An de Grâce 2005, jour 16 du septième mois de l'année, le soleil est couché depuis plusieurs heures déjà et…….Mais oui, une silhouette s'approche furtivement de ffnet, un manuscrit à la main…
Blabla de l'auteuse qui s'en donne à cœur joie pour saoûler les pauvres lecteurs :
Après plus de deux ans de lectures assidues (et lemoneuses), je poste ma première fic. Bon, d'accord, y aura juste 3 ou 4 parties, et le scénario est très très très ordinaire…hm, quoique, en fait, y a pas vraiment de scénario XD…Première partie mise en ligne en l'honneur de la si-longtemps-désirée sortie de Harry Potter And The Half-Blood Prince (sortons le champagne, chers yaoïstes), c'est vraiment sans prétention aucune…
Cette fic est en l'honneur de Karo, Meumeu et Alice (Bande de voyeuses ! Sortez de la cave sur-le-champ ! Alice, réfrène tes pulsions ! XD). Fic aussi accessoirement dédicacée à Kaoru (ma p'tite marmotte à moûah), et à tous les amateurs de corn flakes, de slashes et de coca light. Allez comprendre…
C'est un gros délire, et c'est du n'importe quoi de A à Z. Les persos sont totalement OOC, et j'espère que JKR ne lit pas de fanfics parce que, si elle lit ça, j'aurai plus qu'à changer d'identité et à me terrer au fin fond du Pérou pendant un siècle ou deux. Ne vous étonnez pas si nos deux éphèbes préférés se sautent dans les bras très rapidement et si c'est (beaucoup) trop 'rapide' au niveau de la romance. En fait, c'est juste une excuse pour écrire un lemon.
Enfin, si vous êtes intéressés par le dessin, chers ô-combien-vénérés-pitits-lecteurs-adorés-de-mouah, ayez par pitié une pensée pour la pauvre petite autrice qui stagne encore au niveau du bonhomme-bâton et qui prie ardemment pour qu'une bonne âme ait la merveilleuse idée de réaliser des fanarts à partir de ce court et humble slash…
Contact : dracolovesharry (a) hotmail.fr
Disclaimer :
Hum, hum. Je ne suis pas JKRowling, ni Miss Warner Bros.Ldt, Ni l'Impératrice-Suprême-de-l'Univers. A la lumière de ces informations ex-clu-sives, je crois que l'on peut donc affirmer que je ne possède aucun des bishôs (ou autres persos) cités dans cette fic et, évidemment, je ne suis pas payée pour écrire cette chose. Vous auriez pas deviné seuls, je parie.
Le titre appartient à Simon and Garfunkel (la chanson s'appelle 'Punky's dilemma'). ¤ Jette un coup d'œil furtif à Karo et se mord les lèvres pour ne pas éclater de rire ¤
Kellogg's est une marque déposée dont je ne suis évidemment PAS la propriétaire (si, si, j'vous assure…).
Rating et avertissement :
R, voire NC-17…je suppose que c'est M pour le nouveau ? Ouais, ça doit être ça…(Argh, je sais, logiquement j'ai pas le droit de lire ce que j'écris…on va dire que je ferme les yeux en tapant…). Il y aura du vocabulaire peu orthodoxe et un lemon, ce qui inclut forcément une relation homosexuelle et des scènes sexuelles graphiques (j'suis vraiment grave…j'me mets à baver rien qu'en écrivant les mots « scènes sexuelles graphiques » XD). Ceux que ça dérange, rien ne vous retient. C'est un slash HP/DM (et DM/HP…ça marche dans les deux sens, quoi…Mouarf).
Pitite note importante paske-l'autrice-a-pas-fini-de-faire-chier-les-lecteurs (à lire si vous vous appelez Lychee ou si vous comptez alerter les modérateurs de ffnet pour cause de plagia stylistique)(¤ se relit ¤) AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHH AHHHHHHHHHHHAAAAAAHHHHHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH…j'ai la très sale impression d'avoir – mal - copié le style de Lychee du début à la fin…C'était inconscient, je le jure sur la Constitution ! Mais bon, maintenant que j'ai écrit tout ça, autant le mettre en ligne, alors, à vous de juger : ai-je, comme j'en ai l'impression, honteusement plagié le style et les idées de la Grande Lychee (et de Dark Lychee, mon idole XD), auquel cas je retirerai immédiatement cette mauvaise imitation de fic de ffnet, avec mes plus plates excuses en bonus, ou bien ai-je inopinément pondu un truc à peu près potable sur lequel l'influence de Lychee n'aurait été que minime ? Je vous laisse seuls juges…( ¤ croise les doigts très fort en espérant ne pas se faire lyncher ¤ ).
