Beckett entra dans la salle d'interrogatoire, suivie par Castle.

Bon y s'passe quoi merde ? vous savez depuis combien de temps j'attends ici ? s'exclama le suspect, un adolescent rebelle, surpris à vendre de la cocaïne à la sortie d'un lycée.

Calmez-vous et asseyez-vous, lui répondit calmement Beckett.

Hey depuis quand les inspecteurs de police sont aussi canons, c'est nouveau ? s'enquit-il amusé.

La ferme ! répondit Castle fermement en lui balançant un regard noir.

Wow désolé mec, c'est ta meuf c'est ça ? Putain tu te fais pas chier !

Castle se redressa brusquement et sa chaise bascula en arrière. Il saisit l'adolescent par le col :

Ecoute-moi bien petit merdeux, tu vas changer de ton ou tu vas le regretter !

Castle garda la position quelques secondes, puis voyant que le message était passé, finit par lâcher le t-shirt qu'il empoignait (t-shirt qui garderait encore un moment la trace de l'intervention de Castle…). Puis il se rassit au côté de Beckett. Il se tourna vers elle. Elle le regardait avec intensité, puis posa sa main sur le bras nu de son partenaire :

Ooooh Castle… soupira-t-elle, quelle force… c'est tellement….. excitant…

Elle se rapprocha de Castle, qui n'était étrangement pas du tout surpris par ce tout nouveau comportement… Beckett s'assit sur ses genoux et enroula ses bras autour du cou de Castle. Il demeurait impassible et se laissait faire, comme s'il était habitué à ce genre de gestes de la part de sa partenaire. Il plia même le bras pour faire apparaitre son muscle, pendant que Beckett caressait son biceps, visiblement particulièrement excitée par la situation. Elle se jeta brusquement sur le cou de Castle, qu'elle embrassa en gémissant… Il la serra alors fermement contre lui et l'embrassa à son tour.

Beckett… semblait prononcer Castle entre deux soupirs. Beckett…

Beckett ?

Dans la salle d'interrogatoire, Kate sursauta et revint à la réalité.

Beckett, ça va ? demandait Castle interloqué alors que leur suspect attendait toujours d'être interrogé.

Elle mit quelques secondes à se ressaisir. Elle s'était visiblement perdue dans ses pensées un court instant… Comme si elle dormait debout. Perdue dans ses pensées… Quoi ? SES pensées ? C'était ridicule, d'où pouvait bien sortir ce « rêve » complètement absurde ? Elle regarda Castle, qui attendait toujours une réponse, puis se mis à rougir, visiblement gênée.

Euh… oui, oui oui, tout va bien Castle, pourquoi ça n'irait pas ? ça va ! dit-elle un peu trop rapidement pour avoir l'air détendu qu'elle aurait voulu. Bon on continue ? (Elle marqua un temps d'arrêt pour se concentrer sur l'affaire en cours)… Alors David, que faisais-tu avec cette drogue sur toi ?

Elle se garda bien de regarder Castle, de peur de ne pas pouvoir reprendre ses esprits… ou alors était-ce de peur qu'il ne comprenne l'origine de son trouble, ce qui, avouons-le, était complètement improbable.

C'est pas à moi, j'ai trouvé le sac par terre m'dame, j'étais pas au courant de ce qu'il y avait dedans.

Alors explique-nous pourquoi tu t'es enfui quand la police s'est approchée de toi ? lui demanda Castle.

Nan mais vous sortez d'où vous ? quand les flics se ramènent, on se barre, tout le monde sait ça !

Castle se redressa pour s'approcher de l'adolescent, et Beckett se tourna brièvement vers lui par réflexe. Il tourna alors les yeux vers elle, et lui mima discrètement un baiser coquin avec les lèvres… Elle se leva brusquement et regarda Castle d'un air à la fois ahuri et choqué :

Castle mais qu'est ce qui vous prend ?

Quoi ? lui répondit-il l'air hagard.

Il n'avait pas bougé et s'apprêtait visiblement à poser une autre question au suspect. Il ne comprenait visiblement pas du tout le comportement de sa partenaire.

Beckett, vous vous sentez bien ?

Elle n'y comprenait rien, elle avait chaud, ses idées se brouillaient… Avait-elle rêvée le geste de Castle ? Elle ne se sentait vraiment pas très bien et avait besoin de respirer. De l'air. Sortir. Elle devait sortir de cette pièce.

Non, pas très bien, je vais sortir une minute…

Castle se leva et s'apprêtait à la suivre mais Beckett se retourna brusquement, comme effrayée :

Non ! … C'est bon Castle ! … Je reviens, restez là.

