Bonjour à tous !

Nouvelle histoire en deux chapitres et cette fois-ci ... disons un craquage de la part de ma chère mumuse. Incorrigible.

Je remercie ceux qui ont commenté ma dernière publication et je remercie aussi Isatis2013 pour sa correction.

PS : les deux chapitres seront classés M, car il y a quelques dérapages. Donc si vous n'avez pas envie de lire des scènes olé, je vous aurais prévenus !


Chapitre 1 : Finch

En cette matinée du mois de mai, dès le lever du soleil, la ville de New York s'anima progressivement. Tout d'abord les adultes se pressaient, certains avec un gobelet de boisson, d'autres le journal du jour en main. Puis ils laissèrent place aux jeunes adolescents, dont quelques uns étaient accompagnés par leurs parents, sur le chemin de l'école. Les trottoirs devinrent rapidement engorgés avec la population de la métropole. Loin de cette agitation connue du cœur de la ville, dans un quartier beaucoup plus calme où personne n'occupait les ruelles, un couple était étroitement enlacé dans un lit, à l'abri des regards de tous, dans une de ces nombreuses maisons.

Finch allongé, la tête reposant sur l'épaule de son compagnon, dormait sereinement. L'ex-militaire était profondément endormi, un bras entourant Finch comme pour s'assurer de le garder contre lui. Les oiseaux se mirent à chantonner. Ce doux son parvint aux oreilles de Finch, qui doucement, remua et ouvrit les yeux. Son regard s'égara sur les cheveux ébouriffés de son agent et sa barbe naissante. Il le contempla pendant de longues secondes, ne se lassant jamais de parcourir les petites rides de l'agent. Finch repensa à la dernière mission, qui avait prit fin la veille. John s'était surpassé en faisant appel à toute son énergie. Pour la première fois depuis le début de leur partenariat, le numéro avait été une femme inépuisable. Elle dormait à peine trois heures chaque nuit et était toujours en forme, fraîche dès qu'elle se levait. John avait été déstabilisé par cette femme si dynamique qu'il avait du redoubler d'attention. Il avait mis deux journées pour comprendre d'où venait la menace. En effet, la femme avait attiré un homme peu digne de confiance et il avait voulu la kidnapper pour l'utiliser. John avait agit à temps et Lionel avait bouclé le suspect, qui devait en ce moment, être derrière les barreaux, à répondre de ses actes. Finch avait rassemblé toutes les preuves contre ce malfaiteur et Lionel en avait été plus que ravi. Finch sourit en se rappelant les paroles de leur si bon ami : Au début je n'étais pas partant pour bosser avec vous mais finalement ça vaut le coup de vous connaître ! Vous êtes des bons !

Finch bougea doucement mais se sentit bizarre. Cette étrange sensation persista et il devint rapidement confus. Pourtant la présence de ses petites douleurs matinales lui signifia qu'il n'y avait rien de différent. Peu convaincu par cet étrange ressenti, il repoussa délicatement le bras de son agent et s'assit sur le bord de la couche. Il fit quelques étirements pour réveiller une bonne partie de ses muscles et se leva précautionneusement. Il avait la sensation que sa chemise était bien trop serrée pour lui...

Essayant de ne pas faire de bruit, il se dirigea vers la pièce d'eau attenante, puis repoussa la porte pour ne pas troubler le sommeil de son compagnon. Se dirigeant vers le coin toilettes, il s'arrêta en chemin en captant son reflet dans le miroir. Dans un mouvement lent, il pivota et se vit dans la grande vitre au dessus des vasques. Sa bouche s'ouvrit en un grand O, puis il se rapprocha, se détaillant. Qu'est ce qui lui arrivait ? Il s'empara de ses lunettes posées sur le petit rebord et les mit sur son nez. Son visage semblait plus rond, moins marqué par les rides liés à l'âge. Il n'avait plus de barbe sur les côtés, cette caractéristique si particulière chez lui. Effaré, il se passa la main sur son visage et s'aperçut que sa peau était plus douce. Il avait cependant toujours sa coupe habituelle et ne manqua pas de passer la main dans ses cheveux pour les redresser un peu.

Poursuivant son analyse, il failli s'étrangler en voyant pourquoi sa chemise lui semblait petite ! Soufflé, il passa une main hésitante sur cette partie. Il poussa un petit cri de surprise en réalisant qu'il avait une poitrine bien plus développée. Comme frappé par la foudre, il recula, dérangé par ce qu'il voyait. Il ferma les yeux l'espace d'un instant, se disant que tout cela ne devait être qu'un mauvais rêve. Lorsqu'il les rouvrit, il se trouvait toujours au même endroit. Prenant sur lui, il continua à détailler son corps. Ses hanches étaient bien plus marquées. Et un détail lui revint. Déglutissant, il passa une main rapide sur une partie de son anatomie et écarquilla les yeux. Sentant la panique prendre possession de ses membres, il inspira longuement. Non c'était impossible. Il ne pouvait pas être … une femme !

Comment cela pouvait-il être possible ? Il se pencha vers le meuble, posant ses mains sur le rebord pour s'y appuyer et ferma de nouveau les yeux. Il était encore un homme hier. Comment en une seule nuit était-il devenu une autre personne ? Exactement lui mais du genre opposé ? Le grand Harold Finch au féminin ? Perdu, il se demanda s'il n'hallucinait pas…Jusqu'à ce qu'il se souvienne pour quelle raison il s'était rendu dans la pièce. Soupirant, il rouvrit les yeux et décida d'aller se soulager. Première nouveauté : s'asseoir. Il mit ses mains sur son visage. Les rouages de son cerveau se mirent en marche. Il y avait forcément une explication. C'était irréel. Impossible. Surhumain. Il se réinstalla devant les lavabos et se lava les mains, encore perturbé. Il retira ses lunettes et passa de l'eau froide sur son visage. Il s'essuya avec la serviette et remit ses lunettes, gardant toutefois les yeux fermés et la tête baissée.

Il sursauta en sentant des mains glisser sur son corps et se retrouva prisonnier des bras puissants de John.

-John... Articula-t-il.

Il se figea instantanément. Sa voix. Plus douce, plus aigue. Il se passa la langue sur les lèvres, fronçant les sourcils. John ne sembla pas remarquer son trouble puisqu'il parsema le cou de l'informaticien de baisers chauds. Finch frémit. Les sensations que John faisait naître en lui n'avaient quant à elles, pas changées.

-Déjà debout ? Il n'est que 6h. Fit John.

-J'avais besoin de la salle de bain. Répondit Finch.

John déposa un baiser à un endroit particulier dans son cou. Finch sentit immédiatement que certains détails n'avaient pas changé. Il avait toujours sa cicatrice. Puis en y réfléchissant, il boitait quelques minutes auparavant. Ainsi, il avait toujours sa blessure physique. John glissa une main sous la chemise, cherchant le contact avec sa peau, ce qui fit réagir Finch.

