Notes : Alors tout d'abord j'ai beaucoup de choses à dire dans cette petite note de rien du tout... Déjà je suis désolée pour le résumé, je n'arrivais pas du tout à trouver ne serait-ce qu'une phrase pour décrire cette fic, alors j'ai pris les paroles de la chanson qui s'en rapproche le plus et qui m'a pas mal inspirée pour la fin (Masquerade de D'espairsRay 8D). Et enfin, et je crois que c'est le plus gros et le plus important, je suis désolée pour la longueur de ce pavé, qui était censé ne pas dépasser les 15 pages à la base. La preuve, maintenant il en fait 35... =/ Donc je suis obligée de le découper en plusieurs parties, et il ne ressemble plus que de très loin à un OS maintenant... Comme c'est la première fois que je m'attaque à quelque chose de ce genre je compte sur vos conseils (si vous en avez xD) pour pouvoir m'améliorer !

Masquerade

Partie 1 : In my head

Mes yeux s'ouvrent lentement à cause de la lumière blafarde qui vient d'être allumée. Toujours la même chose, à la même heure, chaque jour qui passe. Je suis sûr qu'ils essayent de me rendre fou. Je fixe le plafond pâle, qui n'a pas changé depuis que je suis ici, toujours aussi immaculé, malgré quelques tâches grisâtres ici et là si on y fait un peu attention puis je pousse un soupir résigné, attendant la suite des choses, comme elles se sont déroulées hier, et comme elles se dérouleront demain.

« - Tora !

- … Hum ? Fis-je en clignant des yeux, reprenant lentement contact avec la réalité.

- Arrête de rêver et aide-moi à servir ! Tu me stresse à regarder dans le vide depuis tout à l'heure ! S'énerva Shou en passant devant moi à toute allure, ne se gênant pas pour me bousculer dans sa précipitation.

J'allais me retourner pour m'exécuter, sortant de ma longue absence, lorsque je me suis rappelé juste à temps que je tenais le tuyau pour laver la vaisselle, le redirigeant précipitamment vers le bac à verres et ainsi éviter d'arroser mon collègue. Je n'avais pas envie de mourir jeune. Prenant en compte son humeur irritable, j'ai coupé l'eau et essuyé mes mains dans la foulée, avant de le rejoindre de l'autre côté du bar, constatant que le nombre de clients avait encore augmenté pendant que j'étais plongé dans mes pensées. Cette boîte avait beau être assez petite, elle était appréciée des jeunes qui préfèrent rester en petit comité, où tout le monde se connait. Plutôt étrange pour ce genre d'établissement, mais je trouvais moi-même ça sympa, et puis ça changeait un peu.

- J'arrive ! »

Après cette étrange vague soudaine de commandes en alcools et cocktails, les choses se sont calmées, nous laissant enfin respirer pour un court laps de temps. Le pauvre Shou s'était calé au comptoir en soupirant de soulagement, tandis que je m'occupais des quelques commandes retardataires, un petit sourire au coin des lèvres en apercevant qui se dirigeait vers nous. J'ai répondu à son petit signe de main par un hochement de tête, jetant un coup d'œil au jeune qui était resté assis toute la soirée au comptoir sans rien commander, avant que mon ami ne s'assoie en face de moi, lâchant un petit rire qui me fit hausser un sourcil. Il croisa ses mains, posant son menton dessus en me fixant avec intensité, une lueur mi-amusée mi-sérieuse qui ne fit qu'accentuer mon haussement de sourcil, connaissant très bien les signes avant-coureurs que ce véritable et adorable illuminé avait lorsqu'il était sur le point de sortir quelque chose qui brillait par sa débilité… ou son manque flagrant de maturité par moment. Je me suis penché pour m'accouder en face de lui, un demi-sourire ornant mes lèvres dans l'attente de l'énormité qu'il allait encore me sortir, lui faisant comprendre que j'étais toute ouïe. Cette proximité me dérangeait, mais je ne faisais rien voir, agissant comme il se devait envers lui.

« - Alors, quel bon vent t'amènes ce soir, très cher Saga ? Commençais-je, voyant qu'il n'avait pas l'intention de se départir de son sourire supposé innocent.

- T'as enfin compris que je te suis supérieur, j'aime le ton que tu viens de prendre ! Maintenant appelle-moi « maître Saga ». Vas-y, répète après moi, « maîîîître Saga »...

