Bêtas : Chapaf et Bruniblondi (que la force de Beetlejuice soit avec nous ! ^^)
Genre : slash M/M
Rating : M
Destinataire : Nanola, ma bichette bondissante et surtout... perverse. TRÈS perverse. Que tous ceux et celles qui en doutaient encore après son dernier cadeau de moi à elle (à savoir le « Précepteur de mon fils ») n'en doutent plus une seule seconde.
Warning : BDSM (demande explicite de Nanola, voir note au-dessus)
Cela étant dit et puisqu'il s'agit de mon premier écrit en la matière, je me suis virtuellement entourée des meilleures auteurs dans le genre, à savoir :
- Bruniblondi, auteur sur FF et AO3, en tant que bêta,
- K.C. Wells, Catt Ford et Anna Martin, auteurs publiées qui m'ont inspirée, je leur ai d'ailleurs emprunté nombre de prénoms issus de leurs romans ;)
Par contre, je préviens, interdiction de me parler de Celle-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom dans le milieu (les initiés comprendront la référence) ^^
C'est aussi mon premier HP/SS, c'est un paring que souhaitait également Nanola.
NDA : Bon, à l'origine cette histoire est un OS publié dans mon recueil d'OS « Et la suite », il est devenu 2S et... bien plus. Il faut dire que les réactions positives de mon entourage n'a pas aidé à contenir mon enthousiasme rédactionnelle. Je vous livre donc cette fiction qui n'était vraiment pas prévue au départ ! Par contre, je n'ai pas de rythme de publication défini, ce sera selon l'avancée des parties (qui bien que longues ne le seront pas autant que cette première partie) et des corrections.
J'utilise parfois des noms ou expressions anglaises, par pure convenance personnelle. Pour les non-anglophones, petite précision :
Pet : animal de compagnie, mais aussi terme affectueux.
Puppy, Pup : chiot.
Puppy
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Partie 1
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" À trop faire confiance on risque d'être trompé. Mais à ne pas faire assez confiance on vit dans le tourment." - Frank Crane
« Je le hais ce sale bâtard ! »
« Harry, tout le monde le sait désormais, je t'assure, » soupira Ron alors que son ami continuait de fulminer dans la tour de Gryffondor.
Sa réflexion lui valut un regard noir malgré les iris d'un vert étincelant.
« Pourquoi il continue à me pourrir la vie ainsi, hein, pourquoi ? »
« Bon Dieu, Harry, j'en sais fichtre rien, mais pour la santé mentale de tout le monde ici, je t'en supplie, sors, va hurler ailleurs, ou mieux, va carrément frapper à sa porte pour le lui demander, mais arrête, tu es en train de nous rendre tous dingue ! » s'écria à son tour Dean.
Harry regarda ses camarades de huitième année ainsi que beaucoup de septième qu'il connaissait. Les autres années étaient tapis dans un coin et attendaient que le Survivant - pour la deuxième fois de sa vie et promu officiellement Sauveur du monde sorcier depuis la grande bataille - daigne se calmer. Chose qui n'était pas près d'arriver à en juger par ses cheveux ébouriffés, ses joues grenats et les éclairs de rage que l'on apercevait derrière ses lunettes.
« Bien, eh bien merci du soutien ! » éructa Harry.
Ron, Ginny, Dean et quelques autres se regardèrent en soupirant.
« Écoute, Harry, on comprend, je t'assure que l'on comprend. Mais toi, essaye de nous comprendre aussi. Cela fait des semaines que la rentrée a eu lieu, et à chaque fois que tu reviens de ses cours ou que tu le vois dans un couloir, ou même parfois si simplement tu croises son regard dans la grande salle, tu exploses ! C'est épuisant ! Depuis que l'on est dans la salle commune, tu n'as pas arrêté et il est plus de 22 heures ! » tenta de tempérer Parvati Patil.
« Mais comment voulez-vous que je réagisse autrement !? Il... »
« Cette fois, ça suffit ! » cria Ginny en se redressant du canapé où elle s'était installée quelques minutes auparavant.
Elle se dirigea vers son ancien amant, lui attrapa durement le bras avant de le traîner à travers la pièce, sous les yeux ébahis des Lions. Ils franchirent le portrait de la Grosse Dame pour se retrouver dans le couloir.
« Bien, » fit Ginny, ses yeux bruns furieux. « Maintenant, Potter, tu la fermes et tu écoutes ! Y'en a ras le chaudron, tu entends ? On sait pas ce que tu as mais, sérieux, il va falloir te calmer, c'est clair ? On est pas responsables de ce qui se passe sous ton crâne et on n'a pas non plus à subir tes sautes d'humeur ! »
« Mais... »
« Non, tu la fermes ! » Les yeux de Ginny se mirent à briller dangereusement. « Parce que là, on en peut plus, Harry. Je sais... Je sais que ça a été dur, pour toi, mais ça a été dur pour tout le monde, Okay ? Merde, j'ai perdu mon frère, des amis, j'ai t'ai même perdu toi parce que tu n'as pas pu ou voulu continuer notre histoire tous les deux, alors là je craque ! On craque tous, tu comprends ? Et on a vraiment pas les moyens de t'aider ou te supporter ou comprendre ce qui se passe dans ta tête de lard quand tu croises Snape ! »
« Ginny, je... » voulut commencer Harry, mal à l'aise alors que des larmes faisaient leur apparition dans les yeux de la jeune fille.
« Non, je veux pas t'entendre ! Je t'ai suffisamment écouté, Harry. Tes excuses, tes explications à deux noises sur le pourquoi ou le comment, sur ton mal-être et tout le reste... Alors là, ta putain de culpabilité parce que tu as rompu, tu peux te la mettre où je pense ! C'est pas le sujet de toute façon. Le sujet c'est qu'il faut que tu règle tes problèmes, Harry ! Que ce soit ceux qui te pourrissent la tête et notre existence du même coup, et ceux qui sont liés à Snape ! »
« Mais Snape n'arrête pas de... »
« Snape rien du tout ! » cria Ginny, folle de rage. « Il ne te fait rien, Harry ! RIEN ! Il est froid, désagréable, hautain et certainement injuste comme il a toujours été avec chacun de nous, mais il ne te fait RIEN de plus qu'aux autres ! C'est fini ce temps-là alors, ou tu grandis et tu en prends ton parti, comme nous tous, ou alors tu prends ton courage, tes questions et ta rancune sous le bras et tu vas le voir ! Mais nous, tu nous laisses en dehors de ça parce qu'on en peut plus ! T'es pas le seul à souffrir, merde, pas le seul à en avoir plein la tête, à faire des cauchemars et tout le reste ! »
« Tu comprends rien ! » cria Harry à son tour. « C'est pas toi qui a dû faire ce que j'ai fait, c'est pas toi qui a dû crever dans cette forêt ! Et ça n'a rien à voir avec Snape en plus ! »
« J'ai perdu mon frère, merde ! » hurla Ginny. « Et si, ça a tout à voir ! Alors va gueuler sur Snape ou, putain, va consulter un foutu Psychomage, parce que nous on peut plus rien pour toi ! »
Sans entendre de réponse, la jeune fille tourna les talons dans une envolée de cheveux roux afin de retourner dans sa salle commune. Harry resta un long moment devant le tableau de la Grosse Dame, les bras ballants et la tête pleine des paroles de Ginny.
Il n'y avait pas que les mots de Ginny dans l'esprit perdu du jeune homme de dix-huit ans, pendant que ce dernier descendait les nombreuses marches de la Tour des Gryffondor en direction des sinistres cachots. Ses mains tremblaient, sans qu'il puisse les contrôler. Il ne savait si c'était en raison de cette colère sourde qui ne voulait pas le quitter depuis la fin de la guerre ou à cause d'autre chose.
Il avait fini par haïr cette colère, comme il haïssait tous les sentiments diffus, confus, qui ne cessaient de le tourmenter. Il avait naïvement crû que la colère, pour ne pas dire parfois la rage, qui l'habitait autrefois était due à la présence d'un morceau d'âme de Voldemort dans sa tête. Pourtant, malgré sa destruction, elle était là, encore et toujours là, à le narguer.
Il était en colère, le jeune Survivant, en colère contre le monde sorcier dont une grande partie l'adulait après l'avoir méprisé, pourchassé et humilié. En colère contre l'autre partie de la population qui, tout en lui souriant par-devant, continuait à le dénigrer et même, pour quelques-uns avaient peur de lui grâce aux propos mensongers de certains journalistes dont il tairait le nom. En colère contre les Mangemorts, la guerre, la violence et la mort. C'était épuisant.
Si encore il n'y avait qu'elle, mais non ! La colère n'était que le sentiment qui lui était le plus facile de reconnaître, à défaut de combattre. Il y avait aussi la tristesse, la douleur, l'atroce sensation de trahison et surtout, surtout, la culpabilité.
Quand cette dernière émotion arrivait, Harry replongeait dans la colère. Tout valait mieux que la culpabilité.
Il ne sut combien de temps il marcha. Cela n'avait de toute façon que peu d'importance. Les huitième année n'étaient pas soumis au couvre-feu. Ils étaient à part, en dehors des autres d'une certaine manière. Tous étaient logés dans des dortoirs, deux par deux, un peu disséminés partout dans le château. Tous avaient aussi la possibilité de revenir dans leur ancienne salle commune et leur uniforme revêtaient encore l'ancien blason de leur maison. De leur ancienne vie. Comme si rien n'avait changé. Sauf que tout avait changé, absolument tout.
Le poing serré, Harry frappa fortement à la porte qui cachait les appartements de Severus Snape, Maître des potions, professeur pour les ASPIC en cette même matière et sous-directeur de Poudlard depuis que cet auguste salopard avait réussi à revenir d'entre les morts.
Harry attendit un court instant avant de se remettre à tambouriner furieusement contre le montant en bois. Celui-ci s'ouvrit brusquement, révélant un Severus Snape visiblement furibond.
« Potter ? Par Merlin, je peux savoir pourquoi vous faites ce raffut à cette heure !? » s'écria Snape.
« Je dois vous parler ! » fit Harry, à bout de nerfs.
Severus haussa un sourcil, étonné par l'aspect de son, de nouveau, élève. Potter était énervé, c'était évident, mais il y avait autre chose.
« Et bien entendu, si notre Sauveur national décide de parler, le monde entier doit se prosterner à ses pieds afin de lui plaire, » se moqua Snape.
Les yeux de Harry devinrent meurtriers, il bouscula l'homme de son poing, le faisant légèrement trébucher. Il en profita pour entrer dans les appartements de son professeur et se mit à évacuer sa rage.
« Oh, la ferme ! C'est pas moi qui demande à ce que le monde se prosterne à mes pieds ! Et venant de vous, c'est plutôt du plus haut comique ! Vous qui léchiez les bottes de votre ancien Maître ! »
« Potter, vous allez vous calmer et de suite ! Je ne vous permets pas de venir ici dans mes quartiers pour m'insulter ! Si vous avez des problèmes, je vous prierais d'aller les régler ailleurs ! »
La voix froide de Snape claqua dans la pièce, néanmoins, elle n'eut pas l'effet escompté par son propriétaire. Harry le regarda, sans réagir, avant de commencer à rire. Son rire enfla, gonfla, devint quasiment hystérique.
Severus fronça les sourcils, dubitatif.
Le jeune Potter allait bien plus mal que ce qu'ils supposaient, les autres professeurs et lui. En réalité, c'était Minerva McGonagall qui l'avait alerté quelques jours après la rentrée scolaire. Lui n'y avait pas fait spécialement attention. Mais petit à petit, il avait constaté de ses propres yeux que Harry s'enfonçait dans ce que la directrice avait nommé dépression.
« Potter, calmez-vous, » répéta-t-il tout en repoussant la porte de son appartement, les enfermant, Harry et lui, dans son salon.
« Que je me calme ? » réussit à articuler Harry alors que son rire s'estompait. « Putain, vous êtes forts, vous tous, y'a pas à dire... Que je me calme ? Vous vous prenez pour qui ? Vous êtes tous là à me dire quoi faire, quoi dire, à me dire que je dois pas me plaindre mais comprendre vos soucis, que je dois accepter ce qui m'arrive et la façon dont vous, vous vous comportez avec moi ! Mais merde ! J'ai le droit de m'exprimer, moi aussi ! » hurla Harry devant un Snape, cette fois complètement estomaqué par les propos qui lui semblaient pour le moins brouillons du garçon.
« Et pourquoi devant moi, jeune homme ? »
Harry abattit une nouvelle fois son poing sur le torse d'un Maître des Potions en apparence imperturbable.
« Pourquoi vous ? Parce que vous êtes au centre de tout ! Comme d'habitude ! Vous avez fait de ma vie un enfer, depuis le début ! Depuis que j'ai mis un pied dans cette école, vous vous êtes comporté comme le dernier des salauds avec moi ! Alors que j'étais qu'un gosse ! Qu'un gosse, bordel ! Pourquoi vous me haïssiez à ce point, hein ? À cause de ma mère ? Mais c'est de votre faute si elle est morte, pas de la mienne ! De votre faute et de celle de Voldemort ! Pourquoi vous, Snape ? Parce que vous m'avez maltraité, comme tous ceux qui auraient dû s'occuper du pauvre gosse que j'étais ! Parce que vous m'avez trahi, menti, comme tous les autres ! Jusqu'à la toute fin ! Vous m'avez donné vos souvenirs, vous m'avez fait croire que vous étiez mort, et tout ça pour quoi ? Hein ? Pour que j'aille crever à votre place ! Pour que je crève afin que vous, vous puissiez vivre en paix ! Vous m'avez élevé dans la souffrance et la douleur, pire qu'un cochon qu'on emmène ensuite à l'abattoir, juste pour que je crève sous la baguette de Voldemort ! Alors pourquoi vous auriez pris la peine de me donner un peu d'espoir, hein ? Un peu de bonheur pendant toutes ces putains d'années ? C'était pas nécessaire, pas vrai ? Pas important que je connaisse un peu de joie, ou d'amour pendant dix-sept ans, puisque de toute façon j'étais destiné à crever pour vous ! »
« Potter... »
« Et vous, vous ! Vous êtes sans doute le pire ! Parce que non seulement vous vous êtes comporté comme le dernier des bâtards avec un pauvre gosse de onze ans, onze ans, bordel, mais vous m'avez manipulé ! J'ai cru que vous étiez mort ! Mort ! J'ai cru que vous aviez fait quelque chose pour moi, que vous me donniez ses souvenirs pour... Pour autre chose que juste aller me faire tuer par ce psychopathe ! Et vous saviez que vous alliez survivre, pas vrai ? Ça devait vous faire marrer de m'envoyer crever, hein ? Vous aviez prévu le champagne après ? »
« Potter ! »
« Non, j'ai pas fini ! Et oui, tous mes camarades de classe me font la gueule parce que j'arrête pas, selon eux, de parler de vous, de m'énerver à cause de vous ! C'est eux qui m'ont dit de venir vous voir et vous, vous voulez même pas m'écouter ? Ben merde alors ! Si, vous allez m'écouter ! La guerre est finie, il est mort ! Mort parce que moi aussi je suis mort pour pouvoir le faire ! Je l'ai tué ! Et est-ce que ça a changé quelque chose, hein ? »
« Potter, bon sang... »
« Oui ! Oui, ça a changé ! En pire pour moi ! Parce que des gens sont morts ! Parce que j'arrive plus à avoir une vie normale, avec personne ! Parce que je dois supporter leurs discours, et qu'une fois encore, je dois faire ce que tout le monde attends de moi alors que je veux pas ! Ils continuent de raconter n'importe quoi sur moi, de m'aduler ou de me détester pour les mêmes putains de raisons ! J'arrive même plus à bander ni à éprouver quoi que ce soit ! J'ai rompu avec ma petite amie et j'ai... J'ai plus de vie ! Et vous ! Vous qui vous pavanez dans ces couloirs, comme si de rien n'était ! Vous qui continuez à me vomir votre haine dessus ! À me ridiculiser, à me montrer à quel point je suis rien, rien qu'une merde sous vos chaussures ! Mais qu'est-ce que je vous ai fait, putain ? Qu'est-ce que je dois faire pour que ça s'arrête ? Moi j'ai plus rien ! Plus rien ! C'est moi qui devrais vous en vouloir ! Moi ! Parce que vous m'avez trahi et que je vois bien que vous vouliez que je crève moi aussi ! Vous voulez que je crève, comme ma mère, comme Voldemort... »
« Ne dites plus son nom ! »
« VOLDEMORT ! VOLDEMORT ! VOLDEMORT ! » hurla Harry.