-Non John, s'il vous plaît.

L'ex-agent cessa tout mouvement.

-Il y a un souci Haley ?

Haley ? C'était son prénom ? Qu'est ce que c'était cette mascarade ?!

-Haley ? Fit John.

-Je suis juste un peu barbouillé, ce n'est rien.

-Oh.

John posa ses mains sur les épaules de Finch et le fit pivoter. Il posa son front contre le sien. Finch remarqua à ce moment là que John était seulement vêtu de son pantalon de nuit et se promenait torse nu.

-Ca passera.

John s'empara de ses lèvres et l'embrassa. Finch fut gêné, mais ne voulant pas inquiéter son agent, il répondit à son baiser, jouant avec la langue de l'agent. John s'écarta doucement, tout en caressant sa joue.

-Vous voulez un œuf Bénédicte avec votre thé ? Demanda-t-il.

-Je veux bien. Merci John.

John lui offrit un doux sourire et quitta la chambre, ayant prit soin de revêtir un tee-shirt avant. Finch se retrouva seul et souffla un bon coup. Il avait changé de genre en une nuit et de prénom ! Il se mit à redouter les autres changements. Prenant sur lui, il se dirigea vers le dressing. Il détailla le contenu et fut étonné d'y voir des costumes trois pièces, mais avec des formes et des tailles différentes. Il prit une tringle où gisaient une veste, un gilet et un pantalon gris pâle. Il regarda d'un œil critique puis examina les différentes cravates. Elles n'avaient pas changées et cela le rassura un peu. Il prit un maillot, fut attiré par une petite caisse en bois et jeta un œil au contenu. Il déglutit violemment. Evidemment. S'il était dans le corps d'une femme, il lui fallait des sous vêtements. Il fronça cependant les sourcils : il n'y avait que des boxers féminins et des soutiens gorges normaux, pas extravagant en couleurs. Etait-il une femme mais garçon manqué ? Troublé, il prit tout ce dont il avait besoin et s'isola pour s'habiller.

Il retira sa chemise puis dévoila le haut de son corps. Intrigué, il détailla la forme de ses épaules, ses hanches arrondies et surtout cette poitrine. Il pivota pour être de profil et se rassura un peu en voyant qu'elle n'était pas trop généreuse. Il attrapa le sous vêtement et se demanda comment le mettre. Il préféra laisser l'agrafe et l'enfila par le haut, grimaçant à cause des gestes bien précis qu'il fallait exécuter. Une fois le petit vêtement en place, il nota ses joues rougies. Il enfila rapidement un maillot, qui se rapprochait plus d'un débardeur… puis boutonna sa chemise. Il retira son pantalon de pyjama et enfila celui du costume. Il boucla tout et fit glisser son gilet. Il noua sa cravate et fit rapidement le nœud, qu'il jugea convenable et la coinça sous le tissu du gilet boutonné. Il observa son reflet et prit la bombe de spray, en appliquant en petite quantité dans ses cheveux pour les maintenir.

Il enfila sa veste et quitta la salle d'eau. Il prit une paire de chaussettes et chercha ses chaussures. Il eut un hoquet en les voyant. Il en prit une et la toucha du bout des doigts, incrédule. C'étaient des baskets montantes noires et élégantes. De loin on pouvait soupçonner que c'étaient des chaussures de ville mais ce n'était qu'une impression. Finch regarda le reste de son dressing et constata que toutes ses chaussures étaient semblables : montantes grises foncées, quelques unes, plus courtes, noires ou grises faisaient aussi partie de sa collection.

Il enfila la paire sortie et fut agréablement surprit du confort et en constatant que cela ne faisait pas tâche avec son costume. Il se regarda dans la glace du dressing, jugeant le résultat. Il se trouva correct malgré tout, puis se rendit dans la cuisine, au rez- de chaussée. Il salua Bear qui était venu à sa rencontre puis prit place à table. John lui présenta un mug puis une assiette assez rapidement et s'installa en face de lui, avec seulement une tasse de café brûlant. Finch mangea avec appétit, ce qui ravit John.

-La machine a déjà appelé. Fit Reese.

-Je n'ai pas entendu le téléphone. Remarqua Finch.

-Elle a appelé sur mon portable, j'ai décroché rapidement.

John glissa vers lui le papier sur lequel il avait inscrit les instructions de la machine.

-Quelque chose me dit qu'on le connaît ? Demanda John.

Finch lut les neufs mots et reconnu cette suite bien particulière, sauf à un mot près.

-Vous pensez à Mr Tao ? Je ne suis pas certain que ce soit lui.

-Oui, à la nounou de Bear. Pourquoi pensez-vous que ce n'est pas lui ?

-Il y a un mot qui est différent par rapport à celui de Mr Tao.

-Il faudra vérifier alors.

John déposa les couverts dans le lave-vaisselle et vola un baiser à Finch.

-Je vais m'habiller. Annonça Reese.

Finch se rendit dans le salon où était déposé son ordinateur portable et lança les premières recherches. Il constata qu'il avait raison, ce n'était pas Léon. Il entama les recherches une fois l'identité de la personne en mémoire. Il nota qu'il était plus doux dans l'utilisation de son clavier et se troubla. John le rejoignit quelques minutes plus tard.

-Alors ?

-Mr Jeff Goodwin.46 ans, vit à proximité du Harriman State Park. Il est garde forestier depuis ses vingt ans. Il s'occupe de l'entretien d'une partie du parc avec d'autres collègues. Il lui arrive aussi de faire le guide pour certains touristes qui s'y baladent. Il est marié à Vincent Saran depuis cinq ans.

-Un couple d'homme ? Fit Reese.

-Oui. Finch le vit sourire mais poursuivit. Il a été marié à Elena Berwick à l'âge de 26 ans mais ils ont divorcé lorsqu'il avait 35 ans.

-Les raisons du divorce ? Demanda John.

-Mésentente apparemment. Elena aura découvert que son mari était infidèle et aussi …

-…son attirance pour les hommes ?

-C'est cela.

-Ils ont eu un enfant, prénommé Charles, aujourd'hui âgé de seize ans. Le père et le fils ne se sont pas revus depuis le divorce.

-Elena veut protéger son fils ?

-Je suppose Mr Reese, je n'ai pas encore toutes les informations.

-Vu le lieu de travail et l'endroit où il vit, nous allons devoir nous rendre sur place. Et Haley…

-…J'essayerai de rester loin de lui. Rassura-t-il.

-Vous terminez mes phrases maintenant ?

Finch se détourna de son écran et lui sourit.

-Oui.

-Je vais préparer les affaires alors. Jugea l'agent.