- Brosse-toi, le jour où je t'appellerai comme ça, ça sera sous la torture, répondis-je en me redressant, secouant ma chemise noire pour tenter de me faire un peu d'air. Et sinon, je te sers quoi ?

- Une bière... fit-il d'un air attristé, ses lèvres prenant un pli boudeur qui m'aurait fait fondre si je n'avais pas su que c'était juste pour que je cède à son caprice. E t sinon, ça n'avance toujours pas avec ton collègue ? Reprit-il, la perversité suintant de ces quelques mots à trois kilomètres à la ronde.

- Et je peux savoir pourquoi ça aurait « avancé » ? contrais-je en lui plantant sa bière sous le nez, me préparant déjà mentalement à la moindre idiotie qu'il était capable de me sortir.

- Bah je sais pas... Il est plus que pas mal, ça doit être agréable de bosser avec un mec comme lui... Et puis le p'tit jeune avec qui il parle a pas l'air mal non plus, dit-il en laissant dériver son regard vers les personnes en question, ses yeux me laissant dire qu'il était plus qu'intéressé par celui avec qui mon collègue conversait, qui se trouvait être le jeune homme qui n'avait pas bougé de la soirée.

J'ai regardé la scène en même temps que lui, me doutant bien que Shou connaissait le plus jeune, vu comment il l'avait regardé avec inquiétude à chaque fois que j'avais le dos tourné. Peut-être un ami ou quelqu'un de sa famille ? Quoi qu'il en était, ces deux-là parlaient visiblement de quelque chose de pas très réjouissant, vu les mines graves qu'ils arboraient, le jeune inconnu semblant près à fondre en larmes dans les secondes qui suivaient. Je me suis retourné vers mon ami, qui semblait toujours aussi plongé dans la vision qu'offrait mon collègue et sa connaissance, pinçant les lèvres en constatant qu'il ne semblait pas vouloir décrocher son regard du jeune homme. Je n'aurais rien eu contre ce fait si Shou n'en semblait pas si proche. Enfin ça, c'était ce que je m'efforçais de penser... Sa colère est quelque chose qu'il vaut mieux éviter, si jamais Saga avait quelques idées pas très nettes derrière la tête. Et ça, je n'en doutais même pas...

- Si tu connaissais un peu mieux le caractère de Shou, crois-moi que tu serais déjà en train de fuir, la queue entre les jambes, marmonnais-je pour le mettre en garde, n'ayant pas vraiment envie que mon meilleur ami ne finisse entre quatre planche prématurément.

- Oh mais je te rassure sur ce point : ma queue est déjà à cet endroit, et ne risque pas d'en bouger ! Je ne te cache pas qu'il lui prend quelques fois l'envie de voyager et voir du pays, mais je pense que...

- C'est bon, j'ai pas envie que tu me déballes tout ce que ta « queue » a fait ces quinze derniers jours, ni qui vous êtes allés « visiter », le coupais-je précipitamment avant qu'il ne s'enflamme et ne me donne les noms, les préférences et les détails de chacun. N'empêche qu'il faudrait que tu te calmes un peu, rajoutais-je en serrant légèrement les mâchoires, ne me rendant même pas compte de la pointe possessive qui ressortait de ma voix.

- C'est ce que j'allai te dire quand tu m'as coupé, espèce de coincé. Je pensais à me trouver quelqu'un et me caser pour de bon, j'en ai un peu assez des petites histoires, m'avoua-t-il en soupirant, terminant sa bière au passage après m'avoir lancé un petit coup d'œil si bref que je n'était pas sûr d'avoir bien vu.

- Tu m'en vois ravi... Dis-moi, il te plaît tant que ça le gars d'à côté ? Lui chuchotais-je, un petit sourire espiègle faisant son apparition sur mes lèvres, ayant décidé d'aider mon ami dans sa quête.

Il leva un sourcil surpris, me jaugeant pour voir si je ne me foutais pas de lui, avant que son regard ne reparte en direction de mon collègue et sa connaissance, qui semblait avoir reprit du poil de la bête. Il poussa un soupir qui sonnait étrangement à mes oreilles avant de loucher vers le fond de son verre vide, et ramener son regard vers moi, qui n'avais pas perdu une miette de la scène. J'avais visé juste ?

- Je crois bien, finit-il par dire en posant sa tête au creux de sa paume, scrutant les deux personnes d'un air absent.