Snape s'avança vers lui, le jeune homme leva un bras devant son visage, tant l'expression de Snape lui rappela celle de son oncle Vernon. Pourtant, une partie de son cerveau lui hurlait qu'il n'avait pas à subir de coup, et encore moins de la part de cet homme. L'autre, au contraire, en était presque soulagé. Il méritait d'être giflé, il l'avait insulté, lui avait hurlé dessus, il avait mal agi, si mal agi... des gens étaient morts à cause de lui...
Il ne réalisa pas tout de suite qu'il n'était pas frappé mais tenu fermement, plaqué contre un corps dur, soutenu par des bras fermes. Il ne réalisa pas plus vite qu'il tremblait de tout ses membres, qu'il respirait de façon saccadée, que sa tête lui tournait, que le monde était étrangement gris et que si celui qui le tenait n'était pas là, il serait tombé au sol.
Il ne prit conscience de tout cela que lorsque la voix de Snape parvint enfin à son cerveau.
« C'est bon, calme-toi, je te tiens, d'accord ? Respire moins vite, très bien, comme ça. Allez, respire comme moi, lentement. C'est bien, c'est très bien, mon garçon. »
Le dernier terme le fit légèrement tressaillir, mais il était si fermement tenu que cela n'eut pas d'importance et qu'il l'oublia rapidement. Tout ce qui était important était qu'il se calmait, effectivement.
« Je... je comprends plus... » murmura-t-il en se laissant couler dans l'étreinte, sa tête reposant lourdement contre la clavicule du Maître des potions.
« N'essaye pas de comprendre pour le moment. Il faut juste que tu reprennes une respiration plus calme, comme ça. C'est très bien, Harry, vraiment très bien. »
L'une des mains de Snape monta le long de son dos pour venir se poser sur sa nuque, ses doigts la massant doucement.
« C'était une crise de panique, ça ira mieux. Je te tiens, d'accord ? Je te tiens, je te laisse pas, tu restes là avec moi. Ça va aller mieux. »
L'étrangeté de la situation aurait dû le faire bondir, pensa Harry. Pourquoi Snape lui parlait-il aussi gentiment, aussi sereinement ? Pour autant, il écouta attentivement les paroles de l'homme, calqua le rythme de sa respiration sur celui de son professeur tout en fermant les yeux. Petit à petit, le tourbillon fou de ses sentiments, de sa colère et de sa peine reflua. Il poussa une longue expiration, se sentant bizarrement bien mieux. En fait, il était épuisé mais plus calme et paisible qu'il ne l'avait été depuis des mois.
« Je me sens mieux, » dit-il, sans pour autant chercher à se défaire de la cage de muscles qui le retenait.
« C'est bien, c'est très bien. Dis-moi ce qui te vient à l'esprit, là maintenant. À quoi te fais penser le fait de te calmer, d'être mieux ? »
Harry réfléchit un court instant à la question, non pas tellement en raison de son absurdité – bien que cela lui traversa l'esprit – mais pour y répondre avec sincérité.
« À de la neige, » murmura-t-il alors que la main de Snape courrait toujours sur les cheveux courts de sa nuque. « À de la neige, à l'hiver... peut-être à Noël... »
« Continue, pourquoi penses-tu à cela ? »
« Je ne sais pas... Peut-être... peut-être le fait que vous me teniez comme ça... et puis... c'est calme la neige. Je me souviens... je me souviens, l'année dernière, avec Hermione... »
« Oui ? »
« Avec Hermione, on était à Godric's Hollow. Il neigeait. C'était Noël mais on le savait même pas, » Harry eut un petit rire triste à ce souvenir. « Il y avait... des chants dans une église. Et puis, on est allé au cimetière. J'ai vu la tombe de mes parents. J'ai pleuré, on a mis des fleurs pour mes parents et ensuite Hermione et moi on s'est pris dans nos bras. J'ai... pendant un moment, pendant un minuscule moment j'aurai voulu... »
« Quoi donc ? » chuchota Snape.
« J'aurai voulu être avec eux, » lâcha Harry dans un même souffle. « Avec eux dans cette tombe, n'être qu'un tas d'os et de poussière et ne plus souffrir... »
L'étreinte de Snape se raffermit autour de lui.
« Tu peux pleurer si tu en as besoin, » lui dit-il.
Besoin, pas envie, nota Harry. Il secoua la tête, son esprit redevenant encore plus clair. Il s'extirpa doucement des bras et du torse de son professeur, toujours aussi étonné de ce qu'ils avaient fait. Il se recula d'un pas et croisa ses bras sur son ventre.
« Non... j'ai pas... en fait, je n'ai plus pleuré depuis ce jour-là. Même... même quand on a enterré Fred, Remus, Tonks et tous les autres. Lavande, Colin... Je me fais honte, je me souviens même plus et... » Il se passa une main lasse sur le visage avant qu'elle ne reprenne sa place sur son ventre. « J'arrive plus à pleurer. »
Snape le dévisageait, impassible. Harry eut de nouveau un petit rire sans joie.
« Vous devez me trouver pathétique, hein ? Je suis venu là, pour vous gueuler dessus, vous insulter et au final, vous me consolez et vous m'écoutez vous raconter tous ces trucs débiles. »
« Ce n'est pas débile. »
« Si vous le dîtes, » fit Harry en haussant une épaule. Il se tut un instant avant de reprendre. « Pourquoi vous me haïssez, monsieur ? »
Les grands yeux verts en face de lui donnèrent un coup au cœur de Severus. Ils étaient comme ceux de Lily. Pire, ils étaient comme ceux de Lily quand il l'avait traitée de Sang-de-Bourbe.
« Je ne te déteste pas. »
Harry eut une petite moue alors qu'il baissait la tête.
« Si vous le dîtes... » répéta-t-il, sans grande conviction.
« Harry, je ne te déteste pas. Ou plutôt, je ne te déteste plus. Oui, j'ai été un infâme bâtard avec toi. Je pourrais te dire que c'était parce que c'était ma couverture, que je devais me comporter ainsi devant mes anciens paires Mangemorts en raison du retour supposé du Seigneur des Ténèbres, mais je te mentirais... tout comme je me suis menti à moi-même durant des années. Une partie de moi te détestait parce que tu ressembles à ton père et que tu étais la preuve vivante de tous mes échecs. Envers ta mère, en premier lieu. Ta mère que je n'ai pas su retenir, ni sauver. Mais, Harry, je ne savais pas que tu devrais te sacrifier. Je ne l'ai su que lorsque Dumbledore me l'a annoncé. »
« Vous étiez en colère. »
« J'étais horrifié, » rectifia Snape.
« Parce que tout ce que vous aviez fait en souvenir de ma mère était vain, » continua Harry, plus las que jamais.
Snape étudia consciencieusement le jeune homme en face de lui. Il était encore pâle, du moins, de ce qu'il en voyait qui n'était pas caché par ses mèches noires et son visage toujours baissé. Il ne tremblait plus, ce qui était énorme, et visiblement, sa crise de panique était finie. Mais il était plus que limpide que le fils de James et Lily Potter allait mal.
« J'étais horrifié parce que j'avais changé, Harry. Les années et les épreuves changent un homme, surtout dans de telles circonstances. Je ne voulais pas que tu aies ce sentiment, celui que j'avais évoqué à Dumbledore et que tu as vociféré tout à l'heure. Celui de n'être rien d'autre qu'un animal élevé dans le seul but d'être sacrifié. »
Snape avança d'un pas et posa sa main sur la joue de Harry qui garda néanmoins la tête basse.
« J'ai dit à Dumbledore que c'était pour elle, mais il ne s'agissait pas que de ça. Je refusais aussi que l'enfant que j'avais vu grandir ne meure ainsi. J'avais déjà vu bien trop de morts, Harry. »
« Pourquoi vous faites ça, Monsieur ? Pourquoi vous êtes sympa avec moi ce soir alors que dans la journée, vous êtes comme avant : un misérable salaud ? »
« Et toi, Harry, pourquoi me dis-tu tout ça ? »
Harry redressa son visage.
« Parce que j'ai besoin de savoir. Parce que je voudrais reprendre le contrôle de ma vie et que je n'y arrive plus ! Parce que je voudrais ne plus être en colère et... ne plus me sentir coupable ! Et je voudrais comprendre pourquoi vous avez fait ça ! Vous plus que tous les autres parce que, eh bien déjà parce que vous êtes vivant et parce que depuis toujours, Monsieur, vous avez été là ! »
« Harry, calme-toi, tu recommences à trembler. »
« Je... Je n'arrive plus à me contrôler, je... »
Snape avança de nouveau d'un pas, comblant ainsi le peu d'espace qui les séparait. Il reprit le garçon contre lui, sa main glissa de la joue imberbe à, de nouveau, la nuque pour l'obliger à reprendre son ancienne position, c'est à dire la tête contre sa clavicule.
« Ça va aller, je vais t'aider, d'accord ? »
« Pourquoi vous feriez ça ? Et plus encore, pourquoi je vous ferais confiance ? Vous la méritez pas. Personne ne la mérite, tout le monde m'a trahi. »
« Personne, tout le monde, voilà des mots bien excessifs, jeune homme. Je vais t'aider parce que je le peux et que je le veux. Disons que ce sera une façon pour nous d'enterrer nos différends. Et non, je ne me comporte pas de façon différente avec toi en classe par rapport à mes autres élèves. Je te traite comme les autres, ni plus, ni plus. »
« Comme un sale type, donc. »
« Je ne le nie pas, c'est bien l'une des raisons qui font que Minerva a jugé bon de confier les élèves jusqu'aux BUSE à cette chiffe molle de Slughorn. »
Harry eut de nouveau un petit rire, cette fois un peu plus léger.
« Quant à ton problème de confiance, je pense que si tu ne me faisais pas confiance, Harry, tu ne serais pas là. »
« Vous m'avez trahi, comme les autres, » murmura Harry, la peine audible dans la voix.
« Comment cela ? »
« Vous m'avez fait croire que vous étiez mort. »
« J'étais mort. Enfin, dans un état de mort imminente. Ce qui m'a sauvé est non seulement l'anti-venin que j'avais absorbé, comme toujours lorsque j'étais en présence de Tu-Sais-Qui et de son serpent, mais surtout la venue d'un ami qui a su faire les bons gestes et me donner une potion de régénération sanguine rapide. »
« Qui cela ? »
« Cela ne te regarde en rien. Tout ce que tu dois savoir, c'est que je ne savais pas du tout que j'allais survivre à l'attaque de Nagini. »
Les deux hommes ne dirent rien de plus pendant un petit moment, puis Severus décolla Harry de son torse, bien qu'il maintienne ses mains sur les épaules du garçon.
« Veux-tu de mon aide, Harry ? »
« Je... je sais pas... je suis vraiment perdu en ce moment... Je sais plus quelle décision prendre, je sais plus où j'en suis. J'arrive plus à rien depuis quelque temps. »
« Je peux te réapprendre tout cela. »
« Tout cela quoi ? »
« À faire confiance, à te contrôler... et même d'autres choses que tu m'as avoué ne plus savoir faire. Cela prendra un chemin sans doute non conventionnel, mais je suis persuadé, au vue de ce que tu m'en as dit ce soir et de ce que je vois depuis quelques semaines, que c'est exactement ce qu'il te faut. »
Harry fronça les sourcils, cherchant un instant ce qu'il avait bien pu avouer, pour reprendre le terme, à Snape durant sa crise de colère ou après. Ne trouvant rien et ne sachant plus quoi faire pour se sentir mieux, il acquiesça. Après tout, Ginny avait raison, le fait de venir ici, d'exploser une bonne fois avec Snape avait eu des conséquences bénéfiques. Il se sentait étrangement bien plus apaisé. Snape... Snape avait su le calmer, c'était un fait. Alors pourquoi ne pas tenter d'aller plus loin avec lui ?
« Bien. La seule chose que tu dois savoir et à laquelle je te demande de réfléchir avant que l'on se revoit, c'est que, parfois, il faut savoir donner non seulement sa confiance, mais aussi le contrôle à une autre personne que soi. »
« Hein ? »
« Ah, voilà bien le jeune Potter que je connais, » se moqua Snape, faisant rosir Harry. « Bien, retourne dans ton dortoir. Je te donnerai le lieu et l'heure de notre premier rendez-vous. Samedi soir. »
« Rendez-vous ? »
« Oui, ou première séance si tu préfères. Pour t'aider. »
Harry hocha de nouveau la tête, un peu perplexe.
« Bien, Monsieur. »
« Parfait. »
Le sourire de Snape fut un choc pour Harry. Il n'avait jamais vu son professeur sourire ainsi. À l'évidence, ses dernières paroles avaient trouvé un écho plus que favorable chez l'homme. À moins que ce ne soit l'idée de l'aider ?
Ils se séparèrent rapidement, Snape le mettant gentiment à la porte plus qu'autre chose. Harry remonta dans son dortoir qu'il partageait habituellement avec Ron. Mais comme depuis déjà quelques jours, le lit de son ami était vide. Harry poussa un lourd soupir tout en se déshabillant avant de se glisser dans son lit, en simple caleçon. Soit Ron avait quitté le château pour aller passer la nuit avec Hermione, à Londres, soit, bien plus probable au vu de l'heure et du fait que ce n'était que le milieu de semaine, il avait déserté dans le dortoir de Dean. Harry ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, s'il était honnête. Après tout, même lui avait conscience qu'il était plus souvent qu'à son tour imbuvable. Avec tout le monde. Sans compter qu'il avait rompu avec Ginny durant l'été et que toute la famille Weasley, ainsi que Hermione, avaient eu du mal à l'accepter, sans même parler de le comprendre.
Alors que le jeune homme s'endormait d'un sommeil plus ou moins agité, le Maître des potions de Poudlard réfléchissait devant sa cheminé. Un fin sourire étira soudainement ses lèvres. Sa décision était prise. Elle l'avait été à l'instant même où Potter s'était effondré dans ses bras. Cela faisait quelques jours qu'il envisageait plus que sérieusement cette possibilité, sans savoir comment faire pour la mettre en œuvre, et voilà que le Gryffondor en personne venait de combler cette lacune.
Severus se redressa, il ôta prestement sa robe de sorcier, et, en pantalon et chemise noirs, s'engouffra dans sa cheminée. Il allait devoir annoncer à Alan qu'il acceptait sa proposition. Plutôt deux fois qu'une. Après tout, il avait désormais beaucoup plus de temps libre et surtout, il venait de trouver une toute nouvelle motivation.
… … …
Le surlendemain, alors qu'il prenait son petit-déjeuner en compagnie de ses camarades Lions, Harry eut la surprise de voir un hibou inconnu se poster devant lui. Il fronça les sourcils, contrarié. Pourtant, les consignes avaient été claires, tant avec Shacklebolt qu'avec McGonagall : le courrier de Harry James Potter devait être filtré à son arrivé à Poudlard. Le fait que ce hibou se tienne devant lui n'était pas donc innocent. La personne qui lui avait envoyé un message était connue par les Elfes chargés de vérifier son courrier, et avait donc été validée. Quant au-dit message, soit il avait été lu auparavant, soit au minimum contrôlé afin de vérifier qu'il n'était pas dangereux.
Harry, bien que contrarié, consentit à libérer l'animal de sa charge. Il ouvrit le parchemin après avoir donné un morceau de pain au rapace qui s'enfuit sans attendre de réponse.
« C'est qui ? » demanda Ron, plus par curiosité que par réel intérêt.
« Je sais pas encore, » répondit Harry.
Une carte était collée contre le papier qu'il regarda distraitement. Elle était noire, avec le nom d'un club en lettre rouge et l'adresse, à Londres, en blanc. L'écriture fine et étroite sur le parchemin lui indiqua de suite qui était l'auteur de la missive.
H,
Première séance à 21h30 précises,
Une tenue correcte est exigée, je vous conseille un pantalon ou jean noir, t-shirt ou chemise blanche.
Ne soyez pas en retard.
S
« Alors ? » redemanda Ron
« Rien d'important, » éluda Harry en mettant la carte et le parchemin dans sa poche.
Ron leva ses yeux vers lui, en attente d'explications qui ne vinrent pas.
« Tu fais quoi ce week-end ? » voulut savoir Harry d'un air qu'il voulait indolent.
« Je vais voir Hermione. Normalement je partirai demain soir après les cours. Ça te dérange pas ? »
« Non, pas du tout, » répondit Harry.
