TITRE: L'un sans l'autre
CATEGORIE: romance/angst
COUPLE (s): Andre/Oscar
REVIEWS: Avec plaisir, bonnes et mauvaises mais pour les mauvaises soyez construtifs, toutes reviews bêtement méchante et gratuite sera supprimée.
RATING: adolescent.
DISCLAIMER: Lady Oscar ( la rose de Versailles) appartient à son seul auteur Riyoko Ikeda et TMS .Je n'en ai pas les droits. Ceci est une fiction écrite par un fan pour les fans qui n'a aucune autre intention que de distraire et n'en retire aucun bénéfice. : .
NOTES DE L'AUTEUR :
Chapitre 1
Cela faisait déjà plusieurs jours qu'Oscar était partie sur ses terres, en Normandie. André errait comme une âme en peine dans les rues de Paris. Il avait passé la nuit à boire et il dessaoulait lentement.
Au loin, une voix d'homme scandait « Acheter la gazette révolutionnaire ! »
Il partit en direction de celle ci. Un peu de lecture ne lui ferait pas de mal et surtout lui changerait ses idées. Il tapa sur l'épaule du vendeur qui lui tournait le dos.
« Eh l'ami, j'en t'en prend un ! » dit t'il
L'homme se retourna et quelle ne fut pas la surprise d'André de voir qu'il s'agissait de Bernard Châtelet. Ce dernier était tout aussi étonné.
« Bernard ! » s'exclama André.
« Ca alors, André ! Comment allez-vous ? J'espérais un jour prendre de vos nouvelles… Mais à vrai dire, je n'osais pas. En tout cas, merci, de ce que vous avez fait pour moi… Je ne le méritais pas »
« Oublions cela, voulez- vous… C'est du passé »
« Comment vas le colonel de Jarjayes ? » demanda Bernard.
Le visage d'André se ferma.
« Très bien, en fait, je ne sais pas trop… Je ne suis plus à son service. Il m'a relevé de mes fonctions auprès de lui »
« C'est fantastique André, vous voilà, un homme libre ! » dit Bernard.
« Si vous le dites » rétorqua André avec peu de conviction. Cette liberté avait un arrière goût d'emprisonnement pour lui.
« Que faites vous maintenant ? » questionna Bernard très curieux.
« Rien, Il me faut du travail, mais je vous avoue ne point être inspiré. J'ai passé ma vie auprès d'Oscar. Je ne pensais pas avoir un jour à faire autre chose… »
Bernard fixait intensément André.
« Vous pourriez travailler à la gazette avec moi ! Nous avons besoin de gens instruits partisans des idées nouvelles. »
La proposition prit André de court, mais l'idée n'était pas mauvaise. Il aimait écrire. Il tenait depuis son enfance un journal. De plus, il serait avec Bernard. L'idée, lui paraissait excellente.
« Ce serait avec plaisir, je veux bien faire un essai » accepta t'il.
« Parfait » fit Bernard en lui tendant une pile de gazette. « Vous commencez maintenant ! Aidez-moi donc à écouler ses exemplaires et ensuite nous discuterons des détails ».
Une lueur d'espoir brilla dans le cœur d'André. Le seigneur avait mis sur son chemin, Bernard et une vie nouvelle pourrait peut être bien commencer pour lui. Mais son cœur se serra à la pensée qu'Oscar n'en ferait plus partie. Comment allait t'il faire sans elle ?
Quelques jours plus tard, Oscar rentra de Normandie. Elle décida de se rendre directement à la caserne des gardes françaises pour une visite surprise. Histoire de voir où elle mettait les pieds. La déception fut grande. Le bâtiment était austère. Ses hommes, la regardait avec haine et mépris. Seul le lieutenant d'Alembert su se montrer aimable. Qu'importe, elle savait que cela n'allait pas être une partie de plaisir. Cependant, elle ne sentait pas de si installer de suite, alors qu'elle ne prendrait qu'officiellement son service, dans deux jours. La perspective de rentrer au château n'était pas plus joyeuse. Affronter son père au sujet de son départ de la garde royale ne l'enchantait pas. Mais surtout, elle appréhendait de revoir André après ses deux semaines d'éloignement. Qu'allait t'elle lui dire ? Comment allait t'il réagir ? Elle ne pouvait pas fuir éternellement. Elle soupira. Il fallait bien qu'elle l'affronte.
