Disclaimer - Le monde de Harry Potter ne m'appartient pas, bien évidemment. Seule Astrea est de mon fait.
Note - Il s'agit de la première histoire que j'ai écrite, alors désolée si l'écriture n'est pas super. Régulièrement, je viens la voir pour corriger des fautes qui m'avaient échappées.
A l'époque, j'étais vraiment fan de Harry Potter (je le suis toujours ! Mais 8 ans ont passé), et particulièrement de Tom Riddle. Puis, j'ai pondu cette histoire, à force de lire des histoires avec des Mary-Sue. En espérant que vous n'aurez pas cette impression avec mon personnage, bonne lecture !
Bonjour. Moi, c'est Astrea Xenos. Mon nom veut dire 'étranger' en grec et me correspondait parfaitement. En effet, j'étais transparente. Au sens figuré, bien sûr. Précisément, je n'avais jamais attiré l'attention ou l'amitié de quelqu'un. Comment dire… Les gens étaient sympathiques avec moi, mais ne cherchaient pas ma compagnie.
Issue d'un père grec et d'une mère française, le mélange qui en est ressorti est d'une affreuse banalité. Peut-être que si j'avais été très jolie, on m'aurait remarquée. Mon visage ovale était orné d'un petit nez fin et droit, ainsi que des yeux marron foncé presque noir cachés sous une frange imposante. Mes fines lèvres ne me donnaient pas un air très avenant. Je n'étais ni grande, ni petite, avec une corps plutôt harmonieux, bien que trop rond à mon goût. Mais comme je le disais souvent, on ne pouvait pas tout avoir et l'ensemble ne rendait pas si mal.
Intellectuellement, ce n'était pas la folie non plus : ma moyenne avait toujours été relativement bonne. Je combinais des points forts et des faibles, comme tout le monde. Je n'étais bonne que dans les matières ne nécessitant pas de baguette, cela dû à la cécité de mon œil droit, provoquée il y avait sept ans par une maladie. Vous vous doutez que je n'étais donc pas très habile.
Mon œil gauche avait aussi subi quelques dégâts, mais des lentilles me sauvaient la vie. Une à gauche pour ma rétine, et une à droite pour rétablir la couleur d'origine de mon iris. Le pire aurait été que des gens ne le remarquassent et vinrent s'apitoyer sur mon sort. Ne voyant que d'un œil, j'avais du mal à évaluer les distances, et me cognait beaucoup ou encore tombait.
Revenons à ma situation de quasi-fantôme : à force d'être seule, j'ai développé une sorte d'indifférence vis-à-vis des autres. Pas désagréable, mais solitaire. Cela dit, j'avais tendance à haïr les populaires ou les gens qui se font remarquer. Je trouvais cela totalement stupide, qu'il s'agissait là d'une sorte de recherche d'approbation sociale. Enfin, en résumé, à l'école, ça aurait pu être pire. Je n'allais pas me plaindre, personne ne m'embêtaient. Cependant, pour être tout à fait honnête, il m'arrivait de me demander pourquoi moi, je ne pouvais pas avoir d'amis. Histoire de savoir ce que cela faisait.
Après m'être présentée brièvement, je vais vous raconter une petite période de ma vie qui débute à ma septième année à Poudlard en 1944. Je suis à Serpentard. Vous êtes étonnés, n'est-ce-pas ? Oui, je suppose que oui et je le comprends. Seulement, procédons par élimination : Serdaigle, ça n'aurait pas été possible, je n'aimais pas travailler. Poufsouffle : loyauté, amitié ? Qu'est-ce qu'une fille qui n'avait jamais effleuré l'amitié irait faire là-bas ? Je n'avais pas un grand sens de la vie commune, malheureusement. Après, Gryffondor, oui, impossible. Courage ? Audace ? Bravoure ? J'étais très peureuse et dénuée d'audace. Etant prône à extrêmement réfléchir avant d'agir, les occasions me passaient régulièrement sous le nez. Il nous reste Serpentard. Les gens n'y étaient pas très amicaux, pour ne pas dire vils. Beaucoup de personnes étaient seules, par arrogance ou mépris. Qui plus est, j'avais tout de même beaucoup d'ambition, alors c'était idéal. Toutefois, ne me prenez pas pour une petite arrogante qui méprisait les autres maisons, j'étais ouverte à tout le monde.
