Hey ! Bon, et bien voilà. Je m'essaie à la fanfiction o/
ça fait longtemps que j'y pense & que je lis des centaines d'histoires sur tous les sujets (HP ; Darling Pan ; Divergent ; Hunger Games...etc.) & un jour, je me suis dis..."Et pourquoi pas toi ?". J'adore écrire mais c'est pas forcément ce que je fais de mieux. 'Fin bref. L'idée de base est pas vraiment originale, je crois qu'on l'a d'jà vu ici, dans le millier de fanfic en Anglais mais tant pis, j'avais envie de faire ma propre version de l'histoire avec pleins de nouveaux personnages & les anciens que j'avais envie de retrouver un peu après le tome 3 (que j'ai trouvé décevant, personnellement mais ce n'est que mon avis -et je suppose que beaucoup de personnes ne l'ont pas encore lu donc, je vais pas faire du blabla dessus (a))
Je crois que j'ai mis quand même beaucoup de temps à me convaincre de la faire lire à quelqu'un. Mon frère a été le premier & maintenant, je me lance ici en espérant qu'elle plaira. J'ai la pression D:
Enfin, voilà. Je vais pas m'éterniser.
Bonne lecture -j'espère- & n'hésitez pas à m'adresser un petit mot, une petite critique, bonne ou mauvaise (bon, soyez pas trop méchants non plus, je suis une âme sensible x.x ). Je suis vraiment ouverte à tous les points de vus ! /o/i
ONE.
« Ce qui soulève l'indignation face à la souffrance,
ce n'est pas la souffrance en elle-même,
mais son absurdité. »
- Frederich Nietzsche.
oooooooooo
- VAS-Y, DIX. FAIS-LE.
Rob caresse ma joue. Il me sourit, et je jette des coups d'œil autour de nous. Zélie joue avec des cubes bleus dans un coin de la pièce et Lola lit silencieusement un livre. Deux fois par semaine, Jeanine nous réunit dans ce qu'elle appelle la « salle de repos ». On y reste trois heures environ. Nous n'avons pas conscience du temps qui passe et nos journées sont rythmées par les allers-retours entre nos prisons, les couloirs Erudits et les simulations.
Je vis dans une société composée de cinq factions : les Sincères, les Fraternels, les Erudits, les Altruistes et les Audacieux. Chacune d'elle privilégie une qualité jugée essentielle chez un être humain : respectivement la franchise, la fraternité, l'intelligence, l'altruisme et le courage. Rob, Lola, Zélie et moi sommes des Divergents. Jeanine préfère le terme « monstres ». Notre capacité à s'adapter facilement à chaque faction l'effraie. On ne peut pas être contrôlés par les divers sérums qu'elle invente pour, justement, essayer de nous soumettre. Elle y est presque, on le sait tous. Mais même après dix-huit ans de tests –l'âge de Rob-, nous restons tous les quatre incontrôlables.
Lola s'approche de nous, l'index coincé entre deux pages de son livre.
- De quoi vous parlez ?
Sa voix n'est qu'un simple murmure. Nous sommes écoutés par deux ou trois Erudits, cachés derrière les vitres sans teint. Elles renvoient nos reflets, tout autour de la pièce mais je sais qu'ils se trouvent de l'autre côté.
- J'ai une chance de partir, je lui chuchote au creux de l'oreille.
Elle se pince les lèvres et me jette un regard mauvais.
- Tu vas nous laisser ?
Rob lui fait discrètement signe de se taire.
- Et nous, alors ?
- Je reviendrai vous chercher, c'est promis.
Je ne sais pas comment je ferai. Je n'ai pas de plan, pas d'idées. Mais ce n'est pas une promesse en l'air. Ils sont ma famille. On ne peut pas s'enfuir tous les quatre, ce serait perdu d'avance. Caleb Prior, le haut-gardien, m'a proposé son aide, il y a deux jours. Ses motivations restent floues, mais je me contenterai de ce qu'il me racontera.
Lola n'a pas l'air convaincue. Ses cheveux roux retombent dans ses yeux et elle les repousse avec sa main droite.
- Elle va revenir. J'en suis sûre.
Je me tourne vers Zélie, qui m'adresse un grand sourire. Je ne peux m'empêcher de lui sourire en retour, reconnaissante. Comment Jeanine arrive-t-elle à faire du mal à une innocente petite fille ? Zélie a à peine sept ans, elle vient de perdre une de ses dent de devant et ses longs cheveux dorés qui tombent en cascade lui donnent un air angélique. Quand elle plonge ses petits yeux noisette dans les vôtres, vous ne pouvez que succomber.
- Et qu'est-ce que t'en sais ? demande Lola, froidement.
- Je le sais, c'est tout.
Zélie pose une de ses petites mains sur l'épaule de Lola.
- Il faut avoir confiance.
Lola soupire et retourne s'asseoir sur le fauteuil bleu, à l'autre bout de la pièce pour se plonger dans son livre. Zélie s'éloigne aussi de nous après m'avoir embrassé sur la joue.
- J'ai confiance, m'assure Rob.