Deux heures plus tard, elle arriva au château. A peine arrivée, Grand-mère l'accueilli.
« Ma petite, tu vas bien ? Mais enfin, qu'est ce qui t'as prit de partir sans rien dire ! » demanda t'elle.
« Tout va bien Grand-mère, j'avais seulement besoin d'un peu de solitude et de calme. »
« Ton père était furieux tu sais … »
« Je me doute… Il m'attend je suppose ? »
« Non, il est parti pour quelques semaines ».
Oscar était soulagée.
« Où est André ? Il est dans sa chambre ? » demanda Oscar, la question de savoir où son ami se trouvait lui avait brulé les lèvres. Elle n'avait pu se retenir de la lui poser.
La vieille femme se rembrunit .
« Oscar, qu'est ce qui t'as prit de le libérer de son service auprès de toi ? » questionna t'elle avec un ton de réprobation.
« Eh bien, il était temps qu'il vive sa vie et que je vive la mienne…Nous ne sommes plus des enfants… » répondit Oscar avec un certain manque de conviction.
« Tu as réussi alors… Il a quitté le château, a emmené toutes ses affaires pour je ne sais où… Il m'a dit qu'il avait trouvé du travail, mais qu'il ne pouvait ni m'en parler , ni me laisser d'adresse, tant qu'il n'aurait pas un toit à lui… Je m'inquiète énormément. »
La nouvelle du départ d'André foudroya la jeune femme.
« Je… Excuse-moi, je suis fatiguée » dit t'elle. Puis elle partit en courant vers sa chambre. Elle n'aurait pas pu rester une minute de plus devant sa nourrice sans s'effondrer.
André était parti…Définitivement parti. Comment, pourquoi ? Bien sur, elle lui avait dit de faire sa vie, de ne plus la suivre. Mais jamais, elle n'avait parlé qu'il doive quitter le château. Elle n'avait même jamais envisagé cette possibilité. A ce moment, elle réalisa la portée de ses mots et leur sens. Quelle idiote. Vivre sa vie oui, mais pas la quitter pour autant. Qu'avait t'elle fait ? Et si elle ne le revoyait plus ? Elle se ressaisit, impossible, il resterait en contact avec grand-mère. La panique la saisit. André ne serait plus là. En quelques secondes, le vide s'empara d'elle et réalisa que pour la première fois de sa vie, elle serait réellement seule . Comment allait t'elle faire sans lui ? La colère la saisit. Elle s'en voulait mais aussi à André. Comment avait 'il pu comprendre qu'elle ne voulait plus de lui dans sa vie. Elle ne voulait plus qu'il l'accompagne, c'était différent. Les larmes coulèrent sur ses joues.
« Non, pourquoi m'as-tu laissé, tu n'as rien compris » murmura t'elle avec désespoir.
Deux semaines s'étaient écoulées sans aucune nouvelle d'André. Celui-ci avait été débordé, entre les réunions des partisans d'une prochaine révolution, les conversations dans les salons du palais royal et la rencontre des gens du peuple. Il n'avait guère plus de temps à lui. De toute manière, sa vie n'avait plus de sens alors c'était tout aussi bien. Son premier article avait été publié la semaine précédente et il travaillait sur le prochain.
Il se plongeait à corps et cœur perdu dans le travail. Bernard était ravi de la qualité de ses écrits, mais s'inquiétait de voir son nouvel ami si renfermé sur lui-même. André s'était installé chez Rosalie et lui. Il parlait beaucoup, mais jamais de sa personne et encore moins d'Oscar.
Ils dinaient tous trois. Leur invité touchait à peine à son assiette. Rosalie qui avait connu André autrement plus joyeux, taquin et plein d'appétit se rongeait les sangs de le voir ainsi.
« Je sais que c'est très loin, des bons petits plats de ta grand-mère » dit Rosalie « Mais tu devrais manger André… »
« Oui… » répondit t'il absent.
« En parlant de grand-mère, es tu allé la voir récemment… ? Elle doit se faire du soucis » ajouta t'elle.
« J'irai la voir à la fin de la semaine prochaine, quand j'aurais emménagé » affirma t'il.
