Hi ~ Alors voilà j'ai décidé de me lancer un défis, faire un recueil d'OS avec 100 thèmes différents et j'ai choisi le fandom Harry Potter pour le faire. Honnêtement je sais pas si j'irai au bout, mais je me dis que ça vaut le coup d'essayer. Du coup je publierai de manière plutôt irrégulière je pense, ça dépendra de mon inspiration.
Je préciserai le thème au début de chaque OS. J'essaierai de varier les couples, et la longueur variera en fonction de mon inspiration aussi, tout comme l'univers. Et je pense que j'ai tout dis. Ah désolée pour les fautes ou les oublis qu'il risque d'y avoir, j'essaie d'en éliminer le max mais c'est difficile par soi même ~ bref je vous laisse avec le premier OS, en espérant qu'il vous plaira.
Thème: Love
Pairing: Snarry
Disclaimer: Les personnages appartiennent à J.K Rowling
I hate you, but I can't stop loving you
Il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine. C'était ce que sa mère lui répétait tout le temps quand elle parlait de la manière dont elle était tombée amoureuse de James, dont elle avait fini par tomber dans ses bras alors qu'elle l'avait, pendant longtemps, méprisé. Elle disait aussi que seuls les idiots ne changeaient pas d'avis, et sa mère était loin d'être idiote ils le savaient tout les deux. Ils finissaient toujours par en rire de cette histoire alors que Lily enchaînait sur les bêtises qu'avaient fait son père et sa bande d'amis dans leur adolescence. Harry aimait entendre ce récit, il aimait l'écouter encore et encore parce que ça lui donnait de l'espoir, de l'espoir vain mais de l'espoir tout de même. L'espoir que sa propre histoire changerait et que la haine se transformera en amour. C'était enfantin et naïf comme souhait, mais il ne voulait pas abandonner, il voulait prendre exemple sur son père et ne jamais baisser les bras.
Au fond Harry aurait préféré être un idiot, il aurait aimé que sa haine à lui ne se change pas en amour. Chaque jours il se maudissait pour être tombé sous le charme de ce professeur qui lui en faisait voir de toute les couleurs. Chaque jours ça faisait un peu plus mal de voir dans son regard obsidienne tout ce mépris qu'il avait à son égard. Oui chaque jours son cœur se déchirait un peu plus à cause de son amour qui ne lui sera jamais rendu.
Harry Potter, 21 ans, en dernière année de psychologie était tombé amoureux de son professeur de biologie qu'il avait maintenant depuis trois ans, Severus Snape et qui le détestait depuis qu'il avait eu le malheur de franchir le seuil de sa classe. Pourquoi être tombé amoureux ? C'était là la question. Pourquoi donc son cœur avait-il penché pour ce prof ingrat, pas spécialement beau, le visage sombre et surtout qui ne cachait en rien qu'il le haïssait ? Lui se la posait la question. Il se disait souvent que le destin se moquait de lui, que tout ça n'était qu'une vulgaire blague. Mais il n'arrivait pas à ignorer les battements de son cœur qui s'accéléraient à chaque fois qu'il passait près de lui, son regard qui ne cessait de le chercher dans la vaste cours de l'université, ce désir d'attirer son attention, cette envie malsaine de vouloir poser ses lèvres sur les siennes. Pourtant lui aussi le détestait au début, il n'hésitait pas à lui cracher dessus, à lui répondre ouvertement, trouvant injuste qu'il le prenne en grippe alors qu'il n'avait rien fait, ne cherchant pas à comprendre pourquoi il agissait de cette façon avec lui, il ne faisait que lui rendre sa haine de manière légitime. Et ça aurait du rester comme ça, ça n'aurait pas du changer. Ça aurait été plus simple. Ça aurait fait moins mal. Tellement moins mal.
Mais maintenant il en était là, et il ne pouvait pas revenir en arrière. Parce qu'à force de parler de lui pour lui casser du sucre dans le dos, parce qu'à force de penser à lui pour réfléchir à comment il allait répliquer le lendemain, parce qu'à force d'épier ses faits et gestes pour relever la moindre de ses fautes, il avait vu plus que ça. Il avait vu l'homme qui portait un masque, il avait vu l'homme fatigué qui se massait les tempes pour faire passer un maux de tête, il avait vu l'homme souriant quand il pensait que personne ne le voyait. Il avait vu plus qu'il n'aurait du en voir. Et ça avait mené à sa perte.