-Tout compte fait, je préfère m'en charger John.

-Vous avez peur que je ne prenne pas assez de vêtements ?

-Et que vous oubliez la trousse de secours !

-Haley !

-Je connais votre tendance à vous blesser John.

-J'essaye de faire attention pourtant.

-Vraiment ? Alors pourquoi vous blessez-vous?

-Parce que certains de mes adversaires sont parfois rusés Haley.

Finch se mordit la lèvre. Ce prénom ne lui collait définitivement pas mais il n'avait pas d'autre choix… Son ancien prénom lui manquait. John remarqua ce rictus mais ne dit rien.

-Vous devriez faire attention, vous savez que je n'aime pas vous voir blessé.

-Je sais mais vous aimez me soigner. Se moqua Reese.

-Parce que vous ne le faites pas vous-même non plus John.

-Pas faux. Marmonna-t-il.

Finch trouva une location à quelques kilomètres de leur numéro, pirata les serveurs de la société pour confirmer la location et paya. Puis il alla remplir les valises avec son agent, vérifiant que rien ne manquait. Quatre heures plus tard, ils étaient sur les lieux. Finch était resté à la petite maison louée en périphérie du parc tandis que John se baladait dans la forêt, au milieu des arbres, revêtu d'une tenue de chasseur kaki avec un gilet noir, non loin de Jeff. Goodwin avait remarqué sa présence et s'était rapproché de lui.

-Bonjour Monsieur.

-Bonjour. Salua John.

-Détrompez-moi, vous n'êtes pas d'ici ?

-En effet. Je suis en voyage.

-Et le grand air vous attire ?

-Oui, ça me ressource. Fit John. Et vous ?

-Je suis ici tous les jours. Je suis un des gardes forestiers.

-Intéressant, en quoi consiste votre travail ? Demanda John, curieux.

-Vous ne savez pas ?

-Juste en général, mais je préfère demander à des concernés comme vous. Sourit l'ex-agent.

-Vous avez raison je suis bien placé pour vous répondre ! S'amusa Jeff. Alors mon travail consiste à entretenir la forêt et à veiller sur la nature, qui est beaucoup plus fragile de nos jours. Ainsi je ramasse les déchets que les personnes laissent ici, j'entretiens les chemins de promenades et les panneaux d'indications, je retire les mauvaises herbes et quelques fois des branches après une tempête.

-C'est diversifié. Jugea John.

-Et encore ce n'est pas tout. Je surveille la faune aussi. Il arrive que des espèces nouvelles apparaissent et si cela arrive, mon rôle est aussi de veiller au bon déroulement pour qu'elles se développent dans un milieu sain et adapté.

-Cela doit être intéressant. Fit John. Vous est-il déjà arrivé d'avoir une reproduction inattendue ?

-Non. Mais j'ai déjà croisé certains animaux, qui n'étaient pourtant pas répertoriés comme vivant ici.

-Comme ?

-Un renard gris et une autre fois j'ai été confronté à une petite population de Bonobo.

-Ce n'est pas censé vivre dans des pays chauds ? S'étonna John.

-Si. En fait, ils venaient d'un élevage à l'opposé du parc et ils s'étaient échappés. Heureusement pour ces bonobos, nous avons pu les capturer pour les rendre à leur propriétaire.

John acquiesça doucement. Il entendit un bruit et se tourna pour voir un vélo. La personne qui pédalait avait mit sa capuche sur la tête, des gants de cycliste, un pantalon de sportif.

-Hey vous ! Hurla Jeff. Il tenta de le poursuivre mais dû se rendre à l'évidence qu'il ne le rattraperait jamais. Sacripant !

-Un souci ? Demanda John.

-Oui. Depuis quelques jours, je vois ce cycliste passer par ici. Or ce chemin est interdit aux vélos, il en existe d'autres qui sont plus adaptés pour cette pratique.

-Vous connaissez cette personne ?

-Non, seulement si je pouvais l'arrêter, je lui passerai un savon ! Se renfrogna Jeff.

-Avez-vous déjà songé à suivre les traces de pneus ? Conseilla John.

-J'y ai pensé. Mais une fois qu'il est sortit de la forêt impossible d'avoir les traces sur le bitume. Expliqua Jeff. Excusez-moi, mais j'ai encore quelques trucs à faire.

-Ce n'est rien, je ne vous retiens pas. Fit John.

Une fois Jeff éloigné, John sortit son portable et fut ravi de voir que le téléphone portable de Jeff avait été appairé sans souci. Il enclencha son oreillette.

-Alors Finch, vous avez entendu ?

-Oui Mr Reese. Quelqu'un semble jouer avec les nerfs de Mr Goodwin.

-Vous pensez qu'il y a moyen de le trouver ?

-Non. Il n'y a pas suffisamment de caméras pour tracer son chemin. C'est impossible vu l'endroit Mr Reese.

-Et avec nos téléphones ?

-C'est une option, mais il faudrait être relativement proche pour capter son signal. Fit Finch.

-Je ne pense pas qu'il va repasser aujourd'hui. Mais je reste vigilant.

-J'ai continué mes recherches Mr Reese. J'ai appris que son ex-femme, Elena, est décédée l'année dernière. Elle avait des soucis d'ordre cardiaques depuis deux ans et malheureusement elle a succombé suite à un infarctus du myocarde.

-Jeff est au courant ?

-Oui. Sa belle famille l'avait prévenu. Mais il n'a pas assisté à l'enterrement.

-C'est un choix. Mais y-avait-il une raison ?

-D'après ce que je vois, Mr Goodwin n'avait pas parlé à sa femme depuis son divorce, il avait coupé tout contact avec son ancienne vie. Auparavant, il vivait plus proche du centre de New-York mais il est parti. Il travaille ici depuis dix ans précisément. Vincent l'a suivi, il était aide soignant au général mais aujourd'hui, il est devenu médecin après des études adaptées et il possède son propre cabinet. Le matin, il se déplace chez les patients pour les soins et l'après-midi il est au cabinet.

-Ce serait bien que j'aille faire un tour là bas. Fit John.

-Inutile Mr Reese.

-Haley vous n'avez pas osé !

-Si. J'ai pris rendez-vous avec lui à 15h.

-Et comment allez-vous justifier la visite ?

-Inutile d'aller chercher loin Mr Reese.

-Je vois, mais vous m'avez promis de ne pas aller sur le terrain !

-Non, de ne pas m'approcher de Jeff. Rappela Finch.

John soupira de mécontentement.

-Vous resterez en ligne ?

-Si vous le souhaitez John.

-C'est plutôt un ordre !

-Mr Reese !

-Je dois veiller sur vous !

-Moi aussi.

John se figea et sourit.

-Nous veillons l'un sur l'autre.