André avait réussi à trouver une petite pièce à louer. Il ne voulait pas déranger ses amis et pour tout dire, vivre auprès de deux êtres qui avait la chance de s'aimer et de vivre ensemble, lui brisait le cœur même si il était heureux pour eux.
« Tu prendras des nouvelles d'Oscar pour moi ? » demanda Rosalie.
Il ne répondit pas.
Bernard regardait son épouse. Chaque fois que le prénom du colonel était prononcé. Il lui semblait qu'André s'enfonçait dans les ténèbres. Il n'arrivait pas à comprendre l'attachement de celui-ci à ce noble. Rosalie aussi passait ses journées à louer ses louanges. Lorsque le dîner fut terminé celle-ci demanda à son époux de les laisser seuls. Elle voulait en connaitre plus sur la situation qui avait emmené André à quitter Oscar. Elle n'avait jamais révélé à son mari la véritable identité de cette dernière. Ce n'était pas à elle de le faire et puisque son amie n'en avait pas informé son époux, alors elle n'avait jugé bon de le lui en faire part.
Une fois seuls, Rosalie entrait avec douceur dans le vif du sujet.
« Tu dois me parler André. Que s'est t'il passé ? Cela à du être grave pour que vous vous soyez ainsi ,amener à vous séparer. Je vous connais tous les deux. Je me fais un sang d'encre. Tu es pâle comme la mort, tu n'es plus que l'ombre de toi-même » Rosalie prit la main de son ami pour le réconforter et l'assurer que si il parlait, elle l'écouterait sans le juger.
Après un long silence, il se décida à parler.
« J'ai tout gâché… Je lui ai dit que je l'aimais » furent les seuls mots qu'André purent prononcer.
« Je suis désolée » dit Rosalie « Mais j'avoue que cela m'étonne d'Oscar de t'avoir congédié pour autant. »
André soupira, il ne voulait pas lui dire comment cela s'était déroulé.
« Elle ne restera pas fâchée longtemps contre toi. J'ai vécu avec vous, rappelles toi. Elle doit être aussi malheureuse que toi. Elle a du être surprise, voilà tout . Elle n'a pas réfléchi à ses mots… Tu l'as connais mieux que moi, elle est impulsive et regrette toujours après . La semaine prochaine, si elle n'est pas au château, laisses un mot pour elle et donnes lui tes coordonnées »
« Je ne sais pas, si ce serait bien raisonnable. Je l'ai perdu Rosalie. Cette fois ci , je suis allé trop loin »
« Non, tu vas prendre ta plume et lui transmettre de tes nouvelles, écris lui, un poème » dit Rosalie qui ne pouvait appréhender le sérieux de la situation. André sourit
« Tu n'y penses pas…Rosalie, je ne peux pas me permettre une telle folie »
« Tes poèmes sont merveilleux, elle les adore »
« Mais dis moi, comment sais tu que j'écris des poèmes ? » interrogea t'il avec curiosité.
« Figures toi, Qu'Oscar m'a fait lire les poèmes que tu lui écrivais pour son anniversaire…Elle me les à même fait apprendre »
« Comment ? Tu plaisantes ? »
« Non , de très jolis poèmes sur le thème des valeurs de l'amitié. Elle mettait un point d'honneur à ce que je les saches tout autant que ceux de La Fontaine. Elle me disait, à raison, que tu avais un grand talent. »
Le cœur d'André se gonfla de bonheur à cette pensée. Oscar lui avait bien dit qu'elle appréciait énormément ses écrits mais il n'imaginait pas à ce point.
« Je vais y réfléchir » accorda t'il enfin tout en sachant qu'il n'en ferait rien.
Rosalie lui sourit.
