Auteur : Colubrina
Disclaimer : L'univers et les personnages sont de JK Rowling, l'histoire est de Colubrina. Seule la traduction m'appartient, avec son autorisation.
Je ne suis pas une novice en traduction, mais c'est la première fois que je poste une de mes traductions sur le site. Donc, soyez gentils avec moi °^°
J'avoue que je suis tombée sous le charme de cette fanfiction anglaise. Elle est sombre, extrêmement bien écrite que ce soit au niveau du traitement des personnages que du vocabulaire soutenu, et remplie de références culturelles que je m'amuse à essayer de comprendre. Je mettrai des explications à la fin de chaque chapitre quand j'estimerai une référence trop compliquée.
Pour l'instant, je peux vous garantir un rythme d'un chapitre tous les un ou deux jours environ. Si jamais je dois ralentir, je vous préviendrais avant ;)
Bonne découverte à ceux qui découvrent cette fic et redécouverte à ceux qui l'avaient déjà lue dans la langue de Shakespeare !
Attention, ce chapitre contient du vocabulaire parfois vulgaire.
Premier Chapitre
Ce fut son travail qui la fit basculer, tout le travail qu'elle avait fait et corrigé pendant des années.
Enfin, ça et le fait c'était elle qui avait tout planifié, fait les recherches et trouvé les sorts. Et une fois que ce fut fini, elle devint en quelque sorte la troisième roue du carrosse. Elle était la sous-fifre du beau tableau formé par Harry et Ron, l'Élu et son meilleur ami. C'était révoltant. Elle avait passé des mois à réfléchir à la façon dont tout avait été dérapé après la guerre, à la façon dont l'absence de pouvoir avait été parfaitement remplacée par l'argent et la célébrité. Et au fait que ce n'était même pas son propre argent ou sa propre célébrité. Elle pourrait gérer les choses tellement mieux. On ne pouvait vraiment pas faire confiance aux autres pour prendre les décisions.
Par exemple, comment pouvait-on seulement choisir de se faire appeler le « Seigneur des Ténèbres » ? Pour être honnête, si on voulait quasiment annoncer au monde entier que « mes intentions sont mauvaises », c'était un moyen fichtrement bon de le faire, mais pour un homme qui voudrait réellement prendre le pouvoir, c'était s'y prendre de façon stupide.
Une femme qui rechercherait vraiment un pouvoir réel aurait été suffisamment intelligente pour avoir un titre comme « Sous-ministre adjointe à la recherche de mauvaises utilisations d'artefacts sans intérêt et à la traduction des runes. » Elle acquerrait des disciples, du pouvoir et de l'influence jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour que qui que ce soit puisse y faire quelque chose. Vous ne pouvez pas rassembler des forces armées pour faire chuter une sous-ministre adjointe, vous auriez juste l'air stupide.
Elle martela la table avec ses doigts, observant Harry et Ron entourés de leur cour dans le bar. Aucun des deux ne jeta le moindre regard dans sa direction. Elle doutait qu'ils sachent même qu'elle était là, assise dans l'ombre, les regardant se baigner dans leur gloire .
- Ça fait mal au cul, hein, Granger ?
- Qu'est ce que tu veux, Malfoy ?
- Je profite juste du spectacle. Ils t'ont mise au placard, n'est ce pas ? La troisième roue du carrosse ?
Il s'enfila un verre, et pas le premier, apparemment, puis jeta le journal d'aujourd'hui vers elle : C'était une énième hagiographie (1) élogieuse. Harry et Ron souriaient radieusement à la caméra en première page, les bras autour des épaules de l'autre. " Apprenez en plus sur les deux héros qui ont sauvé le monde des sorciers britanniques " . Parfois, cette pathétique mascarade lui donnait la nausée.
Elle pivota pour regarder le garçon – l'homme – qui s'était glissé sur la chaise à côté d'elle. Il était encore très attirant, avec ses cheveux blonds et cette structure osseuse ridicule. Il avait une lueur mauvaise dans le regard, mais elle était clairement dirigée vers le bar, pas vers elle. Elle, qui, elle le suspectait, était destinée à être son public afin qu'il puisse pester sur ô combien il haïssait Potter et Weasley. Elle l'interrompit avant qu'il ne commence.
- J'ai choisi de ne pas participer à ce cirque et ai été rapidement éjectée de l'histoire. Je n'ai pas souffert et ne me suis pas non sacrifiée pour blanchir cette administration. Donc, oui, Malfoy, tu peux appeler ça être laissée au placard si tu le veux. Connard.
Elle bu son verre d'une traite.
- Je n'arrive simplement pas à croire qu'après tout ce que le Ministère a fait subir à Harry, il ait signé pour cette merde de pain et de jeux (2) . Je pensais que nous allions réformer...
- Tout ça ? Le blond renifla. Tu pensais que que vous alliez rendre les choses meilleures ? Rétablir l'honnêteté, la justice, ce genre de conneries ? Je suis surpris que tu aies pu être aussi bêtement naïve. Je t'ai toujours donné le mérite d'être le cerveau dans vos petites entreprises. Au temps pour moi. Il soupira. N'as tu jamais voulu de reconnaissance pour tout que tu as accompli ?
