La première fois qu'il l'avait rencontré, c'était à Okinawa. Son équipe recherchait celui qui se faisait appeler l'attaquant de Feu, afin de le recruter et de combattre la menace de l'Aliea Academy. Ça aurait pu être lui. Ça aurait dû être lui. Alors qu'il cherchait ce fameux attaquant avec Domon Asuka, son coéquipier, il les avait interpellés. Il s'était alors approché de lui, frôlant son visage, avant de prononcer haut et fort son nom avec un sourire provocant. C'était lui qu'il avait été voir en premier, et qu'il avait emmené jusqu'à ses coéquipiers. Il avait été le seul à réussir à briser son Ice Ground. Juste ce sourire qu'il lui avait lancé, ce sourire provocateur, celui qui avait tout changé. Il aurait dû rejoindre son équipe. Mais il faisait partie de l'Aliea Academy. Pourquoi? Et puis, était-ce si mal d'aimer quelqu'un qui fait partie du camp adverse? Ce garçon qui l'obsédait tellement, qui le rendait heureux et triste à la fois. Il voudrait le revoir, qu'il vienne lui parler, le découvrir. Mais il restait absent et volage comme un feu qui s'éteint peu à peu et qu'on rallume ensuite. Ce jour-là, à Okinawa, il n'avait pas pu s'empêcher de l'observer, d'admirer intérieurement la force et la beauté de son jeu flamboyant, de ses puissantes frappes enflammées. Puis quand il l'avait revu, c'était lors du match contre Prominence, équipe dont il en était le capitaine. Quelque chose qui n'était pas étonnant, d'ailleurs. Il regardait gagner cet attaquant de Feu du banc où il était assis. Il aurait aimé jouer contre lui... Lui montrer qu'il pouvait arriver à égaler le feu avec sa glace. Mais non, Atsuya aurait sans aucun doute pris possession de son corps, et il aurait perdu le contrôle total de sa propre personne. C'était ça, le problème. Ou plutôt un de ses problèmes.

Car oui, cet attaquant de Feu, il l'aimait.


- Fubuki, ça va?

Le garçon aux cheveux argentés rouvrit doucement les yeux.

- Euh... Oui... Je me suis endormi, désolé...

- Bah, ce n'est rien! Il faut dire que l'entraînement de ce matin était intense, aussi. Elle ne rigole pas, la coach...

- Oui, tu as raison, Endo! Répondit le défenseur en souriant légèrement.

Alors que toute l'équipe était assise sur l'herbe chauffée par le Soleil de l'après-midi, à discuter de tout et de rien (mais surtout de football), Fubuki avait repensé à tout cela. Et ça l'avait presque envoyé au pays des rêves... Pays où il serait bien resté, d'ailleurs. Là-bas, il n'avait pas besoin de faire face à cette triste réalité.

Fubuki regarda chaque membre de son équipe. Ils avaient l'air si heureux, malgré les menaces qui planaient... Par ce qu'ils étaient ensemble. Parce qu'ils s'aimaient mutuellement. Alors que lui, il avait perdu tout ce qui comptait pour lui. Et son fantôme de petit frère qui prenait de plus en plus de place dans son esprit. Et maintenant, il avait un coup de foudre pour quelqu'un qu'il ne pourra jamais avoir. Pourquoi fallait-il que tout s'acharne sur lui…?

- Tout va bien, Fubuki ?

La voix de l'ancien capitaine de Zeus le fit sursauter.

- Euh… Oui…

- Tu as l'air pensif, dit Aphrodi en s'asseyant près de lui.

- Oui, mais je vais bien, n'inquiète pas, lui répondit le Prince des Neiges avec un pâle sourire.

Aphrodi le regarda sérieusement.

- Il ne me mens pas, Fubuki. Je sais que quelque chose va pas. tu sais, l'amour et mon domaine de prédilection, et je vois très bien quand quelqu'un ne va pas bien à cause de ça. Et j'en déduis que c'est là la cause de ton mal-être.

Fubuki le regarda avec un air étonné. Son état se voyait-il tant que ça…?

- Je…

Non. Il ne voulait pas lui dire. Il ne peut pas il avait tellement honte de lui. Honte de la misérable personne qu'il était.

- Je? Le questionna Aphrodi.

- ...Je ne peux pas te le dire.

- Tu es sûr…? Je suis certain de pouvoir t'aider!

En guise de réponse, le garçon aux cheveux argentés se leva et marcha en direction de l'auberge que la coach avait réservé. D'ailleurs, elle en sortait quand elle vit Fubuki y entrer. Elle ne lui dit rien, ne sachant pas vraiment quoi faire. Elle était au courant de sa triste histoire, ainsi que du fait de la « présence » de son petit frère. Mais tout ce qu'elle préfère pour l'instant été de laisser l'attaquant dans ses pensées. Elle s'avança vers les autres joueurs qui, eux, étaient remplis de joie. Elle tapa dans ses mains afin de se faire écouter.

- Bon, je sais que vous êtes tous très fiers d'avoir égalisé avec Diamond Dust. Je vous félicite encore pour ce résultat. Mais maintenant , après cette longue pause, il faut reprendre l'entraînement ; les équipes de l'Aliea Academy que nous affronterons prochainement seront sans aucun doute bien plus fortes. Allez, au travail!

Tandis que la plupart soupiraient et se levaient péniblement, Endo demanda :

- Mais, au fait, où est passé Fubuki?

- Il n'assistera pas à l'entraînement aujourd'hui, dit froidement Hitomiko.

- Ooooh, dommage…

- Ce n'est rien, dit Aphrodi en s'approchant du brun. Tu viens, capitaine? J'ai besoin de toi pour m'aider à peaufiner mon hissatsu.

- Bien sûr! Quoi de mieux pour le moral que de s'entraîner?

Aphrodi s'avança sur le terrain avec les autres, tu es il regarda en arrière vers le grand bâtiment en bois aussi été dirigé l'adolescent aux cheveux argentés il y a quelques minutes.

- J'espère que je pourrai t'aider, Fubuki… Murmura-t-il.

Fubuki s'affala sur le lit blanc. Il était si fatigué… Tellement d'émotions, ça vous achève. Il ferma les yeux. Il avait l'impression que tous mélangés et se reculait dans son cerveau, que sa tête allait exploser. Toutes ces émotions opposées qui se faisaient face. Si seulement… Sa famille était là…

Le bruit des joueurs qui s'entraînaient au dehors attira son attention. Il se leva doucement et se mit devant la fenêtre ouverte, qui faisait passer une petite brise sur son visage. Il repensa à son équipe. La sienne, qui l'avait recruté pour pouvoir combattre la menace ennemie… Et lui, qu'est-ce qu'il faisait pour les aider? Rien! Il ne pouvait même pas aller jouer avec eux. Il n'était qu'un boulet pour l'équipe. Il ne leur servait à rien, si ce n'est que de les inquiéter et de les ralentir. une voix qui ne connaissait que trop bien le fit sortir brutalement de ses pensées.