- Pour mon meilleur ami je pourrais peut-être braver la colère de Shou et essayer d'arranger le coup...? »

Il me regarda avec des étoiles dans les yeux, comme si j'avais en face de moi un gamin à qui on vient de dire qu'il allait avoir le cadeau qu'il avait toujours convoité, avant de m'adresser un sourire resplendissant qui me étira mes lèvres à mon tour, heureux de pouvoir faire quelque chose pour lui. Sur le coup, je ne vis même pas l'infime lueur de déception qui avait prit place dans son regard, le temps d'à peine une seconde. J'ai retourné la tête vers ma nouvelle cible, avant de constater que eux aussi nous regardaient. Voyant mon air surpris, Saga a suivit mon regard, constatant la même chose, essayant tout de même de sourire pour faire bonne figure. J'ai ris sous cape devant le comportement enfantin de mon ami, qui était d'habitude si sûr de lui et de son soi-disant sex-appeal, avant de vite me ressaisir, ressentant un regard pas des plus sympathique sur moi. J'ai d'abord pensé que c'était Shou qui me fusillait du regard, mais lui même avait les yeux ailleurs, l'air méfiant et légèrement inquiet, avant de les poser sur moi et me faire signe de le suivre. Je me suis exécuté en lançant un clin d'œil encourageant à mon ami, que je laissais seul avec notre petit inconnu. Je comptais bien rajouter mon grain de sel si les choses n'avaient pas avancées à notre retour, à moins que mon cher collègue ait capté notre petit manège. Dans ce cas-là, je ne risquait pas de revenir de sitôt, voire même pas du tout...

Shou m'entraîna un peu à l'écart pour pouvoir me parler sans oreilles indiscrètes, mais de manière à avoir une vue sur les deux zigotos, qui semblaient se regarder sans oser s'approcher. Où était donc passée l'assurance de ce cher Saga ? Cette pensée donna un petit air moqueur à mon visage le temps de quelques secondes, avant que Shou ne me remettre plutôt violemment les pieds sur Terre, ayant remarqué que je repartais encore dans mes pensées, grâce à une « petite » tape derrière la tête. J'ai mis ce mot entre parenthèses parce que, soyons d'accord, pour Shou c'était doux, mais comparé à quelqu'un d'autre, c'était comme si une poutre vous arrivait sur la tête... Mais à mon humble avis, mon cher collègue ne m'avait pas tiré à part pour me donner cette petite marque d'affection, je le soupçonnais même du contraire. Cependant, à mon grand étonnement, celui-ci se cala contre le mur et désigna du menton mon ami et le jeune inconnu, avant de m'adresser un regard interrogateur, que je lui ai retourné sans vraiment m'en rendre compte. Il fit une grimace agacée devant mon manque de perspicacité, avant de s'expliquer.

«- Hiroto est un ami auquel je tiens beaucoup, s'expliqua-t-il sans détacher son regard du jeune homme. C'est quelqu'un qui parle rarement de ses problèmes, alors le voir si abattu ce soir m'a alerté. Quand j'ai essayé de lui parler il n'a d'abord pas voulu me dire ce qui se passait, puis il a finalement déballé son sac. Lorsqu'il s'est arrêté nous pouvions entendre quelques bribes de votre conversation, à toi et ton ami. En fait je pourrais carrément dire qu'on entendait tout...

- Euh... Je peux savoir à partir de quand vous avez commencé à écouter...? M'enquis-je, des sueurs froides imaginaires coulant le long de mon dos.

- « Et sinon, ça avance toujours pas avec ton collègue ? », cita-t-il avec un grand sourire inquisiteur, haussant un sourcil pour en rajouter une petite couche, histoire de prouver que j'avais vraiment la poisse.

- Oh... tu as donc aussi entendu la suite ? Déduisis-je en déglutissant, jetant tout de même un dernier coup d'œil à mon ami avant de rendre l'âme.

A ma grande surprise les deux énergumènes s'étaient rapprochés et discutaient avec énergie, vu les sourires qu'ils arboraient, bien qu'encore un peu gênés. J'étais sûr que Shou aurait pu me tuer au lance-flammes sous ses yeux, il ne l'aurait même pas remarqué... On se sent vraiment aimé avec des amis pareils. Reportant ensuite mon attention sur mon collègue et tyran, j'ai écarté les yeux en m'apercevant de son air réjouit en regardant les deux hommes, avant qu'il ne se reprenne et me fasse part d'un rictus moqueur, répondant à ma question sans même avoir besoin d'ouvrir la bouche. Je me suis raclé la gorge en détournant le regard, embarrassé, avant que Shou ne mette fin à mon état, ayant sûrement pitié de moi.