Il avait mis du temps pour se rendre compte de ce changement, surtout pour l'accepter. En fait il l'acceptait seulement que depuis quelques semaines et il en avait pleurer de rage et d'incompréhension. De désespoir aussi, parce qu'il savait pertinemment que ses sentiments le menaient à une impasse. Il avait sauté plusieurs cours de bio pour se faire à l'idée. Ce n'était pas la première fois qu'il séchait ce cours, ce n'était pas une surprise d'ailleurs, mais cette fois c'était pour des raisons bien différentes.
« Potter. Auriez-vous l'obligeance de vous concentrer en cours au lieu de bailler aux corneilles. »
Il sursauta à la prise de parole de Snape. Il frissonna à l'entente de sa voix. Il se gifla mentalement pour avoir une telle réaction. Il osait à peine le regarder, comme si ses sentiments étaient écris sur son front.
« Désolée Monsieur. »
Il pouvait voir du coin de l'œil le sourcil droit de son professeur se soulever, septique. Il n'avait pas l'habitude de voir un Harry Potter si docile, avec si peu de répondant. Il y avait de quoi être surpris. Et il n'était pas le seul. Toute la classe l'était. Même son meilleur ami assis à côté de lui en avait la bouche grande ouverte. Mais ou était donc le regard colérique qu'Harry avait l'habitude de lui lancer ? Ou était passé son ton sec et irrespectueux ? Ou s'était caché sa langue de vipère qui ressortait à chaque fois qu'il faisait face à ce professeur en particulier ?
« Weasley fermez moi donc cette bouche, vous allez finir par gober des mouches. »
Un rire secoua la salle. Mais Harry n'avait pas envie de rire. Parce que connaître ses sentiments, les comprendre, ça l'avait changé, ça l'avait rendu plus mélancolique, plus soupirant, plus calme aussi peut être. Il se morfondait. Il se haïssait pour ressentir ce genre de chose. Oui on pouvait dire que ça le déprimait et ça n'était pas dans ses habitudes. Harry s'était censé être un battant, quelqu'un qui ne baissait pas les bras, il était courageux et pouvait tout surmonter. Mais là, il avait vraiment l'impression que cet obstacle était insurmontable. On avait tous ses faiblesses, des limites à ne pas franchir pour rester sois même, et pour Harry c'était son amour pour Severus Snape. Ça, ça lui donnait bien envie de rire par contre.
« Silence ! »
OoO
Ses amis avaient bien remarqué que quelque chose n'allait pas. Il savait aussi qu'il inquiétait ses parents. Mais il ne disait rien. Il disait simplement que tout allait bien, que la pression de sa dernière année le fatiguait, qu'il avait beaucoup de travail, qu'il dormait peu. Après tout que pouvait-il dire ? Qu'il était tombé amoureux ? D'un homme qui plus est ? Et surtout de Severus Snape ? Lui même avait encore du mal à l'avaler, il ne voulait même pas imaginer la tête des gens, leur regard, leur pensée. Alors il se plongeait dans ses révisions pour oublier, pour ne pas y penser.
Il n'en avait parlé à personne. Il gardait ça pour lui. Et c'était dur. Il aurait aimer se soulager d'un poids. Avoir un avis peut être. Une oreille attentive et une épaule consolatrice, un étreinte réconfortante.
Mais au lieu de ça, il ne faisait que se renfermer un peu plus. Parce qu'il n'en pouvait plus des remarques acerbes de celui qu'il aimait, il était fatigué de n'être rien d'autre qu'un élève qu'il n'hésitait pas à descendre sans raison apparente. Tout ça lui faisait mal. Bien plus de mal qu'il ne se l'avouerait jamais.
OoO
« Bien Potter. Qu'est ce qui cloche avec vous ? »
Lui qui avait la tête baissée, les yeux rivés sur le sol, qui ne s'attendait qu'à des remontrances, releva la tête surpris pour tomber dans le regard interrogateur de son professeur.
Snape lui avait demandé de rester après le cours, il voulait lui parler. Harry ne savait pas pourquoi. Il avait appréhendé tout le reste du cours, se demandant ce qu'il avait bien pu faire de mal pour mériter une telle attention de la part du plus âgé. Parce que pour lui c'était une évidence, il allait se faire réprimander, la question ne se posait même pas.
« Pardon ? Je.. Ne comprends pas trop ou vous voulez en venir ? »
A ça pour ne pas comprendre, il ne comprenait pas.