- Pfff, quel nul! En même temps, si tu me laissais jouer, on n'en serait pas là!

- Atsuya!

- Bah oui, qui veux-tu que ce soit?! Le Père Noël?!

Fubuki baissa les yeux, avant de complètement changer de sujet.

- … Pourquoi est-ce que tu ne me laisses jamais jouer, Atsuya?

- Parce qu'il faut marquer! Et toi, tu ne sais pas faire ça!

- J'en ai assez… Laisse-moi jouer!

- Et puis quoi encore?! Déjà qu'on est constamment en train de perdre, mais alors là si je n'apparaissais pas ce serait la défaite et la honte totale!

Shiro laissa couler une petite larme sur sa joue. Son frère était constamment en train de le rabaisser… Et qu'il soit mort ou en vie, ça ne changeait pas.

- Et puis franchement, tomber amoureux, ça n'allait pas nous aider!

l'aîné releva directement la tête.

- Quoi…!?

- Pas besoin de le nier, on partage le même corps, je te signale! Je sens tout : quand tu rougis, quand ton cœur bat plus vite… Je vois même très bien tes pensées quand tu penses à lui! Quand tu l'imagines avec toi, ou qu'il t'embrasse, ou alors qu'il se lave et de frotte sous la d…

- ÇA SUFFIT! TOUT ÇA NE TE REGARDE PAS!

- Hé ho, calmos! J'y peux rien moi de tout ça.

- RAAAH! Atsuya, laisse-moi! Cria Shiro en se tenant la tête dans les mains.

Ce qui ce fit d'ailleurs ; la voix mi-agressive de son frère ne se faisait plus entendre.

- J'en ai assez de tout ça… Gémit l'adolescent en se couchant sur son lit.


- Gazelle, tu as honteusement failli. Comment as-tu pu égaliser contre l'équipe de Raimon?! C'est inacceptable. Tu nous fais honte avec ton équipe pathétique, à nous, à la grande Aliea Academy. Tu n'es même pas digne d'être capitaine! Pas même d'être un simple joueur.

- Oui, Gran. Je suis désolé, je ne recommencerai plus.

- Cela, j'en suis sûr ; ton équipe et toi vous êtes privés de rejouer au football. Tu ne peux même pas battre cette pauvre équipe qu'est Raimon. C'est lamentable.

- Mais, je…

- Pas d'objections! Tout compte fait, je me demande si j'ai eu raison de te munir de la pierre Aliea. Cela n'a servi à rien, en fin de compte, si ce n'est que de gaspiller du temps.

Gazelle baissa la tête. Que pouvait-il faire d'autre, de toute façon, face à un tel blâme...?

- Tu peux quitter la pièce, rajouta Gran en lui faisant signe de sortir d'un geste de la main.

Le garçon de glace sortit de la pièce, sans aucune émotion qui se voyait sur son visage.

- Et toi, Burn, tu ne dis rien? Le questionna le capitaine de Genesis.

En effet, le garçon de feu ne semblait pas être présent dans ce monde depuis tout à l'heure.

- …Mmm? Oui, la Diamond Dust est vraiment la pire équipe de l'Aliea Academy.

- Tu n'as pas tort, Burn, mais Gazelle est parti à présent.

- Oh, et puis je sors moi aussi. Cette salle de réunion me rend malade.

À ces mots, Burn se leva et se dirigea vers la sortie, quittant à son tour la salle baignée d'obscurité.

Il alla dans sa chambre, seul endroit où il était réellement tranquille et seul. Il s'assit sur le rebord de la fenêtre, et fixa le paysage de roches qu'était le mont Fuji. Tout ça n'avait aucun sens. La vue morne qu'il avait le dégoûtait. En fait, tout ce qu'il vivait en ce moment n'avait aucun sens. Faire croire qu'ils étaient des extraterrestres... Pfff, franchement, leur Père n'avait pas trouvé mieux comme idée? Si c'est pour pouvoir contrôler le monde, alors autant y aller de la manière forte! Détruire tout sur son passage, jusqu'à ce que toutes les populations se plient à leurs volontés. Mais non, cet abruti de Gran voulait à tout prix attendre et voir à chaque fois l'évolution de Raimon! Qu'avait-il avec cette équipe pathétique?! Autant y aller à fond avec les ballons, l'affaire serait vite réglée. Il devait refaire la loi, montrer qu'ici ce n'était pas Gaia l'équipe la plus forte et qu'elle ne méritait pas le rang de Genesis. Et que leur idiot de capitaine ne méritait pas non plus le rang auquel il a été promu. Mais comment? Avec son équipe? Pfff, ils ne sont même pas capables de bien suivre les instructions, et de jouer comme ils sont sensés le faire. Et puis, il ne sont pas assez forts. Ou alors, il faudrait mélanger Prominence avec une autre équipe. Mais laquelle? La Gemini Storm et Epsilon sont beaucoup trop faibles pour même oser leur adresser la parole. Il ne restait plus que... Diamond Dust. Mais non, il n'allait quand même pas s'associer avec ce perdant de Gazelle! Mais, en même temps, il n'avait pas vraiment le choix... L'union du Feu et de la Glace ne pouvait que rendre l'équipe plus puissante, qu'il le veuille ou non. Après un long soupir, il sorti de son antre et se dirigea vers la chambre de son rival. Il hésita quelques secondes, puis finalement il frappa contre la porte en bois.

- Entrez, dit sèchement l'adolescent de glace.

Burn s'attendait à ce qu'il soit en train de pleurer, ou au moins qu'il soit désespéré, mais non, il était assis tranquillement sur son lit, un livre à la main.

- Qu'est-ce que tu me veux, Tulip-man?! Te moquer de moi, c'est ça? Merci, mais tu peux sortir!

L'attaquant de Feu s'apprêtait à répondre violemment face à ce surnom qu'il détestait, mais il essaya de se calmer en repensant à sa présence ici.

- Gazelle, en fait, je voulais te demander si... Tu voulais bien qu'on s'unisse.

- QUOI?! S'exclama le concerné en ouvrant grand les yeux rougissant.

- P-Pour former une équipe, je veux dire!

- Ah! Euh... Je ne sais pas...

- Je vais aller de but en blanc : Je ce que je veux faire, c'est prouver à Gran et à Père que le titre de Genesis me... nous revient. Nous sommes bien plus fort et cet idiot ne mérite pas sa place. Alors, tu es d'accord?

- Pfff, j'en sais rien... oui...

