BAL MACABRE ou L'AMOUR DES MORTS

-Ferness Emmey


TITRE : Bal Macabre ou l'amour des morts

GENRE : Romance, Mystère, Drame

PERSONNAGE : Ciel Phantomhive, Jane Mortleth, Sebastian Michaelis.

RÉSUMÉ :

Ce soir, est soir de fête. Les visages masqués sourient et la musique résonne. L'ivresse anime les corps qui dansent et oublient. L'hôte reste à l'écart, mystérieux et impassible, son élégance ne laisse pas les jeunes femmes indifférentes. Pourtant, dans le manoir habituellement si froid où la musique et le bonheur vibrent alors, la figure d'une étrange invitée trouble la si paisible soirée...

NOTES :

J'ai pour mauvaise habitude de laisser mon inspiration aller où elle le désir. Et un projet qui semble très bien commencer peut soudain ne plus avancer, ou, à l'inverse, une histoire bloquée peut subitement reprendre son court de manière incroyablement inspiré... C'est exactement le cas avec cette histoire que j'ai commencé en écoutant des musiques de valses (dans l'ost de l'anime de Kuroshitsuji entre autre). Je ne savais pas du tout où les mots me menaient, ils commençaient simplement par décrire les danseurs. Puis, la silhouette d'un jeune homme est apparue, ressemblant au père de Ciel, et enfin l'idée est apparue ainsi que l'histoire ! Vais-je réussir à aller au bout de cette histoire ? Je n'en sais strictement rien, mais c'est un bon défi que de tenter le coup !

Pour information, cette fan fiction ne sera sûrement pas très longue... Je n'imagine que trois ou quatre chapitres, cinq au maximum. Il faut tout de même savoir qu'elle ne suit aucunement ni le récit de l'anime, ni celui des mangas. Il s'agit simplement d'un évènement comme les autres hormis le fait que Ciel est alors un jeune adulte toujours accompagné de son diable de majordome... Je ne puis rien révéler d'autre !

Bonne lecture...


« Derrière le masque, ce cache un visage. On ne voit que son sourire et ses yeux, illuminé par de terribles pensées. Tous tentent de voir qui est l'homme derrière la silhouette. Tous voudraient percer à jour ce regard si froid et si ardant à la fois. Tous essayent, mais personne n'y parviendra jamais. »

PARTIE PREMIÈRE

La valse sonne le départ des jeux.

Les regards vrillent, tournent, alors que les mains se serrent et les pas sursautent. La musique, maîtresse de ces instants de plaisirs, ordonne : les corps subissent, les dos se courbent et les cheveux voltigent. Le rythme, dont elle seule maîtrise les emportements, envoûte les esprits, fait tourner les têtes et les jambes. La musique règne et résonne dans l'immense salon au parquet de marbre et aux murs d'ors. Les musiciens, esclaves de leur art, se font oublier. Seuls leurs instruments persistent, offrant de la folie aux invités qui s'exhibent. Ceux qui se laissent aller, perdus dans leurs rêves et sourires. Ils ne pensent pas, suivent simplement la cadence exigée, et fixent leur partenaire. Absorbés, ils examinent, cherchant un indice leur permettant de comprendre qui leur fait face.

Les hommes conduisent, croit-il, tenant les douces et fragiles mains de leur compagne inconnue ou amante dissimulée.

Les femmes sourient, séduisant et attrapant les cœurs qui se pensent intouchables.

Des lèvres se frôlent, parfois, les poitrines se touchent, un peu. Les corps, qui semblent si proches, ne sont pourtant que les reflets de l'éloignement de tous ses inconnus masquant leurs traits. Ils ne se connaissent, mais dansent et rient ensemble. Ils parlent de choses futiles, et échangent quelques caresses qu'ils oublieront lorsque la Lune dormira.

La valse de l'amour n'a pas de fin, sauf quand Dame Mélodie ne voit pas de passion dans les gestes des danseurs. Ce soir-là, la déesse des Chants rit de ses êtres imbéciles, faignant les sentiments, pourtant, elle ne donne pas fin à ses murmures. Non, tout cela est bien trop amusant.

Alors la musique accélère et les battements des cœurs deviennent plus puissants. Le bal des masqués devient un tourbillon de rires et de pas battant frénétiquement le sol avec la même fréquence et grâce. L' allégresse, l'ivresse imprègne les yeux et les lèvres de tous.

