Espoirs d'automnes

Premières génération

Chapitre 1 : la genèse.

C'était comme tous les mois d'août, chaud et éclairés. Seul dans une grande pièce sombre où l'on ne distinguait plus les murs, Mana se torturait les méninges pour écrire de nouvelles chansons. Yuki, Kozi et Klaha comptaient sur son génie pour remplir leurs portefeuilles déjà comble. Les trois fainéants se bougeaient les fesses pendant que l'intello du groupe, dans son igloo, usait sa plume sur du papier bas de gamme. Mana, scandalisé, que l'on ne lui ait pas apporté son verre de Pinna Collada, claqua la porte. Il déclara dans la presse qu'il voulait passer à autre chose. Il annonça quelques mois plus tard la sortie de son single et affirma que le chanteur, nommé Juka, était loin d'être le plus merveilleux de tous. Depuis ce jour là, on comptait le nombre de fois où l'on pouvait observer un sourire se dessiné sur son visage immaculé. Le succès fût au rendez vous et tout le monde se bousculait dans les magasins pour s'arracher le premier album, dans les backs quelques mois après dialogue symphonia .

Mana était fier de son travail, tout se déroulait comme prévu. Cependant, il y a une chose qu'il n'avait pas anticipée…

Après le succès de Dix infernal , Kazuno, Juka, Tohru ont décidé de se payer des vacances bien méritées dans un palace hors catégories dans la ville lumières : Paris. Mais, ils donneront tout de même un concert pour rembourser leur ticket d'avion.

Arrivés à l'hôtel, un problème de taille se dressa lourdement sur les épaules du groupe. Il ne restait plus que deux chambres. Chacune ne possédait qu'un lit de deux personnes. Mana n'hésita pas une seule seconde, il décida que Tohru et Kazuno passeraient les nuits ensemble. Donc Juka devait partager ses doux rêves en compagnie du plus énigmatique et silencieux des j-rockeurs.

Ils ne tardèrent pas à prendre possession de leur chambre. Juka se proposa pour porter les bagages du guitariste. Lorsqu'ils entrèrent dans leur nid douillet, on pouvait déceler une odeur d'encens. D'épaix rideaux rouges filtraient les rayons du soleil. De hautes colonnes en marbre délimitaient les différentes pièces. Des appliques dégageaient une douce lumière chaleureuse. Mana s'empressa d'allumer la chaîne hi-fi et de lancer la lecture de son album préféré de jean Sébastien Bach. Il invita le chanteur à lui déposer ses bagages sur le lit. Juka compris vite qu'il ne pourrait passer d'agréables nuits que dans le sofa de cuir noir qui trônait dans le salon devant un écran LCD. Mana rangeait délicatement ses affaires dans la garde robe tandis que Juka répétait la nouvelle chanson the prophet . Du côté de Kazuno et de Tohru, le temps était à la fête. Un désordre chaotique avait envahi la suite. Des bouteilles de champagne et des canettes de bières recouvraient le parquet en chêne. Une mystérieuse odeur flottait dans l'air. On ne pouvait plus distinguer les affaires du basiste et du batteur. Ils terminèrent la soirée allongés dans les toilettes à moitié rongés par un coma éthylique.

