Disclamer: Je ne possède pas Harry Potter.
Note: Ma toute nouvelle fiction! N'hésiter pas à dire ce que vous en pensez! ^^
Beta: Blues-moon.
La journée avait commencé comme toutes les autres : je me suis levé au son de ce réveil que je déteste, dans cette chambre que je déteste, dans cette maison très luxueuse, mais que je déteste aussi pour aller à ce boulot que...je n'aime pas...
Je sors enfin de la douche et pose mon regard sur le miroir embué que je ne prends même pas la peine d'essuyer. Je sais très bien à quoi je ressemble : un mètre quatre-vingt, une indomptable tignasse brune pleine d'épis, des yeux verts éclatants malgré mes lentilles de contact et un visage tanné par le soleil...
Un des rares avantages que m'octroie ce métier honni : un bronzage gratuit à l'année.
Mes meilleurs amis, répondant respectivement au nom de Ron et d'Hermione, ne me comprennent pas et me répètent sans cesse la même phrase:
« Avec l'héritage que tu as reçu, pourquoi continuer cette besogne ingrate que tu as en horreur ? Tu as largement de quoi vivre sans avoir à travailler une seule journée, et ce jusqu'à la fin de tes jours, au moins ! »
Ils ont raison bien sûr, mais... que ferais-je de mes journées si je n'allais plus au travail ?
J'ai beau ne pas l'aimer, je le fais quotidiennement depuis presque dix ans, depuis que mon oncle et ma tante m'ont chassé de chez eux alors que j'avais à peine quinze ans.
Il a vite fallu que je gagne mon pain et c'est ce vieux pécheur sans enfant ni famille qui a eu la gentillesse de me prendre comme apprenti.
Il nous a malheureusement quittés brutalement il y a quelques mois, me laissant un héritage conséquent, une (toute) petite affaire à continuer de faire tourner et une place de mentor à prendre...
Et puis, s'il faut être tout à fait honnête, ce gagne-pain à au moins le mérite de m'occuper. Si je l'arrêtais, je passerais mes journées à tourner en rond dans cette résidence désespérément vide et silencieuse.
J'enfile rapidement des jeans et un sweat au hasard avant de sauter dans mes baskets et de me diriger rapidement vers le port.
Le printemps est arrivé il y a quelque temps, mais les nuits restent encore très fraîches et humides. Le soleil n'est pas encore levé, mais la rosée est déjà tombée, je fis donc très attention à ne pas glisser sur le pont trempé du "Gryffondor". Ce bateau n'est pas très grand, mais pour un seul pécheur c'est bien suffisant. Après avoir revêtu ma sempiternelle salopette en ciré jaune et mes bottes, je pars vers le large pour étendre mon filet.
La matinée se passa sans encombre particulière.
Je croise quelques collègues de temps en temps, en route pour leur propre zone de pêche, ils se contentent d'un petit signe de tête sur mon passage. Je fais de même et ça s'arrête là. Je ne suis vraiment pas très doué pour nouer des liens avec les gens.
Faut dire que mon mentor n'était pas très causant : il faisait partie de ces hommes de la vieille école qui ne disent jamais ce qu'ils ressentent, que ça soit douleur ou amour, et qui ne se plaignent ou ne se vantent jamais.
Et puis, il faut aussi dire que le traitement que m'ont fait subir mon oncle et ma tante ne m'a pas aidé non plus à avoir confiance en mes compatriotes humains.
C'est à la remontée de ma pêche que j'ai tout de suite senti qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
J'en eus rapidement la confirmation quand un bras passa brutalement au travers d'une des mailles du filet et que des cris perçants, semblables à ceux des dauphins, retentirent.
Surpris, je n'eus que le bête réflexe de tout lâcher et de rester figé devant mes prises frétillant sur le pont. Dont une beaucoup plus grande et inattendue : devant mes yeux médusés se débattait un jeune homme, torse nu de ce que je pouvais voir, d'environ mon âge, les hanches et les jambes enrubannées dans mon matériel de travail.
- Attends ! Lui dis-je en me réveillant de mon état de choc. Je vais t'aider !
Je commençai à m'approcher de lui, les mains encore tremblantes de surprise et l'esprit submergé de questions :
Qui était-il?
Pourquoi et comment était-il arrivé si loin des côtes?
Était-il tombé d'une embarcation ?
Si c'était le cas, pourquoi n'avais-je reçu aucun appel radio ?
J'aurais bien pensé à un clandestin tombé d'un bateau de passeur, mais, sans vouloir tomber dans les clichés, il n'avait pas du tout le profil type avec ses cheveux blonds et sa peau d'opale.
Je mis mes réflexions de côté quand je remarquai soudain que mon illustre inconnu était clairement paniqué et tentait de ramper vers le bord pour s'enfuir.
- Non, attends ! m'exclamais-je en courant vers lui pour le prendre dans mes bras dans l'espoir de le retenir. Tu es fou ? Tu vas retomber à l'eau !
Il ne m'écouta absolument pas et continua à lutter en poussant encore ses étranges cris. Si c'est une langue étrangère, je ne la connais absolument pas. Enfin, en même temps, pour ce que j'ai été à l'école...
Je pris sa tête entre mes mains et plongea mon regard dans ses orbes gris dans l'espoir de me faire comprendre un minimum :
- Calme-toi! Je ne te veux pas de mal ! Et si c'est ce qui te fait peur, je ne t'emmènerai pas à la police. Je te le promets...
Il se détendit légèrement avant de me jeter un regard suppliant rempli de douleur et de s'évanouir dans mes bras.
En quelques secondes, je pris conscience de plusieurs choses :
Première chose, le pont était plein de sang.
Deuxième chose, le jeune homme inconscient entre mes bras avait une blessure béante à l'abdomen.
Troisième chose, et non des moindres, quand je coupai le filet qui cachait toujours entièrement ses jambes, ce que je trouvai à la place s'apparentait à... une nageoire caudale...
Alors, verdict?