Ron hocha la tête alors que le garçon aux cheveux noirs sentait une petite pointe de peine lui piquer le cœur. Depuis la rentrée, Ron n'avait passé qu'un ou deux week-end à Poudlard, préférant rentrer à l'appartement qu'ils louaient avec Hermione à Londres. La jeune fille n'était pas revenue avec eux à Poudlard, elle avait intégré de suite le Ministère sur demande du nouveau ministre Shacklebolt lui-même. Harry et Ron, eux, avaient voulu passer leurs ASPIC afin de pouvoir intégrer l'école des Aurors par la suite. Harry aurait pu l'éviter mais il avait refusé. Il ne voulait pas de passe-droit.
Était-ce parce que sa petite amie lui manquait ou parce que lui-même était infernal que Ron partait ainsi chaque vendredi soir ou, au plus tard, samedi matin ? Harry n'en savait rien, sans doute un peu des deux. Mais son côté infect devait sûrement y être pour quelque chose car Hermione et Ron ne l'avaient invité qu'une seule fois à se joindre à eux pour le week-end.
Tout appétit envolé, Harry se leva de table.
« Harry, t'es sûr que ça va ? Écoute, si tu te sens pas bien, je peux rester ou tu peux venir avec moi, » lui proposa justement son meilleur ami.
Une grosse vague de culpabilité l'envahit, en plus de sa peine et de son fond de colère.
« Non, c'est bon, Ron, t'inquiète pas. »
Il quitta la Grande Salle, souhaitant être le plus vite possible au samedi soir. N'importe où plutôt qu'ici. Il avait besoin de changer d'air autant que de se changer les idées.
… … …
La porte du fameux club était noire, comme la carte. Pourtant c'était bien là, vérifia une nouvelle fois Harry. Même adresse que sur la carte et même nom, bien que très discret sur le dessus de la porte, en lettres rouges également :
« St Sebastian – Club privé »
Il toqua à la porte, cette dernière n'ayant pas d'ouverture prévue de l'extérieur. Elle s'ouvrit, lui faisant découvrir un hall fait de noir et de rouge. Un homme, considérablement grand et musclé - ce dernier point étant particulièrement visible d'autant qu'il ne portait qu'un pantalon en cuir - fit face à un Harry ébahi.
« Vous n'êtes pas membre, » déclara l'individu. « Vous avez une invitation ? »
« Euh... je … ben je sais pas si c'est une invitation mais euh... un... un... euh... un ami m'a donné cette carte et ... » tout en bafouillant, Harry tendit la carte que Snape lui avait envoyée. Le chiffre cinq, écrit à l'encre rouge, était noté derrière avec une signature que Harry ne connaissait pas.
« C'est bon vous pouvez entrer, » déclara le gardien des lieux.
Harry entra donc et suivit l'homme jusqu'au comptoir.
« Vous avez le droit de venir au club cinq fois sans payer et uniquement en tant que visiteur. Il faudra prendre une carte de membre si vous voulez participer. Votre nom ? »
« Harry Potter, » lança le jeune homme un peu nerveusement.
Il était dans le Londres moldu, ce qui d'ailleurs l'avait bien étonné, donc il n'y avait normalement pas de danger. Personne ici ne devait le connaître. Pour autant, il se sentait très nerveux. Qu'était donc cet endroit ? Pourquoi Snape lui avait demandé de venir ici ?
Une main qui lui attrapait le poignet le fit sursauter. Il vit alors que le gardien lui passait un bracelet de cuir rouge avec le nom du club gravé dessus.
« Hein ? C'est quoi ça ? »
« Ça, c'est le signe que vous êtes invité et que vous êtes intouchable. Et ça, il s'appelle revient quand vous partirez, clair ? »
Harry leva son poignet où était désormais fixé le lien.
« Limpide, » murmura-t-il bien qu'il soit plus perdu que jamais.
« Vous devez d'abord me donner votre veste, jeune homme. »
Harry regarda l'homme. Il ne sut quoi faire, n'ayant pas pour habitude de fréquenter ce genre de club. Et des clubs tout court. En soupirant, il donna sa veste en cuir chaude.
« Vous pouvez y aller. Inutile de passer par les vestiaires. Pour vous, c'est tout droit, portes battantes du fond. »
Harry hocha la tête, se demandant bien où est-ce qu'il avait pu fourrer ses pieds. Néanmoins, il passa la première porte et atterrit dans un couloir sombre. Deux autres portes étaient présentes, mais elles devaient être celles des fameux vestiaires. Pourquoi des vestiaires dans un club ?, se demanda Harry pensivement. Il n'avait jamais entendu dire qu'il y avait des vestiaires dans les boîtes de nuit. Il avança jusqu'aux doubles portes battantes d'où s'échappait de la musique.
Il ouvrit les portes et resta figé sur place.
C'était bien une sorte de boîte de nuit. Enfin de club. Mais Harry, du peu qu'il en savait, fut bien certain qu'elle était d'un genre particulier. Très particulier.
Il y avait bien, comme dans tout endroit du monde de la nuit, les nombreuses petites tables basses entourées de fauteuils, poufs et canapés, un large bar dans le fond, des tables et des chaises et même une piste de danse. Le reste par contre, tout comme les personnes présentes...
Hommes comme femmes étaient, comme lui, vêtus de sombre ou de blanc. Enfin, pour ceux qui étaient vêtus, se décida à analyser le cerveau mis sur pause du Survivant. Certains ne l'étaient pas ou très peu. Il y avait aussi d'autres pistes, à défaut d'autre mots, mais il était bien clair que personne n'y dansait. Du moins pas les danses traditionnelles. Au vu et au su de tous, Harry pouvait voir un couple en pleine action. La femme était retenue par des chaînes, ses jambes enroulées autour des hanches de son partenaire. D'autres personnes les regardaient, comme si de rien n'était.
Harry ne sut s'il devait avancer jusqu'au bar et faire style que tout était normal dans le plus normal des mondes, ou partir en courant.
« Eh bien, on est nouveau par ici ? »
Une femme s'était approchée de lui, sanglée dans une combinaison de cuir et les traits maquillés.
« Euh... je... je suis invité, » fit Harry en déglutissant alors qu'il avisait un couple, d'hommes cette fois, le premier tenant en laisse le second qui marchait, tête baissée, aussi nu que le jour de sa naissance.
« Invité ? Comme c'est intéressant. Et par qui ? »
« Je ne pense pas que vous le connaissez, » dit Harry, ses yeux découvrant de plus en plus les personnes ou les détails autour de lui. Il y avait une majorité d'hommes. Certains se tenaient en petits groupes, notamment vers le bar ou autour d'une table basse. Harry vit qu'ils semblaient s'être rassemblés selon leur tenue vestimentaire. En effet, certains petits groupes avaient souvent les pieds nus et n'étaient que peu vêtus, contrairement aux autres qui portaient au minimum des pantalons sombres et des chaussures.
« Tu pourrais être étonné, mon jeune ami. Alors, son nom ? » persévéra la femme, le sortant de sa contemplation.
« Severus Snape. »
Les yeux clairs de la femme s'écarquillèrent.
« Severus ? »
« Euh, oui, » dit Harry, surpris qu'elle le connaisse.
« Eh bien... c'est... étonnant. »
« Pourquoi ? »
« Severus n'a plus pris d'apprentis depuis longtemps, » expliqua la femme comme si elle choisissait ses mots. « Il t'avait dit ce qui se passe ici, ce qu'est le club ? Tu ressembles à une petite souris perdue, alors je m'interroge. »
« Euh, non, mais... »
« Andrew ! » interpella alors la femme, faisant se retourner un homme, grand et dans la cinquantaine. « Où est Severus ? Son invité est là. »
Le silence se fit autour d'eux, mettant Harry mal à l'aise. Le dénommé Andrew le regardait avec une certaine perplexité.
« Viens avec moi, il a fini sa scène avec Matt, il doit discuter avec Alan, je suppose, et ensuite il nous rejoint au bar. »
Harry le suivit, sans cesser de se demander pourquoi il ne prenait pas ses jambes à son cou pour filer d'ici. Pas besoin d'être devin pour comprendre qu'il s'était laissé entraîner dans un club sadomasochiste, par Merlin ! Pourquoi Snape était-il là ? Pourquoi était-il connu ?! La curiosité, ainsi qu'autre chose qu'il ne parvint pas à identifier, le firent obéir et amener jusqu'au bar où il s'assit sur un haut tabouret, Andrew à ses côtés.
« Alors c'était bien vrai ? Severus a décidé de revenir parmi nous pour de bon, » déclara Andrew avec un sourire.
« Je ne comprends pas, » dit Harry en regardant ses mains.
Un verre fut déposé devant lui par le barman.
« Euh, j'ai rien commandé. »
« Cadeau de la maison, » répondit Andrew.
Harry le prit et le porta à ses lèvres. Il regarda de nouveau le club et les gens, plus que dubitatif.
« Severus n'avait plus pris de nouveau à former depuis plus de trois ou quatre ans. Il était très occupé, on ne le voyait pour ainsi dire plus. Sans compter son accident de voiture l'année dernière. »
Harry manqua s'étouffer avec son whisky-coca. Accident de voiture ? Sans doute l'explication donnée pour ses cicatrices autour de son cou, supposa-t-il.
« Mais j'ai appris hier par Alan qu'il avait accepté sa proposition de devenir un Maître du donjon régulier. Ceci explique sans doute cela. En tout cas, tu es bien tombé, petit. Severus est très bon dans ce qu'il fait, personne ne s'est jamais plaint de ses services. Dom comme sub d'ailleurs. »
« Euh... je comprends pas très bien... » avoua Harry, qui au contraire, avait d'un coup peur de comprendre.
« Eh, Severus ! Ton invité est là, » fit alors Andrew.
Harry se retourna et, cette fois, ce fut avec sa salive qu'il s'étrangla. Snape venait vers lui, lui aussi vêtu d'un pantalon en cuir noir particulièrement moulant. Sa chemise blanche était ouverte, révélant son torse pour la première fois à son élève. L'immonde salaud était donc bien foutu sous sa robe de professeur, pensa de suite Harry. Ses cheveux longs étaient retenus en catogan, ce qui changeait étrangement son visage. À moins que ce ne fut les lumières ou tout simplement le lieu. Ou encore autre chose que Harry ne comprenait pas, mais son professeur était... différent. Plus sûr de lui, plus... séduisant et puissant. Plus dominateur, compris Harry. Oh, Merlin, Snape était un sadomasochiste dominateur ! s'affola son cœur.
« Bonjour, Harry, » fit l'homme en prenant le tabouret vide à côté de son élève. « Un verre, s'il te plaît, Thomas. Sans alcool, je suis encore de surveillance pour quelque temps. »
« Bonsoir, prof...euh... »
« Monsieur. Ici tu m'appelles uniquement Monsieur, » lui dicta Severus d'une voix sans appel.
« Oui... Monsieur, » fit Harry.
Il sentit sur lui le regard d'Andrew et du barman, comme s'ils guettaient ses réactions et ses paroles.
« Bon garçon, » fit Severus en souriant.
« Alors, Sev', tu as choisi de former un nouvel élève ? C'est un véritable ancien à toi, d'ailleurs ? » voulut savoir Andrew.
« Un ancien, oui, et pas doué dans ma matière. Mais je ne doute pas qu'ici il sera bien meilleur. Il va donner tout ce qu'il peut. N'est-ce pas, Harry ? »
« Euh... je ne suis pas sûr de vraiment vous comprendre... monsieur, » rajouta-t-il en voyant que tout le monde attendait qu'il finisse sa phrase.
« Tu vas comprendre, rassure-toi. »
« Tu vas le former à partir de quand ? »
« Nous devons d'abord discuter de tout cela, Harry et moi. »
Comme s'ils comprenaient des paroles cachées, Andrew se leva et le barman s'éloigna.
« Bien. Dans ce cas je vous laisse discuter. À bientôt. »
Une fois seuls, Harry se retourna vers le Maître des Potions.
« Mais c'est quoi ce bordel ? Vous m'avez vraiment conduit dans un club de malades ? »
« Langage, jeune homme. Oui, je t'ai invité ici et, non, ce n'est pas un club de malades, mais un club BDSM, petit ignare. »
« C'est la même chose, » répondit furieusement Harry bien qu'à voix basse.
« Certainement pas, non. Que sais-tu sur le BDSM ? »
« J'en sais assez pour savoir que ça ne m'intéresse pas ! »
« C'est bien ce que je pensais, tu ne sais rien, » répondit Snape avant de boire une longue gorgée de son jus de fruit.
Harry passa une main nerveuse dans ses cheveux, les ébouriffant plus que nécessaire.
« Mais pourquoi vous avez fait ça ? »
« Parce que je pense que cela va pouvoir t'aider. C'est bien ce que tu voulais, non ? »
« Mais je pensais qu'on allait discuter ! Pas... pas... »
« Pas quoi ? »
« Pas venir ici pour faire je ne sais quoi ! »
« Tu vois, tu l'admets toi-même : tu ne sais pas. Alors viens avec moi, je vais te montrer et nous allons discuter. Par contre, ne me parle pas sur un ton inacceptable. Ici, c'est comme en classe, je n'accepte pas que l'on me manque de respect et c'est ''Monsieur'' à chaque fois que tu t'adresses à moi. Clair ? »
Le ton de la voix de Snape lui déclencha un frisson dans le dos. Certes, il connaissait Snape en tant que professeur, mais jamais encore cela ne lui avait fait cet effet-là en classe.
« Oui, Monsieur, » s'entendit-il répondre.
« Parfait. »
Pourtant, avant de pouvoir se lever, un couple s'approcha d'eux.
« Severus, il me semblait bien que c'était toi ! On m'a dit que tu revenais de façon plus officielle dans le club ? »
« Bonsoir, Damian. Oui, j'ai accepté l'offre d'Alan. Oh, je vois que tu es toujours très bien accompagné. J'ai appris pour vous deux d'ailleurs. Félicitations. »
Damian se mit à rire tout en remerciant Severus.
Harry regarda l'étrange couple devant eux. Celui qui avait parlé à Severus, Damian, avait pris le siège vacant à ses côtés. Il était vêtu sobrement d'un jean noir et d'un t-shit blanc moulant. Ses poignets étaient gainés de cuir et un large tatouage était visible dans son cou. Il tenait en laisse un jeune homme blond qui était à genoux au sol, à côté de lui. Le blondinet était enserré dans des larges liens en cuir noir qui barraient son torse mais laissaient libre à la vue ses tétons qui arboraient chacun un piercing. Il avait la tête basse et ses mains reposaient sagement sur ses cuisses à moitié nues, à peine recouvertes par un mini-short en latex rouge sombre. Harry sentit ses yeux devenir exorbités à sa vue. L'homme passa sa main dans les boucles blondes, comme s'il caressait un objet précieux. La fierté était clairement lisible sur ses traits.
« Oh, Dorian est une perle. C'est le dernier sub que tu as entièrement dressé et, sincèrement, je ne te remercierai jamais assez pour le travail que tu as fait. »
Severus se mit à rire doucement.
« Allons, je t'en prie, ne sois pas modeste. Je n'ai fait que lui enseigner les bases. Le reste, c'est ton travail. Mais j'étais certain que vous étiez faits l'un pour l'autre. »
Les caresses dans les cheveux blonds s'intensifièrent, sans que le soumis ne bouge ni ne parle.
« Pet, tu veux dire bonjour à Maître Severus ? Ça te ferait plaisir ? »
Le jeune homme hocha la tête rapidement.
« Tu peux y aller, permission de parler. »
Aussitôt, Dorian se traîna à genoux vers Severus, il entoura ses jambes de ses bras, lui embrassa la main et posa sa tête sur l'une de ses cuisses.
« Je suis tellement content de vous voir, Maître Severus. J'étais très inquiet quand j'ai appris pour votre accident. Vous allez mieux ? »
« Oui, je vais très bien, » fit Severus en caressant à son tour les boucles qui semblaient douces. « Et toi, tu es heureux ? »
« Oh, oui, Maître, très. »
Severus souleva le menton de ses doigts afin de regarder le garçon dans les yeux. Harry fut presque choqué de l'éclat de douceur dans les prunelles sombres et de celle de reconnaissance, pour ne pas dire d'émerveillement, dans les bleus.
« Tu es un si bon garçon. Tu fais la fierté de ton maître et de ton ancien maître, » susurra Severus.
Les pommettes de Dorian rougirent sous le compliment.
« Oh, merci, Maître Severus, c'est trop d'honneur. »
Severus caressa une nouvelle fois les cheveux fous avant de se lever.