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Wish I was a Kellogg's corn flake…Part I
Impossible. Absolument im-pos-sible. Ce type avait forcément un défaut quelconque. Bah, pas un gros défaut, juste un petit truc qui empêcherait Harry de devenir fou. Il ne pouvait assurément pas être parfait.
C'était scientifiquement, mathématiquement, physiquement impossible. C'était même magiquement impossible. C'était foutument impossible.
Harry Potter poussa un soupir à fendre l'âme pour la – il fit un rapide calcul sur ses doigts – 5ème fois en 3 minutes et 26 secondes. De toutes façons, pensa-t'il amèrement, son âme était déjà fendue, quelque part entre l'aorte et l'artère pulmonaire. Argh, il recommençait à penser comme un Poufsouffle…C'était quoi, cette philosophie à deux noises ? Et de toutes façons, quel mal y avait-il à être un Poufsouffle, hein ? Comme toujours lorsqu'il avait ce genre de pensées, Dame Migraine se mit à flirter insidieusement avec sa petite cervelle surchauffée, et il se sentit comme si un Hippogriffe martelait joyeusement sa tête, de l'intérieur. Outch.
Bordel, mais qu'est-ce qui lui arrivait ? Pour l'Amour de Merlin, il était quand même celui qui avait envoyé Lord Voldemort bouffer les pâquerettes. Par la racine. Et le fait que Malfoy ait retourné sa veste bien avant la fin de la guerre ne changeait absolument rien. N'est-ce pas ? Il se cogna vivement la tête contre le mur le plus proche – en l'occurrence, celui du deuxième étage, couloir d'Enchantements. La Perfection la plus Absolue pouvait-elle être considérée comme un défaut ? 'Respire, Harry, ne pense à rien. Néant. Vide. Blanc. Blond. Serpentard. Absolument Parfait avec des yeux de glace légèrement bleutés et une bouche à se damner et un corps impossible à regarder sans bander dans la seconde et…- VILAIN HARRY, PAS BIEN !'
Il fallait vraiment, vraiment qu'il sorte. De toutes façons, Ron et Hermione l'avaient averti qu'ils allaient passer un petit moment dehors, près du lac. Après tout, l'année toucherait à sa fin dans deux petites semaines, les ASPICs étaient déjà passés, et même Hermione n'avait pas voulu passer une seconde de plus dans la bibliothèque.
Harry bifurqua en direction des escaliers. Sortir lui changerait sûrement les idées, d'autant plus que le soleil était déjà bien haut dans le ciel par cette chaude journée de Juin qui…Mais qu'est-ce qui lui prenait de parler comme un foutu présentateur Moldu de météo, Bordel ? Si il mettait sa tête suffisamment longtemps sous le robinet, l'eau effacerait elle ses pensées stupides ?
'Ryry, tu es pa-thé-tique' déclara sournoisement son Gemini Cricket personnel – qui, dans son cas, ressemblait plus à un mini-Harry vêtu d'un uniforme Serpentard qu'à un criquet.
Comme s'il n'était pas au courant qu'il était ridiculement pathétique d'être positivement, littéralement et intégralement obsédé par Draco Malfoy – sa Némésis attitrée, cauchemar de ses jeunes années et son unique fantasme depuis plusieurs mois.
Mais fantasmer à mort sur Malfoy n'était pas le pire. Après tout, Harry avait changé de bord depuis…en fait, il était gay depuis que Cho Chang l'avait dégoûté des filles (et qu'il avait baissé les yeux sur les fesses de Malfoy avant un match de Quidditch…il avait dû faire appel à tout son self-control pour attraper le Vif au lieu du postérieur de son ennemi. En plus, diriger son balai avec la plus belle érection de tous les temps était relativement compliqué ).