Je vous ai précédemment dit que je n'aimais pas les populaires, autrement dit, en cet année, Tom Riddle accompagné de son ami Abraxas Malfoy, ainsi que Marius Potter et ses deux meilleurs potes dont j'ai oublié le nom. C'était les deux groupes les plus connus et adulés. Premièrement parce qu'ils se détestaient, les élèves étant friands d'affrontements, j'ignorais pourquoi ; deuxièmement, ils étaient tous beaux, point crucial pour les groupies.
Durant cette année, j'étais tombée amoureuse, mais pas de n'importe qui, malheureusement. Tom Riddle. La personne que je détestais le plus, de tout mon petit cœur quasi-insensible.
Evidemment, je me l'étais refusée, mais l'histoire s'était envenimée à la suite d'un accident stupide qui ne m'était jamais arrivé en public. Cependant, commençons par le début.
Je rentrais en septième année, l'an 1944 ne s'annonçait pas très bien côté Moldu avec la Seconde Guerre Mondiale, mais mes parents ne s'inquiétaient pas, ne se sentant pas concernés, étrangement. Côté sorcier : la routine. En effet, cette année risquait de se dérouler comme les autres, sans éléments perturbateurs pour provoquer une petite étincelle d'envie, de hâte, de dégoût ou quoi que ce soit d'autre.
Je montai dans le train, impassible, choisissant un compartiment au hasard, du moment qu'il était vide et me mis à la fenêtre, histoire d'adresser des signes à mes parents. Une fois le trajet commencé, je m'installai plus confortablement, puis sortis un roman sur les vampires. L'immortalité me passionnait. Une attirance inaccessible comme une autre, que j'avais souvent eu et que j'aurai toujours.
Lors du voyage, des poufsouffles de quatrième année me rejoignirent, au début se faisant légèrement discrets jusqu'à m'oublier totalement. Leurs discussions parlaient de leurs vacances, des nouveaux élèves et des buses qu'ils devront passer l'an prochain. En bref, les conversations que tous les amis avaient lors de leurs retrouvailles, les vacances passées. Du moins, je le supposais. Après avoir revêtu nos uniformes, nous sortîmes tranquillement pour finalement se séparer entre les anciens et les premières années. Généralement, les nouveaux sont tranquilles, mais il arrivait que certains se crurent tout permis, et j'avais une sainte horreur de ceux-là. A première vue, ils semblaient tous à peu près gentils.
Je montai dans une calèche. Quelques élèves de mon année m'accompagnèrent, des serpentards. Ambiance lourde. Enfin, à dire vrai, je ressentais ça avec tous les élèves de mon âge. Le trajet se passa tout de même relativement bien, et nous arrivâmes rapidement au château qui, soit dit en passant, m'impressionnait toujours autant. Nous entrâmes et allâmes nous installer à nos tables respectives.
J'aperçus brièvement Riddle, qui n'avait aucun mal à trouver une place : toutes les filles le voulaient près d'elles. Je soupirai face à tant de bêtise et, au bout d'un moment, je me dis que je n'avais aucune raison de qualifier cela de bêtise. C'est vrai qu'avouer qu'elles l'aimaient toutes était un peu gros, mais certaines pouvaient sincèrement être sous son charme ; il ne m'était pas totalement indifférent non plus pour dire la vérité. Néanmoins, son arrogance et froideur me déplaisaient. Bien qu'on le vît souvent rester poli avec ses soupirantes, il s'agissait assurément d'une façade. Il paraissait trop insensible. Vous allez me dire quelque chose comme « tu peux parler » et je suis d'accord avec vous, seulement là, c'était différent ; je n'aurais su l'expliquer.