« Bien, je dois discuter avec Harry. Je vous revois plus tard ? »
« Harry ? »
Le regard de Damian s'attarda sur le corps de Harry qui sentit avec horreur ses joues rougir également.
« Oh, je vois. Est-ce le même Harry qui te rendait dingue au collège ? Celui qui faisait régulièrement des catastrophes lors des manipulations de produit ? »
« L'un des pires élèves dont peut cauchemarder un professeur de chimie, je te confirme, » se mit à rire Severus alors que Harry lui lançait un regard noir. « Mais un très bon garçon dans le fond, j'en suis certain. »
De nouveau, Harry sentit ses joues s'échauffer sous ce qui était, a priori, un compliment. Il baissa la tête, ne sachant décidément pas comment réagir dans ce lieu et au milieu de ces gens.
« Il semblerait, effectivement, » approuva d'une voix douce Damian. « Un nouveau sub en formation, alors, si je comprends bien ? »
« Il se pourrait, nous devons d'abord en discuter. »
Harry se pinça les lèvres, histoire d'éviter de répondre. Un sub, lui ? Un soumis ? Et puis quoi encore ? Il était un Gryffondor, il était fort, il était le Survivant, il était … Il était aussi totalement paumé, le sermonna une partie de lui. Une partie qui était fatiguée, qui était en colère et emplie de peine, une partie qui n'arrivait plus à le faire marcher droit et savoir ce qu'il voulait. Une partie qui voulait tant se reposer et que quelqu'un l'aide, lui prenne la main et lui assure que tout irait bien, qu'il pouvait se laisser aller.
Harry ne réalisa pas qu'ils étaient de nouveau seuls, Severus et lui. Il le comprit alors que la main de son professeur se posait avec bienveillance sur son épaule.
« Harry, ça va ? »
Le jeune homme redressa la tête qu'il avait gardée basse jusqu'alors, perdu dans ses pensées.
« Je crois, oui. Monsieur, pourquoi vous pensez que cela m'aiderait de venir ici ? »
Le regard de Severus le pénétra. Il le scrutait intensément.
« Tu me fais de telles yeux de chiot, comme ceci. Comment je pourrais résister, hein, dis-moi ? » murmura Severus. « Le fait est, Harry, que je sais que je suis capable de t'aider à te sentir mieux. Je sais que tu ne vas pas bien, que tu es malheureux et que tu sens en colère, triste, que tu ne sais plus, comme tu me l'as dit, quoi faire pour reprendre le contrôle de ta vie. Je peux t'aider. Mais pour cela tu vas devoir me faire confiance. Pleinement confiance. Viens, je vais te montrer une chose ou deux puis nous discuterons. »
Harry se leva lui aussi. Il regardait tout autour de lui, s'étonnant des couples qui s'embrassaient, des gens qui discutaient ou dansaient - comme dans n'importe quel club un samedi soir sans doute, bien qu'il soit encore très tôt pour le monde de la nuit - et qui côtoyaient d'autres scènes bien plus spécifiques à ce que l'on pouvait attendre d'un endroit tel que celui-là.
Severus le conduisit jusque dans une petite salle où se tenait déjà d'autres personnes. Toutes regardaient un couple. L'homme était allongé sur le dos sur un banc en bois, ses jambes et ses bras fermement ligotés aux quatre pieds. La femme tenait un chat à neuf queues et caressait son partenaire avec ce dernier avant d'en donner quelques coups bien placés. Harry se sentit mal. Il ne voyait pas l'intérêt de ce qu'il voyait, n'appréciait pas l'idée même de se tenir là, avec cette boule dans la bouche qui l'empêcherait de crier. Non, il ne voyait vraiment pas ce qu'il y avait d'excitant à la chose, malgré le temps qu'ils passèrent là et bien que l'homme, lui, montrait sans complexe son plaisir.
« Je constate, comme je l'espérais et le supposais à la fois, que ce genre de scène n'est pas vraiment ce qui te convient, » fit Snape en posant sa main sur l'épaule du jeune homme qui sursauta une fois de plus au contact.
« Non, pas vraiment. Monsieur, je ne comprends toujours pas en quoi tout ça pourra m'aider. »
« Attends encore un peu. »
Snape le dirigea, sa main toujours sur Harry, vers une autre pièce ou des cris s'élevaient. Cette fois, Harry stoppa net. Il reconnut sans peine les cheveux blonds et bouclés du jeune homme qui se faisait diablement fesser par un autre, plus grand, assis sur un fauteuil. Damian avait enlevé son haut, révélant un torse puissant recouvert de fin poils bruns. Il était totalement concentré sur le corps allongé en travers de ses cuisses et ses mains s'abattaient avec rudesse sur les fesses nues.
« Pourquoi... pourquoi il fait ça ? » balbutia Harry. « Il disait qu'il était content de lui ! »
« L'un n'empêche pas l'autre, » répondit Severus en se positionnant derrière Harry et en posant sa deuxième main sur l'épaule restée libre. « C'est une scène, Harry. Autrement dit, une mise en scène. Le dominant, ici Damian comme tu l'avais compris, dirige une séance avec son soumis, Dorian. C'est quelque chose que les dominants préparent en avance. Parfois le soumis sait, dans les grandes lignes, ce qui l'attend, le plus souvent non. Mais ils savent tous les deux ce que l'un et l'autre aiment faire, donner et recevoir. Plus important, tous les deux sont pleinement consentants. Et je sais, de source sûre, que Dorian aime par-dessus tout les fessées à mains nues. »
Harry écoutait, sans pouvoir détacher ses yeux du spectacle offert. Damian continua de faire claquer ses mains sur les fesses et le haut des cuisses de son soumis. Puis, une fois que la peau fut bien rouge, il fit passer sa main dessus, en caresse. Dorian gémissait, la tête ballante contre le fauteuil et la cuisse de son Dom.
« Bon garçon, » ronronna Damian. « Tu veux me faire plaisir, Pet ? »
Le soumis gémit plus fort. Il se laissa tomber au sol, entre les cuisses ouvertes de son maître et entreprit de lui dégrafer son pantalon. Harry sentit sa bouche s'assécher en constatant que l'un comme l'autre bandaient durement.
« Viens, approche-toi, » chuchota Severus.
Sans lui laisser le temps de répondre, il poussa Harry en avant jusqu'à ce qu'il soit près des deux amants. Damian les regarda un bref instant, leur sourit et fit un petit geste de la tête pour signifier son accord. Severus poussa un peu plus près Harry à côté des deux hommes, sans relâcher la pression de ses doigts sur les épaules du garçon.
Harry regardait Dorian, ou plutôt, la bouche de Dorian qui s'activait autour du désir de son Dom. La salive coulait le long du membre dont il prenait régulièrement toute la longueur au fond de sa gorge avant de lécher avec application le gland. Les deux hommes gémissaient de plaisir. Harry regardait l'un, puis l'autre. Autant il pouvait comprendre le plaisir de Damian, autant celui de Dorian lui semblait... incongru. Pourtant... Pourtant il était là, tellement présent dans chacun de ses gestes, de ses soupirs, des regards éperdus qu'il lançait parfois à l'homme alangui dans son fauteuil.
Puis les mains de Damian enserrèrent la tête aux boucles blondes, la maintenant fermement alors que, il n'y avait pas d'autre mot ou pensée dans l'esprit de Harry, il baisait la bouche offerte. Enfin, avec un long gémissement, il jouit dans l'antre humide. Dorian s'empressa d'avaler puis entreprit de lécher consciencieusement le pénis qui flétrissait alors que le sien, lui, était toujours gonflé et rougeoyant.
« Viens sur moi, Pet, et interdiction de jouir tant que je ne t'en donne pas l'autorisation, » commanda d'une voix pourtant douce Damian.
L'homme blond se hissa de nouveau sur les cuisses de son Dom, et se tint à genoux sur l'assise.
« Bon garçon. Très bon garçon, » fit Damian en le caressant lentement.
Le plus jeune rejeta sa tête en arrière, offrant véritablement son corps à son dominant qui le parcourait de part et d'autre. II gémissait, se mordait les lèvres, tout en se retenant visiblement de bouger. Damian chercha quelque chose derrière lui d'une main et Harry sentit ses yeux s'agrandir en voyant un objet qu'il ne connaissait pas. Cependant, au vu de la forme et, surtout, compte tenue de la situation, il se doutait d'où il allait finir. Son impression fut renforcée quand le Dom versa dessus une longue giclé de lubrifiant grâce à la bouteille qu'il avait également prise derrière son dos et qu'il reposa. Il lubrifia l'objet, ainsi que ses doigts, puis, glissa l'un et l'autre entre les fesses de Dorian.
« Viens, viens par ici, » murmura-t-il.
D'une main, il appuya sur la nuque recouverte de cheveux blonds, obligeant la tête de l'homme à se poser dans son cou. De l'autre, il caressait l'intimité de son sub qu'il dévoilait sans aucune pudeur à l'assistance.
Harry se rendit compte qu'il respirait vite, bien trop vite, alors que sans pouvoir se retenir, il penchait sa tête d'un côté afin de voir l'étrange objet pénétrer le corps du garçon. Ce dernier gémit de nouveau, de plus en plus fort.
Puis Damian le relâcha, enserra de sa main humide le pénis turgescent qui se dressait au-dessus des poils blonds.
« Vas-y, Pet, montre-moi. Baise ma main. »
Aussitôt, Dorian bougea ses hanches, les yeux clos. Il posa ses mains sur les épaules de Damian pour se soutenir un peu plus. La salle se remplit de ses halètements, de ses petits cris de plaisir. En bougeant, il faisait se mouvoir l'objet en lui, ce d'autant plus que Damian donnait régulièrement des petits coups de poignet, bougeant l'objet de telle façon qu'à chaque fois Dorian poussait un cri plus prononcé.
Harry avait chaud. Très chaud. Il ne pouvait détourner son regard de l'homme blond qui semblait si... présent, si vivant et à la fois si éloigné d'eux. Comme s'il était dans son propre monde. Il tremblait, son corps se couvrait de sueur alors que les lèvres étaient de plus en plus malmenées par ses dents. Des sanglots firent bientôt leur apparition, des larmes coulèrent sur ses joues. Harry se douta qu'il devait se retenir - plus que lui n'aurait sans doute jamais pu - de jouir autant que de supplier pour sa délivrance.
« Bon garçon, gentil Pet. C'est bien, » susurra la voix de Damian, ce qui eut pour effet de faire sangloter un peu plus fort son amant.
Mais Harry ne regardait pas le Dom. Ses yeux, tout son être étaient vissés sur le sub qui pleurnichait.
« Regarde-moi, Pet ! » ordonna soudain Damian.
Aussitôt, deux perles bleues brillantes s'ouvrirent et se focalisèrent sur l'homme. Harry recula, son dos butant contre le torse de Severus face à leur intensité. L'homme ne voyait sans doute rien d'autre que celui qui lui donnait des ordres.
« Jouis pour moi, Pet ! »
Aussitôt les gémissements devinrent cris véritables alors que des giclées blanches éclaboussaient les torses nus des deux hommes. Dorian s'effondra contre Damian, le corps secoué de soubresauts. Il pleurait, gémissait, perdu dans un endroit que Harry doutait connaître. Damian lui parla doucement à l'oreille, releva le menton qui tremblait et, sans hésiter, dévora la bouche humide dans un baiser enfiévré.
Harry les regardait toujours quand Severus le tira doucement en arrière. Il se laissa faire, totalement hypnotisés pas Dorian, son visage, son regard empli d'amour et d'adoration pour Damian. Il vit Damian caresser Dorian, encore et encore, avec tellement de tendresse dans ses gestes que son estomac se serra.
« Viens, Harry, il est temps de les laisser seuls. Dorian a besoin de son Dom pour revenir sur la terre ferme. »
« Il... il était... »
« Il était dans son sous-espace. Une sorte d'état d'esprit où seul son maître importe. Il ne compte que pour lui, par lui. Cela lui permet aussi d'atteindre l'extase. Tant dans son corps que dans son esprit. D'être en totale communion l'un avec l'autre, mais aussi avec son Dom. Viens, Harry, Dorian a besoin d'être avec Damian. Rien que lui. »
Harry sortit de la salle mais se retrouva plaqué avec une douce fermeté contre le mur d'à côté.
« Que... »
« Chuut, ne parle pas. Pas tout de suite. Tu as été à la fois choqué et fasciné par ce que tu as vu. Pas dans la première salle, mais dans celle-ci. Ce qui me convient parfaitement. »
« Pourquoi ? » murmura Harry, encore ébranlé par ce qu'il venait de voir.
Il étouffa un cri alors que la main de Snape se posait sur son entre-jambe.
« Parce que je pense que nous avons résolu l'un de tes précédents problèmes, non ? Il semblerait que tu puisses à nouveau bander. »
Harry rougit furieusement mais ne chercha pas à se défaire de l'emprise de Snape. Cette subite passivité devait être due à ce qu'il venait de voir. Il était déstabilisé, voilà tout, pensa-t-il. Et aussi remarquablement dur, Snape avait raison.
Severus se détacha de lui et le détailla attentivement. Harry se dandina légèrement, mal à l'aise sous ce regard.
« Bien, mon service ici est terminé. Je vais prévenir Alan que je m'en vais. Attends-moi ici. »
Harry hocha la tête, son regard plongé dans celui noir de l'homme qui eut un fin sourire.
« Avec des mots, jeune homme. »
« Oui, Monsieur, » dit-il par automatisme avant de rougir de nouveau alors que le sourire de Snape s'élargissait.
« Bon garçon. »
… … …
Harry regardait tout autour de lui, de nouveau éberlué. Décidément, cette soirée n'avait pas fini de l'entraîner de surprise en étonnement.
Snape avait tenu sa promesse. Il était parti puis était revenu le chercher au bout de plusieurs longues minutes, au plus grand soulagement de Harry. Une fois sortis du club, ils avaient marché en silence jusque dans une petite ruelle sombre. Là, Severus lui avait tendu la main. Harry avait hésité, avant de la prendre. Puis Snape les avait faits transplaner ici.
C'était la maison de Snape. Sa nouvelle maison. Tout en leur préparant une tasse de thé (un Darjeeling pour lui et un thé vert à la vanille pour Harry) le professeur de potions avait expliqué à son élève qu'il avait vendu son ancienne maison, impasse du Tisseur. Il avait aussi utilisé plusieurs de ses économies, tant sorcières que moldues, afin de s'offrir ce petit pavillon plutôt chic dans une banlieue aisée de Londres.
Harry était véritablement confus. Jamais il n'aurait pensé que Snape vivrait dans une telle maison. Elle était claire et le salon, grâce à une grande baie vitrée, donnait dans un petit jardin. Une cheminée trônait dans un coin.
« La cheminée était l'une des conditions sine qua none pour l'achat, » déclara Snape en lui tentant un mug remplis de thé et en s'asseyant dans le canapé. Harry hésita, ne sachant quoi faire.
« Assieds-toi, Harry, je t'en prie. »
Le jeune homme s'installa dans un fauteuil, se sentant gauche. Quelque part dans son esprit, une petite voix lui demandait encore ce qu'il foutait bien là, en compagnie de Snape.
« La cheminée est reliée à mon appartement de Poudlard. Comme cela, je peux venir ici aussi souvent que je veux. Un système m'alerte si un élève vient frapper malencontreusement à ma porte. »
Harry but une gorgée de son thé pour prendre contenance. Les palabres, c'était bien gentil mais lui avait des questions plus importantes qu'une cheminée.
« Monsieur, j'avoue que je ne comprends toujours pas pourquoi je suis là. Pourquoi vous m'avez emmené dans ce club ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que c'est ? Bien sûr, je sais que c'est un club BDSM mais... » il ne finit pas sa phrase, la laissant en suspend.
« Bien, » fit Snape en posant sa tasse sur la table basse devant lui. « Les temps des explications, n'est-ce pas ? »
Il sourit et détacha l'élastique qui retenait ses cheveux. Harry retrouva aussitôt l'ancien Snape, son professeur, mais il avait toujours ce petit quelque chose qui le rendait si différent de l'homme acariâtre et taciturne qu'il connaissait à Poudlard.
« J'ai découvert ce club quelque temps après la mort de ta mère, » annonça-t-il, tout de go, faisant sursauter Harry. « Je n'allais pas spécialement bien, comme tu peux t'en douter. J'avais échoué. La seule femme qui avait compté pour moi était morte, par ma faute. J'avais été innocenté par Albus, j'étais toujours professeur à Poudlard mais... Mais je me sentais vide. J'allais mal. Très mal. »
Les yeux noirs se plantèrent dans les verts. Leur message subliminal était clair : comme toi, disaient-ils.