Mais revenons-en au pire – encore pire que de fantasmer jour et nuit sur le Préfet des Serpentard.
Le pire, le pire du pire, le plus pire du plus pire, le plus pirissimement pirissime du-plus-pire-du-plus-pire, en un mot, le pire, était que plus le temps passait, plus Harry était intimement persuadé qu'il – asseyez-vous, vous allez tomber – était entrain de tomber amoureux de son cheeeeer ennemi.
Car - et ceci effrayait Harry plus que tout le reste -, il ne fantasmait pas seulement sur le corps de Malfoy - bien qu'il se demandât s'il était véritablement possible de fantasmer sur le caractère d'une personne. Non, à la réflexion, peut-être le verbe fantasmer n'était-il pas exactement à propos, ici. Peut-être aimer aurait-il simplement, terriblement, fatalement pu exprimer la situation.
Et à dire vrai, Harry préférait largement ne pas y penser – il faisait d'ailleurs son possible, depuis quelques mois, pour s'empêcher de pousser la réflexion trop loin, car si par malheur il s'éloignait tellement que revenir en arrière devenait impossible, si par malheur il franchissait le point de non-retour – point au-delà duquel nier ce qu'il ressentait deviendrait absolument insupportable -, il savait qu'il serait perdu.
Harry fut tiré de ses pensées dérangeantes par son estomac, qui semblait s'être réduit à une boule douloureusement compacte, et dont le poids semblait avoir subitement triplé. Ses mains étaient froides et moites, et son cœur battait si vite qu'il avait l'impression qu'on aurait pu l'entendre résonner à l'infini contre les hauts murs du corridor.
Tous ses organes semblaient s'être traîtreusement ligués contre lui.
'…'
Il fallait vraiment qu'il sorte. Et qu'il vire Malfoy de sa tête. S'avouer qu'il aimait Malfoy à en perdre la raison ne constituait assurément pas une solution envisageable.
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Fort de ses bonnes résolutions, Harry descendit d'un pas déterminé les escaliers qui menaient au Hall d'entrée. Malfoy voulait le séduire, le conquérir, le pervertir ? Soit, mais il n'était pas dit qu'un Gryffondor se laisserait avoir aussi facilement ! Il allait bouter l'Ennemi hors de sa tête – et en beauté, les enfants.
'…'
….D'accord, peut être que tout n'était pas entièrement la faute de Malfoy…
……….Il se pervertissait très bien tout seul, et après tout, Malfoy n'avait aucun pouvoir conscient sur lui, n'est-ce pas …?
………………Mais quand même, c'était lui, Harry, la victime………
…………………………Très bien, Malfoy n'avait absolument aucune responsabilité consciente dans l'histoire – tout était de la faute de la foutue conscience et des putain d'hormones de Harry.
Et…peut-être était-ce aussi en partie la faute des centaines de papillons qui semblaient prendre un malin plaisir à s'agiter dans son ventre lorsqu'il apercevait Malfoy. Ou de son envie de prendre Malfoy dans ses bras et de le serrer fort, et encore plus fort, et encore, et encore, et encore, et de ne surtout pas le lâcher. Ou alors était-ce la faute des larmes qui lui brûlaient les yeux certains soirs, quand il envisageait rationnellement la situation et quand la seule chose qui lui semblait raisonnable à faire était de ne plus jamais poser les yeux sur Malfoy…?
Les trois, peut-être.
Harry poussa un long cri intérieur de désespoir. Bordel de merde. Pourquoi sa vie devait-elle toujours être si foutument injuste et si horriblement difficile ? N'aurait-il pas pu se contenter de buter l'Autre Psychopathe et de tomber amoureux d'une gentille et jolie fille ?
Et pourtant, Malfoy n'avait absolument rien de commun avec une gentille fille. En fait, il était exactement tout le contraire. Et il se trouvait qu'Harry aimait beaucoup les méchants garçons…
'Réfrène tes pulsions, Ryry', souffla malicieusement sa conscience en regardant ses ongles comme s'ils étaient la chose la plus intéressante au monde.
'Ta gueule, toi' grogna Harry - le vrai - tout en songeant vaguement qu'il était sacrément tordu d'avoir une conscience qui ne pensait qu'à sa manucure. Comme si une conscience pouvait avoir des ongles.
