Disclaimers : L'univers d'Harry Potter appartient à JK Rowling, ainsi que ses personnages. Ne m'appartiennent que ceux qui ne sont pas apparus dans les livres HP, et ceux que j'aurais pu emprunter à d'autres auteurs, mais je n'oserais pas... Je ne suis pas comme ça, voyons... Ah oui, les titres des chapitres sont des titres de chansons, ils appartiennent à leurs auteurs aussi...
Spoiler : La fic commence un mois 1/2 environ, après la fin du T6. Je fais donc référence en long, en large et en travers au T6. Donc si vous ne l'avez pas lu et que vous lisez cette fic... Euuh, bah tant pis pour vous :p
Rating : PG-13, mais on est vraiment pas à l'abri d'une hausse de rating. Je ne connais pas exactement les nouveaux ratings de FF, mais je pense même qu'on pourrait considérer la fic comme une R (de l'ancien rating), et pas à cause de scènes explicites, bandes de petits pervers :p Quoique, ça sera à voir avec le développement... Sait-on jamais... Tout ça pour dire, que même si je la mets dans un rating moyen, je ne vais pas raconter que des choses gentilles.
Note
:
Ceci est ma seconde fic sérieuse... Mais je n'ai jamais fini
la première, et elle date d'il y a très longtemps... Je
tiens assez à l'univers que j'ai construit là, donc
j'espère vraiment finir la fic... Alors les remerciements
d'usage : Je remercie mes beta-readeuses :
- Rowy, merci de
m'avoir aidé pour tout ce qui est grammaire, c'est pas encore
ça, même si je m'améliore
- Eléa :
Pour tes conseils, ton soutien, tes bouffées de chaleurs... Et
puis pour les idées que tu m'as donné, enfin pour tout
- Hama : Pour ton avis et surtout pour avoir hihisé en
entendant la suite
Un merci à Jun, même s'il ne passera pas ici, pour être le premier, hors-betareader, à m'avoir donné son avis et ses encouragements.
J'espère que la lecture ne sera pas trop fastidieuse, n'hésitez pas à reviewer, je répondrais toujours. Les critiques sont vraiment importantes pour m'aider à améliorer mon style, l'histoire, les personnages... N'hésitez pas non plus à dire ce que vous attendez de la suite, c'est toujours intéressant de voir comment les lecteurs imaginent l'univers.
Chapitre 1 : Butterflies...
"Non mais vraiment, qu'est-ce que j'ai bien pu faire à Merlin pour mériter ça !"
Je me retourne pour découvrir la raison du mécontentement de ma meilleure amie. Je devrais sans doute être navrée pour elle, mais je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire amusé.
"Harry, au lieu de rire bêtement, tu ne pourrais pas m'aider à relever Ron ?" se fâche Hermione Granger.
Je n'ai pas besoin de le regarder pour savoir qu'il s'est arrêté brusquement avant de passer sa main dans ses cheveux en bataille, le regard penaud, et d'accourir vers ses amis. Il passe à coté de moi, me frôle, je ne peux m'empêcher de fermer les yeux quelques secondes et de humer son parfum légèrement poivré, comme pour capturer l'instant.
"Oups, désolé Gin'."
Sa voix résonne dans ma tête et je m'oblige à rouvrir les yeux, pour ne pas être emportée trop loin. Je recompose le visage serein que devrait arborer toute jeune fille dont le frère aîné se retrouve, lamentablement, écroulé sur l'étal d'amulettes d'un pauvre charlatan. Je me décide à leur prêter main forte, Ron ne semblant pas enclin à se relever.
"Vraiment Hermione, un jour tu devras m'expliquer ce que tu trouves à ce grand dadet..."
Je ramasse quelques livres qui se sont échappés des sacs lors de la chute, en jetant un regard par-dessus mon épaule. Hermione est occupée à épousseter énergiquement la cape de Ron, pendant que celui-ci est aux prises avec le marchand. Ce dernier commence à élever dangereusement le ton, exigeant qu'on lui rembourse son stock de précieux artefacts.
"Oh arrêtez ! Vos amulettes ont autant d'effet qu'un Gnome au poivre sur le mal de gorge ! Ca se saurait si une coquille de noix, peinte en violet, protégeait de l'Imperius !
L'homme s'apprête à répondre à Harry, lorsque ses yeux se lèvent de quelques centimètres sur son front. Il pâlit et clôt la conversation d'un "Vous avez raison, ça n'est pas si grave..." Il est à la limite de se porter coupable pour la chute de mon abruti de frère. Harry soupire de lassitude et reprend sa route sur le Chemin de Traverse. Ron part à sa suite, pour le remercier de l'avoir (une fois de plus) tiré de l'embarras, alors que je reste en retrait avec Hermione.