« Je suis rentré là pas vraiment par hasard. En fait, je connaissais ce club en raison d'une mission que j'avais dû faire, avant, avec Tu-Sais-Qui. »
« Pourquoi vous ne dites pas son nom ? Vous avez peur ? » le coupa Harry.
Il se mordit l'intérieur des joues en avisant le regard noir de l'autre homme.
« Non. Parce que je le hais. Je le méprise. Je ne le nomme pas parce que j'estime qu'il ne mérite pas d'être nommé. Pour aucune autre raison. »
Harry hocha la tête et retourna à son thé.
« Je suis donc venu, plusieurs fois. Et puis, un jour, je me suis lancé. J'ai demandé à Alan de me former. »
« Qui est Alan ? »
« C'était, et c'est toujours, l'un des deux propriétaires et gérants du Club. Il était avec un autre associé qui a prit sa retraite depuis. Il a accepté ma requête, et je suis ainsi devenu avec le temps l'un des Dom de ce club. Parfois, et au vu de mes...compétences et aussi en raison de l'amitié qui nous lie, j'ai été le maître du donjon. C'est à dire le responsable des lieux et des scènes. Pour une soirée ou quelques heures, comme ce soir. Ce club était avant tout un club BDSM gay autrefois, d'où son nom certainement. Avec le temps, il s'est ouvert aux lesbiennes puis aux hétéros. Mais si on rencontre assez souvent tout genre de couples ou de pratiquants le week-end, le club est résolument gay la semaine. »
Harry avala avec un peu de difficulté sa gorgé de thé.
« Êtes-vous... gay, Monsieur ? »
« Je pense que je n'ai aimé qu'une seule femme dans ma vie. Et pour être tout à fait sincère, au vu de mes préférences sexuelles, je me demande aujourd'hui si j'aurai été capable de la satisfaire. Cela répond-il à ta question ? »
« Euh... je crois, oui, » balbutia Harry, toujours gêné quand il imaginait Snape et sa mère de cette façon. « Mais, hum, moi je ne le suis pas. Enfin si vous vouliez me proposer ce que je suppose que vous vouliez me proposer. Mais je peux me tromper, bien sûr, » s'emmêla Harry alors que le sourcil de Snape se dressait sur son front.
« Vraiment ? Pourtant, ce qui est surprenant, c'est que tu n'as pas réagis au couple hétérosexuel tout à l'heure, mais à Dorian et Damian, » fit Snape d'une voix doucereuse.
Harry en resta coi quelques secondes. Sans répondre, il plongea son nez dans sa tasse.
« Tu dois savoir que les Dom présents dans ce club sont toujours entendus avant d'être acceptés. Certains sont même formés par le club. Comme ce fut mon cas. J'ai été le soumis d'Alan pendant quelque temps avant de devenir Dom à mon tour, c'est ainsi qu'il pratique pour former un Dom. »
Harry redressa son nez.
« C'est ce que voulez faire avec moi ? »
Snape sourit de nouveau.
« Je ne pense pas non. Je n'étais pas fait pour être un soumis. Eh non, pas de commentaires sur le psychopathe que j'ai servi durant mes jeunes années. Cela m'a sans doute servi de leçon. Je ne dis pas que je suis capable de reconnaître un futur Dom d'un futur sub, mais... Mais quand je te vois, Harry, je n'ai que peu de doutes. »
« C'est n'importe quoi ! » s'offusqua Harry. « Je ne suis pas comme ça ! Je suis un battant, un dur ! J'ai vaincu Voldemort et non, je ne vais pas faire...ça ! »
« Je ne nie pas tes qualités toutes gryffondoriennes, » se moqua Snape. « Ne crois pas que tous les soumis présents au club le sont dans leur vie de tous les jours. Certains ont besoin de décompresser, justement. De laisser quelqu'un d'autre gérer leur existence pendant quelques heures. De leur donner le contrôle absolu. De se laisser aller, de se reposer sur des choix et des actes dont ils ne sont pas décisionnaires. De faire confiance et de se laisser porter. Cela te parle-t-il ? »
Harry cligna des yeux, se sentant étrangement pris en faute.
« Harry... qui regardais-tu, tout à l'heure ? Qui enviais-tu ? Pourquoi bandais-tu ? » poursuivis Snape sans faire cas des joues rougissantes à l'entente de la dernière question. « Damian ? Non, je ne crois pas. C'était Dorian. Tu n'avais d'yeux que pour lui. Je le sais, je t'ai vu faire. »
Il se leva et partit chercher plusieurs feuilles ainsi qu'un livret.
« Tiens, j'avais préparé ceci. C'est de la documentation sur le club et le BDSM en général. Il y a aussi un contrat type dominant-soumis. Je te propose que tu les lises, à tête reposée, et que nous en discutions tous les deux samedi prochain. Si quelque chose ne peut pas attendre, tu connais le chemin jusqu'à mes cachots. »
« Un contrat ? » répéta Harry en regardant les feuilles dans ses mains.
« Oui. Je te propose un contrat de six semaines. Pour commencer. Je pense que nous devons aller doucement, alors ne prends pas peur selon ce que tu lis dans ce contrat. C'est un contrat type. Il faudra barrer tout ce que tu ne veux pas faire. Et je sais qu'il y aura beaucoup de choses que tu barreras. C'est normal. »
Harry finit sa tasse de thé en lisant, plus qu'éberlué par ce qu'il découvrait.
« Safe word ? »
« C'est primordial. Il t'en faudra trois. L'un pour dire que tout va bien, que tu veux continuer lorsque nous somme dans une scène ou que ce que je te propose te convient. Un autre pour dire que tu veux ralentir, que quelque chose te gêne ou que tu as besoin d'en parler. Et enfin un dernier, quand ça va trop loin. Un mot d'alerte qui fait que la scène s'arrête. Immédiatement. »
Harry redressa sa tête.
« C'est possible, ça ? »
Snape eut un petit rire qui finit de surprendre Harry. Il n'avait jamais vu ou entendu Snape rire avant aujourd'hui.
« C'est plus que possible, Harry. C'est la base. Tu dois comprendre que les maîtres mots sont confiance et contrôle. Tu donnes en tant que soumis ta confiance et le contrôle de tout ton être à ton Dom. Mais ce dernier à des gardes-fou, pour lui comme pour toi. Ce sont tes safe words. En réalité, le sub est celui qui détient le véritable pouvoir. Il peut tout faire arrêter. Mais en échange, il doit laisser son Dom faire ce qu'il veut, il lui appartient. Jusque dans les limites qu'ils ont posées ensemble et avec la sécurité qu'offrent les safe words. »
Harry se recula contre l'assise de son fauteuil, sa main malmenant ses cheveux.
« C'est hallucinant, » déclara-t-il. « Vous êtes vraiment sérieux ? Je comprends toujours pas comment vous pouvez croire que cela va m'aider à me sentir mieux dans ma tête. Comment vous pouvez m'imaginer dans ce rôle ? Et mieux encore, avec vous dans celui du Dom ! »
Il se mit à rire, mais sans grande joie.
« C'est quoi le truc ? Vous voulez me baiser parce que vous n'avez pas pu baiser ma mère ? Parce que j'ai les mêmes yeux qu'elle, alors ce serait comme si ? Pourtant je ressemble à mon père, alors quoi ? C'est lui, que vous avez envie de baiser ? Pour vous venger ? »
Il reposa les feuilles avec force et se prit la tête dans ses mains. Elles tremblaient, nota Severus.
« Non, il n'est pas question de tout cela. Et je t'interdis t'employer ces termes en parlant de tes parents devant moi. »
Harry ricana et redressa son visage.
« Vous m'interdisez ? »
Ce qu'il voulait dire lui resta en travers de la gorge car Severus avait bondi à côté de lui et le fixait.
« Oui, je t'interdis de le faire en ma présence et plus encore chez moi, je suis clair ? Et non, je ne fais pas cela par vengeance. Si je voulais me venger, je l'aurais fait depuis bien longtemps. Je t'aurais fermé la porte au nez quand tu es venu me voir l'autre nuit. Et si j'ai envie de baiser, mon garçon, ce ne sont pas les sub qui me manque pour le faire ! »
Harry déglutit, ne sachant plus quoi faire, quoi dire, perdu plus que jamais en raison de tout ce qu'il avait vu et entendu. Il sursauta alors que les mains de Snape se posaient sur les siennes, les serraient afin d'atténuer leurs tremblements. Au bout d'un instant, il leva des yeux désarçonnés vers son professeur.
« Pourquoi vous croirais-je ? Pourquoi devrais-je vous faire confiance ? »
« Parce que je peux t'aider. Parce que tu sais que je peux le faire. Parce que je ne te laisserai pas tomber. »
Harry se pinça les lèvres, hésitant.
« Je... je veux bien y réfléchir. »
« C'est bien... puppy eyes, »
Harry haussa les sourcils, surprit.
« Quoi ? »
« Tes yeux... quand tu fais tes yeux de chiot battu, tu n'as pas idée de ce que tu peux me faire... » marmonna Snape comme pour lui-même.
« Attendez... vous êtes en train de me trouver un surnom, comme quand Damian appelait Dorian ''Pet'' ? C'est ridicule ! »
« Non, c'est très courant, bien au contraire. Quant à toi, si tu acceptes, tu sais déjà que je n'accepterai pas d'autres appellation que ''Monsieur'' quand nous serons ensemble dans ce cadre, quand nous ferons une scène ou en présence d'autres Dom. Compris ? »
« Oui. »
« Non, mauvaise réponse, » fit Severus doucement.
Harry soupira de façon maussade.
« Oui... Monsieur. »
« Très bien, Pup. »
… … …
Harry ne dormit pas spécialement bien cette nuit-là. Quant au dimanche il fut placé sous le signe de la morosité et des études pour le Survivant. Personne ne vint le contrarier, ce qui lui convint parfaitement, mais personne ne vint même lui adresser la parole non plus, ce qui est pour effet d'accentuer sa mauvaise humeur. Ron ne revint que tard de son week-end et, après avoir tenté de discuter un moment avec Harry, il préféra aller dormir avec Dean, prétextant qu'ils avaient un devoir commun à rendre en Métamorphose. Si le devoir était exact, Harry doutait fortement que ce soit pour cette raison que Ron désertait leur dortoir. Il s'en voulut mais avait le sentiment de ne rien pouvoir y faire. Tout lui échappait y compris ses sautes d'humeur et ses excès de mélancolie.
La semaine ne fut guère mieux. Par-dessus tout, Harry se rendit compte qu'il supportait encore moins qu'avant les cours de Snape ou sa présence. Il en fut un bref instant surpris. Après tout, les moments passés en sa compagnie avaient été, fort étrangement, parmi les meilleurs qu'il comptait depuis des lustres.
Sa mauvaise humeur grimpa d'un cran quand il réalisa enfin pourquoi. Snape restait Snape, ici à Poudlard. C'était toujours le même sale connard qui terrorisait les élèves, les regardait de haut tout en leur jetant des piques blessantes. Harry eut bien conscience que ce que lui avait dit ses amis ainsi que l'homme lui-même était exact : il ne le traitait pas différemment des autres. Mais là encore, cela n'atténua pas son ressentiment, bien au contraire.
Harry savait que Snape pouvait être différent. Il l'avait vu, bon sang ! Et plus d'une fois ! Il l'avait vu dans ses souvenirs, mais il l'avait aussi constaté de visu lors de leur sortie du samedi soir. Merde alors, il l'avait aussi constaté dans la façon dont Snape s'était comporté avec lui quand il l'avait insulté dans ses quartiers ou quand ils avaient discuté chez lui, à Londres !
Alors pourquoi Snape était si différent ici, à l'école, et avec les autres sorciers ?
Il était capable de sourire, de rire. Il était capable de gentillesse, de douceur. La façon dont il avait regardé Dorian, dont il lui avait caressé les cheveux et dit qu'il était fier de lui... Harry doutait qu'il ait jamais dit une chose pareil à un élève !
Vraiment, tout ceci le dépassait. Il ne le comprenait pas. Non seulement cela le minait mais, alors que le samedi approchait de nouveau, Harry comprit qu'il espérait revoir ce Snape là. Comme si, lui, avait le droit de le voir. Comme si Snape, en ne changeant pas son comportement à Poudlard en sa présence, lui faisait un affront.
C'était ridicule, pensa le jeune homme alors qu'il attendait devant la porte des appartements du Maître des potions. Ridicule et de la faute de Snape. S'il ne lui avait pas montré cette face cachée... Harry secoua la tête. Non, même lui ne pouvait soutenir que c'était la faute de Snape. C'était lui, Harry, qui tapait dans les gamelles. Pas les autres.
Une grande tristesse l'envahit. Il perdait les pédales, n'arrivait plus à gérer sa vie. Il venait voir Snape mais ne savait toujours pas quelle réponse il allait lui donner. Lui qui d'ordinaire fonçait tête baissée ne savait plus quoi faire.
« Oui, monsieur Potter ? » fit Snape en ouvrant sa porte.
« Bonjour, professeur. Serait-il possible de vous parler ? » demanda poliment Harry.
Snape hocha la tête et le laissa entrer.
Harry vit aussitôt qu'il était attendu. Un exemplaire du contrat était posé sur la table du salon, ainsi qu'une plume et un encrier. Deux tasses de thé étaient prêtes à être remplies, juste à côté.
« Thé à la vanille ? » proposa Severus en agitant sa baguette.
« Oui... Monsieur, » rajouta Harry.
Il ne rata rien du demi-sourire de Severus.
« Alors, tu as réfléchi à ma proposition ? »
L'homme vêtu de sombre s'assit et agita une nouvelle fois sa baguette afin de remplir sa propre tasse.
« Eh bien en fait, Monsieur, » dit Harry en s'asseyant à son tour. « J'avoue que je ne sais toujours pas trop quoi en penser. »
« Vraiment ? »
« Oui... j'ai encore du mal à cerner comment cela pourrait m'aider. Et sincèrement, je ne suis pas sûr de pouvoir réussir à faire ce que vous attendez de moi. »
« Et qu'est-ce que j'attends de toi ? »
« Eh bien... que je sois votre soumis. C'est bien de cela dont il s'agit, non ? »
« Certes. Mais que crains-tu exactement ? »
Harry se tortilla sur sa chaise, mal à l'aise.
« Oh... je vois, » sourit Snape. « Je n'avais pas pensé à ce petit détail. »
« De quoi vous parlez ? » s'énerva aussitôt Harry.
« Eh bien du fait que tu es puceau et que tu craignes que je ne te sodomise violemment contre une surface plane... ou pas d'ailleurs. »
Harry piqua un horrible fard.
« Je ne suis pas puceau ! J'ai couché avec Ginny ! »
Snape se retint visiblement de ricaner.
« Oh, et donc tu avais réussi à bander cette fois-là ? Car je crois me souvenir que tu avais un petit problème de ce côté-ci, non ? À moins que ce ne soit arrivé qu'après ? »
Harry lui lança un regard noir.
« Ma vie sexuelle ne vous regarde pas ! »
« Si tu acceptes, si, elle me regardera, sois bien certain de ce point. »
Harry avala rageusement une gorgée de thé.
« Donc la partie sodomie violente sur une surface plane est bien prévue à votre programme ? » lança-t-il une fois qu'il eut reposé sa tasse.
Snape soupira et prit les feuilles du contrat.
« Harry, le sexe est en général très utilisé dans ce genre de relation. L'orgasme est souvent l'une des finalités pour le sub ou le Dom, ou le contrôle de l'orgasme. Mais ce n'est pas la seule, loin de là. C'est une question de don de soi, de confiance, d'abandon et de contrôle. Pas juste de sexe. C'est pour cela que les contrats sont là. Si tu ne veux pas de relation sexuelle entre nous, il n'y en aura pas. »
Harry rougit une nouvelle fois. Sa colère s'évapora comme neige au soleil.
« Et si... et si je ne sais pas, Monsieur ? » avoua-t-il.
Snape reposa les feuilles.
« Alors c'est qu'il te faut encore un peu de temps pour réfléchir. Je ne veux pas te forcer la main. Prends le temps qu'il te faudra. Je te conseille cependant de retourner au club, avec ou sans moi, comme tu le souhaites. Tu as le droit à encore quatre visites, profites-en. Par contre, je t'interdis de jouer dans le club, est-ce bien clair, Harry ? »
Le garçon redressa le nez à l'intonation stricte de son professeur. Qui ne l'était sans doute plus vraiment à cet instant.
