Aaaaaaaaah… La réécriture. Il était temps. Franchement, si vous avez déjà lu Ascenseur, relisez. Même les prénoms changent. Maude devient Elise, Céleste devient Elle, Annabelle devient Anouchka et Cassandra devient Colombe. Il y a pleins de choses qui changent, vraiment, mais le fond reste le même : c'est quatre filles très différentes les unes des autres qui se retrouvent projetées dans le monde d'One Piece. Je vous laisse voir ce que ça donne désormais, et bien venu aux nouveaux ! Je précise néanmoins que je poste juste après l'écriture du premier chapitre et que de ce fait, la suite risque de tarder un peu, puisqu'elle n'est pas écrite.

Si mes projets d'écriture vous intéresse : Callie_Gou, Wattpad.

Bisous !


Chapitre 1 : Montée vers l'incroyable

Elle s'appelait Elle. Elle avait les cheveux noirs, de la même teinte que ses yeux, quelque chose de gracieux dans la démarche, une peau de porcelaine, une bouche telle une cerise, une chute de rein sans fin, des ongles soignés, un rire comme le tintement du cristal. Elle était passionnée de lecture, buvait du café, tournait dans des robes vintage et murmurait à l'oreille de sa sœur.

Sa sœur s'appelait Elise. Agée de dix-sept ans, elle était de trois ans son aînée. Elle aimait la science et la nature. Plus grande et plus formée que sa cadette, elle savait mieux chanter que quiconque à l'orphelinat Després, et parfois, les garçons s'ameutait à sa porte pour la voir enfiler une combinaison colorée en chantant son bonheur à la poussière de sa chambre. Dans ce cas-là, la meilleure amie de sa sœur, qui occupait la chambre dans face, les chassait.

La meilleure amie de sa sœur s'appelait Colombe. C'était une femme de caractère, tout à fait dans la moyenne, tant physiquement que scolairement, mais il ne fallait pas s'y tromper : si elle l'avait voulu, elle aurait été renversante. Passionnée d'audiovisuel, elle avait pour habitude d'ouvrir sa bouche un peu trop pâle pour tout critiquer. Son teint foncé, ses cheveux bruns, ses ongles rongés et ses yeux chocolat chauds, tout s'harmonisait dans sa silhouette, si ce n'est ses lèvres trop pâles.

Leur amie d'enfance s'appelait Anouchka. Son nom était un tant soit peu transparent quant à son physique. Elle était russe. Pâle, des yeux comme de l'eau glacée, grande et fine, elle dépassait presque Elise malgré leurs trois ans de différence. Blonde comme le blé, musclée par la natation et passionnée d'esthétique, elle était en tout point ce qu'on aurait appelé une femme fatale.

Non seulement ces quatre filles étaient ce qu'on pouvait appeler des beautés inégalables, mais en plus, elles avaient du caractère, elles étaient de celles qui osaient plutôt que de celle qui regardaient de loin se faire les choses, elles étaient insaisissables et elles étaient toutes très liées.

La plus grande preuve de leur lien était cette armoire, une armoire comme peu en avait vu auparavant : une grosse armoire de chêne et de pin, avec des ornements et des serrures dorés, dans lesquelles se trouvaient deux énormes clefs, telles les deux gardiennes d'un immense secret. L'armoire avait été offerte par le père d'Elise et Elle le même jour où il les avait laissées là, seules, devant l'orphelinat, et quelque chose de mystique se dégageait d'elle. C'était tout ce qu'on en savait.

Régulièrement, les jeunes filles rentraient toutes les quatre dans l'armoire, s'asseyaient sur le sol, refermaient les portes sur elle et, là, dans la protection du noir et du silence, elles confiaient leurs plus sombres secrets en chuchotant, murmures interdits dans une prison dorée.

C'était un de ces jours comme celui-ci, où les filles avaient ressenti un besoin presque indépendant d'elles de se confier les unes aux autres et, dans la pénombre de son héritage, Elise racontait comment un homme l'avait rabaissé de manière très sexiste le matin même, alors qu'elle prenait le bus.

« Je suis véritablement indignée ! Protesta Elle, qui mettait toujours de grands mots sur tout. » Colombe acquiesça sans tarder, car elle était presque toujours d'accord avec Elle. Anouchka triturait ses mains fines, quand soudain, sa douce voix, digne du son d'une berceuse non rouillée, sembla résonner dans l'habitacle.

« Ce serait si bien qu'on puisse quitter ce monde horrible autrement que par la mort… » Elise garda le silence, mais elle n'en pensait pas moins. Elle était encore choquée parce ce qu'elle avait vécu le matin même. Sa petite-sœur, quant à elle, n'eut pas cette pudeur gracieuse qui faisait d'Elise la grande sœur aussi bien dans l'âge que dans le mental :

« C'est clair, on devrait fuguer, tels Lauren et Daniel, dans E=mc2 mon amour.

-Ils se sont fait prendre, contra Anouchka en fronçant ses délicats sourcils. Et ils étaient amoureux, ajoute-t-elle car elle se sentait toujours obligée de dire la vérité. » Colombe souffla. Elle n'avait pas lu ce livre, mais maintenant, elle était sûre de ne jamais le lire. Dommage. Elle lui en parlait comme de la huitième merveille du monde, constamment. Cette dernière n'argumenta pas en faveur de son opinion, admettant qu'après tout, Anouchka n'avait pas tort.

Elise sourit un d'un coup et annonça :

« Moi, j'adorerais me retrouver dans le monde d'One Piece. » Ses intonations claires, dites à hautes voix, surprirent les filles. Elles ne parlaient jamais à haute voix dans le meuble. En toute objectivité, elles auraient peut-être dû continuer comme ça, mais Elise venait de rompre la tradition, et, sans le savoir, elle avait provoqué quelque chose, quelque chose de bien plus grand qu'elle.

Il y eut un bruit, comme si une machine s'embrayait, les portes de l'armoire se refermèrent dans un claquement et, soudain, une sensation de chute qui provoqua la nausée d'Elle. Les filles hurlèrent, ce qui n'était pas non plus dans leur habitude, et l'armoire sembla chuter plus vite encore.

Soudain, dans un coup de vent, ses portes s'ouvrirent et Elle se retrouva éjectée. Colombe tenta de la ramener dans le meuble, mais elle se retrouva elle aussi projetée et ni Anouchka ni Elise ne parvinrent à la ramener près d'elle, et Elle avec. Elles disparurent bientôt de leur champ de vision, et ce fut alors au tour d'Anouchka, trop penchée en avant, de sortir de manière forcée du meuble. Elise, qui elle-même s'était penché pour rattraper sa petite-sœur et ses petites-sœurs de cœur, la suivit de près en priant pour se retrouver au moins avec elle.

Sous elle, une étendue d'eau glacée, et un point, un seul point, un point d'un marron un peu brut comme prélevé directement sur un arbre, qu'elle voyait se rapprocher à grande vitesse. Elise ne comprenait pas pourquoi elle n'était pas déjà morte : la pression de l'air aurait déjà dû l'assassiner mais, au contraire, elle se sentait en pleine forme, si ce n'est un petit tournis et un désappointement total.

Elle vit du coin de l'œil Anouchka puis percuta de plein fouet ce qui lui sembla être un sol, quelque chose de bien plus solide que l'étendue d'eau qu'elle avait vu tout autour du point. L'espace d'un instant, elle se demanda pourquoi il avait fallu qu'elle tombe pile poil là où ça faisait diablement mal, mais elle n'eut pas le temps d'en penser plus : sous le coup de la douleur, elle s'évanouit.