Préquelle à "Mourir le sourire au lèvres" (enfin, en quelque sorte, dans l'esprit quoi…)

Au programme : Shounen aï, 1+2, POV de Heero et vagues spoilers des épisodes zéro de Heero et Duo.

Disclaimer : je pense que ça se saurait si les G-boys m'appartenaient…

Auteur : Erszebeth

L'énigme Duo

Mon entraînement m'a toujours appris qu'il fallait analyser les choses et les êtres pour parvenir à prévoir les événements à venir. Seulement voilà, en face de moi en train de blaguer à l'heure du petit déjeuner, comme d'habitude, se trouve une personne parfaitement imprévisible. Son comportement constitue une inconnue inconcevable dans les opérations que nous menons. Ou peut-être est-ce moi qui me sent mal à l'aise face à l'énigme qu'est Duo Maxwell ?

Mais peut-être vaudrait il mieux que je commence par le début.

La première fois que nous nous sommes rencontrés ? Il a sauvé la vie de Réléna, ce qui pourrait en soit constituer une sacrée faute de goût et d'appréciation. Mais, cela est plus étonnant, il a réussi à me tirer dessus et me toucher. Deux fois. Moi, le soldat parfait, me faire toucher deux fois de suite par la même personne ? Sans aucun doute Maxwell n'est pas un pilote ordinaire. Je dois même dire que pour un humain non amélioré, certaines de ses capacités me laissent pantois. Je dois objectivement reconnaître, même si cela me fait quelque part grincer des dents, que son agilité et sa rapidité sont surprenantes et dépassent mes capacités dans ces domaines. Sa furtivité aussi, particulièrement surprenante quand on a vu comme moi Duo se déchaîner, guerrier implacable sur le champ de bataille… Le pilote américain peut lorsqu'il le veut occuper beaucoup d'espace…

- Oï, Hee-chan, tu me passes les céréales ?

Oh, j'avais oublié… le pilote américain peut être aussi particulièrement BRUYANT.

- Laisse tomber vieux, je vais me servir moi-même.

Sans oublier son aptitude pour le moins étonnante à être toujours de bonne humeur et à sourire à tout le monde. Même à celui qui lui apporte la mort.

Je me rappelle se jour là, sur cette base, alors que je te tenais dans ma ligne de mire, prêt à te tirer dessus pour éviter qu'Oz n'arrive à te soutirer des informations. Tu m'as souri. Dans ma vie, j'en ai vu des vertes et des pas mûres, mais jamais je n'ai vu quelqu'un sourire à celui qui lui apportait la mort.

C'est sans doute pour ça que ce jour là, je n'ai pas pu tirer. A cause de ton fichu sourire. Et à ce moment là, je me foutais pas mal du fait que je risquais de ficher la mission par terre. J'ai eu beau, par la suite, essayé de justifier ma décision à mes propres yeux en me disant qu'on ne pouvait pas perdre un pilote de Gundam à ce stade de la guerre, je savais bien que ce n'était pas la vérité.

La vérité, c'est que j'étais incapable de te tirer dessus, Duo, parce que pour la première fois depuis longtemps, je ressentais une émotion.

A bien y réfléchir, je n'ai aucune idée de ce qui peut te pousser à sourire ainsi à la mort, comme si tu saluais une vieille amie. Je sais que tu viens de L2, où la vie est particulièrement difficile, mais tu ne parles jamais de ton passé. Il n'est pas non plus mentionné dans ton dossier. J'imagine que le docteur G ne veut pas qu'on en sache trop à ton sujet, à moins qu'il ignore lui aussi tout de ce que tu as vécu. Et je sais que même si j'étais assez ouvert pour te poser les questions qui me trottent dans la tête, tu n'y répondrais pas, les esquivant avec une de tes habituelles pirouettes.

Plus j'y pense et plus je me demande si ces blagues que tu fais ne sont pas un moyen de ne pas montrer qui tu es vraiment, comme Trowa son silence ou même ma propre inexpressivité.

