Disclaimer : Je ne possède aucun droit sur les personnages, créatures ou lieux cités que vous reconnaitrez.
Prologue
« Bilbon, l'anneau est toujours dans votre poche .»
Bilbon jeta un coup d'œil rapide vers son ami Gandalf, puis glissa la main dans sa poche. Un sourire douloureux apparut sur ses lèvres lorsqu'il sentit le contact froid et lisse de l'anneau.
« Laissez le à Frodon, reprit le magicien, votre neveu le gardera précieusement, vous le savez aussi bien que moi.
-Oui, il s'en occupera, murmura le vieux hobbit, et pourtant... je pourrais le garder, moi aussi. Il est à moi, mon précieux. »
Bilbon sortit l'anneau de sa poche pour l'admirer une fois de plus. Sa fascination pour ce bijou était sans limite. Il avait tout laissé derrière lui, il pouvait bien garder son trésor. Lentement, le hobbit glissa à nouveau l'anneau dans sa poche.
« Bilbon, laissez l'anneau, ordonna Gandalf d'une voix douce mais ferme.
-Non ! Je l'ai trouvé, je le garderai ! Il est à moi.
-Bilbon !
-Si Frodon le veut, il n'aura qu'à venir le chercher. Je voyagerai vers l'est, chez les elfes, puis les nains, et qui sait ? Peut-être même au-delà. Adieu maintenant, je pars avant que mes invités ne débarquent. »
Et Bilbon s'en alla sur le chemin, chantonnant un de ces joyeux airs qu'il avait composé durant ses nombreux voyages. Il jeta un dernier coup d'œil vers son trou, devant la porte duquel la silhouette fatiguée de son ami Gandalf se découpait, avant de se fondre dans l'obscurité. Le cœur léger, le vieux Sacquet parcouru bien des miles cette nuit là. Il ne fit que quelques courtes pauses pour admirer la lune, ramasser une feuille d'automne flamboyante, ou simplement pour grignoter un petit quelque chose. À chacune de ses enjambées, l'anneau sautillait follement dans la poche du gilet en laine. Le hobbit n'était pas méfiant, car il ne savait pas encore que son précieux anneau avait une volonté propre. Ce petit bijou doré était beaucoup plus fort qu'il n'en avait l'air. Son unique but était de rejoindre son maître, le seigneur le plus redoutable et le plus ténébreux de cet âge, Sauron. Dans les mains de son maître, il deviendrait l'arme la plus dangereuse jamais créée. C'est ainsi que, alors que Bilbon continuait allègrement son chemin vers l'est, l'anneau jaillit hors de la poche où il était enfermé et tomba sur un tapis de feuilles mortes, au milieu d'une forêt dense. Son aura maléfique amena des nuages devant la pâle face de la lune pour cacher son éclat.
Ce ne fut que beaucoup plus tard que Bilbon Sacquet se rendit compte qu'il lui manquait quelque chose. Il se sentit brusquement vide, comme si on lui avait arraché une partie de son âme. Puis une étrange sensation de soulagement le submergea, sans qu'il ne comprenne d'où cela provenait. Lorsqu'il s'aperçut que son anneau était parti, il le chercha durant de longues heures, mais des sombres nuages avaient masqué les rayons lunaires et, dans l'obscurité, il ne put jamais remettre la main sur son trésor. Le hobbit se résolut donc à passer son chemin, se maudissant de ne point avoir écouté les sages conseils du magicien gris.