Elle mordit l'intérieur de sa joue.
- C'était le cas, quand je pensais que cette reconnaissance se transformerait en pouvoir, et que je serais capable de...
- Tout réformer ?
- Ouais.
Elle enfonça son doigt sur le journal, visant la tête de Ron et son sourire. L'image se déroba sous son doigt et elle appuya de plus en plus fort, jusqu'à ce que leurs deux visages se retrouvent dans un coin de l'image. Draco Malfoy l'observait, fasciné.
- Mais je ne crois pas que réformer m'importe beaucoup, désormais. Je pense que je vais peut-être devenir adjointe à la recherche. La sous-ministre adjointe à la recherche de mauvaises utilisations d'artefacts sans intérêt et à la traduction des runes, pour être précise. Je pense que je pourrais devenir tellement insipide et peu mémorable que personne ne me regardait à deux fois.
- C'est la technique de la lettre volée (3), ou prévois-tu vraiment de t'effacer dans un boulot obscur et fade ?
- Qu'est ce que tu en penses ?
- Je pense que tu commences à m'intéresser.
Il l'examina fermement du regard, puis jeta quelques pièces sur la table.
- Voudrais-tu te joindre à moi pour un autre verre loin de cette foule vulgaire ?
- Je ne pense pas que je vais te rejoindre dans un endroit isolé. Pardonne mon cynisme à ne pas faire confiance à un homme qui a tenté d'assassiner le directeur de son école.
- C'était une mission stupide.
- Je te demande pardon ?
Ce n'était pas qu'elle n'était pas de son avis, mais elle était curieuse de connaître sa pensée. Il haussa les épaules et sa cala de nouveau sur sa chaise, les yeux posés sur le bar.
- Le terrorisme n'est pas un moyen très efficace d'organiser un coup d'état. Si il avait vraiment envahi le Ministère, annoncé qu'il était au pouvoir, et organisé une forme de pain et de jeux (2) pour apaiser les masses tout en baissant les impôts, ça aurait peut-être marché. C'est mieux que de laisser une figure centrale en place et contrôler les choses dans l'ombre. Mais cet idiot ne s'intéressait pas aux détails triviaux du pouvoir, il aimait juste la violence. Il était comme un gamin qui se débat en tapant ce qui se trouve autour de lui. Aucun sens de la stratégie.
- Et toi, demanda-t-elle, comment aurait-tu fait ça ?
Il la regarda avec un sourire narquois.
- Pas vraiment une question en l'air, hein ?
Il haussa les épaules.
- J'aurai mis un terme aux tatouages d'identification et aux feux d'artifice effrayants. J'aurais fait profil bas – sous-ministre adjoint, comme tu l'as suggéré. J'aurais lentement collecté des partisans dont la loyauté serait incontestée, et évité la tentation de les torturer à ma guise. C'est bien que les gens te craignent, mais craindre le fait que tu sois un fou imprévisible, eh bien, j'ai remarqué que ça ne mène pas forcément au succès. J'aurais placé mes partisans à des postes d'importance grandissante au gouvernement tout en manipulant l'opinion publique. L'élection qui me nommerait ministre serait la dernière à laquelle les gens auraient participé, et ils m'auraient encouragé à les spolier de leur droit de vote. La propagande est un outil bien plus puissant que la violence. Ave Caesar.
Il leva son verre vers elle en un toast moqueur.
- Et pourquoi n'as tu pas concrétisé cet excellent plan ?
- Malfoy n'est pas vraiment un nom qui inspire les gens en ce moment. Je suis légèrement méprisé. C'est une réputation beaucoup trop dure à changer. Il ne reste personne dans la société des sang-purs qui inspire vraiment les masses du peuple. Tu pourrais le faire. Il tourna son regard vers elle. A l'exception du problème de ton sang de bourbe. L'histoire de l'héroïne de guerre pourrait fonctionner à ton avantage, surtout depuis que tu as été si brutalement éjectée par le parti actuellement au pouvoir. Les vieilles familles enracinées depuis longtemps n'ont rien à faire de Potter. Mais le statut du sang est un problème bien trop difficile à surmonter. C'est dommage, vraiment.
Elle propulsa son bras au dessus de la table et saisit sa baguette. C'était une si grosse violation de l'étiquette, si inimaginable, qu'il essaya de la reprendre sur le champ. Elle tendit le bras hors de sa portée.
- Merlin, Granger, tu ne peux pas prendre les baguettes des gens comme ça. Qu'est ce qui ne va pas chez toi ?
- Tu élabores un plan pour une petite révolution tranquille et tu te plains que je prenne ta baguette ? Pourquoi est ce que je n'appellerais pas un auror pour te forcer à te rendre sur le champ ?
Elle faisait courir ses doigts le long de la tige de bois et avait incliné la tête sur le côté. Il était obnubilé par le mouvement de ses mains. Il pouvait presque les sentir sur sa peau alors qu'elle les déplaçait sur sa baguette.