La répartition commença, suivie du discours habituel de Dippet pour finir sur le banquet somptueux. Je n'avais pas grand appétit, mais mangeai tout de même bien, entourée de gens à qui je n'avais jamais adressé la parole. C'est très gênant au début, puis on s'y habitue. Les discussions n'avaient pas changé, exception faite que, chez les serpentards, on vous parlait de sa maison de vacances implantée à l'étranger dans un lieu paradisiaque alors que vous, vous étiez restés chez vous, dans votre maison respectable. C'était un peu comme un concours sans prix, ou le gagnant aura la satisfaction d'avoir le plus de biens. Pathétique et consternant. Je remarquai que Riddle et Malfoy n'y prenaient pas part. Etonnant, j'aurais parié qu'ils en étaient friands. Ils remontaient un peu dans mon estime, mais qu'importait mon estime pour des gens comme eux.
Le dîner se passa normalement, puis je rejoins ma salle commune après avoir demandé au préfet-en-chef quel était le mot de passe. Je m'installai sur une table dans le fond – celle avec fenêtre donnant sur les profondeurs du lac – et commençai à lire mon livre préféré. Étonnamment, beaucoup d'élèves prenaient place ; la salle commune des serpentards était peut-être la plus froide, mais aussi la plus grande. Malgré le nombre élevé de places, tout fut pris rapidement. On aurait dit que tous avaient des devoirs à faire, ce qui était absurde.
Je fus dérangée par un garçon que je n'avais pas du tout envie de voir : Abraxas Malfoy. Il me demandait s'il pouvait s'asseoir avec son pote. Voulant lui parler le moins possible, je répondis un « oui » marmonné. Il avait utilisé le ton qu'il prend pour obtenir ce qu'il veut des filles, ce ton exaspérant vous savez, pas naturel. Il n'avait pas l'air satisfait de la réponse que je lui avais donnée, mais qu'importe. Riddle me remercia avant de s'asseoir, ce qui me surprit légèrement, même si c'était normal. Je replongeai dans mon livre, alors que Tom commença à écrire sur un parchemin.
- Qu'est-ce que tu lis ? Me demanda Malfoy.
Dire que la question me choqua était un euphémisme. Venant de lui, c'était choquant, oui. Je savais qu'il s'en fichait royalement, et que l'ignorance de Riddle envers lui le forçait à chercher une autre occupation. C'était le genre de personne qui n'aimât pas être seule ou ignorée.
Je lui montrai la couverture de mon livre pour toute réponse, en espérant que mon antipathie ne se verrait pas. Je n'aimerais pas l'avoir à dos ainsi que Riddle que je regardai discrètement. Comprenez, il était agréable à regarder, c'était tout. Je supposais que mes coups d'œil n'échappèrent pas à Malfoy, car il me sourit bizarrement. Ma tête aurait pu le faire rire aussi, mais plus personne ne riaient des crinières ébouriffées depuis que Potter était apparu. Je décidai de faire comme si je n'avais rien vu, puis quittai la table pour monter dans mon dortoir.
A partir de là, je commençai à tomber amoureuse de Riddle. Il ne s'agissait en aucun cas d'un coup de foudre, puisque je le « connaissais » depuis maintenant sept ans, mais le revoyant à cette rentrée, mon regard sur lui changea. Peut-être était-ce de l'immaturité, en tout cas, je ne comprenais pas.
Les piaillements de mes voisines de chambre me réveillèrent. Mon premier cours était défense contre les forces du mal, ce qui ne me remplissait pas forcément de joie. J'espérais seulement ne pas rater mon sort si nous en faisions un. Mes peurs furent confirmées : nous devions lancer un sort d'expulsion pour faire voler des objets loin de nous. Sort élémentaire que le repulso à la base, non ? Un récapitulatif disait le professeur. Nous miment la pièce en conséquence : disparition de tables pour laisser une place suffisante. Nous avions des coussins à disposition, idéaux pour ce genre d'exercices. Après nous avoir montré le geste, nous débutâmes nos sorts, plus ou moins foireux selon les personnes.
