Jour 1, date inconnue, heure inconnue, lieu inconnu.

Il fait sombre, trop sombre. Je ne distingue rien, même pas mes propres mouvements et encore moins les murs qui m'entourent. Mon corps tout entier tremble, peut-être est-ce cause du froid, ou bien est-ce dû au fait que je suis terrorisé ? Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici mais j'ai l'impression que cela fait une éternité. Les seuls sons que j'entend sont le bruit du vent contre la petite vitre teinté de noir et le bruit des gouttes d'eau qui tombent du plafond mal isolé. Ma jambe me fait un mal de chien, je crois que je me suis blessé mais je ne me souviens de rien de ces dernier mois.

Jour 2, date inconnue, crépuscule, forêt.

Un dilemme, je suis face à un dilemme impossible à résoudre. A ou B ? Si je choisie A, je tue un innocent, si je choisie B, je tue une innocente.
Au final ça revient au même, mais quand même ! Je ne vais pas faire tuer quelqu'un au hasard ! De plus, les hommes me menaçant s'obstinent à croire que je connais A et B.
Quelque chose de froid contre mon crâne me ramène à la réalité.

- Choisi et en vitesse ou alors c'est les deux qui meurent, dit la voix rauque de l'homme qui tiens le canon contre ma tête.

Jour 3, date inconnue, heure inconnue, cellule.

Me revoilà dans cette pièce sale et lugubre. Dans le noir de nouveau, la seule chose que je peux faire en cet instant est prier pour ne pas qu'il s'arrête de nouveau sur moi, pour ne pas qu'il regarde de nouveau par les quatre petits barreaux de la porte de ma..cellule ? Oui je pense que je peux appeler ça une cellule. Je vois un peu de lumière par cette petite ouverture, sûrement la lumière d'une lampe-torche.
Bah oui, en même temps, quelle idée de ne pas mettre d'ampoule hein.
Je ferme les yeux et me concentre sur ma respiration. Une seconde, deux secondes, trois secondes. Je compte tandis que le bruit de sa démarche lourde et disgracieuse retentit. Puis soudain, plus rien. Seul le son d'une serrure que l'on déverrouille brise le silence, puis le grincement d'une porte pour finir par des cris. Ils ne durent pas plus de deux minutes avant de s'éloigner, me plongeant de nouveau dans le silence. Aujourd'hui, rien ne m'arrivera, je n'ai plus qu'à attendre l'heure où un homme passera me glisser un plateau sur lequel se trouve de la purée et du pain ainsi qu'un verre d'eau.

Jour 4, date inconnue, heure inconnue, cellule.

Je vois de nouveau la lumière de sa lampe torche et me recroqueville sur moi-même. Ses pas retentissent et j'essaie tant bien que mal de calmer mon coeur. Il s'arrête plus tôt que la veille et glisse une clef dans une serrure qu'il ouvre. C'est ma porte. Il est seulement à quelque mettre de moi. Je ferme les yeux et rapidement je sens la froideur de sa main sur mon bras. Il me relève aisément.

- Le chef veux te voir, me dit-il fermement.

- D'accord, c'est cool pour lui mais moi je reste là.

Bon ce n'est peut-être pas le bon moment pour être sarcastique, j'avoue.
Il grogne en m'emmenant avec lui et je me tords dans tout les sens mais je suis faible, je mange mal, je dors mal et comparé à sa carrure, même en pleine forme et avec mes 1m80 je n'aurais aucune chance. Malgré tout je continu, je n'abandonne pas jusqu'à sentir un mouchoir sur mon nez. Après ça, plus rien.

Le noir complet.

Jour inconnue, date inconnue, heure inconnue, lieu inconnu.

Un bout de papier..Tout ça est arrivés à cause d'un stupide et insignifiant bout de papier ce trouvant dans cette foutue veste en cuir ! Ma vie a changé d'une mauvaise manière, d'une très mauvaise manière et malheureusement nous ne sommes pas dans un conte de fées où tout se finit bien, non là, tout ne fait qu'empirer.

Vous devez sûrement me prendre pour un fou, et vous avez en partie raison mais laissez-moi juste vous expliquer le pourquoi du comment je me suis retrouvé ici.