De son coté, Oscar était dans la cour de la caserne. Elle avait durement gagner la veille, un duel contre Alain de Soisson mais elle savait que ce n'était qu'une bataille remportée et que d'autres allaient suivre. Elle avait pleuré toute la soirée. Elle qui ne se laissait jamais abattre, depuis qu'André n'était plus à ses cotés pour la rassurer , qu'il ne suffisait plus qu'elle tourne la tête pour apercevoir un regard chaleureux qui lui disait « Tu peux le faire Oscar, j'ai confiance en toi » n'arrêtait pas de s'effondrait en pleurs une fois seule. Le pire de tout , sa nouvelle fonction, ne lui plaisait pas où du moins , elle avait perdu le goût pour son métier. Chaque soir, en se couchant, elle pensait à démissionner. Ces gardes françaises étaient des brutes épaisses sans éducation et qui ne respectaient pas son autorité. Elle ne pouvait demander conseil à personne. André lui manquait terriblement. La douleur de son absence se faisait tant moral que physique, qu'elle avait l'impression d'étouffer parfois. Chaque jour, elle faisait envoyé un messager au château pour savoir si son ami avait donné des nouvelles mais sans succès. Aucune n'était parvenues. Où était t'il ? Que faisait t'il ? Etait t'il heureux lui ? Supportait t'il son absence ? Ses derniers mots pour elle avaient été des mots d'amour. Il l'aimait. Les larmes coulèrent sur ses joues. Elle voulait son André. Son cœur réclamait sa présence. Elle ne parvenait pas à penser à autre chose. Elle fixait l'entrée de la caserne, rêvait qu'il entre soudain. Elle se voyait alors, se jeter dans ses bras, l'embrasser, lui prier de rester près d'elle pour toujours, de ne jamais plus l'abandonner. C'est alors qu'elle comprit l'évidence.
« Oh André, je crois que moi aussi, je t'aime. Je ne supporte plus ton absence. Je t'aime ; j'ai besoin de toi. Je vous en prie seigneur, dites moi que je vais le revoir un jour »
C'est alors qu'un coup de vent fit virevolter un vieux tas de papiers jusqu'à ses pieds., elle le ramassa C'était un journal « La gazette révolutionnaire » . Un peu de lecture, ne lui ferait pas de mal, même si c'était ce « genre » de lecture.
Oscar rentrait dans son bureau, le dos courbé. Une nouvelle journée commençait. Elle s'installa à celui-ci. Elle n'avait pas envie de travailler : encore moins d'aller voir ses hommes. La voilà qui regrettait la garde royale.
La gazette révolutionnaire qu'elle avait ramassée la veille était posée sur la table. Elle commença à lire le premier article. Elle n'en fut pas à la moitié que la colère monta en elle. Qui avait écrit de telles insanités ? La colonne était signée d'un certain St Just. Comment pouvait t'on tolérer de publier de telles idées ?
Elle se décida malgré tout, à donner sa chance à la page 2. De toute façon, c'était sans doute, cette gazette, la lecture de ses soldats. Enfin pour ceux qui savaient lire bien entendu, et ce coriace d'Alain de Soisson savait lire nul doute qu'il en faisait la lecture aux autres. Ce journal était probablement à lui.
La deuxième page était plus raisonnable, l'argumentation plus solide. Elle était loin d'être toujours en accord avec celui ci mais certains points étaient valides. Lorsqu'elle eut finit , quel ne fut pas son étonnement de voir qu'il était signé « Bernard Chatelet ». Ce pouvait t'il que ce soit ce lui ? L'évocation de ce nom ainsi que les souvenirs qu'il faisait revenir à la surface, lui fit ressentir une profonde amertume. Voilà bien une personne dont elle aurait souhaitée ne plus jamais entendre parler. Elle ne l'avait libérer que pour faire plaisir à André. Si il n'avait tenu qu'à elle ; il croupirait là où il devrait être : A la bastille. Si son ami d'enfance, avait fait preuve de pardon, il n'en fut pas son cas.
Elle tourna la page pour débuter l'article suivant. Celui-ci , lui plu dès les premières phrases, le style était subtile, concerné mais objectif. Il n'accusait pas mais analysait parfois avec une pointe de sarcasme et d'ironie. Une écriture agréable, qui n'apportait pas des réponses mais posait des questions. Elle se mit à sourire, le genre d'écrits dont elle savait André capable d'écrire. Cette personne avait le même talent, cette même fraicheur et une pensée raisonnée non dépourvu des qualités du cœur.