Il secoua sa tête et sortit rapidement du château, se retrouvant sur le perron. Une vague de chaleur et de bruit – les deux tiers des élèves de Poudlard étaient dehors, se rafraîchissant dans le lac ou se reposant dans l'herbe - l'assaillit en moins de temps qu'il n'en aurait fallu à Rogue pour enlever dix poins à Gryffondor. C'est à dire très peu.
A cette époque de l'année, plus un seul petit souffle de vent n'agitait le feuillage des arbres et la pelouse – une espèce en voie d'extinction au mois de juin – arborait déjà une magnifique couleur jaune clair à certains endroits. L'été s'annonçait torride. Mais Harry ne savait pas encore que l'été serait torride, dans un tout autre registre que celui du climat. Loin devant lui, l'immense lac ressemblait à un miroir géant dont la surface polie n'aurait été troublée que par la présence des baigneurs tentant d'échapper à la moiteur de l'air ambiant.
Harry se sentit tout à coup très las, très vieux et très fatigué.
Il traversa le parc d'un pas lourd, les yeux rivés sur ses chaussures, déterminé à ne pas chercher des yeux une chevelure blonde brillant au soleil. Il longea le lac et, lorsqu'il leva les yeux, ce fut pour voir ses deux meilleurs amis en adossés à leur hêtre habituel, à quelques mètres de lui, apparemment en grande conversation. Il signala sa présence – qui fut à peine remarquée - et ouvrit un livre au hasard (et à l'envers), faisant semblant de lire pour ne pas être mêlé à la conversation. Par-fait. Enfin des gens normaux, plongés dans une discussion normale. Et pas de Malfoy à l'horizon. La vie était belle.
'…'
Quoique, en fait, si. Il y avait effectivement un Malfoy à l'horizon. LE Malfoy. La Fouine Aux Cheveux Jaunes qui hantait tous les rêves de Harry. Le Plus Gros Connard Que La Terre Ait Jamais Porté - et qui était coupable d'un bon millier d'érections indésirées sur la personne d'Harry. L'Enfoiré dont Harry était… Mais le pire était où il était et ce qu'il faisait. Et dans quelle tenue. Malfoy était dans le lac. Et il se baignait.
'Il est dans le lac et il se baigne ?' lança Gemini-Harry d'un air goguenard. 'Quelle perspicacité, Ryry, tu m'étonnes chaque jour un peu plus…'
Bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bordel, bor…Malfoy était dans le lac, il se baignait, et il était à moitié nu.
N'aurait-il pas pu mettre une combinaison de plongée, ou à la limite garder sa robe de sorcier et son uniforme ? (Une laaaaarge cape d'hiver n'aurait pas été de trop non plus, à la réflexion). Eh bien non, le Grand Seigneur Malfoy se sentait manifestement obligé de se baigner en maillot de bain. Ah, ces aristocrates ! Harry sentit des larmes – qu'il refoula en quatrième vitesse - lui monter aux yeux lorsqu'il se rendit compte que ce qu'il était actuellement entrain de penser n'avait absolument aucun sens, la majorité des personnes sensées se vêtissant généralement d'un maillot de bain pour se baigner. Bordel de merde. Et voilà qu'il radotait, en plus. Sob, sob, sob.
Les yeux fermés, plongé dans son délire paranoïaque, notre petit Gryffondor adoré ne se rendit donc pas compte que le-dit Malfoy avait stoppé la bataille d'eau à laquelle il participait quelques secondes auparavant avec Parkinson, Zabini et quelques autres Serpentards, qu'il était sorti du lac, et qu'il se dirigeait actuellement droit sur lui - sous les regards étonnés de Ron, d'Hermione, et d'à peu près toutes les personnes présentes -, son caleçon noir et trempé moulant étroitement ses cuisses parfaites, ses fesses délicieusement fermes et une autre partie de son anatomie – une partie qu'Harry avait maintes fois imaginée plus volumineuse et plus dressée. Fort heureusement, seule la narratrice…euh…non, en fait, tout le monde à part Harry avait vu Draco arriver, et Harry n'eut pas le temps de se faire ce genre de réflexions gênantes car lorsqu'il ouvrit les yeux, ce fut pour les poser sur un Draco Malfoy ruisselant et narquois, debout à deux mètres de lui.