"Tu sais Ginny, si tu souffres tellement, tu devrais lui dire la vérité..."
Elle
est bien bonne celle-là. Comme si je ne le savais pas. Plus
d'un mois a passé depuis notre rupture. Un mois durant lequel
je me suis répétée que j'aurais dû
l'envoyer balader, ce jour-là près du lac. Lui dire que
je n'en avais rien à faire d'être une cible potentielle
pour Lui, puisque je le suis déjà. Qu'avec Draco Malfoy
à Ses cotés, Il savait déjà l'importance
que j'ai pour Harry Potter. Que non, tous les enterrements ne sont
pas de sa faute, et que si je devais être tuée au cours
d'un combat, ça serait celle de mon assassin, pas la sienne.
Mais nooooon, je me suis sentie obligée de faire ma fière...
De prendre le rôle de la fille forte, qui comprend parfaitement
et qui cautionne, et qui bien sûr sera là lorsqu'il
reviendra victorieux. Parfois je me demande si je vais bien... Sur le
coup, c'est certain, mon discours me paraissait vraiment classe, mais
maintenant j'ai plutôt l'air d'une parfaite crétine. La
fille qui reste sur le carreau alors que le grand méchant sait
parfaitement qui elle est et où elle est. Celle qui va
retourner à Hogwarts dans moins d'un mois, prétendant
qu'absolument rien ne se passe, alors que celui qu'elle aime, depuis
qu'elle est gosse, est certainement en train de se rompre le cou
quelque part. Parce que je le connais le Harry. Je l'ai étudié
pendant quatre ans, avant qu'il ne s'intéresse à moi !
Il ne va pas pouvoir s'empêcher de jouer au héros,
toujours malgré lui. Et ça n'est certainement pas ses
deux acolytes - qui eux par contre, ont parfaitement le droit de
l'accompagner, ben voyons - qui vont l'en empêcher...
Mais
c'est vrai, je devrais lui dire la vérité. Tu sais
Harry, mes jolies paroles oublie-les ! C'était du pipeau ! Je
n'ai absolument aucune envie que tu partes sans moi, emmène-moi
avec toi ! Et c'est pas comme-ci je n'avais jamais combattu. J'en ai
déjà maté du Mangemort. Ca lui ferait plaisir,
tiens. En plus de passer pour une gamine collante, je serai une
casse-cou inconsciente. Dans les deux cas, je n'y gagne rien... D'un
coté, j'ai l'air d'une abrutie... Et de l'autre, j'ai aussi
l'air d'une abrutie... Alors pour le moment, je passe le plus de
temps possible à ses cotés. De façon discrète,
en toute amitié. Je lui donne des conseils, je suis là
pour l'écouter... Et j'essaye de replacer quelques petits
tours que j'ai utilisés l'année dernière pour
lui dire que je ne suis pas QUE la sœur de Ron. Non mais c'est vrai,
je ne suis ni sa mère, ni sa psy !
Tiens, il vient de se retourner, il nous montre une boutique. Carlson & Fils, Antiquaire Magique et Moldu. Je ne me souviens pas être entrée dans ce magasin. D'un coté, ça n'est pas comme si Maman me laissait faire mes courses, seule. C'est la première année qu'elle ne me suit pas sur le Chemin de Traverse, enfin nous ne sommes pas complètement seuls, Lupin et Tonks sont avec nous. A une distance raisonnable. Assez pour garder un oeil sur nous, et surtout assez pour que la sortie soit considérée comme un rendez-vous, plus qu'une séance de baby-sitting. Le mal que nous avons eu pour la convaincre de faire des courses sans sa tutelle. Elle continue de nous imposer des membres de l'Ordre à chacun de nos mouvements. C'est assez compréhensible, nous ne sommes pas dans une période des plus gais, mais d'un autre coté, je me demande si elle se rend compte que dans quelques jours, trois de ses petits protégés vont partir loin de chez elle, et sans personne pour les épauler. Et pas partir pour un simple petit voyage, mais partir Lui porter les coups de poignards nécessaires. Partir en quête des objets qui ont, en partie, tués Dumbledore. On a tendance à me prendre toujours pour une gamine qui ne comprend rien, mais on ne me fera pas croire que tout ceci serait arrivé si Dumbledore n'avait pas été blessé au bras, et si Dumbledore n'avait pas bu cette potion. Les Horcruxes... Harry a bien voulu nous en parler. Nous expliquer ce qui s'était passé dans cette grotte... Que Dumbledore l'a obligé à lui faire boire cette potion qui l'a affaibli, pour trouver une breloque qui n'était même pas la relique de Slytherin... Il ne veut pas l'avouer, mais il se hait pour avoir forcé le Professeur à ingurgiter ce breuvage. Et il hait aussi ce R.A.B pour être passé le premier, même s'il nous a débarrassé de ce médaillon. Il se hait de ne pas avoir achevé Snape, lors de sa fuite dans le parc. Il se hait d'avoir fait confiance pendant un an au livre de ce... ce Mangemort. Il se hait de ne pas avoir travaillé suffisamment les sorts non verbaux. Mais surtout, il hait Dumbledore pour avoir fait confiance à Snape, malgré toutes ses mises en garde.