Une sensation étrange l'envahissait au fur et à mesure qu'elle lisait. Elle eut l'impression ;un instant qu'André était prés d'elle. Qu'il était à ses cotés, comme lorsqu'il attendait son verdict après lui avait fait lire un de ses poèmes ou encore, l'une de ses dissertations que le précepteur lui avait demandé de rédiger. Une douce chaleur l'enveloppait à cette idée. Ces moments si simples passés en sa compagnie, à le lire, c'était cela le bonheur. L'article touchait à sa fin à son grand regret. C'est alors, qu'elle lu le nom de son auteur. Sous le choc, elle avait lâché le journal. Son cœur après s'être, lui semblait t'il, arrêté une fraction seconde battait à présent à tout rompre. Elle fixait le nom imprimé. Elle ferma même les yeux quelques secondes et les rouvrit pour être sûre qu'elle n'avait pas d'hallucination. Elle n'avait plus de doute. Elle caressa de ses doigts, le nom de l'homme qu'elle aimait, de celui qui avait écrit, André Grandier.
Un mois qu'elle ne l'avait pas revu depuis son départ pour la Normandie, qu'elle n'avait pas eu de nouvelles et il était là, couché sur le papier. Enfin, elle avait une piste ! Il écrivait pour la gazette révolutionnaire. L'espoir qu'elle allait pouvoir le revoir bientôt la saisit.
C'est à ce moment qu'on frappa à sa porte.
« Entrez » dit t'elle.
C'était Alain, il ne prit pas la peine de la saluer , déjà devait t'elle s'estimer heureuse qu'il eut daignais frapper à sa porte. Le retour à la réalité était dur.
« Qui a-t-il, sergent ? »
« Colonel, Le lieutenant d'Alembert désire vous parler ».
« Bien »
Alain avait un sourire en coin. Elle détestait ce sourire qui lui annonçait souvent l'arrivée d'un tas de problèmes. Il s'approcha d'elle avec désinvolture.
« Je ne vous ai pas demandé d'avancer » dit t'elle d'un ton sec.
Qu'importe, il ne lui obéissait pas, par contre le regard aiguisé du sergent remarqua la Gazette sur le bureau de son supérieur. Il fronça les sourcils suspicieux. Ces premières pensées furent que le colonel avait sans doute reçut l'ordre de mettre fin à la parution du journal et d'en arrêter les auteurs.
Si c'était le cas, il irait toute seul avec d'Alembert. Il mettrait un point d'honneur à assurer son échec.
Oscar comprit qu'Alain était intrigué par la Gazette et eut soudain une idée. Alain de Soisson, le Rebel, qui détestait tous les nobles de la terre, qui était probablement l'acquéreur d'origine du petit journal, devait être au courant… Elle saisit sa chance.
« Dites moi, Sergent, sauriez vous où travaillent les gens qui écrivent la gazette révolutionnaire ? Où l'on peut les trouver ? » demanda t'elle avec espoir qu'il lui réponde pour se rendre au plus vite sur les lieux afin d'y retrouver André.
Alain se mit à rire. Ainsi il avait eu raison. De plus ce petit colonel de cour n'avait peur de rien ou bien était vraiment naïf.
« Qui a-t-il de si drôle ? » dit Oscar qui décidément de comprenait rien à l'attitude de ses gardes françaises. « Voulez vous bien me répondre, c'est un ordre ! »
Pour toute réponse, Alain lui tourna le dos.
« Je vais vous faire mettre aux arrêts si vous persistez »
« Faites donc, colonel, si cela vous amuse » rétorqua Alain tout en quittant la pièce.
Oscar tapa du poing sur la table. Impuissante, c'était ce qui la définissait le mieux à ce moment. Elle se leva, dire que son lieutenant l'attendait, nul doute qu'il allait lui annoncer une nouvelle catastrophe.
Elle jeta un coup d'œil sur le journal et le nom d'André.
« Si tu étais là, tu me dirais comment
faire… J'ai tant besoin de toi si tu savais mon amour. » A ce
moment, elle se sentait si proche de lui et en même temps si loin…
Une larme perla.
« Je te retrouverai ; qu'importe le temps que
cela prendra, puis je te dirais tout l'amour que j'ai pour toi »
dit t'elle en fixant le prénom. C'est alors qu'elle se rappela
qu'elle avait lu un article de Bernard. Elle avait envoyé ce
dernier chez Rosalie, peut être que son amie savait où l'ancien
masque noir demeurait… ? Trouver Bernard, c'était retrouvé
André puisqu'ils écrivaient dans la même gazette. C'était là
sa seule piste.