L'après-midi, Finch se rendit chez le médecin en prenant un taxi. Une fois au cabinet, il fut rapidement prit en charge par le Dr Saran, gardant toutefois John en ligne.

-Alors Mme Wren, que puis-je faire pour vous ? Vous avez dit à ma secrétaire que vous aviez des soucis de dos ?

Si ordinairement il détestait en parler, là il devait jouer le jeu pour essayer de connaître Vincent.

-Oui c'est cela. Mon compagnon et moi sommes venus quelques jours ici pour des vacances et j'ai malheureusement omis de prendre une partie de mon traitement. Expliqua Finch.

Vincent tapa sur le clavier et accéda au dossier de Finch.

-Qu'avez-vous oublié ?

-J'ai les anti douleurs, les vitamines mais je n'ai pas celui qui me permet de garder une bonne densité osseuse.

-Je vois. Le nom est tellement compliqué que vous avez du mal à le retenir ? S'amusa Vincent.

-Oui. Souffla Finch.

-Où avez-vous mal exactement ?

-En bas.

- Allez-vous installer sur la table d'auscultation.

-Sur le dos ?

-Non, restez assis sur le bord. Je ne vais pas vous faire allonger. Vous avez subi une fusion osseuse ? Demanda-t-il perplexe.

-En effet.

Finch s'assit sur la table et Vincent se mit derrière lui.

-Pouvez-vous retirer votre veste ?

Finch la retira alors que John prononçait :

-Ca ne devrait pas être permis !

Finch dissimula un sourire. Vincent tira sur la chemise de l'informaticien et aussi le maillot et tâta. Jouant le jeu, Finch lâcha un gémissement.

-Je vois. Est-ce souvent que vous avez mal comme ça ?

-Les mauvais jours seulement.

-C'est-à-dire ?

-Il y a des moments où c'est plus … présent que d'autres.

-Hum hum. Je peux vous poser une question ?

-Oui.

-Etes-vous ménopausée ?

Heureusement pour Finch que le médecin était derrière lui. Sa mâchoire avait failli se décrocher à cette question. Misère, il n'y pensait plus. Bon sang, cela ne lui rendait pas la vie facile. Intérieurement, il était agacé de ne pas comprendre ce qui lui arrivait. Devenir une femme du jour au lendemain ! John avait-il fait un souhait ou quelqu'un l'avait ensorcelé ?!

-Oui.

Ce fut tout ce qu'il trouva à répondre. Au vu de son âge, sa réponse était logique.

-Depuis combien de temps ?

Nouveau silence.

-Depuis mes 46 ans. Finch avait choisi l'âge volontairement.

-Je vois. Vous arrive-t-il d'avoir des bouffées de chaleur ?

Vincent reprit place derrière son bureau.

-Oui. Murmura Finch. Sacrilège, pensa-t-il. Jouer le jeu n'était pas aisé.

-Prenez-vous encore la pilule ?

-Non, j'ai arrêté. Il se mentait à lui-même, il ne l'avait jamais prise !

-Hum. Je vous demande cela car il est déjà arrivé que certaines patientes aient des soucis à cause de la pilule. Mais ce n'est pas votre cas alors vous n'avez rien à craindre si je puis dire. Il écrivit sur le bloc de papier et arracha la première feuille, la tendant à Finch, qui venait de remettre sa veste.

-Merci. Fit-il.

-De rien Miss Wren, portez-vous bien. Si cela ne s'arrange pas vous pouvez revenir me voir, ma porte est toujours ouverte si vous êtes dans le coin.

Finch hocha la tête et alla à l'accueil régler la consultation. Une fois dans la rue, John prit la parole.

-Alors ? Qu'en pensez-vous ?

-Très professionnel, même un peu trop. Jugea Finch.

-Il ne fait que son travail. Vous pensez que c'est la menace ?

-J'ai un doute Mr Reese. Il porte son anneau à la main, preuve qu'il ne cache rien. Et vous ? Que fait Jeff ?

-Il retire les mauvaises herbes, il est très organisé. Je ne pense pas que la menace sera ici.

-Que comptez-vous faire John ?

-Le surveiller ce soir.

-Une planque ?

-Oui.

-Je viendrai avec vous alors.

-Finch !

-Vous serez là, je ne risque rien.

John marmonna.

-John, ça fait un moment que nous … ne nous sommes pas retrouvé un peu tous les deux. Murmura Finch, ayant le souvenir de la dernière mission très agitée. John finit par céder, touché par ses paroles.

Le soir même, ils étaient dans la voiture de John, à quelques mètres de la maison. La ruelle était très calme et sombre, toutes les voitures étaient garées en file du même côté car la rue se trouvait à proximité du parc. D'un côté, il y avait les arbres, les voitures garées en dessous et de l'autre côté, les habitations. Equipé de ses jumelles infrarouges, John veillait sur les mouvements à l'intérieur de la maison occupée par Jeff et Vincent. Cela faisait plus de deux heures qu'ils étaient en surveillance. Finch était parvenu à hacker le signal Wifi avec sa technique spéciale et son tube de chips vide. Il détailla l'historique internet. Il pinça les lèvres en voyant quelques recherches coquines au milieu des autres. John s'amusa de la découverte.

-Allons Haley ! Ils testent.

-Tout de même…

-Ils veulent être créatifs et pimenter c'est tout.

Finch vira au cramoisi et ferma le clapet de l'ordinateur. John se moqua de lui. Finch prit la bouteille et but pour se donner contenance.

-Allons, ne faites pas la prude Haley. Se moqua John, posant une main sur la cuisse de Finch.

A cet instant, des fracas se firent entendre grâce au téléphone piraté de Vincent. John reprit ses jumelles et chercha rapidement alors que des gémissements se faisaient à présent entendre. Finch adressa un mauvais regard à l'appareil et John s'empressa de brancher des écouteurs dessus et en plaça un seul, pour garder une écoute.

-Vaut mieux que je vous préserve. Plaisanta John en regardant Finch horrifié.

-Ils…

-Oui, ils font du « sport ».

-Misère.

Finch était très gêné et tenta de penser à autre chose. Il rouvrit l'ordinateur et effaça l'horrible image pour se consacrer à d'autres recherches. Il fouilla le compte bancaire de Vincent ainsi que son passé, celui avant qu'il ne connaisse Jeff. Frustré de ne rien trouver, il cala son dos contre son siège, les yeux clos et repoussa son ordinateur. Il sursauta en sentant la main de John revenir sur sa cuisse. Il croisa le regard sombre de son agent. John se pencha et captura les lèvres de Finch. Il se mortifia en sentant le désir de John dans son baiser alors qu'il lui répondait. Incapable de se retenir, Finch gémit et embrassa plus lentement John. Mais il recula d'un coup en sentant la main de John remonter dangereusement.