Une chose qui m'a particulièrement frappée, lorsqu'il nous racontait les évènements de cette nuit-là, c'était ses yeux à chaque fois qu'il prononçait ce mot : Horcruxes. Hermione, Ron et les membres de l'Ordre étaient bien trop horrifiés pour le voir, trop focalisés sur chaque petit détail, mais ça ne m'a pas échappé. Et je n'ai pas non plus manqué la façon dont il a détourné la tête, quand il a vu que je le dévisageais. Son regard fuyant, mélange de culpabilité et d'embarras. Je doute que je puisse oublier un jour cette lueur de dégoût mais aussi de fascination et peut-être aussi de respect, quand il disait Horcruxes. Et il savait que je le comprenais, qu'il ne pouvait pas jouer avec moi sur ce plan-là. Parce que nous étions les deux seuls dans cette pièce à avoir vu de l'intérieur un Horcrux. A savoir la puissance qu'un tel objet dégage, mais surtout à pouvoir imaginer le pouvoir dont Il dispose, avec trois de ces artefacts supplémentaires.
"C'est tout de même triste, de voir cette rue dans cet état. Je me souviens, lors de ma première visite j'avais été frappée par toutes les couleurs et la vie qui habitaient le Chemin de Traverse. Je me disais que ce Monde devait être absolument passionnant, si toutes ces boutiques n'en étaient qu'un infime échantillon. Aujourd'hui, ça respire plutôt la peur et la mort. Voldemort a vraiment bien réussi son travail de sape."
Je
ne peux qu'être d'accord avec Hermione. Je regarde autour de
moi, et partout c'est la même misère qui s'étend.
Les vitrines portent toujours ces horribles affiches du Ministère.
Tout ce violet commence à me rendre malade. Les marchandises
ne sont plus sorties, plus de livres sur des étalages, plus de
chouettes et de hiboux hululant dans leurs cages pendues aux
devantures. Personne n'ose arborer de robes trop voyantes, et encore
moins de vêtements moldus. La plupart des restaurants sont
fermés et le peu de terrasses subsistantes sont désertes.
On ne veut pas s'attarder dans un lieu, on a bien trop peur d'attirer
l'attention ou d'être présent si une attaque survient.
Les échoppes sont, elles aussi, délaissées. Le
peu de clients qui les peuplent se dépêchent de finir
leurs courses. Ils vont directement aux buts qu'ils s'étaient
fixés, ayant noté très consciencieusement sur
des listes, ce dont ils auront besoin. Ils ne perdent pas une minute
sur autre chose, craignant le moindre danger. De toute façon,
la majorité des gens préfèrent faire leurs
courses par correspondance, pour plus de sécurité. Au
milieu de cette mort ambiante, nous faisons figure d'exception à
flâner dans l'allée marchande. J'ai même entendu
un passant tout à l'heure, marmonner à propos de
caprices, en nous jetant un regard en coin.
Officiellement,
notre sortie consiste à acheter du matériel magique,
pour la quête d'Harry, Hermione et Ron, mais aussi mes
fournitures scolaires pour la rentrée. En effet, McGonagall a
décidé de rouvrir l'école malgré les
menaces du Ministre Scrimgeour. Elle a préféré
nous envoyer très tôt nos listes, afin d'avoir un temps
plus long pour faire nos achats, et empêcher un rush de
dernière minute, qui serait un véritable appel à
l'attentat. Je ne sais pas combien d'élèves rentreront
au château cette année, mais quelque chose me dit que le
nombre aura considérablement diminué... J'ai reçu
un badge de préfète alors que je n'ai pas été
choisie en cinquième année. D'après les rumeurs,
très peu de premières années ont répondu
à leur lettre, et les Slytherins auraient connu une véritable
désertification. Les enfants de Mangemorts ont dû
directement passer dans Ses rangs, et les parents des autres doivent
redouter que leurs enfants pâtissent de la mauvaise réputation
de la Maison. D'après ce que j'ai entendu dire lors d'une
réunion à l'Ordre, McGonagall pense réunir tous
les élèves dans une seule tour cette année. Ca
n'aurait aucun sens d'avoir un seul élève par dortoir
pour certains niveaux. J'aime assez cette idée, ça me
permettrait de partager ma chambre avec Luna, je pense qu'elle se
sentirait moins seule.