« Je parle de ça ! De votre attitude ! »
« Oh... »
Qu'est ce qu'il devait comprendre la dedans ? Qu'il était découvert ? C'est vrai qu'avec la réalisation de ses sentiments envers Severus, il n'avait plus jamais été le même dans ces cours. Il ne savait pas pourquoi mais il n'arrivait plus à tenir l'illusion, il n'arrivait plus à lui répondre comme avant, c'était plus fort que lui, il était fatigué de maintenir un semblant de haine qu'il ne possédait même plus. Tout avait changé à cause de ses putains de sentiments qu'il n'arrivait pas à contrôler.
« Vous vous inquiétez pour moi ? »
Il se gifla mentalement. Quel idiot. Ses mots avaient dépassés sa pensée. Il regrettait déjà d'avoir ouvert la bouche. Il aurait pu le dire avec un ton ironique, ça serait passé comme une moquerie, comme d'habitude, et rien de plus. Mais non, il avait fallu que ça sorte de la manière la plus naturelle possible, presque comme une supplique, une demande d'être bien plus qu'un simple élève haïssable. Il ferma douloureusement les yeux. Il n'avait pas envie de voir le visage de son professeur déformé par la colère ou pire le dégoût. Il était bien trop fatigué et las pour supporter ça aujourd'hui, pour encore le supporter jusqu'à la fin de l'année.
« Pourquoi donc est ce que je m'inquiéterez pour vous ? »
Ah. Cette voix froide et sans appelle. Ce ton moqueur qui lui faisait se sentir affreusement stupide, tellement minuscule et insignifiant. Un rictus amer se dessina sur ses lè aurait aimé rester détaché, il aurait voulu faire comme si rien ne l'atteignait, comme si il était imperméable à cette voix coupante qui lui transperçait le cœur, mais il n'en était rien. A quoi donc pensait-il s'attendre ? Il pensait vraiment que Snape allait lui répondre que bien sur il s'inquiétait pour lui ? C'était stupide, et naïf. Et pourtant il aurait aimé. Et il en avait les larmes aux yeux et le corps tremblant.
Il se détourna rapidement et parti d'un pas rapide vers la sortie. Il ne pouvait pas rester plus longtemps ici.
« Potter ! Restez ici nous n'avons pas fini ! »
Parce qu'il allait finir par fondre en larmes.
OoO
Severus regarda d'un air interloqué la porte qui venait de claquer. Qu'est ce qu'il venait de se passer exactement ? Il avait l'impression de rêver un peu, d'avoir perdu le fil de la réalité, parce qu'il n'arrivait pas du tout à comprendre pourquoi Potter avait réagit de cette façon. Ce n'était pas dans son habitude. Il y avait définitivement quelque chose qui n'allait pas. Il avait bien vu son regard émeraude teinté d'espoir quand il avait posé sa question, pour se transformer en puits de douleur et de déception. Et ce regard l'avait retourné, il lui avait serré l'estomac et coincé la gorge. Sérieusement, il avait l'habitude non Potter de ses remarques cinglantes, et de tout ce qui allait avec. Alors c'était quoi le problème ? Pourquoi une telle réaction ? Pourquoi un tel regard ? Il ne comprenait plus son attitude depuis des semaines. Un Potter sans répondant ni regard haineux était un Potter qui n'allait pas bien, ça coulait de source. Et lui, la terreur de chaque élève dans ce campus, en était venu stupidement à s'inquiéter. Lui s'inquiéter pour un élève, c'était vraiment le comble et surtout absurde.
Il soupira longuement avant de passer une main dans ses cheveux de dépit. Au fond il savait très bien pourquoi il agissait comme ça, il ne faisait que se voiler la face, et cela depuis le début. Il savait aussi pourquoi il avait commencé à le traiter de cette façon, de manière injuste et horrible, à lui donner l'impression qu'il le détestait pour se faire détester en retour. Il avait parfaitement compris pourquoi il maintenait cette relation haineuse, ne laissant de l'espoir pour rien d'autre. Parce qu'il était attiré. Oh oui, attiré comme un papillon de nuit l'était par la lumière. Et cette lumière c'était Harry Potter. Il s'en était vite rendu compte. Des l'instant ou il était rentré dans son cours en fait, au moment ou il avait plongé son regard dans les deux perles vertes d'Harry. Il avait été happé et il s'y était noyé. Et ça lui avait fait peur. Cette attirance l'avait effrayé et lui avait semblé totalement déplacé. Il était un professeur bon sang, bien plus âgé en prime. Alors il s'était protégé comme il avait pu, en protégeant Harry par la même occasion, du moins en croyant le protéger pour se donner bonne conscience. Peut être que certain diront qu'il était lâche, de ne pas assumer, de ne rien tenter, d'autres qu'il avait agis de la bonne manière, lui se trouvait plutôt stupide d'avoir cédé de manière si simple à ce sentiment mièvre.
