Prologue : Rencontres nocturnes

La chambre était dans l'obscurité absolue :

Pas un rai de lumière à l'intérieur.

Les rideaux étaient tirés.

La porte était fermée.

Un silence complet.

On ne voyait rien.

… Rien?

La pièce était de forme rectangulaire, et, en plein jour (ou du moins avec un minimum de la lumière), on aurait pu voir une armoire qui contenait des vêtements, un bureau sur lequel se trouvaient des manuels scolaires et des cahiers jetés en vrac, un ordinateur, une imprimante, une chaîne hi-fi, une bibliothèque remplie de livres –tellement de livres qu'il y en avait même sur le sol– et un lit auprès duquel se trouvait une table de chevet avec un réveil et (encore) un livre posé à côté de celui-ci.

En tendant l'oreille, on aurait pu entendre, hormis le tic-tac du réveil, un souffle très léger provenant d'une forme invisible dans le noir, discernant ainsi la présence, grâce au son de sa respiration continue et sereine, de l'occupant du lit.

Si la chambre n'avait été plongée dans une pénombre totale, on aurait eu la possibilité de voir, à notre plus grand effroi, une sombre figure s'approcher avec précaution de la personne qui occupait le lit. Cette dernière, comme soudain consciente de la présence de l'intrus dans la pièce, se retourna et sembla être tout à coup sujette à des rêves étranges et désagréables…

Juste à ce moment là, on entendit un craquement suivi du grincement d'une porte qui s'ouvre puis se referme le plus silencieusement possible, et en moins de temps qu'on ne l'eut pu dire, une autre forme, elle aussi toute de noir habillée, s'était introduite dans la pièce et s'était hâtée de se placer aux côtés de la première.

On put alors enfin percevoir les formes des deux mystérieux individus grâce à la fine lueur pénétrant dans la pièce par la porte restée entrebâillée ; d'après les contours de leurs ombres, on pouvait constater leur appartenance à un différent sexe l'un de l'autre.

La première silhouette était celle d'une femme : elle avait une allure élégante, une taille fine et gracieuse, un port de tête noble, un cou gracile, de jolies mains, de longs doigts qui très certainement jouaient au piano, de très beaux cheveux retenus par une queue de cheval de laquelle s'échappaient quelques mèches blondes…

Le deuxième personnage, plus grand et plus imposant, était élancé et bien bâti. Cet homme, qui, placé à une plus grande proximité de la porte que la femme, bénéficiait d'un plus grand éclairage qu'elle, était sans nul doute un très bel homme… On pouvait en effet délimiter son front haut, son visage fier et intelligent, ses cheveux ni trop longs ni trop courts, son nez droit, d'une forme se rapprochant de la perfection; toutefois, ce que l'on n'était pas prêt d'oublier, c'était la couleur de ses yeux qui semblait changer du gris-bleu au gris foncé trouble selon ses humeurs et les différentes émotions qu'il ressentait.

-Qu'est-ce qui t'a pris tellement de temps , chuchota la femme avec une pointe d'agacement.

-Je devais finir quelque chose pour demain, répliqua le jeune homme d'un ton sec, sans se préoccuper de réveiller la figure endormie ou pas, ou plutôt, maintenant que j'y pense, pour ce matin, ajouta-t-il avec une pointe d'ironie.

-CHUT ! Pas si fort , le réprimanda la femme, tu vas la réveiller et tu n'ignores pas que je veux que nous fassions notre travail dans le silence et sans être préoccupés par le fait qu'elle puisse se réveiller à tout moment ! Tu as donc deux options : 1) Commencer à parler moins fort tout de suite et t'en tirer sans aucune complication… ou 2) Ne pas parler moins fort immédiatement et… avoir affaire à moi plus tard !

Le jeune homme sembla considérer la proposition de sa mère, et, après quelques minutes de délibération interne, il répondit, en prenant bien garde à ne pas monter la voix :

-D'accord, je vais parler plus bas …Ou j'essaierai…

Sa mère, apparemment satisfaite ne put d'empêcher de remarquer avec un sourire ironique :

-C'est bien ! Je savais que je pouvais compter sur toi !

Elle ne reçut en réponse qu'un grognement de son fils qui marmonna quelque chose ressemblant fort à :

-Je ne comprendrai jamais les femmes ! Les femmes ! Un moment elles sont gentilles, douces et attentives, et d'un coup, PAF ! Elles sont narquoises, railleuses et moqueuses ! Et les mères ! Et surtout MA mère ! C'est encore pire ! Ah ! Quelle vie ! Heureusement que je n'ai pas de sœur, ni de cousine ! Mais j'ai une mère ! Et en plus, elle est très convaincante quand elle le veut…

Et, bien que plus bas, il exprima sans s'en rendre compte ses pensées :

-Rien que de penser à la dernière fois que je lui ai désobéi- Non ! – la dernière fois que je n'ai pas fait ce qu'elle voulait que je fasse…-Oh je ne vais même pas essayer de me rappeler ce qu'elle m'a fait !…

Dès que ces mots sortirent de sa bouche, il la ferma, choqué, et se reprocha son inconscience et son imprudence.