D'ailleurs,
Luna... J'espère qu'elle va bien. Sa dernière lettre
nous a affolés, malgré le ton complètement
décalé qu'elle a utilisé. Entre la mention de
ses vacances au Golf-club du Chestshire, de l'apparition de Trubules
Dorées dans la nappe phréatique de Londres et le fait
qu'elle ait hâte de me revoir à Hogwarts, elle nous a
appris que le Chicaneur ne pourrait plus paraître avant un bout
de temps. Son père ayant eu la mauvaise idée de publier
un article sur les Mangemorts, ceux-ci ont décidé de
détruire les bureaux de la rédaction, qui s'avéraient
être, entre autre, la résidence des Lovegood.
Heureusement, ils étaient tous les deux partis en reportages
dans différentes stations d'épurations de la capitale,
ils n'avaient donc pas assisté au sinistre. Ainsi, elle
habiterait chez sa tante jusqu'à la rentrée.
Nous voici dans la boutique Carlson & Fils. L'atmosphère ici est franchement bizarre. Elle est... chaleureuse... Dans le contexte politique actuel, cela ne me dit rien qui vaille. A côté de moi, Lupin a l'air d'être du même avis, il fronce les sourcils, et commence à regarder autour de lui. Je l'imite et tout de suite, un léger détail attire mon regard. A travers la vitrine, je peux admirer la rue où seule une petite famille presse le pas. Les propriétaires semblent avoir refusé d'afficher les mises en garde du Ministère. Le magasin me rappelle les souks que nous avons visités, il y a quatre ans, en Egypte. Les murs sont parés de tentures aux couleurs chaudes, et au plafond sont accrochées une dizaine de lampes de style arabique. De nombreux rayonnages parcellent la pièce, tous couverts d'objets hétéroclites. Je m'approche des étagères qui bordent la vitre et commence à regarder les bibelots amassés sans ordres précis. Des livres, des parchemins, des fioles vides ou partiellement remplies mais la plupart sans étiquettes, des plumes et des encriers, des bijoux, des grigris, des vases, des vêtements traditionnels... Le magasin en est saturé.
"Vous
trouverez bien quelque chose d'intéressant là-dedans..."
"La
jeune demoiselle a raison, ou alors c'est que vous êtes bien
difficiles."
Surpris, nous nous retournons tous d'un bloc vers le fond du magasin, d'où provenait la voix. Derrière une vieille caisse enregistreuse, un homme aux cheveux épais blancs nous sourit amicalement.
"Bienvenue
dans mon magasin jeunes gens. Je vends tout ce que vous pouvez
espérer trouver, de l'utile à l'agréable.
Demandez-moi ce que vous voulez. Je doute fortement qu'il y ait une
chose qui fasse défaut à ma caverne d'Ali Baba."
"C'est
que nous ne savons pas ce que nous cherchons..." lui répond
en riant Hermione."Dans
ce cas, cela vous sera encore plus simple à trouver. Je vous
laisse regarder, si vous avez des questions, n'hésitez pas, je
connais le moindre de ces objets et leur histoire."
M. Carlson, s'il s'agit bien de lui, a réussi à me détendre un peu, avec son ton bienveillant. Je commence donc à chiner parmi les rayons, en sachant parfaitement que je n'aurai pas les moyens d'acheter quoique ce soit. Ou alors, juste une petite chose. Ou deux... Ca y est, j'ai déjà envie d'acheter le magasin en entier ! Qu'est-ce que j'en ai marre de ne pas avoir un gallion. Même si je pense bien que les gens riches ne se payent pas toute une boutique, j'aimerais bien avoir de quoi faire des courses décentes, au moins une fois dans ma vie !
"Ginny
! Viens voir ces Atlas ! On dirait qu'ils datent d'il y a 500 ans !"
m'appelle Hermione.