Le soleil pointait déjà son nez lorsque Mana immobilisait sa 156 ièmes mèche à l'aide de la troisième bombe de laque. Juka dormait paisiblement jusqu'à ce que Mana branche son ampli et gratta la note la plus aiguë sur jeune fille x . Juk-Juk sursauta en croyant que l'apocalypse se tenait dehors. C'est sa coiffure qui était apocalyptique. Le célèbre guitariste était d'excellente humeur. Il se précipita pour mettre un cd de Schwarz Stein . Juka rougit lorsqu'il entendit Kaya pousser la note. Il se rappelait les bons moments passé avec ce dernier. Mana inventa une chorégraphie qu'il s'empressa de détailler dans son carnet Moi-Même-Moitié. Il annonça à Juka, dans une tenue élégante, qu'ils allaient participer à un city trip. Mana portait un corset victorien rouge sang et une somptueuse robe noire qui dissimulait un pantalon en cachemire noir. Pour une fois sa coiffure était sobre, cheveux lissés, peu de laque recouvrait ses précieux. Juka portait un tenue similaire à celle qu'il porte sue scène. Une longue veste raflait le sol. Un top moulant les formes de son buste. Et un pantalon noir, large, lui tombait sur les chevilles. Une fois maquillés, descendirent à l'accueil et apprirent que leurs deux condisciples ne seraient pas de la partie. Cela leur permettrait de récupérer de la veille. Le bus s'avança dans l'allée lorsque Juka éternua. Mana le foudroya du regard. Le chanteur, gêné, se lança dans l'autocar. Et se cacha derrière une paire de lunettes noires. Il prit son mp3 de marque japonaise reconnue pour sa qualité (et ses prix exorbitant). Après une heure de route, Mana ne savait plus où donner de la tte. Les architectures étaient plus merveilleuses les unes que les autres. Il prenait un nombre incalculable de photos avec son appareil photo numérique toutes fonctions (çà coûte la peau du …). Le soir s'annonçait déjà lorsqu'ils rentrèrent exténués. Dans la chambre de Kazu, on percevait des ronflements. Mana ne tarda pas à prendre son bain pendant que Juk-Juk fredonnait l'air de night breed, tout en essayant de déchiffrer la météo sur le canal français.

Au bout de deux heures, Mana pointa le bout de son nez en robe de chambre. Juka se demanda si son guitariste préféré porterait une fois des vêtements masculins lors de leur séjour. Juka se précipita dans la salle de bain. Il mit un quart d'heure pour être propre comme un sou neuf. Mana et Juka se frôlèrent les mains en passant l'un à côté de l'autre. Juk-Juk sentit sa poitrine se serrée tandis que Mana était toujours aussi froid et limite insociable. Juka resta stupéfait de la douceur des mains de son colocataire. Il n'avait jamais ressentit cela auparavant. Minuit sonna, la lumière quitta la chambre. Juka se mit à rêver d'enlacer une personne à l'esthétique parfaite et au style gothique poussé dans l'occultisme. Ce fût comme dans les feuilletons à l'eau de rose. Juka était aux anges. Par contre Mana s'agitait dans tout les sens. Des mouvements brusques et saccadés animait son corps frêle.

Un oiseau commun sifflait une mélodie étrange sur le balcon, pendant que le brouillard tombait doucement sur la ville. Mana, vide de toute énergie, prit une douche puis réveilla calmement Juka. Ce dernier se jeta sur sa tasse de café délicatement préparée par son compositeur. Il ne tarda pas à aller se laver. Il était 9h45 lorsque la répétition débuta. Kazuno était dans la lune ; Tohru n'était pas dans le rythme et Juka avait la voie enrouée. Le célèbre guitariste japonais tira immédiatement la sonnette d'alarme. Il menaça le reste du groupe que si ceux-ci n'étaient pas à la hauteur ils ne toucheraient rien et devraient rembourser leur ticket d'avion. Juka avait de plus en plus de mal à atteindre les notes fixées par le créateur de la quinquette.