Et tout aurait du continuer comme ça jusqu'à la fin de la licence de son élève. Puis il ne l'aurait plus revu et peut être même oublié. Même si chacune de ses remarques lui arrachaient la bouche, même si les regards blessés et furieux d'Harry lui serraient toujours un peu plus le cœur, il se disait que c'était un mal nécessaire, que c'était pour la bonne cause. Alors qu'il ne faisait que fuir.
Mais voilà, il avait fallu que Potter l'inquiète et même si il faisait tout pour refouler cette inquiétude qui lui tordait le ventre, il n'y arrivait pas, il ne pouvait pas s'empêcher de lancer des regards inquiets à Harry dissimulés sous les remarques acerbes. Alors oui il avait paniqué quand le plus jeune lui avait posé la question. Il avait cru être démasqué et s'attendait à une bonne dose de moquerie ou du moins à une joute verbale. Mais rien. Rien à part un regard brillant de larmes contenus et une fuite qui lui rappelait un peu trop la sienne.
Il se passa une main lasse sur le visage, frottant au passage ses yeux, fatigué. C'était quoi le problème de ce foutu gosse ? Regardez dans quel état il le mettait. Ça ne pouvait plus continuer comme ça, il le savait, il le sentait. Il allait finir par craquer.
OoO
Il avait manqué trois cours de bio depuis. Il savait que ce n'était pas bien, parce que ça allait empiéter sur son année et qu'il ne pouvait pas se permettre de la rater à cause d'une raison aussi stupide. Oui Ron la trouverait sans doute stupide, mais lui non, il n'arrivait pas à passer au dessus et sa dernière confrontation avec son professeur l'avait achevé de la plus vicieuse des façons. Il lui avait fait bien comprendre qu'il s'en foutait de lui, et même si il savait qu'il n'en avait jamais été autrement, ça faisait mal. Oh oui il avait eu l'impression qu'on lui avait arraché le cœur. Le savoir et l'entendre c'était différent, l'entendre c'était plus réaliste, ça prenait de suite plus de sens et ça faisait bien plus mal. Harry se maudissait pour être affecté de cette façon. Ça ne suffisait pas les sentiments amoureux apparemment, non il fallait que la douleur du rejet et de l'amour sans retour soient bien présent aussi. Et après être parti de cette façon, il n'avait pas pu se résoudre à retourner en cours, il n'osait pas, il avait peur de se recevoir encore plus de moquerie de sa part et rien n'était plus humiliant que de se faire rabaisser par celui qu'on aimait devant une classe entière. Pourquoi ça devait tomber sur lui ?
« Harry ? »
Il tournait la tête vers la voix qui venait de l'interpeller et lui fit un pauvre sourire. Hermione devait être la seule à avoir compris ce qui le tracassait à ce point. Il y a quelques jours elle était venue le voir et l'avait pris à part pour commencer à l'engueuler. Elle n'était peut être pas dans le même cursus que Ron et lui mais elle savait très bien qu'il manquait ses cours de biologie et ce qu'il se passait à l'intérieur. Ron devait lui faire un rapport détaillé. Alors elle lui avait son discours habituel sur l'irresponsabilité, sur l'importance des cours, que si il voulait finir son année il allait devoir y mettre du sien, pour finir sur une voix plus douce en lui demandant si il se passait quelque chose avec le professeur Snape. Et là il n'avait pas su quoi dire, pris au dépourvu, submergé par tout ce qu'il avait ressenti ces dernières semaines et il avait éclaté en sanglot, incapable de se retenir. Il avait atteint sa limite, il n'en pouvait plus, c'était trop douloureux. Il s'était mit à haïr le destin. Destin mesquin qui l'avait fait tomber amoureux de la personne qui sans doute le détestait le plus au monde. Pourquoi n'avait-il pas continué lui aussi à le détester ? Comment est ce qu'il avait pu en arriver là ? Ces questions le hantaient tout les jours. Et le pire c'était qu'il ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer si tout avait été différent, si Snape l'aimait en retour et ça ne faisait que l'anéantir encore un peu plus. Un gémissement pitoyable était sorti de sa gorge alors que les larmes continuaient de dévaler sur ses joues pâles. Sa meilleure amie l'avait approché et l'avait enlacé, lui frottant le dos en signe de réconfort et lui avait demandé de tout lui raconter. Et c'était ce qu'il avait fait. Ça lui avait fait du bien, il s'était senti plus léger après. Il avait été aussi soulagé de ne voir aucun jugement ou dégoût dans les yeux d'Hermione. Elle lui avait assuré qu'elle serait toujours la pour lui quand il lui avait demandé d'une petite voix si tout ça ne la dérangeait pas. Son penchant pour les hommes, son attirance pour un professeur, son envie pour une personne plus âgée, son amour pour Snape.