Une femme, masquée d'un simple ruban transparent rouge devant les yeux, rapproche sa bouche rouge de l'oreille de son cavalier. Elle sourit, malicieuse, et souffle quelques paroles alors qu'ils dansent. Elle ferme ensuite ses paupières et pose doucement sa tête sur l'épaule du cavalier qui lui l'enroule de ses bras. Pour eux, la musique n'a que peu d'importance. Pour eux, le rythme doit être doux, calme et propice à leurs sentiments.

En haut des marches de l'imposant escalier blanc recouvert d'un long tapis rouge, se tient un homme : fine silhouette portant un long costume noir et blanc. Il regarde la foule s'amuser, rire et danser, tournoyer, virevolter, voire s'envoler. Les étoffes des robes se mélangent : blanc, bleu et noir, les riches tissus s'enlacent entre leurs mains.

Que de folies, que de regards tendres et d'envies dans leurs regards perdus. Pense alors cet inconnu que pourtant tous reconnaissent : personne ne devine qui il est. Il admire le spectacle, telle une ombre imperturbable. Non, ses mondanités ne l'intéressent pas. Il préfère observer ses invités s'amuser alors que lui sourit de l'agitation de la soirée en buvant dans son verre de vin rouge. Lui aussi est masqué, pour mieux se fondre dans la masse de la haute société.

Les danseurs, le voyant, lèvent parfois leurs yeux vers lui et murmurent des suppositions saugrenues à son sujet sans pour autant cesser de danser. Ils sourient, amusés de devoir chercher l'identité de celui qui a organisé la soirée. Les femmes, intriguées, portent plus d'attention à ce mystérieux homme si élégant qu'à ceux avec qui elles dansent. Entre elles, elles gloussent, cachant leur lèvre rieuse derrière leurs éventails. A-t-il lancé un regard vers elle ? Lui demandera-t-il une danse ? Que de rêverie ce silencieux personnage inspire... Les hommes, vexés, font tournoyer leur danseuse de plus belle, attirent l'attention sur eux en racontant de drôles d'histoires. Ils se montrent plus doux et galants alors que la valse arrive à son terme, puis ils plongent leur yeux charmeurs dans ceux des belles demoiselles. Les cavalières oublient l'hôte et répondent aux sourires, elles tournoient, volent alors que la danse se terminent. Les derniers regards s'échangent, et c'est l'ultime porté avant que les mains ne se séparent et les corps ne se détachent.

Dernier accord, Dame Mélodie annonce la fin des jeux.

On ne saurait dire si c'est avec tristesse ou hâte que les danseurs se lâchent, mais dès que la musique cesse, les femmes s'éloignent de l'emprise de leur cavalier. Leurs fins bras filent entre les doigts des grandes mains masculines qui ne peuvent plus qu'effleurer leur peau pâle et douce. Elles se tournent et avancent de quelques pas en baissant les yeux avant d'applaudir alors qu'un léger sourire forcé se dessine sur leur lèvre. La danse n'était qu'un jeu, et le jeu a pris fin.

Les danseurs acclament les musiciens, les spectateurs félicitent les danseurs. Du haut des marches, l'hôte tapote doucement dans ses mains, un léger sourire au coin des lèvres alors que des regards intrigués se lèvent encore vers lui. Alors, il descend à pas lents et élégants l'escalier en posant sa main gantée sur la rampe de pierre qu'il caresse du bout de ses doigts. Ses gestes envoûtent, tout autant que la nouvelle valse sensuelle qui commence à résonner dans l'enceinte du salon. La musique semble suivre ses mouvements, obéir à la lenteur de chacun de ses pas : enivrante par son calme emplit de passion.

Le haut de son visage est dissimulé sous un masque sculpté de fils dorés et argentés et de tissus sombres qui font luire son unique œil bleuté, l'autre caché sous sa parure. Le mystère de la beauté l'entoure, et le rend si troublant que femmes comme hommes ne peuvent détourner leurs regards de lui. Aucun danseur ne s'élance sur la piste, n'osant pas interrompre la marche intrigante, à la fois funeste et sereine. Enfin, l'homme arrive à la fin de l'escalier. Il s'arrête un instant pour regarder ses invités. Il sourit puis lève son verre : La musique cesse immédiatement. Les quelques regards qui ne le fixaient pas encore se tournent vers lui.

« Chers invités ! Quelle joie de voir que ces masques vous vont si bien ! J'espère que cette soirée marquera vos esprits, chers amis, car vous êtes ici pour oublier vos tracas et ne pensez qu'à vous amuser ! Je vous souhaite une agréable soirée ! »

Dit-il en s'adressant à toute l'assistance.