'T'as vraiment 2 d'tension, Ryry' commenta tranquillement Gemini-Harry en se recoiffant négligemment.
Contemplant toute l'horreur de la situation - lui qui commençait à bander et Draco en petite tenue qui s'apprêtait à lui parler -, Harry se demanda qui avait eu la 'putain de foutue idée merdique' de le faire sortir du château. Avant de se rappeler que c'était lui.
Un instant, il songea à s'enfuir en courant afin de sauver ce qui lui restait d'honneur. Malheureusement, la solution a) était totalement inenvisageable au vu de son manque d'énergie, de pression artérielle, et de motivation.
A la place, il mit donc sa main droite en visière devant ses yeux et, blasé, il souffla :
« - Malfoy… »
« - Salut, Potter. », répliqua celui-ci avec un petit sourire qui n'annonçait rien de bon pour Harry. « Toujours en aussi bonne compagnie, à ce que je vois. », ajouta-il en fronçant le nez à la vue d'Hermione et de Ron, qui serra les poings, ses oreilles aussi rouges que ses cheveux. Il était visiblement sur le point de lancer quelque chose de très grossier, mais Malfoy continua sans se soucier de lui : « Tu t'emmerdes tellement avec eux que t'en viens à lire un bouquin à l'envers. Je te sauve presque la vie alors…Bref…tu dirais quoi si je te provoquais en combat singulier, là, maintenant, dans le lac, sans baguette…le premier qui arrive à maintenir l'autre sous l'eau plus de 5 secondes gagne cinq Gallions. Evidemment, je n'ai nullement besoin de cinq Gallions en plus…c'est juste pour…pour passer le temps…enfin tu vois, quoi. »
Si Harry avait été un peu plus aware, il aurait tout de suite remarqué qu'entendre une phrase aussi hésitante et déstructurée dans la bouche de Draco Malfoy avait quelque chose d'inhabituel.
Il aurait ensuite remarqué que Malfoy lui avait parlé poliment, et que sa phrase ne comportait pas le quart de l'ombre d'une petite insulte à son égard (à part la minuscule allusion à Ron et Hermione et au fait qu'il s'emmerdait avec eux, mais bon, de toutes façons, depuis quelques temps, Harry retenait un sourire à chaque fois que Malfoy se foutait de ses amis…Hum, hum).
Puis, si Harry avait été en possession de toutes ses facultés mentales - ce qui était très rare lorsque Malfoy était dans les parages - il se serait rendu compte qu'avant de venir lui parler, Draco était entrain de se baigner avec ses amis et qu'il n'avait donc aucun besoin de…comment disait-il, déjà ? Ah oui, passer le temps en sa compagnie. Qui plus est avec l'excuse foireuse des cinq Gallions.
Enfin, si Harry avait fait preuve d'un zèle extraordinaire pour son petit cerveau de Gryffondor en manque, il se serait aperçu tout de suite qu'en temps normal, Malfoy ne lui aurait pas demandé ce qu'il dirait s'il le provoquait en combat singulier. Il l'aurait choppé par le col et l'aurait traîné de force jusqu'au lac.
Fort malheureusement, Harry, en cet instant, était tout sauf aware, à l'instar de Van Damme. En réalité, il était très occupé à imaginer d'autres usages – beaucoup plus constructifs, à son humble avis - pour la bouche de Draco que celui de prononcer une phrase hésitante et déstructurée. Il ne s'interrogeait pas sur les passe-temps favoris du Serpentard, ni sur sa conduite inhabituelle. Il cherchait vaguement un moyen de dissimuler la bosse dans son pantalon, tout en fantasmant sur le type qui était à 2 mètres de lui.
Or, chacun sait que personne – pas même le Grand Harry Potter – n'a l'air très fin dans ce genre de situation. Et Harry affichait pour l'heure une effrayante familiarité avec une taupe overdosée très très très overdosée. Il fixait Malfoy avec le regard bovin caractéristique du mâle excité, la bouche légèrement entrouverte, le souffle court, sa température corporelle ayant brusquement et mystérieusement augmenté d'une bonne trentaine de degrés Celsius.
