Prologue :

La porte s'ouvre en un fracas immense. Je m'avance dans l'allé sous le silence des spectateurs dans les gradins. Il n'y a pas un bruit. Pas une parole. Pas un souffle ne se fait entendre. J'ai l'impression que tout le monde retient sa respiration. Je continue ma route en direction de l'estrade.

Les liens qui m'attachent les poignets me font saigner jusqu'à l'os. Mon corps aussi douloureux soit-il reste droit. L'allure fière et la tête haute je marche sereinement. Mes cotes, mes articulations, mes bras, mes jambes, mes poumons….la douleur est partout. Suite aux tortures du Capitole je suis couverte d'écorchures, d'égratignures, de brulures, fractures, coupures, éraflures et bien d'autres blessures diverses et variées.

Je jette un regard bref à l'écran gigantesque à ma gauche. Les images sur cette écran sont les mêmes que celles retransmises à tout Panem. On m'y voit en tenue de geai moqueur. Le président Snow a ordonné que ma tenue montre bien toutes les traumatismes qu'a subi mon corps. Il veut que je sois l'exemple de l'échec d'une rébellion.

J'ai échoué à ma mission. J'étais l'espoir. Je suis la défaite.

Ils sont tous devant leur poste de télévision ce soir. Ils attendent tous de me voir. Ils ne se doutent pas de la raison de ma présence. Ils se demandent sûrement ce que le Capitole va faire de moi. Pourquoi suis-je ainsi : poings liés et corps enchaîné. La réponse ils vont l'avoir.

Arrivé sur l'estrade je regarde fixement la caméra sur le devant. Les Pacificateurs me forcent à m'agenouiller.

L'humiliation totale. Ma posture n'est guère glorieuse.

Ils sont là, le public, à me regarder. Je suis la bête de foire, le clou du spectacle. Mais c'est eux les plus ridicules. Dans leurs costumes pitoyables. Ils pensent être les plus beaux, les plus forts, les plus intelligents, les respectables. Ils ne sont rien. Ils sont lâches. Comment peut-on applaudir et encourager des jeux de combats à mort. Comment peut-on célébrer la mort des tributs dans l'arène. Je les déteste. Je veux les écorcher uns à uns. Les voir souffrir. Ils méritent de ressentir la douleur qu'on dû supporter les familles en deuil de leur enfant mort.

Mon regard plein de haine se pose sur Snow qui s'approche du micro.

La mine fière et l'allure orgueilleuse, il commence à parler.

-Mes chers citoyens, dès que sa bouche s'ouvre je peux sentir son insupportable odeur de rose et de sang, nous voilà tous réunis ! Personne ne manque ! Pas même notre brebis égaré qui, je l'admets à eu du mal à revenir. La jeune fille présente à mes côtés vous la connaissez tous. La fille du feu, le geai moqueur, le sureau mortel, celle qui a survécu aux Hunger Games, l'échappée de l'Expiation connue sous bien des noms, elle reste et resteras ….une….traîtresse ! Elle a osé défier le gouvernement. Le plus haut crime !

J'esquisse un sourire sadique face à ses propos. Et je continu de fixer la caméra. J'espère que ma famille pense à moi. Snow continu :

-Regardez bien son corps, ses blessures aussi nombreuses soit elles, ne suffisent pas à son châtiment. La rébellion est finie. La fille du feu avec. Te souviens-tu geai moqueur, de ton slogan principal ? A cette phrase il a tourné son visage vers moi, « si nous brûlons vous brulerez avec nous ». On dirait bien qu'à force de jouer avec le feu tu te sois brûlé les mains. Car personne n'est là aujourd'hui pour brûler avec toi. Sur ce, ma chère je te laisse découvrir par toi-même ta peine.

Il se retourne vers moi et me défie du regard avec un haussement de sourcil. C'est là que je vois un homme sur une plateforme. Elle termine son ascension et je remarque que l'homme debout dessus tient un arc et une flèche enflammée est chargée. Snow déclare deux minutes de silence. Il n'exprime pas le pourquoi de ces deux minutes mais je suppose que c'est juste pour que je sente la peur monter en moi. Alors je détourne mon regard de la caméra et le pose sur ses pupilles bleus océans.