Le cours était en commun avec les gryffondors. Ceci dit, chose rare, personne ne se cherchait des crasses. Enfin, il fallait juste éviter les coussins… Ce que je ne fis pas. J'avoue avoir plutôt bien esquivé ceux qui passaient précédemment, mais un que j'imaginais plus loin me heurta en pleine figure. On ne peut pas dire que le choc fût puissant, mais je perdis mon équilibre tout de même, me retrouvant par terre. Quelqu'un approcha rapidement, s'excusant. Je relevai la tête pour croiser les yeux de Tom, l'air pas du tout désolé.
- Je suis désolé, je pensais que tu…
Il s'interrompit, je ne sais pas pourquoi. Il me regardait, me dévisageant littéralement sans aucune retenue et cela commença à m'énerver. Je me levai et repris assez froidement :
- Tu pensais que je quoi ?
- Que tu allais l'éviter, continua-t-il, sans me lâcher des yeux.
- Ce n'est rien, je n'ai pas eu mal, conclus-je.
Je hochai la tête comme signe d'excuse, de disposition ou quelque chose comme ça, puis me retournai pour aller recommencer mes sorts dans un coin plus loin. Je m'appuyai à un bureau restant et me frotta les yeux, choses que je faisais souvent car mes lentilles me démangeaient quelques fois. Mais là, un truc clochait : je ne sentais plus celle de droite. Soudainement, je réalisai mon problème et pourquoi Tom m'avait dévisagée : il avait vu mon œil blanc.
Ma main fut immédiatement portée à mon œil pour le couvrir, me donnant un air vraiment suspect. J'allai voir le professeur pour prétexter un malaise –raison pour laquelle je me tenais la tête. Il m'autorisa à sortir, mais avec l'ajout d'un préfet, qui fut Riddle. Je maudis intérieurement mon professeur et moi-même, mais étais quand même heureuse. Je lui emboîtai le pas, ma main toujours appuyée sur mon visage. Au bout d'un moment, il finit par rompre le silence.
- Tu n'as pas besoin de le cacher, c'est stupide.
Je tiquai légèrement à cette réplique. Il n'avait pas tort, mais c'était tellement repoussant. Je retirai ma main lentement, comme si une force m'obligerait bientôt à appuyer de nouveau. Maintenant totalement à découvert, j'étais gênée. Je savais comment il était, et voir un orbite blanc n'est vraiment pas agréable. Mon inquiétude semblait visible, aussi me sortit-il :
- Ne réagis pas comme ça, ça ne me fait rien.
Je ne savais pas si je devais le prendre mal, d'un côté j'étais rassurée mais d'un autre, il pouvait me dire ça uniquement par pitié, comme le font et le feront bon nombre de personne. Mais d'après quelques rumeurs plus ou moins fondées, Riddle n'était pas quelqu'un de compatissant ou qui ressent de la pitié pour autrui.
- Pourtant tout à l'heure, tu avais l'air épouvanté, répliquai-je, assez vexée par son précédent comportement.
- J'ai juste été surpris, c'est compréhensible, déclara-t-il d'un air suffisant.
Je ne répondis pas, réfléchissant à ce qu'il venait de dire. Je lui accordai le bénéfice du doute, et souris face à tant de confiance en soi. J'avais l'air idiote à sourire seule, mais voir Riddle surpris est quelque chose : c'était mignon ! Même si j'aurais préféré qu'il soit surpris par autre chose. Réalisant seulement maintenant qu'il savait ce que j'essayais de cacher depuis longtemps, je m'empressai d'ajouter d'un ton angoissé :
- Heu…Si tu pouvais éviter de le dire à tout le monde, ça m'arrangerait.
Il s'arrêta et je l'imitai. Il me toisa supérieurement et dit une phrase qui me prouva que je ne m'étais pas trompée sur lui.
- Uniquement si tu m'expliques.
- Du chantage ? Soupirai-je, enfin j'accepte.
Tout était bon pour oublier cet incident. Qui plus est, cette histoire n'était pas horrible et était pareille à une autre. Aussi décidai-je de tout lui avouer là-dessus. De toute façon, je n'avais pas vraiment le choix. Nous arrivâmes à l'infirmerie. Je m'arrêtai devant la porte et me tournai vers lui.
- Merci de m'avoir accompagnée –il marmonna- je pense que tu peux me laisser ici.
- N'oublie pas ce que tu me dois.