"C'est
parce qu'ils le sont mesdemoiselles. Ce sont les cartes que Magellan
et Christophe Colomb ont dessinées et utilisées, lors
de leurs voyages vers les Indes. Et par conséquent vers les
Amériques pour M. Colomb" nous indique Carlson, toujours
derrière son comptoir.
Une
expression d'extase se dessine sur le visage d'Hermione, alors
qu'elle repose délicatement les cartes pour ne pas les abîmer.
Je ne peux m'empêcher d'être moi-même
impressionnée, bien que n'étant pas vraiment férue
d'Histoire. Je pense qu'Hermione vient de me rejoindre dans mon dépit
de ne pas être riche, me voila moins seule.
En
changeant de rangée, je tombe sur Ron qui examine un jeu
d'échec moldu. Je l'entends ruminer à propos des pièces
qui ne bougent pas toutes seules, il ne changera jamais. Un peu plus
loin, Lupin examine une tapisserie représentant une clairière,
où est assise une belle jeune femme brune, vêtue d'une
robe Moyenâgeuse rouge. Elle tend une main vers son spectateur
réel, comme pour l'inviter à la rejoindre dans la
toile. En m'approchant, je distingue ce que sont les formes qui
l'entourent. Des loups... Toute une meute, qui semble apaisée
par cette présence humaine. Au bas est tissé le titre
de la scène : "La Reine des Loups". Pas besoin
d'être devin, pour comprendre pourquoi Lupin est hypnotisé
par la tapisserie. Je dépasse mon ancien professeur, et je
tombe sur Harry qui vient d'une autre allée.
"Alors
tu trouves des choses intéressantes ?" me demande-t-il
gêné. "Un
peu trop oui... Et toi ?" je lui réponds sur le même
ton.
"Pas
vraiment..."
"Ah..."
"Oui..."
Il passe sa main dans ses cheveux en détournant légèrement la tête, signe de son embarras grandissant. Je ne suis pas très fière non plus, ces discussions pleines de banalités commencent à me taper sur le système.
"Tu
sais..."
"Ginny..."
Nous rigolons comme deux idiots, et il me fait signe de continuer.
"Je
me disais qu'il faudrait qu'on essaye d'enlever cette gêne
entre nous... Ca en devient ridicule. C'est vrai, on s'entendait bien
depuis deux ans. Et maintenant on n'est même plus capable de se
dire une phrase de plus de cinq mots..."
"C'est
ce que j'allais te dire... Après tout personne n'a dit qu'on
ne pouvait plus être amis."
Amis... Mais quel idiot ! Enfin, il n'a pas tort non plus... Il vaut sans doute mieux être amis que de s'ignorer...
"Ca
te dirait de baver avec moi sur toutes ces choses qu'on ne risque pas
d'acheter ?" je lui propose.
"D'accord.
Et va savoir, peut-être qu'on finira par trouver quelque chose
d'utile".
Nous commençons alors à parcourir le magasin, à la recherche de rien de précis. On s'amuse à inventer des histoires stupides à propos d'une chaise ou d'un vieux gramophone. Puis, nous arrivons dans une section où sont regroupés des vêtements moldus du 19ème siècle. Je m'empare d'un chapeau haut-de-forme que je pose sur la tête de Harry, et j'ouvre une ombrelle en dentelle blanche, un peu jaunie. J'attrape mon compagnon par le bras, et nous nous plaçons devant une grande psyché.
"Je crois qu'on peut aller prendre le thé maintenant" me fait-il remarquer.
Nous rigolons, quand soudain le reflet d'Hermione apparaît dernière nous.
"Et bien, en voila deux qui s'amuse bien. Très joli chapeau Harry. Très... Dandy."
Il
devient rouge pivoine, et Hermione et moi nous ne pouvons nous
empêcher de pouffer de rire. Cette sortie, qui se voulait
surtout préparatrice de notre futur, devient plus ludique. Ca
nous fait du bien de nous amuser un peu avant de retourner affronter
la guerre dehors. Maintenant que j'y pense, j'avais presque oublié
ce que cela faisait de rire. Ca fait des mois que cela ne m'était
pas arrivé, pas franchement en tous cas. Plus personne ne
s'amuse dehors, la situation est bien trop tendue pour ça. Les
listes des attentats et des meurtres perpétrés par les
Mangemorts s'allongent de jour en jour. Même les enfants ont
compris depuis longtemps que leurs jeux et les éclats de rire
étaient déplacés dans un tel contexte. Personne
n'a eu besoin de leur dire, ils l'ont senti seuls. Par les mines
sombres de leurs parents, par les pas pressés dans la rue, les
regards lourds des passants quand on s'attarde quelque part. Toute la
communauté magique s'est arrêtée de vivre la nuit
où Dumbledore est mort. Elle a perdu son plus grand espoir en
haut de la Tour d'Astronomie d'Hogwarts. Et elle Lui a aussi donné
sa plus grande victoire. Alors je crois que de rire, c'est, d'une
certaine manière, une façon de le faire reculer. De lui
rappeler qu'il n'a pas encore gagné.