La dernière chose qu'elle souhaitait à cet instant précis, c'était d'être en présence de Castle ! Interloqué, il ne bougea pas et la regarda quitter la pièce. Que venait-il de se passer ? Il n'en avait pas la moindre idée ! Avait-il dit quelque chose ? Décidément il ne comprendrait jamais vraiment Beckett… Quand elle eut quitté son champ de vision, il alla voir Ryan et Esposito.

Hey, vous ne trouvez pas Beckett bizarre en ce moment ? leur demanda-t-il.

Elle est un peu à cran ouais, répondit vaguement Esposito sans lever le nez de ses dossiers.

Ouais, à croire qu'elle se drogue ! compléta Ryan en riant. Attendez… Vous croyez qu'elle pourrait se droguer ? ajouta-t-il plus sérieusement.

Esposito et Castle le regardèrent comme si son cas était définitivement désespéré et décidèrent de ne pas répondre à cette remarque stupide. Mais Ryan continua :

Nan mais sérieusement, maintenant que j'y pense, elle arrête pas de prendre un médoc en ce moment, un truc pour le stress je crois. C'est peut-être lié. Ro une fois, j'suis sortie avec cette fille qui carburait à…

Castle et Esposito regardaient Ryan comme s'ils cherchaient une explication à une personnalité à part.

Enfin bref, finit-il par dire, un café, je vais me faire un café.

Beckett revint quelques minutes après et alla directement vers le tableau blanc pour se remettre dans l'affaire. Seule. Elle était tellement fatiguée ces temps-ci qu'elle avait du mal à rester concentrée. Ça expliquait sûrement ses petits moments d'absence, elle avait juste besoin de se reposer pour aller mieux. Une bonne nuit de sommeil arrangerait ça.

Le lendemain matin, Beckett arriva au commissariat de bonne heure. Elle entra dans l'ascenseur pour rejoindre son bureau, mais au moment où la porte allait se refermer, quelqu'un passa sa main pour le retenir et la porte se rouvrit. C'était Castle. Beckett le regarda… quelque chose était bizarre… pourquoi les cheveux de Castle bougeait-ils ? Il n'y avait pas de courant d'air. Pourquoi bougeaient-ils… au ralenti ? Castle arborait un sourire du genre de ceux qu'on ne voit que dans les publicités pour dentifrice, en fait Castle avait l'air d'un acteur dans une pub pour dentifrice !

Détective Beckett. Comment allez-vous aujourd'hui ?

Le ralenti s'arrêta net. Retour à la réalité. Beckett fronça les sourcils et cligna plusieurs fois des yeux… elle regarda Castle à nouveau, l'air suspicieuse comme si elle le rendait responsable de ce qui arrivait. Alors il la plaqua violemment contre la paroi de l'ascenseur, lui maintenant les poignets le long du corps, et l'embrassa fougueusement. Elle n'eut pas le temps de réagir qu'il empoigna son chemisier : il l'arracha d'un seul mouvement. Le souffle coupé, elle le regarda abasourdie, puis se jeta sur lui à son tour, lui passant la main dans les cheveux, la main sous la chemise… Ils se couvraient mutuellement de baisers, de caresses, de….

*TING*

L'ascenseur avait émis le bruit caractéristique de l'appareil arrivant à destination. Beckett tourna la tête : Castle était à côté d'elle et fit un mouvement de bras pour qu'elle le précède pour sortir. Elle se figea et le regarda avec insistance : sérieusement ? Castle n'avait aucune réaction ? Non… Elle regarda brusquement son chemisier : il était toujours là, impeccable. Inquiète pour sa santé mentale, elle quitta l'ascenseur tête baissée, et marcha d'un pas rapide jusqu'à son bureau. Elle farfouilla nerveusement dans son tiroir, se saisit d'un tube de calmants et avala 2 pilules. Décidément, elle était beaucoup plus stressée et exténuée qu'elle ne l'aurait pensé : elle hallucinait complètement ! … Et littéralement…

Castle posa une tasse de café devant elle :

Beckett, qu'avez-vous fait la nuit dernière ?

Quoi ? demanda-t-elle surprise.

Vous avez l'air exténué, vous avez besoin de vous reposer…

Rassurée par la réponse, elle lui sourit rapidement. Puis il approcha sa main d'elle, ce qui l'a fit sursauter :

Wow, du calme, votre col est mal mis, je… Commença Castle

Elle se leva d'un bond :

Ca va Castle, je m'occupe de mon col, merci ! Je… Vous… Pourquoi n'allez-vous pas voir le mari de la victime ? (Elle parlait vite et semblait avoir perdu toute cohérence) Il a déjà été interrogé mais il est toujours ici, peut-être en tirerez-vous quelque chose ? ok ?

Elle s'éloigna sans attendre sa réponse.

Ok… répondit Castle sans comprendre.