Titre : Masquerade
Chapitres : 1/10
Auteur : Foxx
Genre : Yaoi/Lemon/POV
Disclaimer : Aucun d'eux n'est à moi, c'est bien dommage. (Quoique je crois pas qu'il y ai la place chez moi 8D)
Note : Fic en POV des cinq membres de Gazette. Chaque membre "raconte" deux chapitres à suivre, à commencer par Reita.. J'espère que ça ne sera pas trop dur à suivre.
"On est amis, n'est-ce pas ?" C'est ce qu'il a dit quand j'ai posé mes lèvres sur les siennes, avec confiance. C'est ce qu'il a pensé lorsque j'ai murmuré à son oreille des mots doux et tendres, et cette phrase destructrice résonne encore dans la chambre confinée au crépuscule, lorsque deux corps moites et nus s'éveillent dans la demi pénombre.
Cela fait déjà de longues minutes que cette phrase me hante, encore et encore. Nous sommes amis, n'est-ce pas ? Je glisse un regard sur le corps d'Aoi à mes côtés, il est allongé sur le drap blanc, la couverture masquant ses hanches saillantes et son bassin qui se fondait si bien avec le mien il n'y a encore que quelques heures. Il me tourne le dos, alors je dois me pencher sans bruit sur son corps élégant et pâle pour apercevoir son visage. Oui, nous sommes amis... Cet homme à la peau blanche et pure comme les premières neiges hivernales, ce guitariste au sourire ravageur et aux yeux plus profonds et plus insondables que le néant est mon ami.
Lentement, je dépose un baiser au creux de son cou, humant le parfum salé de la sueur qui perle sur sa peau soyeuse. Ah, l'odeur de son plaisir... Les lèvres d'Aoi se plissent alors en une moue rêveuse, endormie, mais ses paupières demeurent closes lorsque je me lève finalement pour quitter le lit. A peine ai-je remué les couvertures que ce parfum de sexe envahit à nouveau la pièce, opressant; seul le visage d'Aoi est toujours aussi calme et pur malgré l'atmosphère étouffante de la chambre.
"Reita," appelle une voix derrière moi lorsque j'achève de reboutonner mon jean. Les légers bruits du tissu frôlant la chair ont apparement tiré mon beau guitariste de son sommeil, il me fixe de ce regard de princesse, les lèvres légèrement entrouvertes; tout en lui indique qu'il attend de moi quelque chose.
"Bonsoir Aoi," dis-je en m'asseyant à ses côtés avec un lent sourire. Il fronce les sourcils, plonge son regard sombre dans le mien, suspicieux de la marque de gentillesse que je daigne lui offrir. Alors doucement, mes lèvres descendent sur les siennes et lui offrent un lent baiser, vide de tout sentiment, vide de toute émotion. Aoi sourit lorsque mon visage s'éloigne doucement du sien; il parait presque satisfait par ce semblant de tendresse absurde qu'il a cru déceler chez moi lorsque j'ai goûté ses lèvres...
"Je vais rentrer," j'ajoute en détournant le regard vers la fenêtre, coupable, et la réponse à ma phrase à peine murmurée sonne comme une menace dans l'appartement sombre.
"Ne me laisse pas !" Aoi l'a presque crié mais je m'y attendais, je ne tourne même pas la tête vers lui; je regarde distraitement un bracelet que je porte au poignet droit et qui ne m'a pas quitté même durant nos ébats. Cette chainette argentée ornées de têtes de morts, noircie par le temps et riche de souvenirs, c'est Ruki qui me l'a offerte.
Ruki.
"Il faut que j'y aille," j'affirme en relevant la tête vers Aoi, affrontant ses yeux de biche, son regard triste, suppliant et autoritaire. Mon guitariste brun est une princesse... il en a l'élégance, la verve et le charisme, ainsi qu'un goût prononcé pour le luxe et un caractère épineux, mais il lui manque une certaine finesse... et un peu de discernement. Je le connais tellement bien, mon bel Aoi, que je sais déjà quelle sera sa réplique... Ou plutôt sa question, prononcée avec une pointe d'inquiétude, d'une voix exigeante... une question qui n'appelle qu'une seule réponse par peur d'entendre la vérité.
"Pourquoi ?" Evidement.
"J'ai des choses à faire," dis-je mécaniquement. Aoi grimace et lève les yeux aux ciel, une délicieuse mimique capricieuse se peignant sur son beau et délicat visage. Il me regarde, il ne faut pas ciller, mais ses prunelles accusatrices et pleines de jalousie contenue sont comme une décharge électrique; je détourne le regard.
"Je vois," rétorque-t-il avec un petit rire forcé. Son visage s'orne d'un sourire narquois, mais il est teinté de tristesse et de souffrance, il a comprit, je le lis dans ce regard sombre et si lourd de reproches. Notre jeu amoureux cesse là, toute la séduction si brillament mise en place se brise et s'effondre à l'évocation d'un seul prénom qui semble résonner dans la pièce bien que personne ne l'ai prononcé.
Ruki.
C'est la raison, ma raison, ce qui me pousse à quitter Aoi; c'est l'ombre qui plane dans mes rapports avec le guitariste brun... le secret qu'il faut taire, le mystère à préserver. Aoi sait, tout comme moi, que c'est notre petit chanteur que je vais retrouver; mais ma fragile princesse aux yeux d'ébènes ne supporterait pas un trop brusque retour à la réalité. Je récupère mes affaires une à une, sous le beau regard d'Aoi que je sens posé sur moi au moindre de mes gestes, et une question brûle mes lèvres...
"On est amis, n'est-ce pas ?"