¤ La narratrice rentre dans l'esprit de Draco grâce à un magnifique sortilège de Légilimencie ¤
Oh, évidemment, inutile de préciser que Malfoy, en cet instant, ne pouvait s'empêcher de remarquer la beauté sauvage d'Harry, et sa sensualité, et combien il était mignon comme ça, les joues rosies pour une raison inconnue, le regard lointain et les pupilles dilatées, une goutte de sueur dégoulinant lentement le long de sa tempe droite avant d'aller se perdre dans son cou, ses adorables cheveux noirs dans un bordel pas possible, et ses lèvres rouges comme le sang, et sa peau d'un blanc aussi pur que la neige et…ah, non, ça, c'était Blanche-Neige.
'Faut que t'arrêtes de lire Walt Disney avant de t'endormir, Dray…', souffla Gemini-Draco d'un air mi-moqueur mi-blasé.
¤ A ce moment-là, Draco se rend compte que l'autrice écoute avidement ses pensées. Il la vire avec un sort d'Occlumencie parfait et la narratrice, dépitée, s'en retourne allégrement squatter les pensées de ce cheeeeeeeer Harry, qui ne l'a toujours pas captée. ¤
Une bonne quinzaine de secondes s'écoula avant que Harry, perdu dans les limbes de sa libido, ne se rende vaguement compte qu'il était probablement ridicule avec ce fort peu gracieux filet de salive qui coulait sur son menton et qu'il allait finir par cuire sur place s'il continuait à regarder Malfoy. Il avala donc une looooooongue goulée d'air – mais quand-donc sa respiration était-elle devenue si saccadée ? – et dit d'un air défiant :
« J'te prends quand tu veux, Malfoy. »
Il y eu deux secondes de blanc avant que les deux garçons ne se rendent compte du double sens de la phrase d'Harry.
'Lapsus révélateur, Ryry…', glissa Gemini-Harry, mort de rire. 'Ah, là, là, la jeunesse d'aujourd'hui…'
Parfaitement synchronisés, Harry et Draco virèrent simultanément à une magnifique teinte rouge foncé. Hermione, qui n'avait pas dit un mot depuis le début de la conversation mais qui commençait à assimiler les tenants et les aboutissants de la situation, attrapa Ron par le bras et le tira vers l'entrée du château. Lorsqu'ils furent à distance respectable du hêtre sous lequel nos deux héros se dévisageaient, rouges comme des pivoines, Harry marmonnant tant bien que mal un faible « enfinjveuxdirejacceptetondéfiquoi », elle dit à mi-voix :
« - Lapsus révélateur ? En tout cas, ça a foutu un blanc…Ils seraient mignons tous les deux, non ? J'étais sûre depuis longtemps que c'était louche, toute cette animosité entre eux deux…pas très Feng Shui, tout ça. En plus, Harry est gay, et la rumeur prétend que Malfoy le serait aussi…Niahaha…Au pire, on leur donnera un petit coup de main ». Ses yeux brillaient comme si on lui avait annoncé que Noël était avancé de 6 mois.
Ron la regarda comme si elle venait de déclarer qu'elle était une envoyée de Satan sur Terre et qu'elle se levait toutes les nuits pour sacrifier quelques nouveaux-nés.
« - MAIS CA VA PAS ? », hurla-t-il quand il se rappela comment inspirer et aligner sujet, verbe et complément.
Fort heureusement, Hermione lui mit immédiatement une main devant la bouche pour lui signaler que son hurlement risquait d'alerter tout le château et les alentours. Il continua à voix basse, d'un ton scandalisé et à grands renforts de gestes, les oreilles presque violettes :
« - T'es complètement tarée ! Je te signale que c'est de Malfoy qu'il est question, là ! Dois-je te rappeler que Malfoy est le foutu petit connard visqueux et pourri-gâté qui nous a foutument faits chier pendant sept foutues années ! Et toi tu voudrais caser Harry avec lui ! Beûark, c'est tout simplement répugnant, comment peux-tu imaginer ça une seule petite seconde ? Ca me donne envie de gerber ! Et Harry préférerait sûrement se faire un scroutt que toucher Malfoy…Déjà, l'imaginer avec un mec, j'ai encore un peu de mal, mais Harry avec cette putain de fouine peroxydée ! Il est homo, pas zoophile ! Tu vas me sortir quoi la prochaine fois, que tu le verrais bien avec Dumbledore ? T'as fumé des racines de Mandragore, ou quoi ? »
Ron ressemblait à présent de manière inquiétante à un taureau furieux, son visage jurant horriblement avec sa chevelure, et un observateur extérieur, même peu imaginatif, aurait facilement pu le visualiser raclant le sol avec son pied.