Un
silence est retombé sur le magasin. Je regarde Hermione et
Harry, et je vois bien que nous avons partagé les mêmes
pensées. Nous nous sourions d'un air entendu. On ne Le
laissera pas faire. A ce moment, j'aurais presque envie de les
rejoindre dans leur quête des Horcruxes, mais je me dis que ma
place est à Hogwarts. Pour rappeler aux élèves
qui y seront retournés, que tout n'est pas perdu, et que nous
sommes aussi un poids dans la balance.
"Dites, tout à l'heure, je suis passée devant un petit coin assez intéressant. On pourrait aller y jeter un coup d'oeil, il y avait pas mal de livres, de fioles et de matériel de magie. Il y a peut-être quelque chose qui nous serait utile parmi ce fourbi" nous explique Hermione.
Nous
la suivons à travers des allées encombrées de
malles pleines de vêtements, de tables où sont posés
des alambiques et des jarres, d'armoires à épices ou à
potions, jusqu'au fond du magasin. Là est entreposé ce
qui semble être les possessions d'une seule famille. Le style
des meubles est le même, et quelques objets arborent un sceau
que j'ai du mal à distinguer.
D'abord
décontenancés par la reconstitution d'un salon qui nous
fait face, nous décidons de regarder de plus près.
Hermione se dirige vers une grande bibliothèque, Harry vers
une table d'alchimiste et moi, je ne sais plus trop où donner
de la tête. Je me retourne, pour regarder quelle est exactement
la taille de la boutique. De dehors elle avait l'air minuscule...
C'est rare qu'un commerçant ait à poser un sort
d'agrandissement sur son magasin. Je ne l'avais jamais vu en tout
cas.
"C'est parce que je ramène toujours un tas de choses de mes nombreux voyages, Mademoiselle."
Je sursaute et regarde derrière moi. M. Carlson vient d'apparaître.
"Désolé,
je ne voulais pas vous faire peur" s'excuse t-il.
"Ca
n'est pas grave. J'étais perdue dans mes pensées, et je
ne vous avais pas entendu arriver. C'est vous qui trouvez tous ces
objets ?"
"Ca
dépend. La plupart du temps, oui. Comme je vous l'ai dit, je
voyage beaucoup, et je ramène sans arrêt des souvenirs
que j'ai envie de partager avec mes clients. Et quand ça n'est
pas moi qui pars, ce sont mes fils. D'ailleurs, les trois sont en
excursion au moment où nous parlons. Si je me souviens bien,
ça doit être en Chine, au Pérou et en Tanzanie...
Ou alors au Japon, en Colombie et au Congo... Nous ne respectons
jamais nos plans de départ. Nous allons là où
les histoires nous portent..."
"Ca
explique la diversité de votre magasin... Et par exemple, ce
qu'il y a ici, ça vient d'où ?"
Il a piqué ma curiosité...
"Et
bien, une petite partie de mon stock est directement apportée
par des clients. Des objets dont ils n'ont plus l'utilité,
qu'ils veulent absolument oublier ou alors qu'on leur a collés
dans les bras et dont ils ne veulent pas. Dans le cas présent,
c'est un "cadeau" du Ministère lui-même. "
"Comment
ça ?" je m'étonne.
Je ne vois pas trop pourquoi le Ministère irait refourguer tout cela à un antiquaire. Surtout que le sceau que j'ai aperçu tout à l'heure ne me rappelle rien, surtout pas celui d'un ancien Ministre...