« Oui, Monsieur. »
« Si un Dom se présente à toi et veut t'entraîner dans une scène ou te faire monter dans l'une des chambres de l'étage, refuse. Même si sur le moment cela te semble une bonne idée. Normalement, cela ne devrait pas se produire. Tu auras le bracelet du club et les Dom présents ne sont pas du genre à profiter d'un innocent, du moins les habitués que je connais. Mais je préfère quand même te prévenir. Si besoin, va voir le barman, Thomas celui que tu as déjà vu ou l'autre, Chris. Tu peux aussi sans crainte faire appel à Andrew ou Damian parmi les Dom si quelqu'un est trop insistant. De la même façon, je te conseille de rester avec les sub.
« Et si ce sont les Dom que je veux voir ? » fit Harry avec défi. « Si en réalité je ne suis pas intéressé pour être un soumis mais un dominant ? »
Snape eut un sourire en coin.
« Mais je t'en prie, Harry, va donc parler avec qui tu veux. Tant que tu respectes ces règles. Je ne plaisante pas. »
Harry fit la moue devant le regard sombre.
« Oui, Monsieur, » marmonna-t-il.
… … …
Il y avait moins de monde que le samedi de la semaine précédente. Sans doute parce que c'était lundi, pensa Harry.
Il avait tenu encore deux jours avant de céder à ses pulsions. Deux jours et un nouveau cours de Potion.
La population était clairement masculine comme il s'y attendait suite aux explications de Snape. Harry refusait mordicus de se dire que cela avait un lien avec le fait qu'il n'avait pas voulu venir au club le samedi soir après sa discussion avec Snape, ni le dimanche. Pourtant, rien que l'idée de voir une femme avec une cravache à la main lui donnait des sueurs froides. Étrangement, la même cravache dans les mains de Damian ou de Snape ne lui faisait pas du tout le même effet.
Harry s'avança vers le bar, d'un pas qu'il voulait décidé. Après tout, malgré son bracelet d'un cuir rouge autour du poignet, il n'était plus entièrement novice ici. Cependant, la vue de deux hommes en train de boire une bière et qui le reluquaient avec insistance lui noua le ventre. Il ne sut plus quoi faire et retint avec peine une brutale et irrépressible envie de baisser les yeux.
Non, il ne voulait pas aller voir les trois soumis qui discutaient entre eux autour d'une table basse. Non, il était fort, il était un Gryffondor, il irait au bar, avec les Dom et... et...
Sans pouvoir se retenir, ses yeux dérivèrent une nouvelle fois vers les trois hommes. Une chevelure blonde l'attirait et lorsque son propriétaire redressa la tête pour le regarder, il sut aussitôt pourquoi. Dorian. Ce dernier lui fit un grand sourire et un geste de la main.
Harry n'hésita pas. Tout en se maudissant intérieurement, ses pas firent un virage à cent-quatre-vingt degrés pour aller à la rencontre des subs.
« Bonsoir, » dit-il avec un petit sourire.
Dorian se leva et lui tendit la main.
« Bonsoir. Je me souviens de toi, tu es le nouveau sub de Maître Severus. Je suis Dorian, au cas où tu aurais oublié mon nom. Je te présente Will et Alex. »
Harry leur serra également la main, son cœur retrouvant un rythme plus régulier. La pression, le stress qu'il avait ressentis alors qu'il allait vers le bar disparaissaient peu à peu en leur présence. Ce qui était étonnant lorsqu'on réfléchissait au fait que les trois hommes étaient torses nus et que deux d'entre eux avaient des colliers en cuir autours du cou.
« Harry, » se présenta-t-il.
« Maître Severus a pris un nouveau sub ? Je suis presque jaloux ! » s'écria Will.
Soudain, ce qu'avait dit Dorian parvint jusqu'au cerveau de Harry.
« Non ! » s'empressa-t-il de rectifier. Devant les regards étonnés des autres, il poursuivit. « Je veux dire... enfin... disons que je ne sais pas encore ce que je veux faire, » avoua finalement Harry.
Les trois autres jeunes hommes le dévisageaient, un peu perplexes.
« Quand tu dis que tu ne sais pas, tu veux dire que tu ne sais pas si tu veux de maître Severus comme Dom ? Alors là, je ne sais pas ce que tu crains, mais je te rassure tout de suite : Maître Severus est un très bon Dom, » fit le dénommé Alex, un gringalet aux cheveux bruns dont le large collier rouge lui enserrait le cou.
« C'est pas que ça, » marmonna Harry.
« Tu ne sais pas si tu veux devenir un sub tout court, c'est ça ? Tu hésites à te faire former par Maître Severus à cause de ça ? » dit cette fois Dorian.
Harry hocha la tête.
« Alors là, tu tombes très bien ! Dorian est celui qu'il te faut ! Ici, presque tous les soumis ont fait une scène avec Maître Severus mais Dorian a été entièrement formé par lui, pas vrai ? » s'écria Will.
Harry leva les yeux vers Dorian. Ce dernier lui sourit gentiment.
« Je peux parler avec toi si tu veux, Harry. Si tu as des questions, des doutes, tant sur ce qu'est un sub ou sur Maître Severus. On peut t'aider si tu veux.
Harry lui rendit son sourire. Là encore, pour la première fois depuis bien longtemps, il sentit le poids qu'il avait continuellement sur l'estomac s'alléger un peu. Les trois hommes avaient l'air sympathiques et surtout, sans savoir pourquoi, il se sentait proche d'eux.
« Pet, » fit alors une voix sèche.
Aussitôt les yeux clairs de Dorian s'écarquillèrent et il tomba à genoux au sol, le dos droit, la tête haute mais les yeux baissés au sol. Ses mains se posèrent prestement sur ses cuisses.
« Oui, Monsieur ? »
« Tu t'amuses bien avec tes amis ? »
« Oui, Monsieur. »
« Je vois que vous avez intégré un nouvel invité ? »
Harry ne pouvait détacher ses yeux de Damian. Ce dernier darda ses yeux bruns sur lui et Harry réalisa qu'il était le seul à le regarder ainsi. Il déglutit et baissa lui aussi les yeux, incertain sur ce qu'il devait faire.
« Oui, Monsieur. C'est Harry. Il est venu parce qu'il se pose beaucoup de questions sur notre mode de vie. Et aussi, il hésite à accepter l'offre de Maître Severus. »
Damian passa sa main dans les petites boucles blondes, il les caressa avant de les empoigner et de basculer la tête de Dorian en arrière. Là, il lui dévora la bouche avant de le relâcher.
« Bien. Je vous laisse discuter dans ce cas. »
« Merci, Monsieur. »
« J'espère que tu sauras dignement me remercier plus tard, Pet. Et je compte sur vous tous pour aider Harry au mieux. »
« Oh, oui, Monsieur, » déclara Dorian.
Harry vit qu'une nouvelle fois, le blondinet regardait le Dom avec comme de la vénération dans les yeux. Ce dernier lui sourit et l'embrasse à nouveau de façon possessive, puis, sur une dernière caresse, il tourna les talons. Dorian réintégra aussitôt son siège sous les sourires des deux autres, les joues un peu roses.
« Eh bien, ta nuit promet d'être excitante, hein ? » lança Will, taquin.
« J'espère bien, » soupira Dorian.
« Vous êtes vraiment beaux tous les deux, » déclara à son tour Alex. « Si amoureux. »
« Amoureux ? » s'écria Harry.
« Euh, oui... Damian et moi, on est... » Dorian sembla un peu gêné. « Disons que l'on est ensemble à la ville comme à la scène. Nous nous sommes liés par une cérémonie du collier, » expliqua-t-il à Harry en montrant son large cordon en cuir noir autour de son cou agrémenté d'un anneau. « Mais on vit aussi ensemble. Nous sommes Dom et sub mais aussi amants, petits amis, fiancés si tu préfères d'autres termes. Amoureux. »
Harry cligna un peu des yeux et regarda tour à tour les trois garçons qui lui souriaient.
« Je crois que j'ai vraiment besoin d'explications. »
… … …
Deux nouvelles semaines s'étaient écoulées, tout aussi stressantes et énervantes que la précédente. Pour autant, elles avaient aussi été intéressantes, instructives et... excitantes.
Ce dernier point n'avait cessé de perturber Harry. Il avait passé du temps avec ses trois nouvelles connaissances – il ne voulait pas encore utiliser le terme amis – que ce soit au club et même à l'extérieur. L'avantage d'être dans cette fameuse huitième année et aussi d'avoir un pied à terre à Londres, tout aussi lugubre que soit le Square Grimmaurd.
Le Survivant avait même cédé à l'appel de la modernité et s'était acheté un téléphone portable. Ainsi, il pouvait communiquer avec Dorian, Alex et Will. Ces derniers lui avaient donné leurs numéros et Harry s'était senti totalement décalé quand lui n'avait rien pu leur donner en retour. C'était donc avec une certaine fierté qu'il avait ensuite envoyé un message aux trois jeunes hommes afin de leur transmettre le sien.
Il n'avait rien dit à ses amis sorciers, n'en voyait pas l'utilité. Il se sentait de plus en plus exclu avec eux, pour ne pas dire rejeté, ce qui n'arrangeait en rien son humeur toujours désastreuse à Poudlard.
Alors que quand il était à Londres, il se sentait un homme neuf, à sa place avec les trois autres sub. Il avait mangé dans une pizzeria avec Dorian, était allé au cinéma avec Alex et s'était amusé avec Will au club... jusqu'à ce que dernier soit attrapé par deux Dom qui l'avaient entraîné dans une salle de jeux. Il avait croisé Severus au club, ce même soir. Si ce dernier n'avait rien fait avec les sub, il s'était, comme la première fois, placé derrière un Harry hypnotisé par un Will criant et gémissant. Harry n'avait pleinement réalisé qu'il s'était plaqué contre le torse de son professeur de potion que quand celui-ci avait passé ses mains sous la chemise du garçon. Harry avait sursauté mais n'avait rien dit, n'avait pas protesté quand les mains fermes et douces avaient caressé son ventre nu. Il s'était contenté de gémir en cœur avec Will et avait espéré plus, tellement plus.
Le soir même, en rentrant au château, Harry n'avait pas pu résister, il s'était masturbé avec force et avait connu un magnifique orgasme.
C'était en partie pour cette raison qu'il était de nouveau assis à la table du salon de Snape, ses mains tenant fermement les feuilles du contrat, une tasse de thé fumante posée devant lui.
« Alors, tu as noté ce que tu voulais tenter ? » lui demanda Snape installé à ses côtés.
« J'ai plutôt noté ce que je ne voulais pas. Le reste, je voulais voir avec vous. Je veux savoir ce que vous vous désirez aussi et discuter avec vous des limites que je voudrais tester et celles que je ne veux pas franchir. »
Snape eut un large sourire. Comme à chaque fois, cette vision pour le moins ubuesque dans l'esprit de Harry le laissa un instant sans voix.
« C'est bien, Pup, vraiment très bien. Je suis heureux d'entendre de telles paroles dans ta bouche et tout aussi heureux de constater que tu as pris conseil auprès de camarades. »
Cette fois, Harry eut le sentiment que sa mâchoire allait tomber au sol. Snape le félicitait ? Il était heureux ? Pire, était heureux de ce que lui, Harry James Potter, avait fait ? Il avait atterri dans une dimension parallèle, non ?
Pour autant, presque aussitôt d'autres sentiments firent leur apparition. La fierté, tout d'abord, et le désir que Snape réitère ses propos, qu'il soit de nouveau satisfait de lui. Qu'il le lui dise. Harry baissa les yeux, se sentant stupidement proche d'être ému. Enfin, il avait de nouveau l'impression de faire des choses biens, des choses qui plaisaient aux autres mais qui lui plaisaient à lui aussi. De faire quelque chose parce qu'il le voulait, pas uniquement parce que d'autres hommes le lui avaient imposé et que la morale exigeait. Et puis, il avait l'impression que ce qu'il faisait était reconnu à sa juste valeur.
« Merci, Monsieur. »
Snape tendit sa main, passa ses doigts dans les cheveux en pétard. Harry se retint avec peine de fermer les yeux.
« De rien, Pup. Je suis sûr que tout se passera bien. »
L'homme se reprit et attrapa lui aussi des feuilles, une plume et son encrier.
« Bien, je te propose, comme convenu, pour commencer un contrat de six semaines. Un contrat qui aura pour but premier de te former à devenir un bon soumis. Enfin, un bon soumis selon mon point de vue. Je t'apprendrai l'étiquette, le maintien, quelques principes de savoir-vivre et de savoir-faire. Tu auras aussi de la discipline, des punitions si nécessaire et, bien sûr, à l'inverse, des récompenses. »
Harry se tortilla sur sa chaise.
« Quand vous dites discipline... ? »
« Nous aurons des séances et je verrai si tu as besoin de quelques fessées ou d'autres choses dans le genre. Je pense d'ailleurs que tu en auras, » lui déclara Snape.
Harry rougit sous le regard goguenard de son professeur.
« Ce que je t'impose c'est, quand nous aurons une séance, d'être nu. C'est une exigence sur laquelle je ne reviendrai pas. »
« C'est que, je … je sais toujours pas, vous savez, pour le sexe... » fit un Harry toujours rougeoyant.
« Eh bien ce sera à nous de voir tes limites, de les repousser si nécessaire. Sache que je considère le sexe, le plaisir sexuel, principalement comme une manière de récompenser mes soumis. Je ne m'en sers jamais comme un moyen de punir. Autrement dit, s'il y a pénétration, je ne serai pas violent, ce ne sera pas pour te punir mais pour repousser tes limites, t'apprendre le contrôle de ton corps, te récompenser ou simplement pour la satisfaction, qu'il s'agisse de la mienne ou de la tienne. »
Harry prit une teinte de rouge en plus.
« Mais j'ai bien conscience que cela est une grande gêne pour toi. Je peux t'assurer que nous irons doucement sur ce point. Nous pouvons mettre dans notre contrat qu'il n'y aura pas de pénétration anale de quelque ordre que ce soit durant ces six semaines. De toute façon, je ne pensais pas le faire durant cette période, j'ai d'autres projets pour toi, » continua Snape tout en regardant les feuilles que Harry avait annotées, raturées et entourées sur divers points.
Il haussa un sourcil, visiblement surpris par ce qu'il découvrait.
« J'avoue que je ne pensais pas que tu serais aussi réceptif à la notion de punition physique. La douleur t'attire ? »
Harry sentit son cœur battre plus vite. Il se sentait stupide, mis à nu d'une certaine façon. Comment avouer ce genre de choses ? Surtout pour lui qui était le Survivant du monde sorcier ? Comme avouer qu'une partie de lui avait plus que frissonné en regardant les marque rouges marbrer le corps de Will , Alex ou Dorian ?
« Disons que j'aimerais tenter l'expérience, » marmonna-t-il. « Monsieur, vous avez déjà prévu quelque chose pour moi ? »
La voix tentée d'incertitude mais aussi d'espoir fit lever le nez de Severus qu'il avait encore plongé dans les documents.
« Oui, c'est une évidence, » dit-il doucement.
Il put constater que Harry, comme précédemment, semblait presque ému de ce fait. Comme si quelque chose en lui, lui avait soufflé que personne ne pouvait faire quelque chose pour lui. Vraiment, Potter était surprenant. Et malheureux.
« Harry, quels sont tes safe words ? »
Le jeune homme se mordit les lèvres, incertain.
« J'en ai parlé avec Dorian et les autres. Ils m'ont dit que la plupart choisissait les termes vert, jaune et rouge. Mais eux, ils en utilisent d'autres. »
« Et ? »
« Et... j'ai pensé à quelque chose, mais... mais je ne sais pas si cela vous conviendra aussi. »
Snape fut de nouveau agréablement surpris. Déjà parce qu'il ne voyait pas en quoi il avait son mot à dire dans le choix des safe words de son sub, mais aussi parce que Harry, inconsciemment ou non, voulait déjà tout faire pour lui plaire. C'était parfait.
« À partir du moment où ce ne sont pas des mots qui pourraient t'échapper dans le cadre d'une séance, je ne vois pas où est le problème. À quoi as-tu pensé ? »
« Eh bien, pour dire que tout va bien, j'avais d'abord pensé à chocolat mais... enfin, je me suis dis que peut-être, vous savez, le chocolat, enfin... »
Le teint de nouveau vermillon de Harry fit sourire Severus.