Malheureusement, il avait attrapé un rhume. Il craignait de ne pas pouvoir chanter ce soir. Les heures défilaient, l'heure du repas fût repoussée pour être annulée peu de temps plus tard. L'heure du concert était imminente. Les premiers fans faisaient du shopping. C'était l'occasion rêvée d'acheter des vêtements de la ligne Moi-Même-Moitié. Certains reprenaient en coeur La dix croix ; d'autres scandaient le nom de scène de leur favori. Au fur et à mesure que les minutes passaient, le chanteur sentait ses cordes vocales se serrer. Les lumières s'éteignirent, un clavecin lançait ses notes sataniques dans la salle et recouvrit les hurlements. Mana fit son entrée en faisant le signe démoniaque du Dix . Les fans s'empressèrent de l'imiter. Les premières notes de guitares remplirent la salle et voici que les spots éclairèrent Juka. Son cœur serré, il chanta comme jamais il ne l'avait fait auparavant. Le show fût parfait. Le groupe en fût exténué. Mana reconnût que son chanteur avait accompli un travail exemplaire malgré son rhume. Il lui proposa même de partager sa couette pour la dernière nuit à Paris. Juka sentit son cœur se remplir d'une chaleur euphorisante lorsqu'il sentit le corps élancé de Mana l'effleurer. Son corps dégageait une chaleur apaisante. Son odeur infiltrait les draps. Juka n'osait pas bouger (peur de réveiller Mananounet). Mana était profondément endormi tandis que Juk-Juk n'avait toujours pas fermé l'œil. Soudain, le guitariste se retourna, face vers le chanteur, et l'étreignit comme lorsque l'on fait des câlins à sa peluche préféré. Juka sentit immédiatement qu'il rougissait. Il ne savait pas quoi faire. Mana déposa un tendre baiser sur le coin de ses lèvres. Juk-Juk, apaisé et surtout aux anges, s'endormit en enlaçant son ange. Au petit matin, Juka remarqua que Mana ne dormait plus assez profondément et celui-ci ne tarderait pas à se réveiller. Ce qui se fit trois minutes plus tard… le cœur de Juk battait à tout rompre, il n'osait plus bouger. Il tenait fermement Mana entre ses bras. Lorsque les yeux de la divine créatures s'ouvrirent, celle-ci affichait un irrésistible sourire…

La pluie fouettait les carreaux, les valises étaient bouclées, les chambres nettoyées. Moi Dix Mois fit son au revoir à la France. Le minibus les attendait. La prochaine destination était l'Allemagne. Durant le trajet, Juka se remémorait sans cesse la nuit partagée avec la personne qu'il vénérait le plus ici bas. Il revoyait le sourire qu'avait affiché Mana. Par contre, il était triste de ne pas avoir réagit. Il aurait tant aimé déposer un somptueux baiser au creux des lèvres de son colocataire. Arrivés, Kazuno et Torhu se disputaient. Ils s'accusaient mutuellement d'avoir pousser l'autre dans l'alcoolisme. Mana mit fin à cette querelle. A l'accueil de l'hôtel, ils se mirent tous d'accords pour se répartir les chambres comme la dernières fois. Cependant, une chose avait changée, les liens entre les membres du groupe se fortifièrent de jour en jour. Ce qui les rendait différent, aujourd'hui les unissait… Mana fit le tour de la ville seul. Il recherchait de la solitude afin de réfléchir sur ce qu'il avait vécu lors de la précédente halte. Il versa quelques larmes. Lorsqu fût de retour à l'appartement, il pleurait toujours. Juka le prit immédiatement dans ses bras pour le consoler. Mana se laissa aller et les larmes coulèrent pendant plus de deux heures. Juka prit les choses en main et l'embrassa tendrement. Mana se leva et quitta la chambre en claquant la porte. Il se demandait ce qu'il lui arrivait. Tout ce qu'il avait vécu lui défilait dans la tête. Après une mûre réflexion, il conclu que la fatigue l'avait emporté… Mais il se trompait, se sentiment n'allait que vers une seule et même personne… pendant ce temps là… Juk-Juk était effondré, il déversait toutes les larmes de son corps. Kazuno essaya de lui remonter le moral mais rien à faire. Lorsque Mana regagna la suite, il expliqua à Juka que tout cela allait trop vite et que ça lui semblait bizarre. Mana voulait ralentir le rythme des choses. Il essuya les larmes de Juka à l'aide de la manche de sa chemise bleue et invita Juk à dormir dans le même lit. Tout n'était pas perdu. Pendant ce temps là, Kazu et Tohru s'interrogeaient sur la nature des sentiments qui unissaient les deux autres. Ils abandonnèrent vite leur réflexion car ceci les dépassait de loin. Ils se changèrent et allèrent se coucher de suite.