"Et bien ça remonte aux environs de votre naissance, je dirais... C'était juste après la chute du Seigneur des Ténèbres, quand ses alliés ont décidé de le venger. Ils ont commencé à exterminer toutes les personnes qui l'avaient trahi en se retournant vers Albus Dumbledore. Ils ont aussi entrepris de tuer leurs familles. Tout ceci appartenait à l'une d'entre elle. Une très vieille famille de sorciers, réputés pour être des Sangs Purs. Il n'y avait plus beaucoup de membres survivants, et il n'a pas été difficile aux Mangemorts de les anéantir. Comme il ne restait plus personne a qui léguer leurs biens, le Ministère avait d'abord pensé faire une vente aux enchères. Mais le pays n'étant pas vraiment en bonnes formes, et surtout cette famille ayant eu la réputation d'avoir fait parti des rangs de Vous-Savez-Qui, on abandonna vite l'idée. Personne n'aurait été intéressé par acheter quoique ce soit, on voulait trop oublier ces années sombres. Alors un fonctionnaire est un jour venu me proposer d'acquérir ce que vous avez sous les yeux. Et j'ai accepté. Il y a vraiment de très belles choses, je ne pouvais pas passer à côté. Même si 16 ans après, je n'ai pratiquement rien vendu... Et avec le temps, je m'y suis attaché."
Au fil de la conversation, M. Carlson avait commencé à admirer tendrement ce qui avait appartenu à cette famille perdue. Et Harry et Hermione s'étaient approchés pour écouter l'histoire.
"Je
vous laisse, et vraiment, appelez-moi pour toutes questions, ça
ne me dérange absolument pas."
"Il
est gentil... C'est dommage qu'on ne soit pas venu ici avant..."
déplore Harry.
"C'est
pas grave, on aura l'occasion de revenir. J'en suis certaine" le
rassure Hermione. "Regardez, j'ai trouvé un traité
sur l'utilisation de Potions en tant que contrecoup à de la
Magie Noire ! Et aussi une encyclopédie de chaque plante
magique, leurs effets en potions, cataplasmes, tisanes, etc... Les
mélanges que l'on peut ou ne doit pas faire, leurs effets
aussi. C'est illustré par un herbier. Et pour l'avoir
feuilleté, je peux vous dire que la plupart de ces plantes ne
sont pas citées dans les livres courants. Et en annexe, il y a
un double index, celui des plantes et celui des effets. Je crois que
ça, ça pourrait nous être utile... Vous pensez
que mes parents seraient d'accord pour me prêter de quoi
acheter les 50 tomes ?"
N'attendant même pas notre réponse à sa question - je me demande si c'était vraiment une blague - elle va s'asseoir sur un rocking-chair à deux pas, pour continuer sa lecture.
"Dis
donc, je ne sais pas ce que cette famille faisait, mais il y a pas
mal de livres portés sur la Magie Noire... Pas très
étonnant pour des Mangemorts d'un côté "
fait remarquer Harry.
"Repentis,
d'après M. Carlson" je le corrige.
"Je
pense qu'on ne le saura jamais..."
Je le vois qui fronce les sourcils, et qui s'empare d'un livre. Lui aussi part lire, en s'affalant sur une ottomane en velours prune et en ébène. Bon, et bien je vais aussi regarder un livre, vu qu'il n'y a que ça à faire... Je balaye des yeux la bibliothèque, à la recherche d'un volume qui pourrait m'intéresser. Mais à première vue, rien de très captivant... Pas dans mon domaine de compétence en tout cas... Les Potions et la Magie Noire, trop peu pour moi... Je laisse ça aux deux autres derrière moi. Il n'y aurait pas plutôt un roman ? Quelque chose qui sorte du domaine scolaire ou professionnel ? A tous les coups, ils ont tous été vendus... Bon, je vais passer à autre chose alors... J'ouvre une grande penderie, elle aussi en ébène, pour y découvrir des robes de sorciers. Je tends la main pour en sortir une, mais je me retiens. Ces vêtements appartiennent à quelqu'un... Enfin ont appartenu, leurs propriétaires sont morts... Mais j'ai l'impression de fouiller dans le placard d'une personne, ça me met mal à l'aise. Allez, j'ai l'air stupide de faire des sentiments pour des gens qui ne risquaient pas de mettre ces fringues depuis 16 ans... Je me décide finalement et je sors la première robe. Elle est taillée pour une femme, visiblement plus grande que moi, et aussi beaucoup plus âgée. C'est ce que devait porter Maman, vers ma naissance... Enfin vu le tissu, ça m'étonnerait... Mais c'est le style. La robe est faite d'un velours noir et au bas sont tissés des motifs avec un fil doré. Elle est plutôt simple mais devait donner une classe folle à sa propriétaire. Je l'accroche à la porte de la penderie, et prend le vêtement qui suit. C'est une cape, toujours en velours, mais cette fois-ci d'un beau vert empire.
"Qu'est-ce que tu fais Gin' ?" me demande Hermione.
Je suis un peu gênée qu'elle me trouve, en train de fouiner dans l'armoire, mais elle me rejoint.
"Et bien, ils avaient des moyens... Il n'y a que des robes de femmes ?"