- Super! Bon, maintenant, il va falloir qu'on mélange nos équipes. Alors, qui on enlève et qui on garde...?

- Burn, fous-moi la paix, je n'ai pas envie de parler de ça là! Tu vois, je suis fatigué, et j'aimerais bien être SEUL!

- Bon, ça va, girly boy! Je m'en vais!

Gazelle lança un regard noir en direction de l'attaquant de Feu, qui quitta la pièce sans un regard en arrière. Ce qu'il pouvait l'énerver, celui-là ! Un jour il se moquait de lui, et l'autre il venait lui implorer son aide. N'importe quoi.


- Fubuki, c'est l'heure de manger ! L'appela Aki en frappant doucement contre la porte de celui-ci.

- Oui, j'arrive... Répondait le garçon en sortant de sa longue torpeur.

- Dépêche-toi, sinon les autres vont manger ta part!

- Oui, oui... Lâcha Fubuki en s'étirant. Il traversa le couloir et rejoignit les autres en bas. Il n'avait pas vraiment faim, mais il ne voulait pas inquiéter ses coéquipiers plus qu'il ne l'étaient déjà en restant dans sa chambre. Une fois tous assis à table, Endo ne s'empêcha pas de s'exclamer :

- Aaah, ça m'a crevé cet entraînement! Dommage que tu n'étais pas là, Fubuki, tu te serais bien amusé!

- ...Oui, sans doute...

- Endo, tu ne peux pas laisser Fubuki tranquille?! S'exclama Afuro en s'approchant d'eux.

- Ben quoi, qu'est-ce que j'ai dit...?

- Laisse tomber... Soupira l'attaquant qui s'était déjà rendu compte depuis quelques temps que le capitaine des Raimon était bien trop naïf.

- Ce n'est pas grave... Dit Fubuki en affichant un faux sourire.

- Tiens, Endo, pousse-toi, je me mets là. Dit Aphrodi en poussant celui-ci de sa chaise.

- Eeehhh, c'est ma place...!

- S'îl te plaîîîît, mon Endo darling, tu me la laisses...? Dit l'attaquant en affichant un des ses plus beaux sourires enchanteurs.

- Ooooh, oui, bien sûr! Répondit le gardien, complètement subjugué par le charme de l'ancien capitaine de Zeus.

Tandis que Shiro riait légèrement derrière lui, l'attaquant s'assit à côté de lui.

- Je ne te savais pas détenant une telle âme de séducteur, dit en riant le garçon aux cheveux argentés.

- Bah, qu'est-ce que tu veux, ce n'est pas de ma faute si ma beauté est si ensorcelante !

Le rire puis le sourire de Shiro s'éteignirent peu à peu à l'entente de cette phrase. Pour lui, Aphrodi n'était pas le seul à détenir ce "pouvoir"...

- ...Tu ne veux toujours pas me dire pourquoi tu n'est pas bien...?

Fubuki le regarda dans les yeux. D'ailleurs, quelques larmes ne tardèrent pas à couler sur les douces joues de celui-ci. Aphrodi paniqua intérieurement, se rendant très bien compte que c'était de sa faute si le jeune défenseur était sur le point de pleurer. Il n'aurait vraiment pas dû insister. Si Fubuki ne voulait pas lui dire, il ne voulait pas lui dire. C'était son droit.

Tout le monde se retourna vers le Prince des Neiges, qui essayait difficilement de retenir les nombreuses larmes qui s'apprêtait à couler. Il ne put pas tenir plus longtemps ; En une fraction de seconde, il s'était levé et avait couru vers la sortie la plus proche.

- ...Qu'est-ce qu'il a ? Demanda Touko.

- J'y vais, dit Endo en se levant.

- Non, c'est bon capitaine, je m'en occupe, dit soudainement Aphrodi en courant vers la direction où était parti son coéquipier.

- J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?

- Mais non, capitaine. Et puis, c'est vrai que Fubuki est assez étrange en ce moment...Dit Haruna une main sur le menton.

- J'espère que ce n'est pas à cause de nous, renchérit Tachimukai.

- Je suis persuadée que c'est à cause d'Atsuya.

Ils se tournèrent tous vers la jeune fille aux cheveux longs et châtains clairs qui venait de parler.

- S'il vous plaît, j'aimerais que l'on parle d'autre chose et que l'on oublie ce qu'il vient de se passer. Afuro est allé le voir, et il va tout arranger. Fin de la parenthèse.

- Oui, coach... Dit Endo en regardant son assiette.

Un peu plus loin, Aphrodi cherchait Fubuki dehors, autour de l'auberge. Il le trouva directement quand il vit un garçon assis derrière un arbre, recroquevillé sur lui-même.

- Fubuki...?

La phrase la plus bête du monde. Bien sur que c'était lui! Qui ça pouvait être sinon?!

Pour répondre, celui-ci tourna doucement la tête et regarda son interlocuteur. Son visage et ses yeux rouges, et ses cheveux ébouriffés montraient qu'effectivement, il n'avait pas l'air de faire semblant. Afuro s'approcha et s'assit à côté de lui, tentant de faire paraître le moins possible le rouge qui venait de lui monter aux joues (avouez-le, si un jour vous voyez Fubuki comme ça, vous non plus vous ne saurez pas résister!).

- ...Je... Je ne vais vraiment pas bien, Aphrodi! S'exclama Shiro en ré-enfonçant sa tête dans ses bras.

- ...Tu as besoin que je t'aide...?

Fubuki releva encore une fois la tête et fixa l'attaquant de lumière, en laissant encore couler des larmes de désespoir. Aphrodi ne fit rien, il tenta juste de lui montrer un peu de compassion.

- C'est à cause d'Atsuya, c'est ça...? Se lança-t-il.

- ...Il n'y a pas que ça.

- Hein? Comment ça?

- C'est aussi parce que... Je suis... amoureux...!

L'attaquant le regardait toujours, cette fois avec un air étonné.

- Et... de qui? Si tu veux bien me le dire...

- ...De... Nagumo...

- Hein?

-De Nagumo!

Aphrodi ouvrit grand les yeux. Alors c'était de lui dont il était amoureux...?

- Nagumo Haruya...? Enfin, tu veux dire Burn?

- ...Oui...! Dit-il en tournant la tête vers la droite pour cacher ses nouvelles rougeurs.

- Ne t'inquiète pas, je ne dirai rien à personne... Lui dit le blond pour le rassurer.

D'ailleurs, il ne pensait pas à une telle révélation... Il pensait que c'était quelqu'un de l'équipe. Genre Endo, Goenji, ou même Kazemaru. Enfin, quelqu'un qui lui corresponde vraiment. Mais de là à ce que ce soit Burn! Ce n'est pas que ça le dérangeait, mais bon... Il n'appréciait pas vraiment ce garçon agressif. Il l'avouait, il aurait quand même préféré que le cœur de Fubuki choisisse quelqu'un d'autre...!