Hermione ferma les yeux et inspira profondément tout en essuyant les postillons qui ornaient maintenant son visage.
« - Merci pour cette intervention incroyablement pleine de finesse et d'ouverture d'esprit, Ron. Et…», grimaça-t-elle, « …merci pour l'image mentale. Avec Dumbledore. » Elle grimaça. « Mais franchement, regarde-les deux secondes. Ils sont faits l'un pour l'autre, ça crève les yeux. Harry bave presque et il bande comme un taureau. Et regarde Malfoy, il se retient pour ne pas sauter sur Harry et le violer sur place. En plus, je l'avais jamais vu rougir à ce point-là. D'habitude, il garde toujours son self-control et son expression neutre. Mais là, on dirait qu'il va exploser. Sérieusement, je déteste Malfoy au moins autant que toi, mais là, c'est un cas de force majeure. En plus, il a changé, je te rappelle qu'il était de notre côté pendant la Guerre. Et il n'a plus prononcé le mot Sang-de-Bourbe en ma présence depuis la cinquième année. Il faut absolument qu'il devienne le copain d'Harry. En plus, », sourit-elle, «j'aimerais bien voir la tête des autres quand ils verront Harry Potter et Draco Malfoy se rouler des pelles dans la Grande Salle. Et ne me sors pas que c'est répugnant. Tu ne peux pas dire que Malfoy n'est pas magnifique. Honnêtement, il est superbement bien foutu. ». Ron fit mine de vomir. « Il serait vraiment trop mignon comme petit-copain super amoureux mais assoiffé de sexe d'Harry. J'te parie qu'il est pervers et infatigable au lit, tiens. » Elle ne savait pas à quel point elle avait raison.
Ron, horrifié, la regarda comme si une corne venait de lui pousser au milieu du front.
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L'état dans lequel se trouvait Harry était très étrange. Il était complètement euphorique, et en même temps profondément terrorisé.
Après avoir accepté le défi de Malfoy – il en allait de son honneur, là ! -, il s'était lentement déshabillé (derrière l'arbre, car la bosse au niveau de son entrejambe, qui devait mesurer près de vingt centimètres à son point culminant, aurait peut-être pu éveiller les soupçons de Malfoy…), puis, d'un coup nonchalant de baguette magique, il avait transformé son vieux caleçon informe en trèèèèès ample short de bain vert foncé. Après un instant d'hésitation, il avait également jeté un sort de Refroidissement sur une certaine partie de son corps, une partie très indisciplinée et très dure à maîtriser. Ca plus la pensée fugace de Dobby et Hagrid dans une position peu orthodoxe, et la tension était partie. Avec une légère nausée en compensation.
Ensuite, Malfoy l'avait attrapé par le bras – Harry avait instantanément eu la chair de poule – et l'avait entraîné vers le lac en courant. Harry avait eu le même regard que le condamné qu'on entraîne vers la guillotine lorsque que le bras de Malfoy avait frôlé son épaule, et sa virilité s'était à nouveau réveillée.
Et voilà, maintenant ils étaient dans le lac, et Malfoy avait sa main sur l'épaule droite de Harry, et il aspergeait copieusement Harry, et il avait même un petit sourire espiègle au coin des lèvres – un sourire pas du tout Malfoy, mais très mignon quand même -, et Harry avait soudain une conscience aiguë de ses tétons durs, de son cœur qui battait la chamade dans sa cage thoracique, et de ses jambes qui ne le portaient pratiquement plus.