Le lendemain, en fin d'après midi Oscar prit la décision d'aller rendre visite à Rosalie. Elle ne l'avait pas vu depuis l'affaire du masque noir. Elle avait un peu honte de ne pas avoir prit de ses nouvelles depuis qu'elle lui avait envoyé Bernard Châtelet.
Elle tapa à la porte. La colocataire de Rosalie ouvrit.
« Oh colonel de Jarjayes »
« Bonsoir, Madame, je suis venue voir Rosalie »
« Ah…C'est qu'elle n'habite plus ici… »
« Comment ? » fit Oscar surprise et déçue
« Oui, elle a déménagée quand elle s'est mariée »
« Mariée ! » répéta t'elle avec surprise.
« Oui, mais ne vous inquiétez pas colonel, je vais vous donner sa nouvelle adresse. »
« Merci » fit Oscar soulagée.
Quelques instants plus tard, elle reprit la route. Rosalie était mariée… Elle en était encore étonnée. Elle se demandait quel genre d'homme, elle avait bien pu épouser.
Enfin, elle arriva à l'adresse indiquée. Elle frappa à la porte. Cette fois ci, ce fut bien sa jeune amie qui lui ouvrit.
« Oscar ! » fit Rosalie
« Rosalie ! Comme je suis contente de te revoir »
La jeune fille plongea dans les bras du colonel.
« Cela fait si longtemps »
« Oui, je suis désolée, de ne pas être venue plus tôt » dit Oscar.
Rosalie fit entrer son amie et lui proposa un Café.
« J'ai appris que tu t'étais mariée… Pour une surprise c'est une surprise… J'espère que j'aurais l'occasion de faire sa connaissance. Je suis curieuse de connaitre celui qui a ravit le cœur de ma petite Rosalie » dit Oscar en souriant.
« Oh mais vous le connaissez déjà Oscar, c'est d'ailleurs grâce à vous que je l'ai rencontré »
« Ah bon ? » dit Oscar
« Il s'agit de Bernard » annonça Rosalie.
« Bernard » répéta Oscar avec beaucoup moins d'enthousiasme. Comment Rosalie avait t'elle pu épouser ce voleur de bas étages. Ce lâche pourfendeur d'œil qui devrait croupir à la bastille.
« La nouvelle n'a pas l'air de vous enchanter » remarqua tout de suite la jeune fille.
« Tu as sans doute tes raisons… » expliqua Oscar froidement. Elle regrettait d'avoir eu l'idée d'avoir demandé à cette dernière de s'occuper de lui le temps qu'il aille mieux. Rosalie méritait mieux que cet homme là.
« C'est quelqu'un de remarquable Oscar. Je pensais que vous l'appréciez. Après tout, vous lui avez laissé la liberté. Il m'a tout raconté »
« Tu te trompes, il n'a pas du bien t'expliquer… C'est à André, qu'il doit d'être libre aujourd'hui, pas à moi. André lui a peut être pardonné mais ce n'est pas mon cas. Il a lacéré son œil sans aucune pitié… » prononça Oscar avec une profonde rancœur.
Oscar irradiait de colère. Rosalie ne s'attendait pas à une telle réaction. Elle ne su quoi répondre.
« A vrai dire, Rosalie, je me dois d'être honnête, je ne suis pas passée uniquement pour te voir. Je voulais justement savoir si tu savais où se trouvait Bernard pour… »
« Vous cherchiez André » conclu Rosalie sans laisser son amie terminer.
« Je suis tombée sur la gazette révolutionnaire… Depuis qu'il est parti, il n'a donné aucune nouvelle » dit le colonel peinée.
« Je vois…Vous avez bien fait de venir. Vous savez, jusqu'à hier, il vivait avec nous »
Oscar écarquilla les yeux.
« Oui, mais aujourd'hui, il emménage dans son appartement. Bernard l'aide en ce moment même »
« Ah… »
« Que direz-vous d'aller les voir ? André sera très heureux de votre visite. Vous lui manquez énormément. »
« C'est vrai ? » fit Oscar le cœur gros. Elle lui manquait. Son cœur se mit à battre à la pensée qu'elle allait le revoir sous peu.
« Oui » Dit Rosalie avec tendresse.
« Allons y alors » dit Oscar qui en se levant sous estima l'impact physique et emotionnel de la nouvelle sur ses jambes : les forces de celles ci l'abandonnaient. Elle vacilla une fraction de secondes.