-Non John s'il vous plait…

-Allons…

-Non… gémit-il. Il donna une petite tape à la main baladeuse. John se repositionna, fier. Finch comprit à ce moment là que l'agent s'était joué de lui et se mit à bouder. Le sport du couple se termina au bout d'une heure et John vit les lumières s'allumer dans la cuisine. Il vit Jeff se balader, vêtu et commencer à cuisiner. Vincent ne tarda pas à être avec lui et ils s'attelèrent tous les deux à la préparation d'un bon dîner tardif.

-Ils mangent ? Demanda Finch.

-Oui.

- A 23 heures ?

-Il est déjà cette heure ?

-Oui.

-Ca fait presque quatre heures que nous sommes là.

-Et combien de temps va-t-on y rester ?

-Je l'ignore. Affirma John.

Une nouvelle heure s'écoula. Finch se frotta les yeux, commençant à ressentir la fatigue. Jeff et Vincent n'étaient visiblement pas pressés de se coucher puisqu'ils avaient entamé une partie de poker, chacun avec un long cigare. Ils écoutaient les échanges entre les deux hommes, dans le silence le plus complet.

-Vous croyez qu'il va se passer quelque chose ce soir ? Questionna John.

-Je ne sais pas Mr Reese. Soupira Finch.

John remua sur son siège puis donna les jumelles à Finch.

-Continuez, je reviens rapidement.

Finch le regarda sortir du véhicule en silence puis refermer à peine la portière pour éviter d'éveiller les soupçons. Il le vit se diriger vers les arbres et s'arrêter devant l'un d'entre eux pour y satisfaire un besoin naturel. Finch détourna le regard par respect et fixa la maison sans vraiment la voir. Il se mordit les lèvres puisque lui aussi ressentait le besoin de se soulager, mais il se retenait… Il ne pouvait pas faire comme John et cela l'agaça de nouveau. Il ferma les yeux. Que s'était-il passé entre hier et aujourd'hui ? Ce moment où il s'était endormi en tant qu'homme et l'instant où il s'était réveillé dans le corps d'une femme. Depuis ce matin, il ne faisait que découvrir des choses sur son corps, découvrir de nouvelles sensations également. La main baladeuse de John l'avait stimulé mais c'était différent. S'il avait senti un picotement dans le bas ventre, il n'y avait rien eu de plus puisqu'il avait empêché John d'aller plus loin.

John se réinstalla à ses côtés et vit son rictus sur son visage.

-Haley ?

Finch eut un sursaut.

-Vous étiez dans vos pensées, ça va ? Demanda l'ex-agent.

-Ca va … je suis simplement un peu fatigué… Répondit Finch, bougeant sur son siège pour mieux positionner son dos.

Ah non ! »

-« Et si ! »

-« Pas question d'en finir là, je veux ma revanche Jeff ! »

Finch lança un regard contrarié à John, qui comprit. Ils restèrent encore sur place. Tout ce qu'ils voulaient était que Vincent et Jeff aillent se coucher. Alors que d'après les paroles échangées par le couple la partie allait bientôt prendre fin, Finch remua de nouveau, ce qui interpella Reese.

-Finch ?

-J'aimerai que nous rentrionsMarmonna-t-il.

-Il y a un souci ? S'inquiéta John.

Finch cala sa tête contre le siège, tendu.

-John… J'ai besoin que nous rentrions. S'il vous plaît.

John sentit qu'il devait l'écouter, démarra la voiture puis quitta la file, priant intérieurement pour qu'il ne se produise rien en son absence. Une fois arrivé à la maison louée, à peine John s'était-il arrêté et avait-il coupé le moteur que Finch était sorti, courant presque, pour ouvrir la porte et rentrer. John le suivit et le chercha du regard une fois à l'intérieur. Il l'entendit soupirer et devina la provenance du bruit. Il se débarrassa de sa veste, la posant négligemment sur le dossier du canapé et écouta ce qui se passait de l'autre côté. Il n'y avait plus aucun bruit, seulement des respirations calmes. John en déduisit qu'ils étaient parti se coucher. Il entendit des pas caractéristiques et pivota au moment où Finch entrait dans la pièce.

-Ca va mieux ?

-Oui. Rougit-il.

-Vous pouviez me le dire Haley.

-Et vous m'auriez dit quoi John ?

-D'aller vous cacher entre les arbres.

Finch toussa, nerveux.

-Jamais. Et je ne suis pas adepte de gymnastique.

Cette fois-ci, John haussa un sourcil, amusé.

-Pourtant vous l'êtes Haley. Sourit-il.

-John ! S'outra l'informaticien.

-Je ne fais que dire la vérité. Rigola John. Et si nous allions nous coucher ?

-Je préfèrerai me doucher avant.

Le sourire de John s'accentua soudainement. Finch hocha la tête, pas dupe.

-Non John, pas question !

-Flûte.

Cela arracha un petit sourire à Finch. Il prit ses vêtements pour la nuit et se rendit dans la salle de bain, fermant la porte derrière lui. Il se déshabilla lentement, redoutant d'en découvrir encore plus. Il constata que ses jambes étaient douces et il se mordit la lèvre. Une fois débarrassé de ses effets, il prit soin de ne pas se regarder dans le miroir et se dirigea vers la cabine de douche. L'eau chaude frappa son visage, coulant sur ses épaules puis sur le reste de son corps. Il attrapa le gel douche qu'il avait ramené et se savonna. Evidemment, il du toucher son propre corps. Il était hésitant, comme s'il vivait dans le corps d'une autre personne. Il ferma les yeux, mal à l'aise et se lava rapidement. Il se rinça et sortit de la douche, drapant la serviette autour de lui, dissimulant une bonne partie de son corps.

-Haley ? Vous avez fini ?

John. Mais oui. Finch repensa à leurs habitudes. S'il prenait une douche sans John, il lui laissait l'accès à la cabine pendant qu'il se séchait et s'habillait. Malgré sa gêne, il prit sur lui et ouvrit la porte pour le laisser entrer. John laissa son regard errer sur Finch et sourit avant de retirer ses vêtements et d'aller sous le jet d'eau. Finch se mordit l'intérieur de la bouche et s'essuya. Il s'habilla rapidement et alla s'allonger. John le rejoignit quelques minutes plus tard et il le trouva en train de somnoler. Attendri, il s'installa dans le lit et Finch, par réflexe, chercha à caler sa tête contre John.

Le lendemain matin, John fut le premier à se réveiller. Doucement il observa le visage repus de Finch. Avec un petit sourire au coin des lèvres, il caressa doucement la joue puis déposa plusieurs baisers pour le réveiller. Finch émergea doucement sous le petit assaut et finit par répondre aux baisers gourmands de John.

-Bonjour Haley.