- Et puis ne t'inquiète pas, je suis sûr qu'il ressent la même chose pour toi, lui dit-il.

Même si au fond de lui, il pensait totalement le contraire.

- Ma vie est inutile. Je suis inutile. C'est vrai, à quoi je sers, hein, dis-moi! À cause de moi, on n'arrive même pas à battre les équipes de l'Aliea Academy. Tout ça, c'est de ma faute... Je ne peux même pas jouer, tout ça parce que... j'ai peur... je ne vous sers à rien.

- Mais non, qu'est-ce que tu racontes?! Rien n'est de ta faute! Et tu n'es pas qu'un simple objet qu'on utilise quand on en a besoin, tu es bien plus que ça! Pour toute l'équipe, tu es... un ami précieux!

- ...Vraiment...?

- Mais oui! On a tous besoin de toi, que tu joues ou que tu restes sur le banc, peu importe! Tu es notre ami, et c'est ce qui compte!

- ... Si tu le dis...

- Bon, et si on rentrait...? Il va presque faire nuit, et il commence à faire froid, dit le blond en se levant.

- D'accord...

Dans le crépuscule, les deux amis retournèrent à l'auberge. Une fois rentré, Fubuki se dirigea vers sa chambre, ne prenant pas compte des autres qui lui posaient des questions. Il s'effondra sur son lit et, malgré sa petite sieste de tout à l'heure, il s'endormit de suite, épuisé après toutes les larmes qu'il avait versées.


- 💤 Mmmh... Non, voyons, pas ici...💤

- DEBOUT, PARESSEUX!

SLPASH💦

- Hein...?! Qu'est-ce que... Gazelle...?!

- Lève-toi, Tulip-man! 'Faut aller s'entraîner!

- 💢 NON MAIS ÇA VA PAS DE ME RÉVEILLER COMME ÇA!? J'AI HORREUR DE L'EAU, ET SURTOUT DANS CES CIRCONSTANCES!

- Héhé... Tu avais l'air de faire un beau rêve, je ne pouvais que le briser!

Nagumo rougit, autant d'embarras quand il repensa à son rêve et autant de colère en voyant le capitaine de Diamond Dust rire devant lui.

- 💢 RAAAH, JE VAIS TE TUER, ICE-MAN! S'écria-t-il en lui sautant dessus.

Mais malheureusement pour lui, le garçon l'esquiva et s'enfuit de la pièce avec un rire mauvais, ne laissant qu'un seau d'eau presque vide à l'adolescent étendu par terre qui venait littéralement de se manger le sol.

- Grrrrr... Grogna celui-ci en se relevant, des flammes ardentes de colère dans les yeux .

Il s'avança vers la fenêtre pour regarder le temps qu'il faisait et pour essayer de se calmer, et bien sûr, il vit le même paysage qu'il voyait depuis qu'il était ici.

- Raah, mais j'en ai marre d'être ici! On se croirait en PRISON!

Et en plus de ça, il devait aller s'entraîner avec Gazelle. Pour quoi faire?! La pierre Aliea leur donnait largement le pouvoir et la puissance dont ils avaient besoin! Il en avait marre d'être dans cet endroit perdu au milieu des montagnes. Il voulait partir, rien qu'une journée, rien qu'une matinée. Juste remettre ses idées au clair. Mais comment...? Ce n'est pas comme s'il allait trouver un taxi ou un bus dans le coin. Quoique... Il y avait bien plus pratique que ça, en fait. Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt?! Il n'avait pas le droit de l'utiliser sans l'autorisation de leur Père, mais qu'importe. Qu'avait-il à faire d'un homme qui s'occupait à peine de lui et qui ne voyait même pas son réel potentiel? Nagumo enfila rapidement son éternel pantacourt vert et son haut gris et blanc à manches courtes, puis il prit le ballon rouge et noir dans ses main. Puis avec un sourire carnassier, il appuya sur le bouton •téléportation•.


Fubuki ouvrit lentement les paupières, réveillé par les bruits qui venaient de dehors. Il se leva et se dirigea doucement vers la fenêtre (il commence à y avoir beaucoup de fenêtres dans cette histoire, non...?) et vit ses coéquipiers en train de s'entraîner.

- Hein...? Mais il est quelle heure?! Se dit-il en regardant furtivement sa montre. 11h24!? Il est si tard que ça!

Il enfila son maillot jaune qu'il mettait presque tous les jours depuis quelques temps, et s'empressa de rejoindre le reste de l'équipe. Arrivé sur le terrain, il questionna les trois manageuses :

- Pourquoi vous ne m'avez pas réveillé?

- Eh bien, tu avais l'air fatigué, nous avons préféré te laisser dormir...

- Et puis tu étais tout mi-

- Chut, Haruna! Lui chuchota Aki en lui donnant un coup de coude.

- Ah, d'accord... Dit-il simplement.

- En tout cas tu as l'air d'aller mieux! Lui dit Haruna avec un grand sourire et en se frottant le coude.

Fubuki s'assit sur le banc et regarda ses coéquipiers jouer. C'est vrai, il allait un peu mieux depuis hier. Se confier à Aphrodi lui avait fait du bien, ça l'avait libéré... Enfin, un peu. Il sentait encore le poids du lourd fardeau sur ses épaules.

- Je vais faire un tour, s'exclama-t-il en se levant, au bout de quelques minutes.

- Euh... Bon, d'accord... Lui répondit Aki un peu étonnée.

Fubuki s'apprêta à rejoindre la route, mais il regarda comment il était habillé. Il n'allait quand même as aller se balader comme ça! D'autant plus qu'il ne faisait pas vraiment partie de Raimon... Alors... Ça ne servait à rien de se pavaner en ville avec ce maillot de foot. Il monta dans sa chambre, et il en ressortit quelques minutes plus tard, cette fois-ci vêtu d'un short en jean bleu clair et d'un léger sweat gris et blanc (c'est kawaii, ne me grondez pas!). Un peu plus libre, en fait. Bon, ce n'était pas vraiment ce qui lui allait le mieux, mais à vrai dire il n'avait pas emmené beaucoup de ses vêtements avec lui vu que la plupart du temps (même tout le temps, en fait) Il portait le maillot et le survêtement de Raimon. Mais là, c'était bien de se dire que pour une fois, il était un adolescent tout à fait normal qui allait se balader dans un centre-ville. À chaque fois que son équipe s'entraînait, il restait sur le banc à juste les regarder. Tout ça à cause d'Atsuya... Mais là, il s'était peu à peu sortit de la cage de glace où il s'était enfermé lui-même.


Nagumo regarda autour de lui.

