Bonne lecture!
Enfant de Dieu, Enfant du Diable
Tes larmes, je les aies vues couler. J'ai entendu tes cris déchirants lorsque ces armes de feu entraient en contact avec ta peau d'opaline.
Les diablotins qui s'accrochaient à tes bras en enfonçant griffes et crocs dans ta chair tendre… Ton sang d'un rouge vermeille qui envahissait ta légère robe blanche.
Un craquement sinistre immédiatement suivit d'un de tes hurlements stridents m'indiqua que l'on venait certainement de t'infliger la pire des douleurs… A présent, tu étais devenu un Ange aux ailes brisées. Ils achevèrent cet assemblage de plumes autrefois rayonnant, à la hache.
Je crois qu'à ce moment là, tu aurais préféré mourir sur le coup plutôt que de sentir à ce point la douleur envahir le moindre recoin de ton corps jadis si pur…
Mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même de subir ce spectacle. Car c'est de ma faute si tu es là, et que ton être a perdu toute pureté. Oui, c'est moi qui t'aie souillé.
Et pourtant, Uruha, si tu savais…
A chacun de tes gémissements, de tes cris, de tes hurlements… j'ai l'impression que c'est moi qu'on torture, dans cette salle de braise et de flammes…
Ta voix, j'aimais entendre son doux timbre mélodieux dans ces moments où nous nous retrouvions, juste tous les deux. Mais en cet instant, il me semble que je serais capable de m'éclater les tympans, juste pour cesser de l'entendre.
Pardonne-moi Uruha, je sais que tu m'aimais…
Je m'avance au centre de la salle à trois mètres de toi. C'est à mon tour, hélas, de t'imposer la douleur. Sauf que cette fois, elle ne sera pas physique puisque je frapperais de sorte à ce que tu succombes aussitôt.
Seulement, je sais que ton cœur saigne de voir ma flèche ainsi dirigée vers lui…
Tu pleures… je crois que moi aussi.
Un dernier murmure sort d'entre mes lèvres. Un simple mot qui te fait fermer les yeux de soulagement en attendant ta sentence.
Un « pardon » sincère, du fond de mon âme de démon, enfant du Diable.
Je décoche ma flèche qui atteint son but. Je les vois lâcher ton corps qui s'effondre au sol, soulevant les cendres rougeâtres.
Crois-moi Uruha, enfant de Dieu, je t'aimais…
Et je t'aimerais toujours comme te l'ont promis chacun des baisers ardents que j'ai pu t'offrir.
Moi, Aoi, j'ai brûlé l'âme d'un Ange que j'aimais. Et je crois que je ne mérite rien de plus que de vivre éternellement dans cet Enfer qui m'était prédestiné dès la naissance.
Voilà l'histoire d'un amour interdit, qui fut le mien… On nous l'avait toujours dit : Un Démon ne peut aimer un Ange et un Ange ne peut aimer un Démon. Nous nous sommes aimés, en voici les conséquences…