Finch cacha sa déception, lui qui avait secrètement espéré que la nuit lui permette de redevenir comme avant…

-Bonjour John. Finit-il par répondre en ouvrant les yeux. Il croisa le regard coquin de son partenaire et déglutit.

John ne s'arrêta pas là. Il reprit son baiser et laissa une main errer. Finch frémit mais ne résista pas. La main baladeuse descendit sur la courbure de sa hanche puis alla se glisser sous la chemise, cherchant la peau douce et réchauffée de Finch. L'informaticien soupira et chercha à avoir un baiser plus sauvage, posant une main sur la mâchoire de John, les yeux clos. Il sentit John sourire et lui donner l'accès. Ils continuèrent à se provoquer doucement. Puis la main de l'ex-militaire quitta le dos de Finch pour aller s'insinuer sous l'élastique de son pantalon, pressant une fesse. Finch écarquilla les yeux sur le coup. Une sonnerie retentit.

-Ah non ! Ronchonna John, retenant à peine un soupir frustré.

L'agent bascula et prit le téléphone. Profitant de l'inattention de John, Finch souffla, légèrement troublé par les nouvelles sensations qu'il venait de ressentir.

-La machine nous avertit. Vincent est aux urgences.

Finch fronça les sourcils et se redressa doucement.

-Que s'est-il passé ?

-Apparemment un accident de voiture en voulant se rendre chez un patient. Je vais tenter d'en savoir un peu plus.

-Et je vais vérifier la position de Mr Goodwin. Annonça Finch, qui voyait là une échappatoire. Mais c'était sans compter sur John, qui le retient en attrapant son bras.

-Ne pensez pas que je ne remettrais pas ça Haley !

Finch sentit ses joues chauffer.

-Je n'en doute pas.

John lui vola un baiser et le laissa étourdi. Finch secoua la tête et se leva, se dirigeant de suite dans le salon pour avoir accès à son ordinateur. John passa rapidement et ne résista pas à la tentation de passer une main dans les cheveux décoiffés de Finch.

-Mais… John ! Gronda Finch.

-Je file. Et n'oubliez pas de vous habiller, vous me donnez envie de rester !

-Mais …. Voulez-vous bien cesser de me taquiner ?!

John gloussa et quitta la maison pour aller à la chasse aux infos. Blasé, Finch décida d'aller s'habiller puis revint devant l'écran avec une tasse de thé. John l'appela une petite heure après.

-Finch, j'ai trouvé les circonstances de l'accident. Il y a des caméras dans le coin où cela s'est produit.

-Vous avez eu accès aux images ?

-Non, mais j'ai des témoins.

-Je vais comparer avec les images, je peux les avoir assez rapidement.

-Je n'en doute pas. Selon plusieurs personnes, ce n'est qu'un accident idiot.

-C'est-à-dire ? Questionna Finch, alors qu'il accédait aux premières images.

-Apparemment, un jeune jouait avec un ballon sur le trottoir. Certains disent qu'il a volontairement tiré dedans pour déstabiliser Vincent.

Finch regarda le passage et fit la moue.

-D'après la surveillance, c'était volontaire Mr Reese, je n'ai aucun doute.

-Vous pouvez me le décrire ce jeune ?

-Dans les 1m70, habillé comme un adolescent, capuche sur la tête.

-C'est sûrement le même qu'hier. Celui qui faisait du vélo.

-C'est étrange. Si Mr Saran était visé aussi, la machine aurait sorti son numéro.

-Sauf si cela s'est décidé au dernier moment. Remarqua John.

-En effet.

-Ou est Jeff ?

-Il est au boulot. Il ne semble pas au courant pour Vincent.

-D'après l'état de la voiture, du moins ce qu'il en reste, je me demande s'il… Commença John.

Finch comprenait les craintes de son agent. En effet, Vincent avait du vouloir éviter le ballon et par conséquent avait perdu le contrôle de son véhicule, qui avait rapidement effectué plusieurs tonneaux sur la chaussée avant d'aller s'encastrer sur un muret. De la fumée en était sortie à ce moment là mais grâce à l'intervention de certains habitants, Vincent avait pu en être extrait complètement inconscient, le visage mutilé, avant que le véhicule ne prenne feu.

-D'après son dossier d'admission, il est au bloc. Annonça Finch.

-Il y a encore un espoir alors. Je vais me rapprocher de Jeff, il vaut mieux.

-Mr Reese ?

-Oui Finch ?

-Peut être qu'il faudrait vous équiper ?

-C'est-à-dire Haley ?

Finch lui exposa son idée. John le félicita de cette initiative et se rendit immédiatement dans le bon magasin… Puis il se rendit dans la forêt, empruntant le même chemin que la veille. Comme prévu il tomba sur Jeff, qui le reconnu.

-Ah ! Je vous ai vu hier !

-En effet.

-Excusez moi, c'est vrai que je ne me suis pas présenté hier. Jeff.

-John.

-Alors, vous vous promenez de nouveau ?

-Oui.

-Au moins, vous écoutez les consignes. Jugea Jeff, en voyant le vélo à côté de l'agent, qui n'avait fait que le pousser pour respecter l'homme et ne pas le contrarier.

-Oui, car je ne veux pas ruiner vos efforts pour préserver la flore et la faune. Sourit John. C'est dans les petits chemins que c'est le plus joli à voir.

-C'est normal. A pieds, on met plus de temps que sur un vélo. Je m'efforce de rendre le cadre agréable pour que tout le monde s'en souvienne.

-Et vous le faites bien. Approuva Reese.

Un coup de feu retentit, touchant Jeff à l'épaule. John eut le temps de voir la provenance du tir : le jeune en vélo venait de passer et de jeter son arme dans les plantes. Agacé de ne rien avoir vu venir, John enfourcha son vélo et se mit à sa poursuite, pédalant. Si cela faisait des années qu'il n'avait pas exercé cette pratique, tout lui revint rapidement, y compris tous les conseils qu'on lui avait prodigués. Dévalant les pentes dans les bois, il se rapprocha du jeune. Mais John ne s'attendait pas à la flaque d'eau en bas et il dérapa. Il donna un coup au vélo pour le rééquilibrer et se replaça de justesse, furieux face à la prouesse de l'autre qui avait fait un bond avec son vélo pour éviter l'eau. Le chemin se révéla gadoueux, ce qui ne posa pas de problème au jeune, contrairement à Reese. Jurant, il se mit sur le côté, roulant dans l'herbe pour réduire ses risques de glissades.

-John ? Put-il entendre dans l'oreillette. J'ai bien entendu un coup de feu ?

-Oui ! Envoyez les secours pour Jeff !

-Que lui est-il arrivé ?

-Il a été touché à l'épaule. John évita de justesse une vieille branche et failli déraper.

-Que faites-vous ? Retentit la voix paniquée de Finch.

