ses créations et n'ont d'existence que pour lui. Qui a été là pour lui, réellement pour lui et pour personne d'autre, si ce n'est Jarvis ?