- Qu'es-ce que... une ville!?

En effet, il avait bel et bien atterri dans une ville, sur une place plus précisément. Il prit le ballon qu'il avait aux pieds dans ses mains.

- Je voulais aller sur un volcan, pas dans une stupide ville! Pesta-t-il.

D'ailleurs, ce n'était pas bien difficile d'utiliser ce ballon pour se téléporter. Il suffisait de penser à l'endroit où se rendre, en même temps qu'appuyer sur le bouton, puis l'objet captait immédiatement les ondes cérébrales. Mais là, il ne semblait pas avoir fonctionné correctement, ce que Nagumo n'avait d'ailleurs pas du tout l'air d'apprécier. Il avait voulu se rendre sur un volcan, pas ici ! C'est vrai quoi, quoi de mieux qu'un volcan en éruption pour être en totale synchronisation avec son élément et pour perfectionner son Atomic Flare?

- Bon, du calme, recommençons… Se dit-il à lui-même.

Il rappuya sur le bouton rouge hexagonal et ferma les yeux, repensant à cet endroit qui n'était un paradis que pour lui. Mais rien ne se passa. Il rouvrit les yeux en fronçant les sourcils, avant d'entendre une voix électronique.

- Batterie faible. Le transfert est impossible pour le moment. Veuillez attendre trois heures que la batterie se soit auto-chargée grâce aux rayons du soleil.

- Quoi?! trois heures?! Non mais tu te fous de moi! s'énerva Nagumo.

- Je ne suis pas responsable de votre puberté et de vos hormones. Veuillez vous calmer.

- Raaaah! Mais il me prend pour qui, ce truc?!

- Je suis un ballon avec un QI de 160. Je vous interdis de-

- LA FERME! s'écria Burn en le jetant violemment au sol, ce qui fit immédiatement taire la petite machine ronde.

- Non mais, je ne vais quand même pas me laisser faire la morale par un ballon de foot!

S'apercevant que plusieurs passants le regardait en se demandant s'il ne venait pas d'une autre planète (ce qui était un peu le cas, d'ailleurs, puisqu'il le prétendait lui-même) ou s'il ne s'était pas échappé d'un asile de fous, il tenta de reprendre son sang-froid.

- Bon, qu'est-ce que je fais maintenant? Pfff, je vais aller me promener, j'ai rien d'autre à faire de toutes façons...

À ces paroles, l'attaquant de feu ramassa le ballon qui gisait à ses pieds et se mit à marcher lentement dans la rue bruyante et animée. Même si selon lui, cet endroit n'était vraiment pas sa tasse de thé.

Shiro regardait le ciel, ce ciel si bleu et si vaste. Allongé sur l'herbe encore un peu mouillée par la rosée, il regardait l'étendue bleue qu'il avait devant lui, méditant sur le réel sens de sa vie. Mais la vie doit-elle avoir un sens… ? Pas la sienne, en tout cas… Il ferma les yeux et se concentra sur tous les bruits qu'il entendait autour de lui. Les oiseaux qui chantaient, les enfants qui jouaient et riaient au loin… Il avait eu raison de venir dans ce parc. Il s'y sentait en sérénité.

- Euh, excuse-moi…

Une voie un peu grave le fit sortir de sa méditation. Il releva la tête, et vit un garçon assez mince avec des cheveux rouges.

- Oui… ? répondit-il.

- Désolé de te déranger mais… Je me suis perdu. Et comme tu étais la seule personne que j'ai vue par ici, je me demandais si… tu ne pouvais pas m'aider.

- Eh bien… C'est que je ne suis pas d'ici… Mais si je me rappelle bien, si tu veux rejoindre la place Hikaneyoru, il faut passer par la gauche, là-bas. Je m'en souviens, car je suis passé par là moi aussi... Ça t'ira…?

- Ça ira, merci! Au fait, je m'appelle Aitake Satoshi!

- Eh bien, enchanté! Moi, c'est Fubuki Shiro.

- Enchanté de faire ta connaissance aussi! Je suis désolé, mais je suis pressé là, je dois y aller. Mais peut-être nous reverrons-nous! Au revoir, et encore merci!

Fubuki le salua de la main en le regardant partir. Bizarre, ce garçon… Mais bon, à lui aussi, il lui était déjà arrivé de se perdre quelque part, alors… Il n'allait pas en vouloir à ce garçon. Son regard se tourna vers sa montre : Oulà, déjà! Il était parti depuis longtemps, les autres allaient s'inquiéter s'il ne rentrait pas tout de suite. D'un pas décidé et l'esprit aéré, il se dirigea vers la sortie du parc.

Pendant ce temps, Nagumo déambulait dans les rues bondées tel une âme en peine. Cela faisait déjà plus d'une demi-heure qu'il marchait sans but dans cette ville, et il commençait vraiment à en avoir marre. Il se serait bien acheté quelque chose à manger, mais il n'avait malheureusement pas d'argent sur lui. En même temps, il n'en avait pas besoin, là où il voulait aller! Mais là, il commençait vraiment à avoir faim, et on peut dire que les gâteaux et la nourriture qui étaient entreposés derrière les vitrines devant lesquelles il passait ne l'aidaient pas.

- Pffff… soupira-t-il exténué.

Et comme si la faim ne suffisait pas, la rue était grouillée de monde et le bruit de toutes ces voix incessantes et les bousculements étaient énervants. Et puis il avait chaud, déjà que sa chaleur corporelle était habituellement assez élevée, mais avec toute la pression qu'il y avait autour de lui, il suffoquait presque. Ce n'était pas de sa faute, il sentait la chaleur des autres et il se l'attirait vers lui. Et lorsqu'il se trouvait dans un endroit avec beaucoup de gens, c'était trop. Sérieusement, il arrivait à peine à bien voir devant lui! Pourquoi est-ce que tout le monde sortait à cette heure-ci?! Juste parce qu'il faisait beau et chaud, tout le monde était venu se détendre? En tout cas, lui, il n'était vraiment pas détendu.

- Pffff, j'ai faaaaaim… Et en plus, je suis complètement paumé!

Plam!

- Aïïïe! 'Tain, ça va pas de me foncer dedans comme ça!?

- Dé… Désolé… Je n'ai pas fait exprès...!

Fubuki ouvrit grands les yeux et devint rouge cramoisi quand il reconnut la personne dans laquelle il avait malencontreusement foncé.

- Ce n'est rien… Dit l'attaquant de feu en croisant les bras.

Il allait avancer et reprendre sa route, mais il s'arrêta et fixa le capitaine d'Hakuren.

- Dis-moi, on ne s'est pas déjà rencontrés…? Tu me dis quelque chose… Mais oui, tu es un joueur de Raimon! retrouva-t-il dans un sursaut.