« Je vois, en effet. Et je constate également qu'il faudra que je retienne l'idée, pour plus tard, quand tu auras dépassé certains blocages... »
Harry se racla la gorge, sans rien perdre de ses couleurs.
« Bref, je me suis dis que vert, effectivement, c'était pas si mal. Mais j'ai finalement choisi neige. »
Severus hocha doucement la tête, se souvenant de la première fois où Harry était venu dans ses quartiers à Poudlard.
« Bien. Et pour les autres ? Jaune et rouge ? »
« Non... non... Monsieur, que diriez-vous si j'utilisais James et Lily ? » demanda Harry.
Snape ne put retenir un mouvement de surprise. Harry reprit rapidement.
« Vous comprenez, je suis bien certain de ne jamais lancer ces mots-là par inadvertance durant une scène, et puis, je sais que vous, vous réagirez vite si vous les entendez. Mais je peux comprendre si vous dites non, après tout c'est sans doute très maladroit de ma part et je ne... »
« C'est bon, Harry, » le coupa Severus. « Il s'agit de tes mots d'alerte, pas des miens. Je respecte ton choix. »
Face au silence qui s'installait, Severus reprit d'une voix ferme.
« Bien, je demande à mes soumis une totale obéissance lors des séances. J'attends également d'eux qu'ils se tiennent correctement en toute circonstance en ma présence. Tu apprendras le bon maintien, du moins celui que j'aime. Tu auras, en général et sauf si je te dis le contraire, le droit de parler, de t'exprimer durant nos jeux. Mais toujours avec le plus grand respect. J'attends de toi que tu donnes le meilleur, que tu te concentres sur ce que je te demande et que tu me plaises, notamment en me faisant le don complet de ton corps, que tu me laisses le contrôle absolu. »
« Oui, Monsieur, » dit Harry en déglutissant péniblement.
« Nous aurons nos séances chez moi, à Londres, surtout les premiers temps. Soit tu viendras avec moi via ma cheminée, soit nous relierons celle du Square à la mienne. Je t'enverrai des mots pour te signifier le jour et l'heure de nos rendez-vous. Si tu as besoin de me parler, mon bureau ou mon appartement te sont toujours ouverts. »
« Bien, Monsieur. »
« Quand une scène est prévue, j'exige de toi que tu sois propre. Si tu arrives chez moi avant moi, tu iras dans ma salle et tu m'attendras, nu et en position, sinon... »
« Votre salle ? » le coupa Harry.
Snape fronça les sourcils.
« Pardon, Monsieur, » se reprit aussitôt Harry, comprenant sans peine que les leçons avaient déjà commencé entre eux à l'instant même où il était entré dans la pièce. « Je ne voulais pas vous interrompre. »
« La discipline t'est nécessaire, Pup. Je serai vigilant sur ce point. Et oui, ma salle. J'ai aménagé une salle chez moi, au grenier. Je ne veux pas faire les entraînements au club. D'ailleurs, je ne veux plus que tu ailles au club à partir d'aujourd'hui. Nous y retournerons ensemble quand j'estimerai que tu seras prêt. »
Severus vit que Harry ouvrait la bouche, prêt à protester, avant de la refermer aussitôt. Bien, le garçon progressait déjà.
« Si je suis déjà présent, tu t'agenouilleras devant moi et attendras que je te dise quoi faire. Des questions ? »
« Est-ce que j'ai le droit de revoir mes amis ? »
Les yeux de Harry se firent étrangement suppliants.
« Tes amis ? »
Harry réalisa sans doute ce qu'il venait de dire et baissa la tête.
« Oui, Dorian et les autres. »
« Harry, tu as le droit de voir qui tu veux en dehors de nos séances. Je ne mets que deux restrictions. Quand tu auras signé ce contrat, ton corps m'appartiendra. Donc, interdiction de fréquenter un autre Dom, évidemment, mais aussi d'avoir un amant ou un petit ami. »
Ce fut au tour de Harry de froncer les sourcils.
« Vous voulez l'exclusivité ? »
« Oui, on peut dire ça comme cela. Je veux aussi que tu te retiennes de tout acte masturbatoire. »
Harry rougit de nouveau brusquement.
« Ce n'est pas une interdiction stricte, pas encore tout du moins, mais plutôt un défi. Je veux savoir si tu tiens et combien de temps tu tiens. Tu m'avais avoué avoir des soucis de ce côté-là la première fois que tu es venu dans mon bureau, mais je ne sais pourquoi, j'ai le brutal sentiment que ce problème s'est réglé depuis peu. Je me trompe ? »
Harry se renfrogna. Comme il se maudissait d'avoir lâché cette phrase stupide au sujet de son manque de libido antérieur !
« Alors, Pup ? »
« Je... oui, il s'avère que j'éprouve de nouveau des, hum, sensations et envies et... enfin... heu... »
« Quand t'es-tu masturbé la dernière fois ? Et combien de fois depuis notre première visite au club ? »
Harry fit la grimace.
« La dernière fois, c'était hier soir, Monsieur, » avoua-t-il enfin. « Et depuis notre premier rendez-vous, je dirais... trois ou quatre fois. »
« Trois ou quatre ? » exigea de savoir Severus.
« … Cinq, Monsieur... »
Harry ne savait plus où se mettre. Pour autant, la sensation des doigts de Severus dans ses cheveux lui fit relâcher la tension dans ses épaules et respirer plus librement.
« Brave garçon. »
Harry redressa le nez et fit un petit sourire.
« Monsieur ? »
« Oui ? »
« Est-ce que j'aurai le droit de vous regarder dans les yeux ? Je sais que Damian ne l'accepte pas, ou très peu avec Dorian, mais Alex m'a dit que pour lui, Lewis l'acceptait très bien. »
« Quand tu seras en position, ce sera avec les yeux baissés. De même au club quand tu seras avec moi. Dans ce cas, c'est toujours derrière moi et les yeux qui regardent le sol. Sinon, lors de scène ou si je te parle, tu auras le droit de me regarder. »
« Bien, Monsieur. Merci. »
« C'est bien, Harry, c'est très bien. Je vois que tu as déjà quelques réflexes et notions, je suis très satisfait de toi pour le moment, » le complimenta Severus.
Un éclair de joie traversa fugacement le visage du jeune homme. Snape sourit. Le Survivant tenait toutes ses promesses, voire plus encore. Il était temps d'officialiser tout cela. Le professeur agita sa baguette et deux objets circulaires apparurent devant eux. Harry écarquilla les yeux en avisant qu'il s'agissant d'un bracelet et d'un collier en fin cuir rouge. Tous les deux s'attachaient grâce à des boutons pressions. Néanmoins, le collier avait aussi un autre système de fermeture de ce qu'en voyait Harry, semblable à une petite chaînette.
« Tu vas porter ce collier lors de nos scènes. Cela te permettra de savoir quand j'attends de toi que tu sois un véritable soumis. Si tu es sage, tu auras le droit de le porter aussi à certaines occasions. C'est ma marque sur toi, le signe de ton appartenance, de ta soumission et de mon contrôle. Quant à ce bracelet, je souhaite que tu le portes tout le temps de la durée de notre contrat. C'est le signe de ton apprentissage. Je veux que tu le gardes pour que tu te souviennes des efforts que tu dois fournir et du rôle que j'attends de toi. C'est également un lien entre nous. »
Harry avait le cœur qui battait la chamade alors que Snape lui passait le bracelet. Il était très simple et personne ne pourrait imaginer qu'il avait un quelconque lien avec le milieu BDSM. Dès que Snape ferma l'attache, Harry se sentit comme soulagé. Il était bien. D'une certaine façon, il n'était plus seul et grâce à ce cordon, il savait que Snape serait toujours là. Ce Snape là, son futur Dom, celui qui prendrait soin de lui et l'aiderait. Pas l'affreux bâtard des cachots de Poudlard. Il se sentit aussi indéniablement fier.
« Bien, et si nous signions ce document ? » fit Snape. « Ainsi, nous pourrions nous voir dès demain soir. Vingt heures trente. »
… … …
Harry sortit de la cheminée de Snape, nerveux au possible. Il s'était consciencieusement douché comme en témoignaient quelques mèches de cheveux encore humides et l'odeur de savon qui l'entourait. Il déboula dans le salon et vérifia qu'il ne s'était pas mis de la suie. Heureusement, ce n'était pas le cas.
« Bonjour, Harry. »
« Bonjour, Monsieur, » répondit Harry en sursautant.
Il n'avait pas entendu Snape arriver dans la pièce et en comprit la possible raison en avisant ses pieds nus. L'homme portait un simple jean bleu foncé, une chemise blanche et avait ses cheveux tenus en catogan. Harry resta planté là, en attendant que Snape prenne la parole, ce qu'il ne fit pas. Par contre, en voyant l'homme hausser un sourcil et croiser les bras, le garçon commença à gamberger. Quoi ? Qu'est-ce qu'il avait encore fait ? Il étouffa une légère exclamation de dépit. Non, ce n'était pas ce qu'il avait fait mais, en l'occurrence, ce qu'il n'avait pas fait. Il tomba rapidement à genoux, les fesses sur ses talons, la tête et le dos droit mais les yeux bas.
« Pardon, Monsieur, je suis désolé, Monsieur. »
Il entendit un bruissement de tissu, puis les doigts de Snape furent dans ses cheveux.
« Je m'en doute. Que cela ne se reproduise pas. Mais tu en recevras trois pour la peine. »
Il tendit le dos de sa main devant Harry qui hésita un instant avant de l'embrasser, un peu gêné.
« Bien, gentil garçon. Tu peux te redresser et me suivre dans la salle. »
Harry se redressa avec le plus de grâce qu'il put, sans s'aider de ses mains. Il remercia intérieurement Will qui lui avait conseillé de s'entraîner avant. Il suivit ensuite Snape qui montait l'escalier pour accéder à l'étage et enfin au grenier.
Ce dernier n'avait plus de grenier que le nom. Il y avait un grand hall blanc et propre et deux portes. Snape en ouvrit une et rentra dans la vaste pièce. Harry jeta des regards furtifs. Wow. Cela ressemblait aux salles du club, mais il y avait en plus un immense lit recouvert d'oreillers et une armoire.
« Tu peux regarder, Harry. Je t'en prie. »
Le garçon ne se fit pas prier et, redressant la tête, avança dans la pièce pour l'étudier. Il y avait un miroir sur pied, des chaînes fixées au plafond avec un sling qui pendait dans un coin avec, à côté, ce que Harry savait désormais être une croix de St André. D'autres chaînes étaient suspendues plus loin. Il y avait aussi un fauteuil aux allures confortables, un banc à fessés rembourré, une table de travail avec une cage intégrée en dessous et enfin, sur l'un des murs, étaient accrochés des paddles, martinets, fouets et cravaches de toutes sortes.
Harry déglutit. S'il n'avait pas été dans le club auparavant, s'il n'avait pas vu certaines choses de ses yeux et s'il n'avait pas longuement discuté avec ses amis subs ainsi qu'avec Severus, nul doute qu'il se serait enfui en courant.
Déjà là, en sachant dans les grandes lignes ce qui allait se passer – à savoir normalement pas grand-chose pour une première séance – il était nerveux au possible. Il se frotta les mains, les découvrant moites. La main de Severus sur son épaule le fit sursauter une fois de plus.
« Ça va aller, Harry ? » demanda gentiment Severus.
Ce ton de voix ne cessait d'étonner Harry mais il hocha la tête avec reconnaissance.
« Oui, Monsieur. Juste nerveux. »
« Tout va bien se passer. Aujourd'hui et durant les premières séances, nous n'irons pas très loin, nous ferons surtout un peu de discipline et d'étiquette. »
« Merci, Monsieur. »
« Tu me fais confiance, Harry ? »
Le jeune homme hésita. C'était la véritable question, dans le fond. Sans un minimum de confiance, il ne pourrait jamais se laisser aller entre les mains de cet homme, son Dom. Il regarda son bracelet en cuir un bref instant, comme pour se donner du courage avant de planter ses perles vertes dans les yeux noirs.
« Oui, Monsieur. »
Snape sourit et prit un objet dans la poche de son jean. Sans grande surprise, Harry vit qu'il s'agissait du collier en cuir. Son collier, repensa le garçon. Celui qui le liait à cet homme désormais. Snape le lui agrafa et recula d'un pas.
« Safe words ? »
« James et Lily, Monsieur. »
« Bien. Déshabille-toi et mets-toi en position. »
Harry commença aussitôt à ouvrir sa chemise, qu'il ôta et plia avant de la déposer au sol. Il dégrafa son jean, ôta ses chaussures, chaussettes, puis fit descendre son pantalon. À cet instant, en simple caleçon devant Snape, il se mit à rougir. Il avait durement conscience du regard de l'homme sur son corps, savait que la vue lui plaisait et réalisa tout aussi durement qu'il s'agissait de Snape. Snape. Il expira longuement. Non, c'était plus que cela. C'était son Dom, l'homme qu'il devait satisfaire, à qui il devait obéissance, respect, à qui il allait se donner. Il enleva ses lunettes qu'il posa sur ses vêtements, abaissa son caleçon, montrant ainsi à Severus qu'il y avait aussi autre chose de dur en lui en plus de ses pensées.
Toujours rougissant, Harry s'agenouilla, prit une position qu'il espéra correcte et attendit.
Snape s'avança vers lui. Sa main se posa dans les cheveux bruns, les doigts glissèrent dans les mèches folles jusqu'à se retrouver sur la nuque. Snape lui tournait autour, en silence. Puis la main longea la colonne vertébrale, appuyant un instant dessus afin de faire redresser un peu plus le garçon.
« C'est mieux comme cela. »
Snape revint devant Harry et de son pied, l'incita à écarter ses genoux et ses cuisses.
« Écarte tes jambes, Pup. Voilà, encore un peu. C'est bon. Tes mains sur tes cuisses. Très bien. »
Il fit un dernier tour autour de Harry avant de s'installer dans le fauteuil en face de lui.
« Bien. Comment te sens-tu ? »
« Bien, Monsieur, » répondit Harry avec sincérité.
C'était vrai. Malgré sa nudité, malgré cette position grâce à laquelle Snape ne ratait rien de son érection, il était bien. Comme soulagé. Quelqu'un d'autre lui disait quoi faire, le conseillait. Pour son propre bien pour une fois, pas pour celui des autres.
« Concentre-toi, Harry. Respire lentement. Vide ton esprit tout en te focalisant sur ton rôle et le mien. »
« Oui, Monsieur. »
Harry ne sut combien de temps il resta là, sans bouger. Mais quand Snape posa sa main sur son épaule, sa tête lui tournait. Il n'avait même pas vu que l'homme s'était levé.
« Lève-toi. »
Harry obéit, ses jambes un peu flageolantes.
« Sur le banc. »
Il déglutit mais s'agenouilla et allongea docilement son torse sur le banc, les bras et les jambes le long des pieds prévus à cet effet. Snape lui glissa les poignets dans les larges lanières en cuir et les ferma à l'aide des larges boucles. Puis il fit de même avec ses chevilles.
Il ne se passa d'abord rien et Harry commença à se demander ce que pouvait bien fabriquer Snape quand de nouveau, la main de l'homme se posa sur son dos. Les doigts le caressèrent, parcourant la colonne vertébrale, les épaules, les reins et, de temps en temps, venaient se perdre sur les fesses rondes. Harry frissonna. C'était agréable. Plus qu'agréable.
« Tu n'as pas l'habitude d'être touché, n'est-ce pas, Pup ? »
« Non, Monsieur, » répondit Harry qui avait fermé les yeux sous la sensation.
« Personne ne te touchait, petit ? »
« Non, Monsieur. Ma tante et mon oncle ne me touchaient jamais, sauf quand ils m'attrapaient par le cou pour m'enfermer dans mon placard. J'étais une abomination à leurs yeux. »
Snape ne dit rien faces aux révélations que Harry n'avait sans doute pas eu conscience de lui dévoiler tout en continuant ses caresses aériennes.
« Et ensuite ? Une fois à Poudlard ou dans le monde sorcier ? »
« Non plus. Je crois que je ne suis pas une personne tactile. Je ne fais pas vraiment des câlins ou ce genre de chose avec les autres. Même avec mes petites-amies. »
« Tes petites-amies ? »
« Cho et Ginny. Mais avec Cho, on a pas fait grand-chose, à part un baiser ou deux, et sincèrement, c'était vraiment pas génial. Avec Ginny, on s'est embrassés plus d'une fois. C'était agréable. J'étais amoureux d'elle. Du moins, c'était ce que je pensais. Je crois que je l'ai vraiment aimée à un moment. Mais c'était... c'était un amour d'adolescent. Et puis... et puis la guerre, vous voyez... »
« Je vois, » fit Snape.