Après de brève réconciliation, la nuit emporta nos deux pitchounes dans un monde onirique. Juka rêva qu'il était une princesse enfermée dans une haute tour… (Vive le cadre)

Après avoir fait vingt fois le tour du ¨pénitencier¨, il entendit des cris venir de la cage d'escaliers. Mais la barrière magique de la vilaine sorcière, appelée Ayumie, protégeait le dernier étage. Juk se mit à pleurer et hurla de toutes ses forces. Soudain, un halo de lumière l'éclaira. Tout se mit à trembler autour de lui. Les vases se brisaient les uns après les autres. Les murs se fissuraient. Le plafond s'effondra lorsqu'un preux chevalier vint le tirer de ce piège. Celui-ci avait une longue chevelure noire. Elle était douce comme de la soie et sentait les fleurs de cerisier. Juka fût déposée avec une extrême délicatesse sur la monture du sauveur. C'était un pur-sang d'un noir profond. Il était aussi noble que son maître. Sa démarche élégante et majestueuse en imposait. Juk-Juk demanda le nom de ce courageux chevalier. Ce dernier se retourna lorsque le bruit d'un objet anachronique se fit entendre… Juka sursauta et compris bien vite que son réveille sonnait. Cet immonde objet mis les deux cohabitants de mauvaise humeur… et oui le hasard fait aussi parti du quotidien… Ils eurent à peine le temps de se préparer que les répétitions pour le concert du lendemain commencèrent.

Tout le monde se trouvait sur la scène sauf le chanteur… mana se mit dans une colère et claqua sa guitare et partit à la recherche de son complémentaire. Il le trouva en pleure dans la cage d'escalier. Mana le prit dans ses bras et lui affirma :

Mana : la seule chose qui me ferait plaisir, c'est de te voir sourire.

Juka : oui, mais je te trouve trop distant. Je veux te sentir à coter de moi tout le temps.

Mana : j'ai des obligations. Sur scène nous continuerons comme nous l'avons prévu. Cependant, je te promets de faire des efforts. D'ailleurs pour le prochain album, j'ai décidé de m'inspirer de ce que je ressens.

Juka : donc entre nous ça continue. Je veux que tu me promettes une seule chose.

Mana : oui, et laquelle ?

Juka : tu ne me rejetteras pas même si je chante mal. (rires)

Mana se mit à rigoler sur ces dernières paroles. C'était la première fois qu'il entendit Mananounet rire aux éclats. Cette image restera gravée dans la mémoire de Juka. La barre d'énergie de celui-ci explosa. Lors de la répétition, Juk atteignit des notes d'une octave plus haute que d'habitude. Pour fêter cela, le guitariste l'invita au restaurant de la capitale. Mana n'avait d'yeux que pour Juk-Juk. Tohru fit de même pour Kazu. Il voulait s'excuser pour s'être disputés. Tout ce beau monde retourna, le ventre plein, à l'hôtel. Une fois dans leur chambre respective, le temps était aux câlins. Torhu prit Kazuno des ses bras et déposa un baiser dans sa coiffure explosée. Dans l'autre chambre, Mana prit de nouveau les choses en main. Il massa sensuellement le dos de Juk. Une s'embrassèrent langoureusement. Ils se caressèrent mutuellement. La séance de bizoutage continua jusqu'à ce que Mana déclare qu'il était fatiguer pour poursuivre. Juka acquiesça et déposa un dernier baiser aux creux des lèvres froides de son bien aimé. Il senti que Mana-sama avait l'habitude de se les mordre. Les deux pitchounes s'endormirent en se regardant. Les ténèbres les emportèrent dans un monde de fantaisies… (Ça sent le déjà vu) le voyage en Europe se termine sur une note d'amour. Les liens sont devenus incassables. Ils firent un concert sublime. Les fans étaient au rendez-vous. Ils firent leur adieu aux européens et déclarèrent qu'ils reviendraient avec un nouvel album sous le thème d'une passion horrifique. La nouvelle fit le tour auprès de tout le monde. Après un jour de repos durement mériter, ils prirent le chemin du retour. L'avion faisait toujours peur à Mana. Mais cette fois ci, il avait quelqu'un pour le rassurer et lui faire oublier qu'il était dans les airs. C'est sur ces douces notes d'amour que ce termine le premier chapitre.