- Il vous reste deux minutes, annonce une voix inconnue.
C'est la dernière fois que je les vois. Pour un bon moment.
- Tiens bon, Rob. Sois fort pour elles.
- Je le serai, tu le sais bien.
Il colle son front au mien, et je sens son souffle chaud sur mon visage. Nous avons toujours été proches de cette façon. Il n'y a aucune gêne entre nous. Rob est comme un grand frère pour moi.
- Je t'aime, Dix.
C'est la première fois qu'il parle aussi librement. Il a prononcé ces mots haut et fort, comme s'il défiait ouvertement tous ceux qui nous maintiennent enfermés ici.
- Moi aussi, Rob.
Il soupire et s'éloigne un peu.
- Quoi ?
- Tu ne comprends pas.
Je fronce les sourcils. Effectivement : je ne comprends pas. Il prend mon visage entre ses mains moites et plaque sa bouche sur la mienne. Prise de court, je le repousse brusquement et le frappe à la mâchoire. Il recule, surprit et un peu sonné.
La porte bleue derrière lui s'ouvre et Caleb apparaît, accompagné de trois autres Erudits. Ils sont tous en blouse blanche.
- A vos cellules, déclare Prior.
On se lève tous les quatre en silence, agissant comme si rien ne s'était produit. Tandis qu'on nous ramène dans nos cages, je jette un coup d'œil à Rob qui marche à côté de moi. Il affiche un air grave et je culpabilise profondément de l'avoir blessé. Je ne pensais pas qu'il me voyait de cette façon-là.
- Désolée, je murmure en espérant qu'il entende.
Il ne réagit pas. Je ne veux pas le quitter sur cette histoire, ni qu'il soit en colère contre moi. Malheureusement, nous sommes séparés au deuxième tournant. Je me retrouve seule avec Caleb Prior. Je le sens se pencher vers mon oreille ; je sens son souffle chaud sur ma peau.
- Agite-toi un peu. Il faut que j'aie une raison de t'emmener dans mon bureau, me murmure-t-il.
Il se redresse et nous fait ralentir le pas. J'attends quelques secondes avant de me débattre légèrement.
- Il n'est pas question que je retourne là-bas ! je crie en espérant paraître crédible.
Caleb grogne de mécontentement et resserre sa prise autour de mes bras.
- Non !
- Dix, arrête ! ordonne-t-il.
On change de direction et on prend le couloir gauche au lieu du droit, contrairement au trajet habituel. Au bout, une porte métallique sur laquelle est fixé un écriteau bleu : Caleb Prior, haut-gardien.
Il me fait entrer, me fait signe de m'installer sur l'un des fauteuils en face de son bureau. Il s'assoit sur le sien, amovible.
- Ecoute, Dix, commence-t-il, les bras croisés sur sa poitrine. On n'a pas beaucoup de temps.
- Je vous écoute.
- La Cérémonie du Choix aura lieu après-demain, mais tu devras sortir d'ici dès demain. Ce ne sera pas simple du tout. Les Erudits sont difficiles à berner.
La Cérémonie du Choix est, d'après Jeanine, un événement important dans la vie d'un adolescent commun. C'est le jour où il doit décider de la faction dans laquelle il souhaite passer le reste de sa vie. Bien sûr, je ne participerai pas à cette cérémonie.
- Pour sortir le plus discrètement possible, la solution serait de t'envoyer à l'hôpital.
Je secoue la tête.
- Jamais. Quoi que je fasse, je retournerai dans ma cellule.
- Je me débrouillerai pour que ce ne soit pas le cas.
- D'accord. Mais qu'est-ce que je dois faire ?
Il prend une grande inspiration et sort ce qui ressemble à un scalpel d'un tiroir pour le poser sur le bureau.
- Tu devras simuler une tentative de suicide.
Ma bouche s'ouvre sous la surprise de sa déclaration.
- Quoi ?
- Dix, je suis certain que tu es assez courageuse pour ça. C'est le seul moyen.
Je m'empare du petit outil en métal, légèrement tremblante. L'idée de devoir m'ouvrir les veines ne m'enchante pas vraiment. Pourtant, je ne suis pas effrayée.
- Je le ferai.
L'ombre d'un sourire apparaît sur les lèvres de Caleb durant quelques secondes. Puis il baisse la tête et semble se perdre dans ses pensées. J'en profite pour dissimuler le scalpel entre mon vieux t-shirt bleu et ma jupe trouée au niveau du genou droit.
- Merci, je lâche en murmurant.
Il ne répond pas. Je me lève et attend devant la porte, pour qu'il me raccompagne jusqu'à ma cellule.
- Dix ? J'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi, déclare-t-il en relevant son regard sur moi.
J'acquiesce, plutôt soulagée qu'il me demande un service. J'aurai détestée m'enfuir en sachant que j'avais une dette envers lui. Il ouvre de nouveau son tiroir mais cette fois, il en sort une enveloppe blanche. Je m'avance vers lui pour la récupérer. Elle est à l'intention d'une certaine Beatrice Prior. Visiblement, elle fait partie de sa famille.