« Harry il va falloir y aller. »
Il regarda le couloir qui menait tout droit à sa classe de bio avec appréhension, entouré d'Hermione qui avait tenu à l'accompagner jusqu'en cours pour le soutenir mais aussi pour l'empêcher de ses défiler, et de Ron qui même si il ne connaissait pas encore tout les tenants et les aboutissants avait compris que quelque chose clochait et qu'il se devait d'être là pour soutenir son meilleur ami. Il inspira un grand coup et commença à s'avancer.
« Quand faut y aller... »
OoO
Il était revenu. Severus l'avait tout de suite repéré au fond de la classe quand il était entré dans la salle. En fait, c'était surtout qu'il l'avait cherché, comme il le faisait toujours, inconsciemment. Il avait croisé ses yeux verts et son cœur avait raté un battement. Il manquait l'éclat habituel qui illuminait ses yeux, et son visage était marqué par des cernes. Son ventre le titilla sous l'inquiétude. Mais il détourna bien vite le regard, pestant contre lui même. Il devait arrêter de faire ça. Arrêter de s'inquiéter, de chercher son regard, arrêter de ressentir cet élan d'amour envers lui. Plus facile à dire qu'à faire hm. Agacé par tout ça, en temps normal il lui aurait sorti une réplique bien senti, il n'aurait pas manqué de lui faire remarquer sa présence miraculeuse après autant d'absence mais sa bouche resta close. Parce qu'il avait l'impression qu'à la moindre de ses remarques le plus jeune allait s'écrouler. Et aussi vicieux soit-il, il ne voulait en aucun cas le voir s'écrouler, surtout à cause de lui.
« Bien, je vais ramasser les devoirs que je vous ai demandé la semaine dernière. »
Il vit la lueur de panique passer dans les yeux d'Harry et sa main se lever timidement. Allez savoir pourquoi ça lui fit mal. Est ce qu'il avait peur de lui à ce point ? Il n'y avait jamais fais attention avant, ne voyant dans ses yeux verts que la flamme de la colère à son encontre. Quelque chose avait changé, il le sentait mais il ne savait pas quoi.
« Et bien sur Potter vous ne l'avait pas ce devoir. Vous resterez à la fin du cours pour qu'on en parle. »
Il ne lui avait même pas laissé la parole. Bien sur qu'il ne l'avait ce devoir, il avait été absent et n'avait même pas pris la peine de rattraper les cours. Mais au moins ça lui donnait une bonne occasion pour essayer de lui tirer les vers du nez.
OoO
Il n'était pas au courant lui qu'il fallait rendre un devoir ! Il lança un regard accusateur à Ron qui ne lui avait rien dis de ça. Ron qui leva les deux mains en l'air, tout en s'excusant, lui disant qu'il avait lui même oublié de le faire. Il geignit discrètement, se recroquevillant un peu sur lui même. Il allait encore se retrouver seul à seul avec Snape. Il savait qu'il n'aurait pas du revenir. Pourquoi avait-il fallu qu'il écoute Hermione qui lui disait qu'il ne pourrait pas le fuir éternellement. C'était limite si elle ne lui disait pas de se déclarer. Non en fait elle lui avait bel et bien sous-entendu de dire à Snape ce qu'il ressentait pour lui. Elle lui avait dis qu'au moins il serait fixé et qu'il pourrait tourner la page parce que c'était clairement en train de le bouffer. Elle lui avait dis aussi, qu'au pire il ne restait que quelques semaines de cours et qu'après il ne le reverrait sans doute jamais, et qu'il allait le regretter si il ne lui disait rien avant de partir. Mais on parlait de Snape là. De Severus Snape. Vous savez celui qui le haïssait et qui ne ratait pas une occasion de l'enfoncer. Il se menait droit à sa perte si il lui disait quoi que ce soit.