Pour toute réponse, je sors une tenue masculine bleu acier. Quand soudain, mon oeil est attiré par un tout autre genre de vêtement. Sur un cintre, est accroché ce qui semble être un ensemble en dentelle blanche, pour un petit enfant. Je pousse les habits qui l'entourent, et je découvre qu'il y en a beaucoup d'autres. Des affaires appartenant visiblement à une petite fille qui ne devait pas avoir plus de 2 ans... Je me glace et décide de ranger vite ce que j'ai sorti. Je ne peux pas fureter là-dedans... Je fais tomber la petite robe, dans le fond de l'armoire. Je me baisse et tâtonne pour essayer de l'attraper, quand ma main heurte quelque chose, qui crisse sur le bas du meuble. Intriguée, je décide de sortir l'objet. Je me retrouve avec une boîte en acajou dans les mains. Hermione se penche à son tour, et sort une poupée blonde, en porcelaine. Je retourne au coffret, et m'aperçois que sur le dessus, le bois est gravé de fleurs qui entourent les initiales C.A. Je vais rejoindre Harry sur son sofa, et pose mon "trésor" sur une table basse. Je l'ouvre, et pousse un petit cri d'ébahissement. Harry se penche pour voir ce que la caissette contient, et siffle d'admiration. Hermione nous rejoint son livre et la poupée dans les bras.
"Qu'est-ce
qu'il y a ?"
"Je
crois que Ginny a mis la main sur la bijouterie familiale..."
lui répond Harry.
"Ah
bon ?"
Pour confirmation, je tourne le coffret vers elle. Elle laisse échapper un : "Woaw" impressionné. La boîte est remplie de bijoux vraiment magnifiques. A part un solitaire, aucun n'a de pierre précieuse, mais tous sont fait avec beaucoup de goûts. Pas de grosse verroterie tape à l'œil, juste des broches, des bagues, des bracelets, des colliers et même une tiare simplement ciselée. La plupart sont en argent ou en vermeil. Je me rends compte qu'il y a un autre compartiment en dessous, je le tire et nous pouvons contempler une bague, une broche, un peigne pour s'attacher les cheveux, et un pendentif avec sa chaîne, tous les quatre sertis du même papillon. Je prends délicatement le peigne et examine l'insecte. L'armature, faite de vermeil, entoure des morceaux d'ambre vert et orange, pour donner de la couleur aux ailes. Les dents sont en ivoire. C'est dommage que je n'ai pas vraiment de tenue pour le porter, je l'aurais bien acheté... Même si j'aurais dû jeûner pendant un an après ça.
"Où
est-ce que vous êtes ?" nous appelle Ron "Au
fond du magasin !" lui crie Harry.
"Où
ça ?"
"Bon
je vais le chercher..."
Il se lève, et je fais de même pour le laisser passer.
"Euh...
Où est Hermione ?" me demande-t-il.
"Bah
là..."
Je me retourne vers le rocking-chair, qui se balance, seulement occupé par la poupée de porcelaine. Hermione a disparu. Et avec elle, son tome de botanique et le pendentif de la boîte à bijoux.
Je ne sais pas si le chapitre vous a plu, mais si oui, sachez que le chapitre 2 est quasiment fini, mais il ne sera pas disponible de sitôt... J'ai décidé d'écrire les prochains chapitres avec un peu d'avance sur la publication, donc je ne posterais le chapitre deux, qu'au moment où le trois sera en cours de beta-readage et le 4 en début de brouillon... Je n'ai pas commencé l'écriture du brouillon du trois, si vous voyez où je veux en venir... Mais bon, j'ai déjà mon plan en tête, et je sias à peu près où je vais. En plus j'ai mes beta-readeuses qui me tapperont si je n'écris pas, donc on peut espérer l'arrivée du chapitre deux dans pas trop longtemps...
Je mettrais des nouvelles de l'avancée de la fic dans mon profil mais aussi sur mon LJ (lien dans mon profil)
Ah oui j'y pense, on m'a dit que a tendance à "merdouiller" donc si dans le futur, il y avait un problème pour lire la fic, je la publie aussi sur le forum : La Chambre des Secrets dont le lien est aussi dans mon profil...
Bon bah je crois que c'est tout... Je mettrais bien une preview du chapitre 2, mais j'ai pas d'idée et j'ai la flemme... Alors à la prochaine et puis encore, vous pouvez me poser vos questions, mais j'y répondrais (sauf aux demandes de spoilers, pour ça il vous faudra kidnapper mes beta-readeuses..)
A bientôt