-Je tente d'attraper celui qui a essayé de le tuer!

John donna un bon coup de pédale et se rapprocha de plus en plus de l'autre. Mais le jeune sembla le sentir puisqu'il bifurqua dans une autre direction au croisement. John se retrouva sur le mauvais chemin mais ne cessa pas pour autant, si ses souvenirs étaient bons… il avait intérêt à se dépêcher. Il fit appel à toutes ses forces et accéléra. Puis il tourna dans un autre petit chemin plus compliqué. Il repéra le jeune à travers les branches et les feuilles. Il pria pour que son intervention fonctionne. Il arriva près de lui, sur le côté. Comme si une voiture allait rentrer dans la portière d'une autre. John donna un dernier coup une fois proche. Le jeune sursauta et John sauta de son vélo pour s'emparer de l'autre, volant dans les airs. Le jeune se retrouva déséquilibré et entraîna son vélo dans la chute. Ils tombèrent tous les deux dans le bas-côté. Un hurlement de douleur se fit entendre et John repoussa la capuche de l'autre. Il se figea en le reconnaissant, se rappelant l'avoir vu sur les écrans de Finch. Le jeune homme tenta de repousser John avec ses mains, mais il était incapable de bouger sa jambe.

-John, tout va bien ?

-Oui, je l'ai arrêté.

-Qui est-ce ?

-Le fils de Jeff.

-Quoi ? Souffla l'informaticien.

-As-tu une bonne raison de t'en prendre à Vincent et à ton père ? Menaça John.

-Oui. Cracha-t-il. Il a abandonné ma mère. C'est un égoïste qui ne pensait qu'à sa petite personne.

« Quelle insolence » pensa Finch.

-Il a le droit de vivre. S'énerva John.

-Pas en nous lâchant du jour au lendemain ! Surtout pour un homme ! C'est contraire à l'éthique.

John sentit une colère sourde monter en lui.

-On ne contrôle pas les sentiments, tu comprendras le jour où tu aimeras quelqu'un ! Hurla-t-il.

Finch pinça les lèvres mais ne comprenait pas trop. John semblait défendre l'existence des couples d'hommes et était pour. Mais alors pourquoi … était-il avec lui, avec une femme ? Cela commençait à devenir de plus en plus étrange.

-Ouais ben va dire ça aux filles de mon bled, elles cherchent qu'à coucher, de vraies…

Il ne termina pas sa phrase puisque l'agent lui asséna une violente claque et qu'il se retrouva assommé.

-John ? …

-Tout va bien Haley.

-Vous êtes sûr ?

-Oui, j'ai seulement besoin d'une bonne douche.

-J'ai appelé les renforts pour récupérer l'adolescent, je me suis fait passer pour vous. Justifia-t-il.

-Pas de souci. Acquiesça John.

Il attendit l'arrivée des forces de l'ordre et leur expliqua la situation. Ils prirent son témoignage et John fit allusion à l'accident de circulation du matin. Les policiers promirent de vérifier cette information au plus près puis laissèrent John repartir. Finch l'informa que Jeff avait été prit en charge et conduit dans le même hôpital que son mari. John rentra directement et Finch recula en le voyant arriver : John était dans un sale état. En effet son pantalon était arraché au niveau d'un genou, son gilet était vert et pleins de traces de boue séchée. Ses cheveux se rebellaient.

-En effet … Approuva Finch, Vous avez besoin d'une douche.

-Quand je le dis c'est que c'est vrai. Se moqua John, qui se rendit dans la salle de bain. Finch le suivit du regard, soudainement attiré par lui. Il repensa à cette matinée, au réveil. Ce moment de tendresse interrompue par la mission. Se passant la langue sur le bout des lèvres, il retira sa veste, la posa sur la chaise du salon et rejoignit son agent. John avait retiré la moitié de ses vêtements et était en caleçon, tee-shirt. Il resta stupéfait face au regard de Finch et décida de ne rien faire, le laissant prendre l'initiative. Finch se rapprocha doucement de lui et posa ses mains sur la poitrine mate de son agent. Levant les yeux vers le visage de John, il alla à la rencontre de ses lèvres. John les scella sur les siennes et passa ses mains dans le dos de Finch. Quand à l'informaticien, il laissa ses mains glisser sous le sous vêtement de John, pressant son postérieur et le rapprochant de lui. Il sentit la bosse de John sur son bas ventre et gémit. Soudainement, cela fut de trop pour John, qui commença à avoir des gestes plus rapides, débarrassant Finch de son gilet, de sa cravate. La chemise se retrouva ouverte et il l'écarta. Fou de désir, Il recula Finch contre le lavabo et déboucla sa ceinture alors que celui-ci avait posé ses mains sur le membre de son agent, appréciant la chaleur dans ses mains.

Comment résister à cet ancien militaire ? Capable d'une douceur extrême, d'attention et capable de lui faire perdre ses moyens très facilement ? Et son charme, son sourire, cette barbe naissante… et par-dessus tout, ces cheveux indisciplinés. Finch se retrouva débarrassé de son pantalon, de son boxer féminin bleu et se retrouva assis sur le meuble. Il s'arqua lorsque John laissa glisser une main sur une partie de son anatomie. Nouvelles sensations, nouveaux plaisirs. John continua à le titiller alors qu'il mordait doucement les tétons durcis Finch gémit fortement et John, satisfait, baissa son caleçon et frotta doucement son sexe sur celui de Finch, cherchant à le stimuler. L'informaticien eut l'impression de perdre tous ses moyens. Ses cuisses tremblaient, son souffle était rapide. Trop rapide. Il eut un vertige soudain et se sentit lourd. John avait cessé en le voyant divaguer. Finch ferma les yeux, comme déconnecté d'un coup de la réalité.

-Haley !

La voix de John se déforma, tout devint trouble d'un coup. Tout bougeait autour de lui. Il se sentit tomber dans le néant.

-Haley … Harold !

Harold ? Son prénom…

-Harold ! Put-il entendre plus fort.

D'un coup, il sentit qu'il était allongé et il bondit, se redressant rapidement, essoufflé, les yeux grands ouverts.

-Harold, tout va bien. Fit John, assit à côté de lui, en pyjama.

Finch tenta de reprendre une respiration convenable, mais c'était compliqué. Il s'aperçu qu'il était en nage, sa chemise était trempée. Il gémit et ferma les yeux, perturbé par ce retour très violent à la réalité. Il était à la limite de la crise de panique. John lui caressa la joue, pas rassuré. Harold se concentra. Ainsi ce n'était qu'un rêve. Il lui avait pourtant semblé bien réel. Depuis tout ce temps, il rêvait. Se balançant doucement d'avant en arrière, il essaya de reprendre ses esprits.

-Harold ?

