Titre : Elémentaire, ma chère Watson

Auteur : Eilowny

Spoiler : Milieu saison 3… Et encore… Si peu.

Genre : Tout sauf de la romance, beurk. Je trouve que ça plombe tout.

Rating : K+ pour les gros mots et le romantisme latent (je parle toujours et encore du courant littéraire).

Disclaimer : Si vous croyez que c'est à moi, alors vous devez m'imaginer vieux, avec les cheveux blancs et apparaissant dans un des derniers épisodes de NCIS à côté de la photo de McGee. En clair : je ne fait qu'emprunter quelques jouets. Je les rends après, promis.

Résumé : Gibbs et Tony doivent ramener un suspect au NCIS. Mais on est en plein hiver, Gibbs conduit comme un trou et la route n'est pas praticable.

Note de l'auteur : L'histoire secoue pas des masses, je sais… Mais c'était juste pour donner signe de vie et parce que j'ai dix milles fictions non finies qui traînent sur ma clé USB. Et puis, j'avais envie d'inventer un personnage qui aurait autre chose à faire que de la figuration. Dites moi si il vous plait. Je peux vous dire aussi que je suis sur deux autres fictions que je trouve fabuleuses à écrire donc attendez vous à avoir du nouveau, j'espère, bientôt. Je ne sais pas si Gibbs, Ziva, McGee et Tony se vouvoient. Je regarde la version original (en anglais, le « vous » n'existe pas) et pour ma part, ils ne se vouvoient pas.

Coup de gueule de l'auteur : Je ne bâcle pas mes fins. Je ne bâcle PAS mes fins. MERCI ! Et pour vous le prouver, j'ai détaillé plus que jamais la fin de cette fic (ce que je déteste faire parce que ça ne laisse pas de portes ouvertes).

Assez maintenant… Read and please, ENJOY !

Chapitre 1

C'était une affaire comme les autres. N'avouez jamais à mes agents que j'ai dit ça parce que, ça ne sonne pas comme le genre de phrase que je dirais. Je suis plutôt du style à considérer toute affaire avec ses originalités et ses spécificités. Je donne autant d'importance au meurtre d'un marin porté sur l'alcool et violent avec sa femme qu'au rapt d'un enfant de 12 ans. Je n'aurais peut-être pas les mêmes sentiments envers eux mais bien la même assiduité. Ne dévions pas du sujet. Si j'étais en train de m'écouter, je m'enverrais le regard réservé à McGee quand il radote.

Amanda Watson. Docteur Amanda Watson. Très belle femme, grande, brune, la quarantaine. Très bon médecin. Elle exerçait dans une campagne éloignée de la ville où il n'arrivait presque jamais rien. Un jour elle dû s'occuper d'un soldat en vacance qui visitait la région. Elle y mit tout son cœur, j'en suis sûre. Mais le soldat en question fut terrassé par une crise cardiaque. Elle restait un très bon médecin.

Le cadavre fut envoyé à Ducky pour confirmer que le décès était bien accidentel. Je décidai d'interroger le docteur Watson avec DiNozzo et demandai à McGee de vérifier son identité. Il neigeait. A Washington, un peu. Dans la campagne perdue d'Amanda Watson, beaucoup. Des centimètres de neiges avaient recouvert le pays et ces centimètres rendaient la route difficile, dangereuse, instable. Nous nous y rendîmes en fin d'après midi. DiNozzo conduisait plus lentement qu'une chenille, comparant comme d'habitude, notre situation à une scène d'un film inconnu.


- Et si tu conduisais au lieu de raconter n'importe quoi, DiNozzo ? remarqué-je avec mauvaise humeur.

- Bien, je vais essayer… mais je suis au maximum là, patron. Je vais plus vite et je nous plante dans le décor.

- Tu vas essayer, DiNozzo ?

Le regard de Tony quitte la route pendant quelques secondes.

- On y sera bientôt, Gibbs.

Vingt minutes plus tard, il gare la voiture au milieu du village. Il neige toujours et le soleil commence à disparaître derrière une colline.

Amanda a été prévenue de notre arrivée et nous attend au poste de police. C'est le shérif du coin qui nous accueille. Il a le regard que tous les shérifs ont lorsqu'ils voient débarquer des agents fédéraux chez eux.

- Agent Spécial Gibbs… et DiNozzo, nous présenté-je. Nous cherchons le docteur Watson.

- Elle est dans mon bureau ! s'exclame le shérif en nous montrant le chemin. Elle est un peu nerveuse. C'est qu'on n'est pas habitué à voir débarquer des agents fédéraux pour une crise cardiaque.

C'est assez inhabituel, il a raison. Mais d'après Jenny, mon équipe et moi méritons une bonne punition pour désobéissance lors de notre dernière enquête. Apparemment, on n'aurait pas le droit de menacer les suspects.

- L'armée ne badine pas avec ses cadavres, shérif, dit DiNozzo.

Il regrette rapidement ses paroles après le coup qu'il reçoit sur la tête. On nous fait rentrer dans le bureau où attend Amanda Watson. En nous voyant, elle se lève et laisse tomber ses clés par terre. Elle a l'air vraiment nerveuse. Un peu trop pour quelqu'un qui n'a rien à se reprocher.

Cette fois, le shérif nous présente et reste sur le pas de la porte.