- Parce que, haleta-t-il finalement quand elle arrêta de de faire bouger ses doigts et pointa sa propre baguette sur lui, parce que tu veux le faire, parce que tu es assise ici à envisager une revanche sur les gens qui t'ont méprisée, à reprendre le contrôle et faire les choses convenablement. Parce que bien que tu sois très intelligente, tu es quand même presque totalement transparente et je peux lire chaque pensée qui se dessine sur ton visage. Parce que – au nom de Merlin vas-tu arrêter de pointer ça sur moi et me la rendre – tu aurais fait une sacrée Dame des Ténèbres et que tu es suffisamment intelligente pour ne pas refuser mon aide si je te l'offre.
- Pas Merlin, Malfoy, souffla-t-elle, Viviane. (4)
Elle fit un geste avec sa baguette en direction du bar et il lui fallut un grand contrôle sur lui même pour ne pas la lui arracher des mains.
- Ils sont Merlin. Et je vais les enfermer dans un arbre. Métaphoriquement parlant, bien évidemment. (5)
Il tendit la main en une demande silencieuse pour le retour de sa baguette, et elle la posa sur sa paume, laissant sa main dans la sienne. Il sentit son sang s'affoler sauvagement dans ses veines.
- C'est vrai.
Sa main serrait toujours la sienne, mais elle parlait d'une voix complètement neutre, comme si elle n'était pas en train de saluer des plans d'insurrection, comme si elle n'était pas en train d'accepter son aide. Son aide qui, soyons honnêtes, était une proposition d'allégeance d'ivrogne.
- La route la plus efficace vers le pouvoir aurait été de diviser ou d'unir le peuple autour d'une préoccupation déjà existante. Malheureusement le seul vrai problème contentieux dans la société des sorciers est le statut du sang. Problème dont, comme tu l'as souligné, je ne suis pas vraiment en mesure de tirer avantage.
- Et si tu étais une sang-pure ?
- Et si des galions tombaient du ciel ?
- Non. Je suis sérieux. Si tu étais considérée comme étant une sang pure par le plus grand nombre, tu pourrais le faire.
- Et comment exactement pourrais-je forcer les gens à croire quelque chose d'aussi manifestement faux ?
- Les rumeurs.
- Quoi ?
- Eh bien, tu ne peux pas juste arriver et annoncer que tu n'es pas une sang de bourbe. Personne ne te croirait, et, de plus, un tel manque de finesse est pathétique. Non. Nous lançons la rumeur que tu es forcément une sang-pure. Juste quelques murmures au bon endroit, elle est forcément une sang pure, vous pensez vraiment qu'une sang de bourbe pourrait être à ce point puissante, à ce point rapide à apprendre la magie. De la propagande. Il haussa les épaules mais laissa sa main en dessous de la sienne. Les préjugés innés des gens feront le reste. Cela aiderait si nous étions un couple. Aucune personne me connaissant ne croirait que je sors avec une sang de bourbe.
- Et quand quelqu'un me posera carrément la question, médita-t-elle, je nierai juste.
- Mieux encore, ne nie pas clairement. J'ai le plus grand respect pour les personnes qui m'ont élevé et je ne les rejetterais jamais de cette façon. Il fit passer sa langue sur ses lèvres. L'obsession des sang purs avec la loyauté familiale finira par travailler à ton avantage également. La fille est tellement loyale qu'elle ne dénonce même pas ses parents adoptifs. Le sang ressortira, aucun né moldu ne serait jamais aussi fidèle et ainsi de suite.
- Tu as commencé à m'intéresser, Draco Malefoy.
Elle retira sa main et il rangea sa baguette dans sa poche.
- Je pense que je vais revenir sur ce verre, si l'offre tient toujours. Nous pourrons parler de la façon dont je vais déterminer si je peux te faire confiance.
Il se leva et lui donna son bras, avec le pur formalisme qu'il aurait offert à une femme lors d'un rassemblement de sangs purs.
- Ma Dame ?
- Oui, dit-elle, je le suis.
(1) Une hagiographie est l'écriture de la vie des saints, ou une biographie excessivement embellie.
(2) "Pain et jeux du cirque" (Panem et circenses ) : expression utilisée dans la Rome antique pour désigner le fait de flatter le peuple en lui donnant de quoi se nourrir et de quoi se divertir en lui faisant oublier les véritables problèmes, dans le but de le contrôler.
(3) La lettre volée (The Purloined Letter ) est un roman d'Edgar Allan Poe. Une enquête est menée sur la disparition d'une lettre très importante, et il s'avère que la lettre qu'ils recherchaient activement avait en réalité été placée en évidence sur le bureau du coupable, froissée et pliée à l'envers. Elle n'a pas attiré l'attention car elle apparaissait comme une lettre ordinaire sans valeur : C'est la stratégie qu'Hermione veut adopter.
(4) (5) Nimue dans le texte original. La fée Viviane, également appelée la Dame du lac, est la sorcière qui a séduit puis emprisonné Merlin.
N'hésitez pas à rewiever pour me dire ce que vous pensez de l'histoire, des personnages ou même de la traduction en elle même ! :)
