Cette fic a été écrite pour la 91° Nuit du fof, sur le thème « pourri », en une heure mais en décalé. Pour plus d'informations sur les Nuits d'écriture ou sur le Fof, n'hésitez pas à m'envoyer un MP.


Tous pourris !

Tous pourris !

Et avec ce cri, avancer, les rejeter tous ensemble, dans la même colère. Les gentils et les méchants, les hommes et les femmes, les vieux et les jeunes. Parce qu'ils représentent le système et que le système les tue tous, lentement, les uns après les autres.

Ce système, subventions et quotas et obligations, il a avalé son père, qui l'a laissée seule à s'occuper d'une coopérative où chacun essaie de tirer la couverture à soi, et où Eleanor, du haut de ses dix-huit ans, doit composer avec les personnalités fracassantes de ses fermiers.

Enfin. Aujourd'hui au moins, ils sont tous là. Tous ensemble, tous d'accord. Flint, le nouveau venu au lourd passé mystérieux, est sur sa gauche, le poing levé. Le crâne rasé et l'ombre d'une barbe sur les joues, il ressemble à un repris de justice – ce qu'il est peut-être, pour ce qu'elle en sait. Mais qu'importe ! Il impressionne, et il parle bien. Et il a su convaincre tous ses travailleurs de rester sur sa ferme quand il est arrivé, ce qui n'est pas une mince affaire en ces temps troublés. Elle préfère largement l'avoir de son côté…

Derrière elle, Charles Vane. Il a posé sa main sur la taille de la jeune fille, et la chaleur irradie tout son corps. Un bref instant, elle se laisse aller contre lui, avant de reprendre la marche. L'heure est à la lutte – commune, comme lorsqu'elle l'a aidé à chasser le vieux Barbe Noire et récupérer son équipe, son troupeau, son terrain. Dans la guerre comme dans l'amour, ils sont imbattables quand ils sont ensemble, et rien ne saurait les arrêter.

oOoOoOoOo

Tous pourris !

Avec un grognement, Charles écrase la cannette de bière qu'il vient de finir dans sa main, et la balance vers le poste de télé. Eleanor relève la tête de son ordinateur et vient s'assoir à côté de lui.

A l'écran, un politique quelconque annonces de nouvelles réformes qui vont « améliorer la productivité » et « empêcher les fraudes ». Le discours habituel, celui qu'ils connaissent et entendent depuis quarante ans. Rien n'a vraiment changé, et même les imprécations de Charles ne sont plus chargées de la même hargne qu'autrefois.

Avec un profond soupire, elle se blottit contre lui, les yeux dans le vague. Elle revoit les batailles dressés l'un contre l'autre, les trahisons (les siennes, celles de Charles, celles de Flint et Silver et Max). Son cœur se serre en repensant à son père, à cet instant où, devant la coopérative avec un unique sac à ses pieds, elle a cru mourir. De honte, de rage et de chagrin. Parce que tout ce qu'elle était lui était arraché.

Et cet homme, à ces côtés. Toujours au cœur des drames, des victoires et des défaites. Lui aussi, elle l'a tué, plus d'une fois, et il a toujours répondu avec la même force. Et pourtant, ils sont là. Apaisés. Ensemble. Parce qu'après tant de guerres et de larmes, ils ont fini par comprendre qu'ils vivent mieux ensemble que séparés.


Voilà... Ma première tentative dans ce fandom, et... L'UA industrie du lait dont je ne suis pas sûre qu'on avait besoin...

Bref, je suis curieuse d'avoir votre opinion.