« Tout va bien Oscar ? » s'inquiéta la jeune fille.
« Oui » dit Oscar . De mémoire, jamais, elle ne s'était sentie si intimidée. Elle allait revoir André. Enfin, Apres un peu plus d'un mois de séparation. Son cœur tambourinait tant que cela lui faisait mal.
Cela faisait quelques minutes qu'André, Bernard, accompagnés de quelques amis, Jean Paul, Camille et Olympe venait d'achever l'installation des meubles.
Bernard remplissait pour chacun des chopes de bières.
« Nous avons bien mérités un petit
rafraichissement » lança Bernard.
« Je propose qu'on porte
un toast » continua t'il.
« Excellente idée » dit Olympe.
Ils levèrent tous leur verre. Aucun n'entendit la porte s'ouvrir.
« Ah André ! Sa nouvelle vie, son nouvel appartement et sa liberté, santé mon ami » déclama l'ancien masque noir.
« Santé » répétèrent t'il tous en chœur.
Rosalie et Oscar assistèrent à la scène. Les mots que Bernard avait prononcés venaient de poignarder le colonel en plein cœur. Elle fixait André, il était souriant.
« Vous auriez pu m'attendre » lança Rosalie.
Ils se tournèrent tous pour constater qu'ils avaient des invités.
Lorsqu'André vit Oscar se tenir à l'entrée de la porte, son cœur s'arrêta. Il devait avoir des visions. L'alcool à peine ingéré lui jouait déjà des tours. Elle était magnifique dans ce nouvel uniforme. Elle le fixait de la même manière que lui. Leurs regards se croisaient, leurs cœurs battaient de la même intensité. Le temps leur paraissait suspendu.
« Oscar ! » dit enfin André.
« Colonel de Jarjayes ! Ca alors » dit Bernard.
Rosalie se dirigea vers son mari et l'embrassa sur la joue. Alors qu'Oscar et André se contemplaient toujours. Bernard commença les présentations.
« Colonel, je vous présente, Jean Paul Marat, du publiciste parisien. »
Oscar du revenir à la réalité.
« Enchantée » dit t'elle.
« De même » fit Marat.
« Voici, le talentueux, Camille Desmoulins »
« Bonsoir, colonel »
« Enchantée » répéta Oscar.
« Et enfin, la plus belle de toutes les femmes, après ma charmante épouse bien sur, Olympe de Goude »
Celle-ci venait de remplir un verre pour Oscar qu'elle tendit à Oscar.
« Merci » dit t'elle en saisissant la chope.
« Je vous présente, Le colonel Oscar de Jarjayes, un ami d'André »
« Oh, alors Colonel, comment trouvez- vous le nouvel appartement d'André ? N'est ce pas ravissant ? J'ai confectionné moi-même les rideaux » dit Olympe.
Oscar ne dit rien et bu sa bière.
« Oscar , comment vas-tu ? » demanda André avec tendresse. Il ne voyait toujours qu'elle.
« Très bien » répondit t'elle.
Leur retrouvailles ne se passaient pas comme elle l'avait tant de fois imaginé où elle se précipitait dans ses bras, lui avouant son amour. Il y avait bien trop de monde. Pire, elle ne se sentait pas à sa place. Tous ses gens qui riaient , trinqués, appartenaient à un monde à cents lieux du sien. Le nouveau monde d'André. Elle avait l'impression que les rôles étaient inversés. Que c'étaient ces inconnus qui connaissaient André depuis des années alors qu'elle, était devenue l'étrangère. Il était bien entouré, semblait épanouit. Elle aurait du être heureuse pour lui, en un certain sens, elle l'était, soulagée de voir que son ami se portait bien cependant, elle était déçue. Si elle ne parvenait pas à construire sa vie sans lui, lui, il y parvenait.
« C'est bien là, l'uniforme des gardes Françaises ? » questionna André qui ne pouvait quitter des yeux sa bien aimée. Lui aussi , aurait souhaité être seul avec son amie d'enfance. Il avait tant de choses à lui dire ce qui était impossible dans ces circonstances.