Sa mère l'avait, malheureusement pour lui, entendu et lui fit part de son amusement :

-Oh ! Qu'est- ce que j'entends là ? Je suis blessée ! C'est un choc pour moi d'entendre mon propre fils dire cela !

Son fils, plongé dans ses pensées, semblait être en débat avec lui-même, elle le laissa donc à sa rêverie.

-De toutes manières, était-il en train de penser, elle n'est jamais choquée. J'aimerais voir l'expression qu'elle a quand elle est choquée - au moins une fois avant que je ne périsse d'une mort prématurée, causée sans aucune surprise pour personne, par ma très affectionnée et douce mère -, mais je crois que je me contenterais d'une expression étonnée car je ne l'ai jamais vue plus que surprise – ou alors, elle l'a très bien caché-… Bon, je vais arrêter de discuter avec moi-même parce que ça commence à me faire un peu peur, et si quelqu'un pouvait savoir ce que je suis en train de me dire, il croirait que je suis un peu fou et que j'ai peur de ma mère …-Bon d'accord !- Elle me fait peur…parfois…-d'accord ! D'accord ! …euh -… très souvent !

Sa mère, se rappelant brusquement de la raison de leur présence dans la chambre lorsque sa propriétaire se retourna encore dans son sommeil, interrompit le train de pensée de son fils en lui disant de faire tout ce qu'elle lui dirait.

-Pourquoi est-ce que je dois toujours faire ce que tu me dis sans poser aucune question ? C'est injuste !

Choisissant s'ignorer le comportement immature du jeune homme à sa droite, elle se pencha sur la tête de la jeune fille sur le lit et, sans un mot, fit signe à son fils de s'approcher et de prendre place du côté opposé de la figure endormie. Celui-ci s'exécuta malgré le commentaire qu'il avait émis quelques secondes auparavant et entreprit d'imiter les moindres mouvements de sa mère.

La mère et le fils prirent alors chacun une des mains de la jeune fille endormie et joignant leur main libre avec celle de l'autre, ils commencèrent à formuler des incantations dans un langage étrange…Le jeune homme ne semblait pas avoir de difficultés à répéter ce que sa mère énonçait, et il paraissait comprendre ce qu'il devait dire…

Au fur et à mesure qu'ils les usaient, les différentes incantations rendaient leurs voix plus fortes, plus déterminées. Un jet lumineux d'énergie s'était formé et était transféré dans le corps de la jeune fille qui n'avait pas bougé depuis le début de l'étrange rituel. Les yeux des deux étrangers étaient fermés, ils faisaient d'énormes efforts de concentration… Il n'était pas difficile de se rendre compte qu'ils transmettaient une partie de leurs forces, et par conséquent d'eux-mêmes, à la figure allongée sur le lit.

Quelques instants plus tard, la cérémonie prit fin, mais le jeune homme ne pouvait plus détacher son regard du visage de l'adolescente endormie…

-Ses traits me sont familiers…Très familiers…Trop familiers pour que ce soit normal…Je ne sais pas où j'aurais pu la voir auparavant mais j'ai le sentiment de l'avoir déjà aperçue et même de la connaître…C'est tellement étrange, je ne sais même pas son nom et pourtant elle ne m'est pas inconnue du tout…

C'est la voix de sa mère qui le ramena à la réalité, lui rappelant qu'il était temps de partir, maintenant qu'ils avaient accompli leur mission. Il hocha et s'y prépara, après avoir regardé la jeune fille une dernière fois. Aussi vite qu'ils étaient apparus et arrivés, la femme et son fils s'étaient évanouis dans la nuit noire…

La chambre était à nouveau plongée dans le silence et dans la pénombre les plus absolus :

Les rideaux étaient tirés.

La porte était fermée.

Un silence complet.

On ne voyait rien…

On distinguait toujours le léger souffle de la jeune fille, endormie et immobile.

Les tic-tacs de l'horloge et du réveil s'étaient mystérieusement interrompus…

La venue des deux énigmatiques inconnus était presque indécelable.

Le lendemain, une jeune fille se réveillerait avec, sans aucune explication, une sphère de cristal pas plus grande qu'une balle de golf, un morceau de parchemin jauni par le temps mais conservé intact (il était en parfait état, bien que rien ne soit écrit dessus) placés près de son lit.

Et, invisible à la vue de tous mais pourtant d'une importance vitale à certains, une lueur inconnue était à présent renfermée dans le cœur de cette jeune fille qui, sans savoir pourquoi, serait dorénavant différente …

Note : J'espère que ça a plu a au moins une personne, c'est ma première histoire, alors s'il vous plaît prenez ça en compte, dites-moi ce que vous en pensez… Que ce soit BON ou MAUVAIS ! Toutes suggestions seront acceptées et très appréciées !

Commentez, même si c'est pour me dire que c'était atroce !

Merci d'avance…

BA de Danone