- Vous n'avez rien à faire shérif ?

Il ne comprend pas tout de suite. A la place, il fait un grand sourire niais.

- Oh non ! Chez nous, on ne traite que quelques vols parfois et… Bon c'est vrai, une agression le mois dernier mais… En général, c'est plutôt calme ici. Vous savez…

Tony tousse discrètement en sortant son bloc-notes. Cette fois, le shérif fait le rapprochement.

- Oh ! Mais… Oh !... Je… Je vais vous laisser.

Il ferme la porte et Tony commence. Il ramasse les clés du docteur et s'assoit en face d'elle. Je reste debout.

- Docteur Watson, sachez que ce n'est qu'une enquête de routine. D'ici quelques minutes nous en aurons fini et vous pourrez rentrer chez vous.

Elle semble presque soulagée.

- De routine ?

- On se doit de confirmer la mort du lieutenant Beardwin. En ce moment, notre légiste est en train de pratiquer une autopsie.

Elle soupire. C'est définitivement de soulagement. Rien à voir avec l'agacement que ressentent beaucoup de personnes dans ce genre de situations incongrues et extravagantes.

- Racontez nous comment ça s'est passé.

Elle prend une inspiration. Elle est toujours un peu tendue mais déjà plus calme que lorsque nous étions rentré.

- J'ouvre mon cabinet de midi à 16 heures le samedi et,… Aujourd'hui, j'avais quelques rendez-vous. Vers 14 heures un homme est arrivé, soutenu par le shérif.

Tony acquiesce pour l'encourager. Elle s'humecte les lèvres.

- Il présentait tous les symptômes d'une crise cardiaque : essoufflement, douleur dans la poitrine,… J'ai appelé l'hôpital le plus proche et j'ai fait tout mon possible en attendant les secours mais il a fait un arrêt… Et il est mort.

- Très bien,… murmure DiNozzo.

Il a remarqué sa nervosité lui aussi. Lorsque mon portable sonne, elle a un petit sursaut. Je sors du bureau avant de répondre.

- Gibbs.

- Vous n'allez pas deviner ça patron.

McGee… Semblable à McGee… Même à travers les perturbations causées par la neige, il reste lui-même.

- Non, tu as raison McGee, je ne devinerais pas. Alors crache le morceau.

- Amanda Watson n'est pas médecin.

Je fronce les sourcils.

- Quoi ?

- Amanda Watson n'est pas reconnu en tant que médecin et elle est recherchée en Californie et au Nevada pour pratique illégale de la médecine.

Je raccroche, regarde Watson par la vitre de la porte et rentre violement dans le bureau. Elle et Tony me regardent, interloqués. Je claque la porte.

- Vous avez fait tout votre possible, Madame Watson ?

Les lèvres de la femme tremblent légèrement.

- Etiez-vous sûre que c'était une crise cardiaque ?

Elle essaye même de se justifier.

- Je… Je n'ai jamais terminé mes études mais…

- Combien de gens avez-vous soigné alors qu'ils avaient confiance en vous ? je l'interromps en criant presque.

Elle n'ose plus dire un mot. Des larmes se mettent à couler sur ses joues.

- Mets la aux arrêts, Tony.

- Patron ?

- McGee a fait des recherches. Elle n'est pas médecin. Elle n'est pas diplômée. Arrête-là, DiNozzo.

Il la regarde un instant avant de lui lire ses droits et nous partons.

- Qu'est ce que… proteste le shérif en la voyant en pleurs et menottée.

- Je suis désolée, murmure-t-elle en passant près de lui.

Ils échangent un regard et Tony la presse d'avancer, laissant le shérif complètement abasourdi. Dehors, la neige tombe avec plus d'intensité qu'au retour et le soleil a complètement disparu. Je décide de prendre le volant cette fois-ci.

- Tu conduis, patron ? demande Tony après avoir installé Watson à l'arrière.

- Si je te laisse conduire, on ne sera pas de retour pour noël prochain, DiNozzo.

Il met sa ceinture de sécurité. La route est dangereuse et glissante. Il y a plus de neige qu'à notre arrivée et les roues crisse à chaque tournant. Les essuie-glaces ne sont pas assez rapides pour lutter contre les flocons de neige. Cette fois, Amanda n'est pas la seule à être nerveuse. Tony s'accroche à la boîte à gants.

- Il… Il faudrait peut-être retourner au village, s'inquiète-t-elle. Cette route en hiver est impraticable.

- Vous serez en prison ce soir, madame Watson. Ne vous alarmez pas.

Le téléphone de Tony sonne.

- Il y a un chalet de secours pas loin d'ici, essaye-t-elle encore.

Mais je ne l'écoute plus, concentré sur la route. Elle devient vraiment difficile mais je ne pense pas que nous sommes loin de la sortie. Je pousse la voiture à bout.

- Rien de suspect, Ducky ? demande Tony, toujours au téléphone.

Je ne sais pas ce qui se met devant la voiture à ce moment-là. Un cerf ? Quelque chose de plutôt gros en tout cas. J'écrase le frein à terre. La voiture fait un tonneau, glisse sur plusieurs mètres et frappe un arbre de plein fouet. La dernière chose que j'entends est le cri de Watson avant de tomber dans les ténèbres.