Finch pencha la tête en avant, bras tendus pour ne pas perdre l'équilibre sur la couchette. Il commença à ressentir son propre corps, celui d'un homme et réalisa rapidement que son anatomie, dissimulée par la couette, était en feu. Gêné et honteux, il bascula sur le côté du lit et se leva, se dirigeant vers la salle d'eau. John, alarmé par son comportement, préféra le rejoindre rapidement. Finch était devant le lavabo, se passant de l'eau froide sur le visage avec un gant de toilette. En se rapprochant de lui, il vit le pantalon tendu de Finch et se posa des questions. Il se mit derrière lui, posant ses mains sur ses hanches, le caressant du bout des pouces.

-Harold ? Qu'est ce qui se passe ?

-Un mauvais rêve…

-Vous voulez me le raconter ?

Finch gémit, se sentant bien à l'étroit dans son pantalon, qu'il dut poser une main dessus pour essayer de calmer sa virilité. John le fit tourner et le cala contre le meuble. Finch fuyait son regard. John soupira et prit le menton de Finch entre ses doigts pour le forcer à le regarder. Son cœur se serra en voyant les yeux humides de son compagnon.

- Dites-moi Harold. Supplia John.

Finch s'agita sur place. John comprit qu'il était mal à l'aise. Il se mordit la lèvre et baissa la tête. Il glissa ses mains dans le pantalon de Finch pour attraper son érection et dû se faire violence pour se contrôler puis il la bougea doucement pour mieux la positionner afin que ce soit moins douloureux pour son partenaire, puis retira ses mains et le fit s'asseoir sur le meuble pour ne pas le fatiguer. John se cala entre ses jambes et posa son front contre celui de Finch.

-Dites moi Harold, sinon je ne peux pas vous aider…Souffla Reese.

-Je… je … John…

-N'ayez pas peur.

Finch ressentit toute la confiance de son agent. Il resta silencieux quelques secondes puis décida de lui en parler. Si John était surprit par le sujet du rêve : Finch en version femme, il l'écouta et ne se moqua pas de lui, comprenant ce qu'il avait du ressentir. Lorsque Harold voulu raconter la fin de son cauchemar, John haussa un sourcil devant sa perte de mots et comprit rapidement.

-Vous avez voulu, en tant que femme, avoir une relation avec moi. Termina John.

Finch approuva.

-Finch, sachez une chose. Il n'y a que vous que j'aime. Personne d'autre. Juste vous et moi.

Harold ravala sa salive, touché mais beaucoup plus rassuré. Il esquissa un faible sourire et John s'en contenta. Il embrassa son partenaire pour le rassurer et Finch lui répondit immédiatement et se mit à gémir. John su que Finch avait besoin de plus et continua, délaissant ses lèvres pour embrasser son cou découvert, déboutonnant sa chemise trempée.

-John... Attendez…

Mais John ne s'arrêta pas. L'idée de voir son compagnon excité l'enflamma rapidement et Finch fut surprit de voir le pantalon de l'agent se tendre, mais il était ravi. Cependant, il bougea et voulu descendre du meuble. John l'aida, sans cesser ses baisers et le colla contre lui, pour le sentir. Finch s'agrippait à lui, étourdit. John posa une main sur le postérieur de Finch, l'autre au creux de ses reins et le guida dans la chambre. Finch s'allongea sur le lit, sans que les baisers ne cessent. Il sentit le corps de John contre lui, épousant ses courbes et gémit de satisfaction. John ouvrit la chemise de Finch complètement et commença à parcourir avec sa langue, un chemin imaginaire sur le torse, frôlant les tétons, frustrant Finch. Harold riposta en donnant un coup de bassin contre celui de John.

-S'il vous plaît… Quémanda Finch.

John sourit narquoisement et se redressa. Il prit l'élastique de chaque côté du pantalon et tira dessus, entraînant avec lui le caleçon de son partenaire. Une lueur lubrique passa dans ses yeux en voyant le membre gonflé et rouge. John sentit une chaleur l'envahir et termina de se déshabiller avant de se recoucher sur Harold. Finch s'accrocha aux épaules de John, sentant l'érection de celui-ci contre son aine. Il se vengea en mordant la peau de John, ce qui lui valut un rire discret. Puis il glissa une main entre leurs corps pour s'emparer de la verge de John. Une fois en main, il le caressa, grisé de voir John perdre peu à peu le contrôle. John décida de le marquer et fit un suçon sur l'épaule de Finch.

-Oh John…

-Harold… Souffla Reese, d'une voix rauque.

John recula et observa les deux membres qui se touchaient. Il les prit en mains et les caressa au même rythme. Finch glapit et enfonça sa tête dans l'oreiller sous les sensations exquises. Inconsciemment, il suivit le mouvement des mains avec ses hanches. John ne tarda pas à l'imiter. Des gémissements de plaisir et quelques cris remplirent la chambre plongée dans l'obscurité.

-Oh …oh …oh … haleta Finch.

John sentait les pulsations furieuses dans leurs membres. Ils étaient proches. Il les lâcha et vint se positionner entre les jambes de Finch. Harold comprit en le voyant bouger et entoura le bassin de John avec ses jambes. John prit le temps et glissa doucement en lui. Il effectua plusieurs va et vient afin de laisser son partenaire s'habituer à sa présence. Une fois complètement en lui, John donna des coups de plus en plus prononcés, arrachant des cris de plaisir à Finch. John haleta et poursuivit, alors qu'il donnait des coups de butoir Harold ondulait sous lui, les yeux clos. John le sentit resserrer son étreinte sur lui avec ses jambes et capta ses tremblements, signe qu'il était très proche. Lui-même sentait que le plaisir tel une lame de fond se rapprochait dangereusement, mais il fit appel à toutes ses forces pour tenir.

-Oh…

La bouche de Finch s'ouvrit en grand et il écarquilla les yeux. Il serra les dents, convulsant presque. John le remarqua et donna le dernier coup, qui libéra Finch, lui faisant hurler son prénom. John resta encore en place et continua après l'orgasme violent de son partenaire. Il sentait que Finch se refermait sur lui et il se retrouva vite à son tour à jouir. Essoufflé par cette activité intense, John se retira délicatement de Finch et se coucha à côté de lui. Finch avait les yeux clos, sa poitrine se soulevait régulièrement, son rythme cardiaque se calmant progressivement. John rouvrit un œil et caressa le ventre de son partenaire, effaçant les traces blanches et léchant ses doigts, avec un sourire satisfait.

-Gourmand. Marmonna Finch.

John rit et attira Finch contre lui alors qu'il somnolait, épuisé. L'informaticien s'endormit dans les bras de John, encore partiellement nu. Reese remonta la couette sur eux et il caressa tendrement son compagnon avant de se laisser aller au sommeil.

A suivre...