Mais en même temps il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'Hermione avait raison.
Il se tordait les doigts d'appréhension en attendant la fin du cours, n'écoutant qu'à moitié, se torturant l'esprit en pensant qu'il allait être en tête à tête avec son professeur. Il n'en pouvait plus, il avait l'impression que les minutes étaient des heures et c'était insupportable. Bizarrement Snape le laissa tranquille tout le long du cours, alors qu'il y avait matière à le reprendre toute les dix minutes mais Harry ne le remarqua même pas trop occupé à angoisser et à lui lancer des coups furtifs.
Quand l'heure eut enfin l'amabilité de se terminer, il ne savait si il devait prendre ça comme une libération ou bien comme un allé simple jusqu'à l'abattoir. Il rassembla rapidement ses affaires et ne fit que hocher la tête quand Ron lui dit qu'il l'attendrait avec Hermione à leur endroit habituel tout en lui souhaitant bon courage. Il attendit que la classe se vide peu à peu avant de se diriger vers le bureau principal de la pièce, les yeux rivés sur le sol et ses mains moites qui serraient avec force les bretelles de son sac à dos. Il s'arrêta à quelques centimètres du bureau et releva légèrement la tête mais pas assez pour se confronter au regard froid de son professeur.
« Vous vouliez me parler monsieur ? »
Bon sang sa voix était tout sauf sereine et encore moins sarcastique comme il en avait l'habitude avec Snape. Ça allait lui sembler louche, il allait se rendre compte de quelque chose. Oui mais en même temps il en avait marre de faire semblant, c'était au dessus de ses forces maintenant. Et puis de toute façon, si il suivait son plan, il ne remettrait plus jamais les pieds ici après cette discussion. Il inspira et expira discrètement comme pour se donner un peu de courage et remonta encore un peu plus sa tête.
« Effectivement. Mais avant de vous parler de ce devoir que vous allez bien sur devoir rattraper, j'aimerai vous parler de vos absences bien trop répétés ces derniers temps et dans mon cours seulement. Et ce n'est pas la peine de nier, je suis allé vérifier auprès de mes collègues. Alors qu'avez vous à dire pour votre défense Monsieur Potter. »
Si c'était dans d'autre circonstance il se serait réjoui de savoir que Severus avait fait attention à lui au point d'aller s'acquérir de sa présence dans les autres cours, et si il n'avait pas été persuadé que c'était pour mieux l'enfoncer derrière il aurait pu même penser qu'il s'était inquiété pour lui. Mais il ne fera pas deux fois la même erreur. Il avait compris la leçon. Il ne devait rien attendre. Il devait juste lui dire et disparaître pour toujours de sa vision. Oui c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Après l'avoir retourné mainte et mainte fois dans sa tête pendant le cours, il en était arrivé à cette conclusion. Celle de tout lui dire et de disparaître. Il avait besoin de lui dire. Hermione avait raison, il regretterait sans doute toute sa vie si jamais il ne lui disait rien.
« Alors, j'attends. »
Il ne s'offusqua même pas de la pression que lui mettait Snape. Il prendrait le temps qu'il faudra pour lui dire bien en face, droit dans les yeux. Cette fois ci il releva complètement la tête, plongeant ses yeux émeraudes dans ceux obsidiennes. Il prit une inspiration, son cœur battant la chamade et se lança.
« Je suis amoureux professeur. »
Il n'y eut qu'un petit rire de dédain face à sa déclaration. Bien sur il s'y attendait, après tout il n'avait pas tout dit encore, et il devait trouver son excuse pour ses absences bien futile.
« Voyez vous ça. Et vous pensez qu'être amoureux vous donne le droit de sécher mes cours monsieur Potter ? »
Il pouvait sentir tout le dédain et le dégoût dans sa voix. Il en frissonnerait presque d'inconfort. Il desserra sa prise autour de son sac et leva un peu plus le menton pour se donner contenance. Il ne devait pas se laisser affecter, il devait aller jusqu'au bout, même si ça devait finir de l'achever complètement.