Shiro cligna des yeux. Nagumo se… Souvenait de lui…?

- Euh… Oui, tu as raison…

- Bon, désolé hein, mais même si cette équipe est mon ennemi, je ne vais pas perdre mon temps avec toi. J'ai mieux à faire je suis complètement paumé et je ne sais même pas dans quelle ville je me trouve, et j'ai TRÈS FAIM! Au revoir, mais je dois aller trouver un moyen de manger sans avoir à payer!

À ces paroles, le capitaine de Prominence tourna le dos au défenseur et s'enfonça lentement dans la foule de gens pressés.

- A... Attends! l'interpella Fubuki. Je peux essayer de t'aider à retrouver ton chemin, si tu veux! Et... je crois qu'il me reste un peu d'argent, je peux te payer un truc!

Nagumo s'arrêta. Il se retourna, et adressa un sourire sarcastique (oui, ça existe) à son interlocuteur.

- Vraiment? Et en quel honneur?

- Euh... Et bien... Parce que c'est la moindre des choses! Dit Fubuki, gêné.

Le capitaine de Prominence s'approcha de lui, et le regarda dans les yeux, ce qui le fit rougir subitement.

- Tu ferais ça alors que je suis ton ennemi?

Fubuki ne répondit pas. Il n'y arrivait pas. Le joueur de feu le fixait de ses yeux d'or ambrés, et le joueur d'Hakuren en était totalement hypnotisé. Que fallait-il faire? Il lui avait proposé de lui payer à manger et de l'aider, mais... Il avait fait ça sur le coup, en le voyant repartir et s'éloigner de lui. Il voulait qu'il reste avec lui, il voulait qu'il soit présent près de lui, pouvoir ressentir sa chaleur enivrante, cette chaleur qui réchauffait son cœur, qui lui était actuellement triste et glacé...

- Pfff! J'accepte, mais c'est bien parce que j'ai faim! Soupira Nagumo, voyant que son interlocuteur ne répondait pas à sa question.

Shiro sortit de ses pensées.

- Euh, oui, oui...

- Bon, on va où, alors? Continua Burn en mettant ses mains sur ses hanches.

Fubuki ne pouvait pas s'empêcher de le regarder. Il était tellement beau... il remarqua alors la fermeture en partie ouverte du tee-shirt de l'attaquant de feu. C'était... titillant! D'ailleurs, Fubuki commençait lui aussi à avoir vraiment chaud. (pas étonnant, d'ailleurs...)

- Alors, on va OÙ? Répéta Nagumo, vu que Fubuki semblait définitivement dans la lune.

- Ah ! Euh, je ne sais pas, je n'ai que 1000 yens... (environ 6€)

- Bah, ça suffira pour s'acheter des sandwichs.

Fubuki regarda autour de lui, avant d'annoncer, l'air gêné :

- Euh... Je crois bien que je me suis perdu moi aussi...

- Bah, on retrouvera bien notre chemin à deux.

Cette phrase fit l'effet d'un coup de jus sur le capitaine d'Hakuren. Tous les deux... La probabilité qu'il se retrouve seul avec Nagumo dans de telles circonstances était faible, et pourtant c'était bien ce qu'il était en train de se passer. Il ne pouvait pas vraiment le croire, en fait. C'était comme un rêve... Sauf que malheureusement (ou heureusement, peut-être?) C'était bien la réalité, et il était stressé à l'idée de se retrouver seul avec lui. Il suivit le garçon de feu qui marchait dans les rues, les mains dans les poches, et faisant à peine attention à lui. Ils ne disaient rien, chacun avançant l'un à côté de l'autre. Finalement, au bout de quelques minutes, Nagumo s'écria :

- Là-bas! Une boulangerie!

Tandis qu'il courait vers le bâtiment comme un chien affamé, Shiro le suivait en affichant un sourire.

- Je prends celui-ci! Dit Nagumo en empoignant le pauvre sandwich jambon-beurre qui ne lui avait rien fait.

Shiro prit un sandwich à son tour, pendant que son "coup de foudre" se dirigeait vers la caisse.

- ...C'est pour manger sur place...? Demanda le vendeur qui avait l'air dépressif.

- Oui, j'ai pas envie de bouger, je veux juste être peinard sur une chaise!

- ...Alors, ça fera 450 yens de plus.

- Non mais ça va pas?! C'est quoi cet arnaque!

- Monsieur, calmez-vous, s'il vous plaît...

- 💢 Et puis quoi encore?! Tout le monde me dit de me calmer, aujourd'hui! Vous vous êtes tous donnés le mot pour me faire chier ou quoi?! Déjà c'était ce stupide ballon de foot qui me parlait de mes hormones, et maintenant je me fais arnaquer par un vendeur qui ressemble à Ryuusaki!

- Hey, calme-toi, Nagumo... s'immiscia le Prince des Neiges.

Il n'eut comme réponse qu'un grognement de mépris. Afin de calmer la situation, Fubuki s'approcha du comptoir et tendit les pièces au vendeur, qui avait les yeux grands ouvert et se demandait si je garçon qu'il avait en face de lui allait bien.

- Merci pour tout, mais nous allons les prendre à emporter.

- Euh... Merci...

Et ils ressortirent tous les deux, cherchant un banc ou un quelconque autre endroit où s'assoir. Jusqu'à ce qu'un des deux abrège le silence pesant :

- Au fait, comment tu as su que je m'appelais Nagumo?

- Euh... Eh bien, tu nous l'avais dit à Okinawa.

- Ah bon? Sans doute... Tu as une sacrée mémoire, dis donc! Mais ne m'appelle plus jamais comme ça, mon nom c'est Burn, okay?! Rajouta-t-il en élevant la voix.

- D'a... D'accord...

- Enfin bref, il y a un banc là-bas. On peut s'y mettre.

Il ne laissa pas le temps à Fubuki de répondre, il alla directement s'assoir sur le banc en métal bleu clair. Assis à côté de Burn, Shiro ne disait pas un mot. Il ne savait pas quoi dire, en fait. La situation était tout de même étrange... Il se retrouvait quand même avec Burn, son ennemi de l'Aliea Academy! Mais aussi la personne dont il était tombé amoureux...

- Dis-moi, pourquoi est-ce que tu portes une écharpe alors qu'il fait si chaud?

- Et toi, pourquoi est-ce que tu as un ballon avec toi?

Nagumo le regarda, un peu étonné, mais il répondit néanmoins à cete question.

- Eh bien, en fait, si je suis ici c'est parce que je voulais aller quelque part mais ce ballon qui m'a servit à me téléporter à bugué et m'a emmené ici... Et le problème, c'est que je ne peux pas retourner chez moi (même si ce n'est pas vraiment chez moi), Parce que ce fichu truc a besoin de se recharger! Et du coup, je ne pourrai pas revenir avant plusieurs heures.