Il accentua ses caresses des deux mains, alternant doux effleurements et massages légers. Il empoignait aussi régulièrement les deux collines de chair tendre afin de les malaxer fermement. Harry gémit.
« Et ensuite, avec Ginny ? »
Harry ne savait pas s'il était de coutume lors d'une séance de parler ainsi. Les trois autres ne lui avaient rien dit dans ce sens. Mais là, il se sentait bien, avait, pour la première fois depuis des mois sans doute, envie de parler. Sans oublier que son Dom le lui demandait et que son rôle était de le satisfaire.
« Avec Ginny, on a rompu, comme vous le savez, après la mort de Dumbledore. J'ai fait ça pour la protéger et puis aussi parce que je savais qu'une guerre arrivait, que je devrais me battre. Ensuite... à la fin de la guerre, on s'est remis ensemble. On a couché ensemble. Trois ou quatre fois. On était vierge tous les deux. C'était... pas terrible... » Harry poussa un lourd soupir entre les mains expertes, étira son cou alors que les doigts habiles massaient le haut de son dos et caressaient sa nuque. « Et ensuite... ensuite... » Il gémit, de la chair de poule fleurit sur ses bras.
« Ensuite, donc... »
« Ensuite j'ai plus pu... J'ai commencé à me sentir mal dans ma tête... Les gens... je les supporte plus... et puis... et puis j'arrive plus à réfléchir comme il faut... et... J'arrivais plus à bander non plus... et je... je... »
« Calme-toi. C'est bon, ne parlons plus de ça. Tu aimes ce que je te fais, Pup ? »
« Oh oui, Monsieur. Tellement ! » gémit Harry.
Il sentit que Snape bougeait. L'homme en effet se plaça derrière lui et l'enjamba, ses cuisses contre les hanches du garçon. Il le massa encore, le caressa. Harry poussa un petit hoquet de surprise quand, soudain, une langue chaude glissa le long de son dos.
« Oh, putain ! »
« Tu te trompes, Pup... Tu es quelqu'un de tactile... tu aimes quand je te touche... c'est juste que tu ne le savais pas encore. »
« Oui, Monsieur... Merci, Monsieur... »
« Tu en veux encore ? »
« Oh, oui, s'il vous plaît... »
« Mais avant cela nous avons quelque chose à faire, tu ne crois pas ? »
« Je... je ne sais pas, Monsieur. »
Brusquement, toutes les sensations disparurent et Harry se sentit encore plus nu sans la chaleur de l'homme autour de lui. Il l'entendit qui bougeait et chercha à tourner la tête.
« Ne bouge pas ! » ordonna Snape.
Harry laissa aussitôt retomber sa tête contre le banc.
Ses autres sens en alerte, il entendit Snape revenir auprès de lui.
« Tu as besoin de discipline, Pup. Surtout que je t'ai promis une punition, tu te souviens ? »
Hary étouffa un gémissement. Oui, il se souvenait et savait désormais ce qui l'attendait, même s'il ne savait pas comment Snape allait le faire.
« Oui, Monsieur. J'ai oublié de m'agenouiller devant vous. »
« Oui. Et je suis bien certain que tu t'es mal comporté cette dernière semaine, n'est-ce pas ? »
« Oui, Monsieur. »
« Alors tu vas compter, Pup, et me remercier. »
« Oui, Monsieur. »
Harry tenta de calmer sa respiration qui s'était faite bien plus rapide. Il était dans l'expectative mais aussi de plus en plus excité. Son érection était encore plus dure que précédemment, inconfortablement coincée entre son bas-ventre et le banc.
Le premier coup du martinet le prit par surprise et il ne put retenir un petit cri. Ses fesses le brûlèrent un peu mais cela n'atténua en rien son excitation. Il attendit le second coup qui ne vint pas.
« Pup, tu n'as pas la tête à ce que tu fais. Cela mérite cinq coups supplémentaires. »
Harry redressa son cou, étonné.
« Pardon, Monsieur ? »
Snape se déplaça, s'accroupit devant lui et, empoignant une grosse mèche de cheveux noirs, il tira la tête de Harry afin de rencontrer ses yeux.
« Concentre-toi, Harry. Tu as des consignes claires, simples, et tu ne les respectes pourtant pas ! N'oublie pas que tu es à mon service, que tu te dois de me satisfaire, or là, ce n'est pas le cas parce que tu te laisses déborder par des pensées qui n'ont pas lieu d'être. Concentre-toi sur mes souhaits, sur ce que j'attends de toi, sur mes désirs et après seulement sur les tiens. C'est ainsi que tu atteindras ta propre satisfaction. Laisse-toi envahir par les sensations que je t'offre, mais aussi par mes attentes. Cela seul compte. Et là, je ne suis pas satisfait. »
La voix dure de Snape lui fit cligner des yeux. Harry se mordilla les lèvres tout en réfléchissant aux paroles de Severus. Celles-ci lui avaient donné l'impression de lui planter une pointe désagréable dans le ventre. Il avait déjà déçu son Dom. Il était mauvais ! Mauvais ! Nul ! Tout ce qu'il faisait était une déception, les gens étaient déçus et se retournaient contre lui. C'était normal, il était si minable au final.
La main dans ses cheveux le relâcha pour lui caresser gentiment le cuir chevelu.
« Pup... calme-toi. Je ne te dis pas ça pour que tu paniques ou te dévalorises, d'accord ? »
« Vous lisez dans mes pensées, Monsieur ? » demanda Harry sans redresser sa tête.
« Non. Je te l'ai dit, c'est une chose que nous ne pouvons pas faire, Moldu comme Sorcier. Mais tu es tellement lisible parfois. Surtout pour un homme tel que moi. Dis-moi à quoi tu as pensé. »
« J'ai pensé... que je vous avais déçu et ça... ça m'a fait mal. Vous avez parlé comme quand on est en cours. En fait, non, pas de la même façon. En cours, vous êtes juste méprisant, il n'y a pas cette notion de déception. Alors c'est pire ici. En cours, je m'en fiche, je vous déteste quand vous faites ça, mais c'est pas très important au final. Ici, c'est important. Important pour moi. Je veux être digne de votre apprentissage, Monsieur. Mais... Mais j'ai déjà échoué... »
La voix emplie de peine de Harry les surpris sans doute tous les deux.
« Pup, tu n'as pas échoué. Tu es juste distrait parce que tout cela est nouveau. C'est mon rôle de t'aider, de prendre soin de toi. Alors détends-toi et réfléchis. Qu'est-ce que je t'ai demandé que tu n'as pas fait ? »
« Je sais pas, Monsieur, » gémit Harry.
« Tu n'as pas réfléchi, Harry. Fais-le, souviens-toi de ce que je t'ai demandé tout à l'heure au sujet de ta punition. Je suis sûr que tu peux trouver. »
Snape continua de caresser les cheveux ébouriffés, incitant ainsi Harry à se détendre. Ce garçon était une vrai cocotte minute, pensa-t-il, sous pression et prêt à exploser au moindre instant si on n'y prenait pas garde. Harry sembla se relaxer et soudain, il leva la tête afin de tenter de voir Severus.
« Je vous présente mes excuses, Monsieur. Pardon. Un, Monsieur, merci, Monsieur. »
Snape lui sourit.
« C'est bien, Pup, c'est très bien. Ton maître est satisfait. »
Harry laissa reposer sa tête tandis qu'un petit soupir s'échappait de ses lèvres. Snape reprit position derrière lui et le martinet s'abattit une seconde fois sur les fesses blanches. Harry ferma les yeux et retint un autre cri. Ce coup-là était plus fort que le premier.
« Deux, Monsieur. Merci, Monsieur. »
Snape continua, accentuant les coups au fur et à mesure. Au huitième, les fesses et le bas du dos de Harry étaient joliment marbrés de rouge vif.
« Ceci était ta punition, Pup. Maintenant tu vas compter pour ta discipline. »
« Oui, Monsieur, » fit Harry qui avait refermé ses poings. Le martinet tomba une autre fois, plus fort encore. Et cette fois, Harry cria véritablement de douleur.
« Un... Monsieur... M-Merci, Monsieur, » gémit-il.
« Bien, bon garçon... »
Les mains fraîches de Snape se posèrent sur ses fesses, son dos. Ce fut ensuite la langue du Dom qui retraça les lignes rougeoyantes sur la peau brûlante. Harry gémit, pour une tout autre raison. La douleur et le plaisir se mélangeaient, à sa plus grande satisfaction. À cette satisfaction physique s'en joignait une autre, plus psychologique. Son Dom prenait soin de lui, le disciplinait et le récompensait. Il était content des réactions de son soumis. C'était tellement plaisant de savoir tout cela.
La langue le quitta et Harry se tendit. Un autre coup tomba et le garçon cria encore. Snape usa de son martinet une troisième et dernière fois, arrachant un dernier cri à Harry.
« C'est bien, Pup, » dit Snape en détachant le soumis du banc. Harry ne se redressa pas, attendant un ordre.
« En position. »
Aussitôt il se redressa, manqua tomber et se mit à genoux. Il grimaça alors que ses fesses sensibles et brûlantes entraient en contact avec ses mollets et ses talons. Pourtant, il reprit la position que lui avait montrée Severus un peu plus tôt, les genoux et les cuisses écartés.
« Eh bien, qu'avons-nous là ? » demanda Severus d'une voix douce en avisant ce qui était dressé contre le ventre du jeune homme.
Harry rougit sans répondre.
« C'était excitant, Pup ? »
« Oui, Monsieur. »
« Je vois cela. »
De nouveau, Severus tourna autour de Harry, inspecta sa posture, ses marques. Il le toucha autant sur le dos que sur son torse. Enfin, il s'accroupit devant Harry et de sa paume, le fit basculer en arrière sur le sol.
« Garde tes jambes ouvertes. »
Harry obéit encore. Le bas de son dos et ses fesses le brûlaient, il avait bien un peu honte de dévoiler ainsi son pénis en érection mais ne protesta pas. Il ne dit rien non plus alors que Snape s'installait entre ses jambes ouvertes.
« Remonte tes genoux, lève tes pieds. »
Harry rougit un peu plus mais fit ce que Snape exigeait. Les mains de l'homme se posèrent sur son bas ventre, caressèrent les poils pubiens, ses bourses et la raie de ses fesses. Harry gémit, tout en se retenant de refermer ses jambes.
« Et là, c'est bon, Pup ? »
« Oui, Monsieur. »
« Tu en veux plus ? » proposa Severus alors que ses longs doigts se refermaient autour de la virilité dressée.
« Oh, Monsieur, oui, s'il vous plaît ! » supplia Harry en mouvant ses hanches. Une tape sèche sur l'intérieur de sa cuisse le fit pousser un petit cri.
« Ne bouge pas. Laisse-moi faire ce que je veux avec ton corps. »
« Oui, Monsieur. Mais s'il vous plaît, Monsieur... s'il vous plaît... »
Il avait un tel désir de sentir la main de son Dom sur lui, de la sentir bouger sur son membre, de jouir ! Il n'avait jamais été aussi excité. Alors que Severus commençait à exaucer son souhait, il soupira d'aise. Néanmoins, il réalisa vite que l'homme jouait avec lui, avec son besoin. Il le caressait, le branler durement puis cessait tout, retournant effleurer son ventre, son nombril, ses bourses.
Harry supplia, gémit, eut des sanglots secs alors que sa torture perdurait.
« Oh, Monsieur, Monsieur, s'il vous plaît ! »
Sa voix monta dans les aigus. C'était la quatrième fois que Snape l'amenait aux portes de l'orgasme et là, il n'était pas sûr de survivre s'il ne le finissait pas.
« Tu as envie de jouir, Pup ? »
« Oui, oui ! » pleurnicha Harry.
« Tu penses que tu l'as mérité ? »
Le garçon eut des hoquets, ses mains crispées sur le sol, il tourna la tête de droite à gauche, perdu dans les sensations.
« Je ne sais pas, Monsieur, » haleta-t-il enfin. « Vous êtes celui qui sait... »
Il ne savait pas s'il avait donné la bonne réponse et espérait secrètement que oui.
« Ton corps et ta jouissance sont miens, » dit Snape
« Oui, Monsieur. À vous. »
« Brave garçon. »
Harry vit que Snape se redressait, ouvrait la fermeture de son propre pantalon, révélant ainsi un membre épais en érection. Harry, malgré l'absence de lunettes, regardait la turgescence de son Dom. Rien dans son esprit ne rapprochait Snape de son professeur de Potion en cet instant. C'était son Dom, juste son Dom. Severus reprit ses mouvements sur le membre de Harry, qui gémit plus fort, alors que de son autre main, il entreprit de faire les même mouvements sur son sexe.
« Retiens-toi, Pup. Retiens-toi tant que tu peux. »
« Oui, Monsieur, j'essaye, Monsieur ! » cria Harry.
Il leva un poing vers sa bouche et mordit dedans. Il n'en pouvait plus, il voulait bien se retenir afin de satisfaire son Dom mais savait que là, c'était perdu d'avance. Même si Snape arrêter de le branler, il allait jouir. Les sons sourds de Severus, sa respiration lourde et saccadée lui firent grimper son besoin d'exploser.
« Oh, Monsieur, Monsieur... Je peux plus ! »
Au même instant, il sentit de longues giclées chaudes s'échouer sur son ventre et son torse. Harry cria, sa semence venant rejoindre celle de Severus sur son corps. Son monde devint blanc et sourd. Il ne savait plus où il était, qui il était. Seuls comptaient son orgasme fulgurant, dévastateur, et celui de son Maître. C'était comme si, pendant quelques minutes, il n'était plus là, plus dans cette réalité. Le monde autour de lui reprit peu à peu de son épaisseur alors qu'il réalisait que Snape le portait, le déposait sur le lit et s'allongeait à ses côtés sans cesser de parler.
« Reviens doucement avec moi, Pup. C'est bien, tu es un brave garçon. Ton maître est fier de toi. »
« Monsieur ? » gémit Harry en papillonnant des yeux.
« Tu es de retour parmi nous ? Allez, Pup, reste-là, je reviens, je vais juste dans la salle de bains, continue de respirer lentement. »
Snape se redressa, Harry suivit la silhouette floue, devina qu'elle sortait de la pièce, sans doute pour rejoindre celle attenante dans le hall qui devait donc être cette fameuse salle de bains.
Harry s'efforça de respirer lentement, allongé sur le lit, un bras passé en travers de son visage sur ses yeux. Il avait froid d'un coup, se sentait proche de trembler.
« C'est bien, bon garçon. »
La voix de Snape lui fit ôter son bras. L'homme était de retour sur le lit. Il lui passa un gant humide et chaud sur le torse, le nettoyant avec douceur jusque dans le fouillis des boucles brune de son bas-ventre, également souillé. Ensuite, il lui passa une serviette douce pour l'essuyer. Snape jeta gant et serviette au sol, il s'allongea de nouveau aux côtés de Harry tout en le recouvrant de la couverture.
« Mieux, ainsi ? »
« Oui, Monsieur, » dit Harry, épuisé.
« Je vais t'enlever ton collier, » fit Severus, joignant le geste à la parole.
Harry se sentit étrangement vide alors que le cordon de cuir lui était retiré. Heureusement, il lui restait le bracelet. Il leva son poignet cerclé de cuir contre son torse et joua un instant avec le cordon. C'était... rassurant de le savoir là. Plaisant. Snape sourit en le voyant faire.
« Tu vas dormir ici. Je te réveillerai demain matin de bonne heure pour que tu puisses retourner à Poudlard avant l'heure du déjeuner. Tu as soif ? »
« Non, merci, Monsieur, » fit Harry alors que ses paupières se fermaient déjà.
« Harry, je veux qu'à partir de demain, tu tiennes un journal. Un journal intime où tu écriras tout ce que tu ressens au sujet de nos séances ou de nos relations. Tu as compris ? »
« Un journal ? Ce n'est pas un peu... stupide ? »
« Non. Je veux que tu le fasses. »
« Bien, Monsieur, » marmonna Harry.
Et sur ces bonnes paroles, il s'endormit d'un sommeil de plomb que rien ne vint perturber jusqu'au lendemain matin.
… … …
À suivre
… … ...