- T'inquiètes pas, j'assume mon caractère de merde, me rassura le second barman en m'offrant un de ses rares sourires, mes yeux s'écarquillant sous le coup du choc. Tout ça pour te dire que, à écouter vos âneries et vos impressions, le moral est un peu revenu. Et puis ton ami nous a bien fait rire à raconter des trucs sans queue ni tête. Enfin si, avec des queues justement... Mais c'est pas ça le sujet. Je voulais juste les laisser un peu seuls parce que ça m'a fait marrer de voir mon petit Pon rougir quand ton ami a parlé de lui.

- Je vois... J'avais l'intention de les laisser un peu seuls aussi, figure-toi.

- Et si on les aidait un peu...?

- Hum... »

J'ai acquiescé silencieusement, échangeant un regard complice avec mon collègue, avant de revenir vers les deux hommes, objets de notre discussion. A la vue du dénommé Hiroto, on aurait pu croire qu'il n'avait jamais été avachi sur le comptoir, Shou se faisant un sang d'encre à son sujet. A notre retour, Saga m'a souri de toutes ses dents avant de me présenter au jeune homme, dont je connaissais déjà le nom. Mais ce n'était pas nécessaire de le préciser. La soirée s'est passée sans autre forme de soucis, faisant notre boulot comme nous le devions lorsqu'un clients pointait le bout de son nez, la boîte commençant déjà à se vider à trois heures du matin. Pour vous montrer le genre de jeunes qui venait là... Pas commun du tout n'est-ce pas ? Mais bon, je n'allais pas m'en plaindre. Shou et moi tentions de décoincer autant que possible les deux nouveaux amis, et je devais avouer que nous nous en tirions plutôt bien. Je ne pensais pas que mon collègue pouvait être si agréable à vivre en dehors de son tempérament plutôt houleux. En résumé, une agréable surprise.

Quand vint l'heure de fermeture tout le monde se salua et parti chacun de son côté. En y repensant, cette soirée avait été étonnamment plaisante. Saga m'avait un peu distrait, puis son attention avait été détournée vers Hiroto, devenu maintenant un bon ami, mais le plus surprenant avait été Shou. Cela faisait un peu plus d'un an que je travaillais avec mon collègue, mais jamais je ne m'étais aussi bien entendu avec lui, entretenant juste une simple relation de travail. En fait, cette petite opération « magouille » nous avait plutôt rapprochés. Peut-être que ça me permettrai dans l'avenir d'éviter quelques coups ou remarques bien senties ? Voyons Tora, il ne faut pas trop rêver non plus... Un frisson me parcourut l'échine tandis que j'étais repartis dans mes divagations, arrêtant sur le coup ma marche pour regarder dans les alentours. Personne n'était dans les environs de cette petite rue, et pourtant j'avais cru sentir une sorte de regard sur moi, comme en boîte un peu plus tôt... En ricanant contre moi-même, je me suis simplement dis que j'étais juste un peu parano ces derniers temps. Après tout, personne n'aurait l'idée de me suivre, pas vrai ?

Je continus de fixer ce plafond, que j'ai appris à connaître par cœur à force d'avoir les yeux posés dessus, ne pouvant rien faire d'autre pour l'instant. La vie est d'un ennui ici... Encore un moyen pour me faire devenir fou. Mon regard finit par dévier jusqu'à mes pieds, scrutant maintenant les barres métalliques de mon lit. Enfin, ce que l'on peut appeler un lit. Mais on s'y habitue. Comme tous les matins j'attends qu'on vienne ouvrir la porte pour pouvoir manger, même si je n'ai pas faim. La nourriture est infâme, mais j'en ai besoin pour lutter contre eux, qui veulent me faire sombrer. Je le sais, quand leurs regards se posent sur moi, je les vois me dévisager avec haine et dégoût. Je ne sais pas ce que je leur ai fait pour qu'ils me séquestrent ici, et je pense que je ne saurai jamais. Ah, j'entends la poignée de la porte tourner...