« Oui… »
« Comment cela se passe t'il ? » dit t'il concerné « Ce ne doit pas être un régiment facile ? »
« En effet, tu peux le dire, mais tu me connais, je ne suis pas homme à me laisser abattre » rétorqua t'elle en riant. Elle ne pouvait pas avouer la vérité. Que ses hommes ne lui obéissaient pas, qu'elle pleurait tous les soirs parce qu'elle était incapable de maitriser la situation.
« Je suis sûr que tu t'en sors à merveille » dit André avec un sourire plein de confiance.
« Bien entendu » menti t'elle.
De son coté, André , bien que lui aussi content de constater qu'Oscar se portait bien, senti son cœur se serrer à l'idée, qu'elle n'avait pas besoin de lui.
« Mais
dites moi Oscar, comment êtes vous parvenu à retrouver notre André
? » Demanda Bernard.
Oscar lança un regard glacé à ce dernier.
Elle n'avait pas du tout aimé le « notre André » employé par
ce dernier. Décidément, il n'était qu'oiseau de malheur. André
et Rosalie étaient ses amis à elle mais ils se les étaient
accaparés. Bernard Châtelet régnait en maitre sur « sa cour » et
pour la seconde fois, était en train de s'emparer de ce qu'elle
avait de plus cher au monde.
Nul doute, qu'avec lui, André allait être entrainé dans de sales affaires. Elle n'avait pas confiance. Comment le pouvait t'elle. Cet homme, n'avait pas hésité un seul instant à blesser gravement son ami pour servir ses intérêts.
« Je suis tombée par hasard sur votre gazette » dit t'elle
« Oh, en avez-vous apprécier la lecture ? Votre avis m'intéresse »
« Certains articles sont une honte »
« Laissez- moi devinez, vous faites référence à celui de Saint Just, n'est ce pas ? »
Oscar acquiesça.
« Je suis d'accord, mais c'est cela que nous voulons, la liberté d'expression pour tous, même si nous ne partageons pas les mêmes opinions. Il en est assez de ce totalitarisme »
Oscar fronça les sourcils.
« Peut- être, Monsieur, mais il n'est guère prudent de parler ainsi à identité dévoilée, avec de tels propos, je ne serais pas surpris qu'un jour, on m'ordonne votre arrestation »
« Nous ne craignons l'injustice du Roi » dit Bernard.
La tension montait. Il était toujours aussi arrogant. Oscar regarda André.
« Je suis désolée, je dois partir. Mes hommes m'attendent » dit t'elle mi vexée mi attristée. Elle ne pouvait pas restée là. Elle finirait par sauter à la gorge de Bernard. De toute manière, il lui était impossible d'avoir la discussion qu'elle désirait avec son ami d'enfance, dans de telles conditions. Il valait mieux qu'elle parte avant de le mettre dans l'embarras.
« Oscar » dit André.
« Oui ? »
« Ma porte, te seras toujours ouverte. Tu peux passer quand tu veux… » dit André dont le cœur se brisa à l'instant même où elle annonça son départ .
« Merci. Je reviendrai André, tu peux en être certain » lui dit elle avec un regard plein de douceur qui réchauffa instantanément le cœur du jeune homme. La façon dont elle lui avait adressé ses dernières paroles le troubla profondément.
Oscar reprit le chemin de la caserne. Sur la route , la colère céda la place à la peine. Elle et André n'appartenait plus au même monde. Il avait refait sa vie si vite. Elle qui ne pouvait pas avancer sans lui. Les larmes coulèrent. Tout était la faute de ce Bernard Châtelet , ses belles paroles… Il lui prenait son André pour l'entrainer loin d'elle.
Elle arriva à la caserne. L'austère bâtiment ne lui apporta aucun réconfort. Le lieutenant d'Alembert allait encore lui rabattre les oreilles au sujet de mousquets manquants… Et elle n'était pas d'humeur. Les gardes françaises n'étaient qu'accumulations de problèmes en tout genre.
Plus tard, dans la soirée, elle constata que Lasalle n'avait pas son arme. Lorsque celui-ci lui annonça timidement qu'il l'avait perdu. Elle explosa. Elle le fit mettre aux arrêts et enfermés.
La colère grondait dans les rangs de ses hommes. Alain de Soisson, décida qu'il était temps de montrer qui était le commandant ici et de faire fuir définitivement l'arrogant blondinet.