- Ah, je comprends...

- Et toi, hein? Tu m'expliques pourquoi tu portes une écharpe alors que tu es en short? Demanda Nagumo en posa son regard sur le bas du garçon.

Fubuki croisa les jambes en rougissant, gêné que l'adolescent de Feu regarde cette partie-là de son corps.

- C'est... Trop long à expliquer.

- Raconte quand même, ça m'intéresse!

- Bon, d'accord... Dit Fubuki en baissant les yeux. Lorsque... J'étais plus jeune, j'avais sept ou huit ans, mes parents et mon frère sont... décédés, dans une avalanche. Et cette écharpe est tout ce qu'il me reste de mon frère, j'y tiens beaucoup.

- Quelle triste histoire... Je suis désolé pour toi. Dit Nagumo d'une compassion qu'on ne lui connaissait pas.

- Merci...

- Mais bon, toi au moins, tu les as connu tes parents!

- ...Comment ça? Pas toi?

- Non... Ils m'ont abandonné quand j'étais tout petit, je me rappelle à peine d'eux.

- Je ne savais pas, je suis désolé moi aussi... Mais, tu ne viens pas d'une autre planète?

- Oui, enfin, ce sont mes parents extraterrestres qui m'ont abandonné!

C'est là que Nagumo réalisa l'absurdité de ses paroles. Vraiment, il en voulait à son Père d'avoir fait croire à tout le monde de telles sottises.

- Ah...

Fubuki était un peu étonné de cette phrase. Nagumo était-il vraiment un extraterrestre? Il n'en avait pas du tout l'air, en tout cas. Ou alors, était-ce pour ça qu'il avit une telle attirance...? Parce qu'il n'était pas humain?

- Raaah! Ce ballon ne fonctionne toujours pas!

- Eh bien, je crois bien que tu vas devoir rester un peu plus longtemps en ma compagnie!

- Mmmh? Tu veux rester avec moi?

Cette réplique fut comme un choc pour le prince des Neiges. Il n'avait pas du tout contrôlé ses paroles, quel idiot! Il venait à peine de le rencontrer, (enfin, pour la deuxième fois) et il faisait déjà comme s'ils se connaissaient depuis longtemps! Il s'était tellement... attaché à lui, c'en était presque invraisemblable. Il ne pouvait même pas se détacher de sa présence.

- Bah, fais comme tu veux. Ça ne me dérange pas. Mais tu n'as rien d'autre à faire?

- Non, dit Fubuki e souriant, content que l'autre n'ai pas rejeté sa présence.

Ils recommencèrent alors à marcher, l'un à côté de l'autre. Fubuki regardait l'autre amoureusement ; Il avait tellement envie de lui prendre la main, de le prendre dans ses bras, de le prendre tout court... Bref, on va s'arrêter là!

Au bout d'un moment, alors qu'ils s'aperçurent qu'ils commençaient vraiment à tourner en rond, Haruya (oui, c'est la première fois que je l'appelle comme ça) proposa quelque chose qui débordait d'originalité.

- Bon, ça me saoûle de marcher sans savoir où on va depuis tout à l'heure! Tiens, j'ai une idée! On va demander notre chemin à la dame là-bas.

À ces mots, ils se dirigèrent vers la jeune femme qui était assise sur un banc et tenait un petit garçon brun sur ses genoux.

- Euh... Excusez-moi... Est-ce que vous pourriez nous indiquer le chemin pour aller sur la Grande Place? Demanda le capitaine de Prominence.

- Oh, oui, c'est très simple : Vous prenez la grande rue principale, puis vous prenez la troisième rue à gauche, la rue Akiyoshi. Vous continuez tout droit, et vous y serez!

- Merci, Madame!

- Oh, un ballon! Vous jouez au football, Monsieur! Demanda le petit garçon.

- Euh... Oui...

- Tenma, ce n'est pas poli de demander comme ça! Le gronda sa mère.

- Oui, mais le Monsieur il joue au football, comme moi! Et moi, j'adore ça aussi!

Tandis que Nagumo de grattait longuement la tête, embarrassé, le joueur d'Hakuren s'approcha du jeune garçon et lui dit d'une voix douce :

- Tant mieux si tu aimes le football, Tenma! J'espère qu'un jour, tu deviendras un grand champion!

- Oui Monsieur, je serai même champion du Japon, et même du monde!

- Oui, tu as raison, dit Fubuki en laissant échapper un petit rire.

- Bon, on y va, euh...

- Fubuki...

- Oui, Fubuki. Tu viens, je n'ai pas envie de poireauter ici!

- Oui oui, j'arrive! Merci pour tout, Madame! Au revoir, Tenma!

La jeune femme lui fit un geste doux de la main, tandis que son fils gesticulait son bras dans tous les sens. Fubuki rejoignit Burn un peu plus loin.

- C'est vrai que je ne t'ai même pas demandé ton nom...!

- Et bien, c'est Fubuki Shiro.

- Ton nom a un rapport avec la neige... Tu viens d'une région froide?

- Oui, De Hokkaido. Je suis assez à l'aise avec la neige, c'est d'ailleurs mon élément, comme la glace.

Tiens, ça lui rappelait une certaine personne... Quelqu'un qui avait le même élément...

- Oui, c'est un très bel élément... Finit par dire le garçon aux cheveux enflammés.

Shiro rougit à ce compliment. Vraiment, il aimait bien son élément...?

- Dis, ça ne te dérange franchement pas d'être avec moi? Le coupa Haruya.

- Hein?

- Ben, je viens quand même de l'Aliea Academy, et on ne peut pas dire qu'on soit très tendre avec ton équipe.

- Bah non, ça ne me fait rien. Tu es sympa! Lui répondit l'argenté en se retenant de ne pas dire un autre mot à la place.

- Je ne suis pas sympa, okay?! Je suis le capitaine de Prominence, le joueur le plus fort de l'Aliea Academy, pas un simple humain qui se contente de jouer les Bisounours avec ses amis!

Mais comme le garçon qu'il avait en face de lui avait totalement la réaction inverse de ce qu'il espérait et qu'il riait légèrement, il préféra tourner la tête en croisant les bras, avant de soupirer d'un air exaspéré. Si même lui ne faisait plus d'effet...

Enfin, de l'effet, il en faisait à Fubuki. Celui-ci ne pouvait pas détacher son regard du joueur de Feu. Il était si... si beau... si provocant... Il avait tellement de pouvoir toucher et dévorer sa peau, de goûter à ce fruit qui lui était interdit... oui, ne l'avoir rien que pour lui, de tout lui dire, de tout lui offrir... Fubuki se stoppa net. Il ne devait pas penser à de telles choses...! Mais, en même temps, c'était difficile de ne pas être ensorcelé... par... Nagumo...