- Cette lettre est destinée à ma sœur. Tu la trouveras chez les Audacieux. C'est très important. Personne ne doit la lire à part elle, compris ?
- Compris.
- Bien.
Il se lève et contourne son bureau. Sa main se pose sur la poignée mais ne la tourne pas.
- Je serai là pour t'aider à l'hôpital, ne t'inquiète pas.
Je hoche la tête, confiante.
oooooooooo
Nous avons le droit à trois douches par semaine. J'agirai à ce moment-là. Assise sur mon matelas, je contemple le lever du jour à travers la vitre et les barreaux solides de ma fenêtre. Combien de fois ai-je rêvé de pouvoir quitter cet endroit m'envoler et caresser le ciel, sentir le soleil et la pluie, courir sur le bitume jusqu'à m'arracher la peau.
Je n'ai pas réussi à dormir, bien trop préoccupée par ce qu'il risque d'arriver aujourd'hui. Ma fuite va tout bouleverser, c'est certain. Une guerre est proche. Je peux presque la toucher du bout des doigts.
Puisque ma cellule est sous vidéo surveillance, il m'a été difficile de cacher la lettre et le scalpel que Caleb m'a remis la veille. J'ai simplement attendu d'être allongée sous ma couverture pour faire glisser les deux objets sous l'oreiller. A présent, je les sens de nouveau contre ma peau et bizarrement, cela me rassure.
J'embrasse du regard une dernière fois la pièce dans laquelle j'ai vécu pendant seize ans. Peut-être moins, peut-être plus. D'après Rob, mon âge se situe entre quatorze et dix-sept ans. Il tient une sorte de calendrier clandestin sous son matelas, il est pratiquement certain que j'ai seize ans. Rob. Mon ventre se tord légèrement à sa pensée. J'aurai aimé lui faire des excuses avant de partir. Je mourrai peut-être au cours de ma fuite.
- Dix, c'est ton tour, annonce Caleb en ouvrant la porte de ma cellule.
Je sursaute légèrement et par réflexe, je porte la main sur mon ventre, là où sont cachés l'enveloppe et le petit couteau. Après une seconde, je me lève et sort de la pièce. A droite, à gauche, puis encore à gauche. Ce bâtiment est un vrai labyrinthe. J'arriverai à me repérer toute seule cependant. Enfin, seulement dans cet étage.
Devant la porte de la minuscule salle de bain, Caleb hoche le menton et j'entre, tremblante. Je ferme derrière moi et inspire profondément : je dispose environ d'une heure avant la fin de mon tour.
Puisque je ne sais pas combien de temps je devrai vivre sans pouvoir prendre une douche, je me déshabille, dépose la lettre et le scalpel sur le lavabo et entre dans la cabine rouillée. L'eau est froide mais elle me permet de bien me réveiller. J'attends un moment sous le pommeau cassé, avant de faire un mouvement d'abord parce que je suis frigorifiée mais aussi parce que je sais exactement ce que je vais devoir faire une fois sortie. La douleur me fait peur. Pourtant, je n'ai pas le choix. Cette opportunité ne s'offrira plus jamais. Alors je prends mon courage à deux mains et me rhabille, les cheveux mouillés gouttant sur mon dos et les muscles contractés au maximum pour limiter les tremblements.
D'habitude, j'en profite pour laver mes vêtements, que Jeanine ne prend le soin de changer qu'une seule fois chaque mois, mais aujourd'hui, je n'ai pas le temps.
Le miroir brisé au-dessus du petit lavabo reflète mon visage, coupé en deux. Zélie m'a toujours fait remarquer à quel point la couleur de mes yeux est particulière. Un bleu clair, virant légèrement au turquoise. Je les trouve banals, pourtant, comme tous mes traits.
- Il te reste dix minutes ! crie un Erudit en cognant à la porte.
C'est le moment. Je plie la lettre destinée à Beatrice Prior et la cache entre ma jupe et mon t-shirt. Puis, je me saisis du scalpel. Je ne peux plus repousser l'échéance, il sera trop tard, sinon. En tremblant, je pose la petite lame sur la peau de mon poignet et l'entaille d'un coup sec. Le sang jaillit et la douleur traverse mon bras puis tout mon corps tel un courant électrique. Je me retiens de hurler. Sans attendre, je recommence l'opération une deuxième fois, en dessous de la première coupure. Cette fois, je gémis, essayant de résister à la nouvelle vague de souffrance.
Je n'ai plus de force dans mon bras droit pour faire les mêmes dégâts sur mon autre poignet. Le fait que je sois gauchère n'aide pas beaucoup. Ma vision se brouille, ma tête commence à tourner. Je ne vais pas tarder à tomber. Mes mains s'accrochent au lavabo pour éviter de m'écrouler, et je regarde le sang s'écouler rapidement de mes poignets.
- Dix, c'est terminé, annonce la même voix que tout à l'heure.
Mais elle paraît loin. Mes jambes se dérobent sous moi, ma tête se cogne violemment contre l'évier rouillé. Et tout devient noir.
