Oui, je suis une fan d'Axel, si vous ne l'aviez pas remarqué =3

Bref.

Je tenais juste à remarquer que le célèbre "Got it memorized ?" d'Axel, je l'ai traduit par "C'est bon, c'est retenu ?" et non par "Tu t'en souviendras ?" parce que je trouve que l'autre est un peu plus original.

Bonne lecture !


À ce moment-là, Roxas, alors que nous mangions en bavardant et riant des glaces à l'eau de mer, tu ne savais pas ce que j'étais capable de faire. Tu ne le savais pas, mais moi, si. Pourquoi, alors, ne t'ai-je pas tout avoué à ce moment-là ?

La réponse que j'aurais voulu donner était l'amitié. Mais nous, les similis, n'avons pas de cœur. Alors comment exprimait ce qui enflait dans ma poitrine, qui me comprimait parfois le cerveau alors que je me savais coupable ? De la peur, de la lâcheté ? De la colère, de la tristesse ? Mais je crois que les similis ne sont même pas censés ressentir des émotions... Alors comment expliquer ce doute poignant, mon regard qui est certainement grave ?

Puis un jour, la réponse est venue d'elle-même. Je l'ai reçue de plein fouet et j'ai compris. Mais j'ai compris trop tard. Toi et Xion étiez déjà loin. Et moi, je me suis retrouvé tout seul. Je crois qu'à cet instant, j'ai ressenti le sentiment que l'on appelle « regrets ». Alors que j'étais couché en travers de mon lit blanc, alors que je devais profiter de cette journée de repos, ma chambre m'a parue sinistre. Tout ce blanc, tout cet immaculé. Tout d'un coup j'ai eu peur. Et j'ai hésité.

Mais les ordres étaient les ordres. Mieux valait avoir un cœur, n'est-ce pas ? Enfin, ne plus être un simili mais une personne à part entière. Pourtant, Roxas, tu me faisait me sentir véritablement humain. Lorsque je riais avec toi, alors que je te couvais d'un regard peut-être un peu trop protecteur, j'avais l'impression d'avoir un cœur.

Et j'ai espéré. J'ai voulu y croire, j'ai tellement voulu y croire ! Puis tu es parti, et j'ai reçu ce fameux ordre. L'ordre de te trouver et de t'éliminer. J'ai toujours agit pour mes propres intérêts, et c'est ce qui m'a permis de rester si longtemps dans l'organisation. Mais là, c'était vraiment un sale coup...

Je me suis senti tiraillé, déchiré, écartelé. Tuer un être que je n'appréciait que de manière factice ou renoncer à avoir un cœur ? Le choix aurait dû être si simple !

Mais toi, Roxas, tu as changé la donne. Et à mon plus grand étonnement, Xion aussi a changé la donne. Xion qui n'est ni une humaine, ni une simili, Xion qui, au final, n'est rien. Mais qui sourit tout de même et qui me bouleverse.

Oui, ce jour-là, Roxas, si j'avais dit, si je m'étais confié, si j'avais avoué... Peut-être que ça ne se serait pas passé comme ça. Peut-être que moi aussi, j'aurais eu le cran de quitter l'organisation. Car j'en suis persuadé, tu aurais trouvé les mots pour me convaincre.

Tu m'as changé, Roxas. Tu m'as transformé. Et aujourd'hui, j'ai l'impression de souffrir. Ma poitrine se disloque et mes mains tremblent.

Un jour, Roxas. Un jour, probablement, ce sera toi ou moi. On ne peut pas rester en vie tous les deux. Je ne veux pas que tu meures mais je veux vivre. Vivre avec un cœur.

Un jour. Un jour, peut-être, tu me verras en tant que Lea. Tu le verras, le confondra peut-être avec moi. Mais lui a des yeux normaux, des yeux dénués de fausses larmes peinturlurées et presque grotesques, selon mon opinion. Et peut-être alors, tu te rendras compte de ta méprise, tu te rendras compte que je ne serais plus là pour toi.

Et alors, est-ce que tu seras triste ? Je l'espère. Égoïstement, j'espère que tu ressentiras quelque chose. Mais toi aussi tu es un simili, n'est-ce pas ?

Un jour, peut-être, tu rencontreras Lea, qui a la même voix, la même silhouette et les mêmes manies que moi. Qui représente presque tout ce que je suis maintenant. Alors, te rappelleras-tu de moi lorsqu'il t'offriras mon sourire si particulier et te demandera, légèrement moqueur :

- C'est bon, c'est retenu ?