- Hey, ça va? Tu es tout rouge! S'exclama Nagumo en le fixant, ce qui le rendit encore plus cramoisi.

- Ou... Oui! Je... J'ai chaud, c'est tout!

- En même temps, si tu enlevais ton écharpe...

- Non, c'est bon, je ne l'enlève jamais.

- Genre même quand tu dors, où que tu prends ta douche?

- M... Mais! Ça... Ça ne te regarde pas! Répondit-il en rougissant de plus belle.

Nagumo ne répondit rien, haussant seulement les épaules. Fubuki tenta de diriger son regard ailleurs ; Il observa la longue rue dans laquelle il était en train de marcher. Des magasins comblaient chaque côté de la rue, et des gens venaient de tous sens. Certains étaient tellement pressés qu'ils voyaient à peine ce qu'il y avait devant eux, et d'autres au contraire se baladaient lentement en profitant du doux soleil de l'après-midi. Les quelques arbres verts qui décoraient le milieu de la rue donnaient un air d'été à celle-ci, et l'ambiance renvoyait une impression de vacances.

- 'Scusez-moi!

- Ouch!

Le garçon aux cheveux argentés sortit de sa rêverie lorsque Haruya s'affala presque littéralement sur lui.

- 💢 Non mais il va pas pas bien ce mec de me bousculer comme ça!? Connard! S'énerva Nagumo en se relevant .

Il tourna la tête et vit Fubuki par terre, qui le fixait avec un air étonné (du moins, c'est ce que lui il pensait). Il lui tendit la main pour l'aider à se relever à son tour, main que l'autre attrapa de suite.

- Ça va...? Désolé de t'avoir fait tomber... C'est cet imbécile qui m'a bousculé, et vachement fort, en plus! Rajouta-t-il en serrant les dents vers l'homme qui était déjà loin.

- Ce... Ce n'est rien...

- Tu es sûr que tu vas bien?! Tu as franchement l'air bizarre depuis tout à l'heure!

- Mais non, ça va, je te dis, dit-il en tentant de contourner son regard d'ambre.

- Si tu le dis... Ouaaaah, ça m'a fatigué tout ça! S'exclama-t-il en bâillant.

- Nous sommes presque arrivés, il ne nous reste plus qu'à tourner à droite là-bas.

Une fois rendus sur la place, Fubuki dit d'un air timide :

- Bon, bah... Je dois y aller... Je connais le chemin d'ici.

Mais non, pas un baiser fougueux, pas de larmes, pas de "Je t'en prie, ne pars pas, reste avec moi", Nagumo se contenta juste de hocher la tête et de lâcher un "okay".

Fubuki baissa les yeux. Ils devaient se quitter... Enfin, lui il devait le quitter, plutôt. Il devait faire quelque chose. Le prendre dans ses bras, l'embrasser, tout lui avouer. Sinon il sera trop tard.

- Euh, Nagu... Enfin, Burn... je...

Le concerné tourna la tête à l'entente de son nom.

- Mmmh...? Quoi?

- Je... Je voulais t'avouer quelque chose... Je... Je...

Non, il n'y arrivait pas. C'était trop dur... Il avait trop peur de la réaction de l'autre pour se déclarer. Il préférait rester dans cet amour sans doute à sens unique plutôt que de se faire rejeter.

- Je... Je voulais juste de remercier d'être resté avec moi.

- C'est tout? 'Fallait pas en faire tout un fromage, c'est rien!

- Oui...

L'attaquant de Feu appuya sur le bouton téléportation du ballon qu'il se trimballait depuis au moins une heure et demi, mais ce fut encore et toujours sans effet.

- Mode téléportation impossible pour le moment. Veuillez attendre encore quelques minutes.

- 💢 'Tain c'est pas vrai! Il veut que je passe toute ma vie ici, ce ballon à la c*n!

- Ne me traitez pas comme ça. D'ailleurs, je détecte que le garçon qui se trouve auprès de vous voudrait beaucoup que vous passiez votre vie i...

La voix électronique n'eut pas le temps de finir sa phrase que Fubuki lui donna un violent coup de pied qui l'envoya à au moins cinquante mètres.

- Ouah, tu as une de ces frappes...!

- Merci... Désolé pour ton ballon, il faut aller le chercher à cause de moi. Disons qu'il m'a... énervé.

- Je comprends! Mais dis-moi, tu as l'air d'être un super bon joueur!

- Oui... Mais je ne peux pas vraiment jouer.

- Huh? Comment ça?

- Laisse tomber... Enfin bref, au revoir, ajouta-t-il avec un sourire triste.

Mais dès qu'il avait fait demi-tour, son sourire avait totalement disparu. C'est ainsi qu'il laissa Nagumo, qui ne comprenait pas grand chose de ce qu'il avait voulu dire et qui avait le cerveau assez chamboulé après la mini-aventure qu'ils venaient de vivre.

Fubuki marchait dans les rues presque vide en direction de l'auberge. Les autres ont dû beaucoup s'inquiéter de son absence... Et puis, de toutes façons, s'il n'avait pas quitté Nagumo, il sentait que son cœur aurait lâché. Enfin, façon de parler. Pendant tout le temps où ils étaient restés avec lui, il avait eu l'impression que son organe vital battait à cent à l'heure. Que fallait-il faire, maintenant...? Il n'avait rien fait. Il ne lui avait rien dit. Et maintenant, c'était trop tard. Il n'allait sans doute jamais le revoir, et tout ce qu'il avait fait, c'était de fuir... Comme un lâche.

- Exactement! Voilà ce que tu es!

- Atsuya?!

- Tu vas me faire le coup à chaque fois ou quoi?! Bien sûr que c'est moi, qui veux-tu que ce soit d'autre?!

- ...Tu m'as surpris... C'est tout...

- Oh, ça va, hein! Je t'ai laissé tranquille tout le temps où tu étais avec ton Nagumo chéri, je te signale!

- Ne l'appelle pas comme ça...

- Tu préfères "mon petit Nagumo d'amour"? Ou alors, "Nagumo, mon petit poussin en sucre", c'est encore mieux!

- Arrête avec ça...! Soupira son grand frère, rouge pivoine.

- Ça m'amuse! Tu ne peux pas savoir comment je m'ennuie, ici!

- Laisse-moi...

- C'est ça, dégage ton pauvre petit frère sans défense qui ne t'a rien fait!

Shiro soupira, avant que la présence d'Atsuya ne disparaisse comme elle était venue.

- Qu'est-ce que... Je dois faire...?

Même lui ne savait pas s'il parlait de Nagumo ou d'Atsuya. En tout cas, ce dont il était sûr, c'était qu'il était complètement perdu.