Malfoy, dont la main se rapprochait lentement mais sûrement de la base du cou de Harry, le forçait à se rapprocher de la rive, mais Harry était trop occupé à tenter de respirer normalement pour y prêter attention. Il ne comprit donc pas immédiatement ce qui se passait lorsque Malfoy, voyant qu'il était arrivé à l'endroit où l'eau faisait moins de vingt centimètres de profondeur, le poussa subitement en avant, avant de lui sauter dessus et de s'asseoir à califourchon sur son ventre, entre son nombril et ses hanches.
'Je ne voudrais surtout pas retourner le couteau dans la plaie, Ryry,' fit calmement observer Gemini-Harry, 'mais là, il va finir par se rendre compte de ton…enthousiasme.'
Harry dut se mordre les lèvres pour s'empêcher de gémir lorsque les fesses de Malfoy se frottèrent contre son pénis. Malfoy dut se mordre la langue pour s'empêcher de gémir lorsqu'il vit Potter se mordiller la lèvre inférieure avant d'y passer nerveusement un petit bout de langue rose.
« J'ai gagné, Potter. Aboule les cinq Gallions. » dit-il de sa voix traînante pour dissiper son malaise. « Mais avant, admire le maître… »
Puis il agrippa les deux épaules de Harry et le traîna deux mètres plus loin, là où l'eau faisait cinquante bons centimètres. Il le plaqua contre le fond et compta jusqu'à cinq sur ses doigts, de sorte que Harry voit bien les secondes s'écouler pendant qu'il s'étouffait tant qu'il pouvait et recrachait des tonnes d'eau.
Draco se sentit horriblement mal à l'instant où il vit l'air perdu d'Harry.
« Potter ? Ca va ? » demanda-t'il en tirant Harry hors de l'eau. Il se reprit rapidement en pensant à la réaction de son père s'il apprenait qu'il venait de s'enquérir de la santé de Potter.
« Enfin j'veux dire, pas que j'en aie quelque chose à foutre, mais ça m'emmerderait d'avoir ton cadavre sur les bras. »
Sa langue avait parlé avait qu'il ait le temps de réfléchir, comme elle le faisait toujours, et il le regrettait, comme toujours. Il essaya difficilement d'ignorer le goût amer de la culpabilité.
Et elle sortait d'où, cette culpabilité, d'ailleurs ? Après tout, il n'avait strictement rien à foutre de l'état de Potter, et le fait de penser à son cadavre ne lui faisait absolument rien.
'C'est ça, Dray, et moi, demain, je fais vœu de chasteté…', pouffa Gemini-Draco comme s'il s'était agi de la plaisanterie la plus drôle qui lui ait jamais été donné d'entendre.
Harry frotta un instant ses yeux à l'aide de ses poings fermés, puis il repoussa violemment Malfoy et sortit prestement du lac. Ses mains tremblaient lorsqu'il s'empara de sa baguette magique, se séchant et se rhabillant d'un seul sort. Ses yeux, d'un vert brillant, étaient réduits à deux fentes. La mâchoire crispée, il jeta cinq Gallions et un regard de pure haine dans la direction de Malfoy – qui l'avait suivi – et partit d'une démarche raide en direction du château.
Draco ne put s'empêcher de penser que c'était probablement cet Harry Potter-là qui avait vaincu Lord Voldemort.
Perplexe, il resta deux secondes à l'observer s'éloigner avant de lui courir après. Quand il l'eut rejoint, il lui posa une main sur l'épaule – Harry sentit un frisson remonter le long de son épine dorsale - et balbutia :
« - Je…Potter…Enfin, je veux dire…excu – »
« - Ta gueule. », siffla Harry d'une voix hostile qui lui était très inhabituelle et qui ne souffrait aucune réplique. « Tu sais quoi, Malfoy ? Je m'en fous. Va te faire enculer. Mon cadavre préférerait pourrir au fond du lac jusqu'à la fin des temps que de te rester sur les bras. »
Puis il s'éloigna rapidement, sous le regard désemparé de Malfoy.
Ron et Hermione, qui n'avaient pas raté une miette de la scène qui venait de se dérouler, échangèrent un coup d'œil significatif.
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Voilà…la suite dans 3-4 semaines si ça plaît un minimum…
Une ch'tite review ? A vot' bon cœur, m'ssieurs-dames…