« Non bien sur que non. »
Mais sa voix se faisait déjà un peu moins sur. Il savait que l'échéance arrivait et qu'il ne pourrait pas y échapper. Et il ne pourrait s'en prendre qu'à lui même pour s'être mis dans cette situation.
« Alors arrêtez de tourner autour du pot et expliquez vous. »
Il pouvait l'entendre perdre patience. Il ferma douloureusement les yeux puis baissa la tête. Pour le courage on repassera. Mais comprenez le. C'était dur. Et ça faisait mal. Parce qu'il allait se déclarer tout en sachant qu'il allait se faire rejeter. Et encore si seulement il n'y avait que ça. Parce qu'en plus du rejet il savait bien qu'allait s'en suivre un lot de moquerie sans fin et qui allait l'anéantir. Mais c'était pour le mieux. Oui c'était ce qu'il n'arrêtait pas de se répéter en boucle dans sa tête alors qu'au fond il se demandait si il n'était pas en train de faire la pire erreur de toute sa vie. Mais c'était trop tard maintenant pour revenir en arrière. Il était Harry Potter bon sang. Digne fils de son père, roi du courage et surtout horriblement têtu. Il pouvait le faire. Nouvelle inspiration.
« De vous. Je suis amoureux de vous. »
Ah. Il l'avait dit, il l'avait fait. Il se mordit violemment la lèvre. Il avait lâché la bombe. Maintenant il n'avait plus qu'à attendre sa condamnation et son envoie au bûcher. Il n'en revenait pas de l'avoir dit. Et il se sentait heureux de l'avoir fait. Mais le silence éloquent qu'avait provoqué sa déclaration ternissait ce bonheur de secondes en secondes à un vitesse affolante, réduisant tout ses espoirs, bien que ceux ci soient déjà de base très infimes voir inexistant.
« Pardon ? »
Il sursauta presque à sa prise de parole. Il pouvait sentir le désarrois dans la voix de son professeur, une voix presque fébrile et tremblante. C'était plutôt étrange. Mais il n'osait pas relever la tête vers lui, de peur de ne trouver que du dégoût et de la haine dans son regard sombre.
« Si c'est une blague, elle est très loin d'être drôle Potter. »
« J'aurai préféré que ça en soit une. »
Vraiment. Ça lui aurait permis de lui d'éviter tout ça. Il savait que Snape ne le prendrait sans doute pas au sérieux au début mais il allait bien devoir se rendre à l'évidence. Il était irrémédiablement tombé amoureux de lui. Et ça personne ne pouvait rien y faire.
Un silence inconfortable s'était installé. Harry se dandinait sur ses jambes, mal à l'aise et osa enfin recroiser le regard de Snape pour n'y trouver que du trouble.
« Professeur ? »
« Comment ? »
Il fut prit au dépourvu avec cette question. Il ne s'attendait pas à ce que Snape s'intéresse de près à ses sentiments. Non lui il s'attendait plutôt à un rejet rapide, suivi de quelques blagues vaseuses et rien de plus. Comment ? Comment il était tombé amoureux ? Lui même n'en savait rien, lui même en était encore chamboulé. Il pourrait lui expliquer tout ça, lui dire que lui aussi était perdu, qu'à force de l'observer, son regard avant changé, qu'il avait remarqué des choses qu'il n'aurait sans doute pas du voir. Mais il n'avait pas envie. Il ne voulait pas se dévoiler de cette manière, pas maintenant. Alors il haussa légèrement les épaules et piqua ce que sa mère lui disait toujours.
« Il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine. »
Il vit Severus se lever à ses paroles et passer la barrière entre eux qu'était son bureau avant de se positionner devant lui. Pendant un instant il avait cru que c'était pour mieux l'humilier mais quelque chose avait changé dans l'atmosphère comme dans ses yeux. Le cœur d'Harry s'emballa quand il sentit la main du plus âgé effleurer sa joue. Est ce qu'il était en train de rêver ? Il devait sûrement rêver oui, ce n'était pas possible autrement. Et pourtant le froid du bout des doigts qui caressaient sa pommette lui prouvait le contraire. Il pouvait voir les yeux de Severus briller d'une lueur nouvelle alors que les siens devaient scintiller d'émotion. Severus ouvrit la bouche pour lui souffler quelques mots.
« Et seuls les idiots ne changent pas d'avis. »
Avant de plonger sur ses lèvres souriantes.