Le vrai Duo Maxwell… peut-être l'ai-je entrevu, un soir où nous revenions de mission. Comme d'habitude, j'avais tenté l'impossible, me blessant dans la tentative et toi, fidèle à ton personnage, tu m'avais passé un savon en me disant que la vie n'était pas à prendre à la légère, puis tu avais pansé mes blessures. J'ai du m'endormir ensuite, parce que quand je me suis réveillé, tu étais torse nu dans l'encadrement de la fenêtre, en train de chanter en t'accompagnant d'une guitare.

"Sometimes I think that I don't have a partner

Sometimes I think that my only friend

Is the city I live in, the city of angels

Lonely as I am, together we cry…"

J'ignore quelle était cette chanson, c'était la première fois que je l'entendais, mais je me rappelle avoir pensé qu'elle était singulièrement triste surtout pour quelqu'un censé être en permanence joyeux comme toi. Tu avais interrompu ta mélodie et t'étais tourné vers moi, un sourire inhabituel aux lèvres. Un sourire mélancolique et mon cœur s'était mis à battre plus vite comme si il y avait dans l'atmosphère inhabituelle de la chambre baignée par la lueur pâle de la pleine lune et celle plus bleutée de mon ordinateur portable quelque chose que j'aurais dû comprendre. Quelque chose que je n'ai toujours pas compris. Encore quelque chose à rajouter à l'énigme Duo, j'imagine…

Je soupire. C'est sans espoir. Comment puis-je espérer résoudre l'équation qu'est Duo alors qu'il y a tant de choses que j'ignore à son sujet ? Il y a trop d'inconnues.

- Hé oh, Monsieur "m'autodétruire est amusant" ! Je te cause…

Oh, et j'ai oublié d'ajouter que Duo avait une grande gueule. Marrant ça, je me demande comment j'ai pu l'oublier…

- Hn ?

Tu soupires, l'air boudeur et tu ajoutes :

- Arrête avec les monosyllabes ! Un de ces jours, il faudrait vraiment que tu apprennes à te tenir en société, Heero.

- Pareil en ce qui te concerne, Duo réponds-je, sarcastique.

- Non, je veux dire que tu apprennes à manifester tes émotions. Tu es aussi expressif qu'un pylône en béton.

Je hausse les épaules et ne réponds rien. Tu reprends :

- Un jour, monsieur "face de marbre", je te parie que j'arriverais à te faire ressentir quelque chose et peut  être même, qui sait, à te faire sourire.

Tu replonges dans ton bol, signifiant par la que la conversation est terminée.

Mon visage n'exprime rien, comme d'habitude, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que tu as déjà gagné ton pari.

Même le "soldat parfait" ne peut pas résister à l'elfe aux yeux violets et à longue tresse châtain qui se prénomme lui même Shinigami.

Notes de l'auteur : Encore une fois, je m'amuse à jongler avec Heero. C'est particulièrement facile pour moi de l'utiliser en pov, mais j'ignore pourquoi.  J'aime bien la construction de ce fic, comment les pensées font remonter des souvenirs et des émotions en Heero. La mécanique est bien huilée, pas d'incohérence majeure, du moins je n'en ai pas vu en me relisant, mais je vous en laisse juges ( je ne suis pas très douée pour me relire). La plupart des souvenirs en question se retrouvent dans l'animé, mais je n'ai pas hésiter à en forger un pour la beauté de l'art, (en fait, surtout pour mettre Duo torse nu, lol). On peut considérer ce fic comme une préquelle de "Mourir le sourire au lèvres", mais ce n'est pas obligé, c'est vous qui voyez, une fois encore.

Ah, j'allais oublier, la chanson que Duo chante est "Under the bridge" des Red Hot Chili Peppers. Une chanson qui convient bien à un ancien rat des rues de L2…

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Oh, et si vous voulez lire autre chose du même auteur, aller donc voir mon profil, un gros morceau appelé "anarchie par intraveineuse" vous attend.