À peine a-t-il terminé son petit discours, que la musique reprend. Les gens sourient, amusés mais surtout flatter d'avoir pu entendre la voix du jeune homme. Les danseurs trouvent nouveau partenaire, et prennent place au centre de la pièce. Les mouvements commencent, les murmures secrets résonnent doucement, et l'on sourit en goûtant dans son verre le doux parfum du vin et du champagne.

Le Bel Homme fait l'objet de convoitises chez les femmes qui ne dansent pas, regroupées dans un coin de la pièce. Leurs yeux voilés par de magnifiques maques dorés brillent en regardant cet homme, aussi beau qu'il est riche. Elles parlent bas, leur éventaille devant leur bouche pour garder leurs discussions plus secrètes. Certaines restent en retrait, cachées derrière la plus belle et plus riche d'entre elles, celle qui fixe avec le moins de gêne et le plus d'assurance. Mais jamais elle ne recevra de la part de son homme rêvé le regard qu'elle attend.

« Qui est-ce ? » Demandent-elles, ignorant les avances des autres jeunes hommes qui les entoure.

Obnubilées par cette présence, elles cherchent du regard cet homme, ne pensent qu'à lui et ne rêvent toute que d'une chose durant cette soirée : lui adresser la parole. Mais personne n'ose, car personne ne sait qui il est.

Inconnu, véritable ombre dans la nuit, il disparaît dans la foule comme bon lui semble et échappe aux regards passionnés de toutes les jeunes femmes. Il se faufile parmi les buffets et les personnages importants de la haute société, tous masqués pour ne pas être reconnus, stratagème qui sur eux ne marche pas. Certains yeux le distinguent passer, mais ne le suivent pas très longtemps. Ainsi, il se dirige d'un bout à l'autre de la pièce baignée dans l'agitation du bal masqué, puis traverse une immense et imposante porte de bois massif ouverte menant à un couloir désert.

Sur ses murs tapissés de tissus dorés se suivent d'antiques tableaux encadrés dans des bois sculptés et peints. Les visages se succèdent, imposants et terrifiants. Austères, leurs yeux brillent et fixent les passants. Pourtant, la démarche assurée et discrète du jeune hôte inspire le respect. Les tableaux se taisent, cessent leurs murmures et baissent les yeux alors qu'il passe. Le couloir interminable s'enfonce toujours plus loin dans le manoir et il y règne un silence apaisant. Sans étranger, le corridor est un autre monde. On entend toujours, au loin, quelques notes endiablées résonner, mais cet écho s'efface peu à peu, puis disparaît comme s'il n'avait jamais existé.

Le jeune homme arrive devant une porte, entrouverte. Il s'arrête et pose doucement sa main sur la poignée argentée, intrigué. Il tend l'oreille et c'est alors qu'il découvre une affectueuse mélodie s'évaporant dans l'atmosphère. Un air enchanté résonne derrière la porte, joué par de fins doigts emplis d'une douce vivacité. C'est une valse mélancolique, harmonieuse et calme. Un frisson parcours son dos alors qu'il pousse délicatement la porte sans la faire grincer.

La porte s'ouvre, doucement, sans bruit et le jeune homme fait un premier pas dans la pièce. Au fond, il découvre, penchée au dessus d'un piano, une jeune femme vêtue d'une somptueuse robe argentée et dorée. Ses doigts voltigent gracieusement sur les touches blanches et noires.

Invisible, il regarde un long moment le profil raffiné de l'inconnue entouré de mèches brunes ondulées. Les yeux clos, ses lèvres fredonnent un chant timide. Elle porte un masque de chat bleuté orné de pierres scintillantes et de longues moustaches blanches courbées. Un petit sourire d'un rouge éclatant éclaire le visage pâle de la jeune femme. Ses poignets basculent délicatement, plaquant de merveilleux accords et glissent sur le clavier pour créer de magnifiques mélodies aériennes, virtuoses.

Pourtant, la musique cesse subitement : le silence retentit, sortant le jeune homme de sa contemplation. Le visage de la pianiste est tourné vers lui. Elle le dévisage de ses grands yeux verts étonnés et surpris. Maladroitement, elle se lève, honteuse et baisse les yeux.

« Pardonnez-moi. Je croyais être seule. »

S'excuse-t-elle d'une petite voix timide.

Le couvercle du piano, soudain, se referme en claquant les touches du piano, qui fendent le sinistre silence en résonant

A SUIVRE...


Voici pour le premier chapitre, j'espère que cela vous plaît ! N'hésitez pas à laisser des reviews pour me dire ce que vous en pensez ! Toutes les critiques sont les bienvenues !

Ferness Emey