Semaine avec un vampire

Résumé : Heero fait une étrange rencontre qui va lui laisser des marques.

Sujet : vampire, amour, tentation

Couple : HYDM

CHAPITRE UN : départ pour…

C'était une nuit noire, sans lune, sans étoiles, une nuit étrangement calme. Heero rentrait chez lui à pieds pour profiter de l'air frais. Il sortait de soirée et bien qu'il n'ait pas touché une goutte d'alcool, il s'était senti bizarre, avec une sensation de flottement. Il n'habitait qu'à dix petites minutes de chez Quatre et avait donc commencé à marcher.

S'arrêtant devant une vitrine, il observa le bleu de ses yeux pendant un moment. La main de son reflet se leva alors lentement pour glisser dans ses cheveux bruns en bataille, imitant son geste à la perfection. Il fut arraché à sa contemplation par une main qui se posa sur son épaule. Sursautant, il se retourna et fut hypnotisé. Il ne saurait dire si c'était par les yeux améthystes de son vis-à-vis ou par ses cheveux châtains claires, longs, nattés ou encore par sa peau diaphane… peut-être était-ce par son sourire éclatant… le natté inspira profondément et se passa la langue sur les lèvres.

A ce moment, Heero ne saurait pas dire pourquoi il se laissait embrasser, ni pourquoi il laissait cet homme tout à fait étrange passer sa langue sur son cou et le mordre…

Un son insupportable et incessant arracha Heero à son rêve. Dans un grognement, il éteignit son réveil et remonta ses draps sur sa tête. Il ne voulait pas se lever et il se demandait encore pourquoi il s'était inscrit à cette fichu visite de manoir. Aussi loin qu'il se souvienne, c'était une idée de Quatre, et Trowa lui avait fait du chantage pour être sûr qu'il vienne. « Pour rencontrer des gens » qu'ils disaient.

Sauf qu'Heero ne voulait plus rencontrer personne depuis la nuit où l'inconnu natté avait croisé sa route, deux semaines plus tôt.

Il passa une main sur son cou ou deux petits trous avaient du mal à cicatriser.

Une musique fit sursauter Heero et il roula sur le côté pour attraper son téléphone qui traînait par terre. Après avoir vérifier le numéro, il répondit.

- Oui Quatre ?

- On est en bas de chez toi ?

- Déjà ?

- Me dis pas que t'es pas levé.

- Je vous ouvre.

Il raccrocha en soupirant et se leva. Il évita tant bien que mal les habits qui jonchaient le sol de sa chambre et traversa le couloir jusqu'à l'entrée. Il enclencha l'ouverture de la porte de l'allée et entrouvrit celle de l'entrée avant d'aller prendre une douche.

Une fois habillé, il se rendit à la cuisine ou Quatre et Trowa attendaient déjà.

- Salut Heero. Lança joyeusement Quatre.

- Salut…

N'ajoutant pas un mot de plus, il prit son petit- déjeuner.

- Essaie de ne pas nous mettre en retard. Sourit Quatre.

- J'ai déjà accepté sous la menace de participer à votre sortie de couple alors ne m'en demande pas trop.

- Oui mais on doit aller chercher Wuffei.

Heero avala de travers ses Frosties et fut pris d'une violente quinte de toux.

Il n'avait rien contre Wuffei… enfin presque.

Le chinois et lui s'étaient rencontrés par l'intermédiaire de Quatre qui pensait qu'ils feraient un beau couple, seulement le chinois l'avait de suite pensé aussi et était devenu un poil envahissant pour le japonais qui ne le trouvait pas à son goût… pas du tout même.

- Pourquoi vient-il ? demanda-t-il.

- Parce que quand on lui a dit que tu nous accompagnais, il a tenu à venir aussi.

Nouvel étranglage et cette fois, Trowa, qui jusqu'à présent était resté appuyé au plan de travail muet comme une carpe et immobile comme une statue, dû lui porter secours.

- C'est une blague ? Finit par articuler Yuy. Il me laissera jamais tranquille ? Je sais pas, dites lui que je suis… bordelique…

- On lui a dit. Sourit Trowa, un brin moqueur. Que tu faisais rarement la lessive aussi et qu'il t'arrivait de mettre deux jours de suite le même boxer quand t'étais pas réveillé.

- Pourquoi regardes-tu mes sous-vêtements toi ? Quatre, surveille ton fiancé.

- J'ai des yeux, c'est pour m'en servir. Répondit Trowa alors que Winner retenait un rire.

- Et comment t'en souviens-tu d'abord de la couleur de mes sous-vêtements au point de s'avoir qu'il m'arrive de mettre deux fois le même ?

- J'en sais rien…mais hier t'avais un boxer rouge.

Heero baissa les yeux et constata qu'il en portait un noir. Il devait donc être bien réveillé ce matin puisqu'il avait pensé à le changer, quoi qu'il se demandait quand son ami avait pu constater ce fait, qui était déjà arrivé plus d'une fois. Et ce fut sur ce qu'ils partirent chercher Wuffei pour se rendre au manoir du duc Maxwell. Le but de l'expédition était de traverser à pieds la forêt séparant la ville du manoir, de le visiter et de vivre quatre jours là-bas comme au temps du duc.

Heero n'était pas très emballé par l'idée et, assis au fond du car, regardait défiler le paysage. Il se demandait si la forêt était encore loin. A coté de lui, Wuffei écoutait avec attention les commentaires du guide sur la vie dans les manoirs alors que devant, Quatre et Trowa étaient plongés sur la brochure distribuée au départ.

Les pensées d'Heero glissèrent vers l'inconnu à la natte. Il repensa au baiser, à sa langue chaude sur la peau sensible de son cou, à ses mains dans ses cheveux mais surtout à cette douleur étrangement excitante lorsqu'il l'avait mordu.

Remarquant qu'il commençait à être à l'étroit dans son jean, il soupira de soulagement en entendant le guide leur demander de descendre du car. L'air froid, hivernal, calma relativement vite Heero. Il remonta son écharpe sur son menton et suivit le groupe qui commençait à s'enfoncer dans la forêt. Il constata qu'une fine couche de givre recouvrait le paysage. Après tout, c'était début décembre, c'était normal.

- Tu as l'air pensif. Lâcha Wuffei en se mettant à sa hauteur.

- Il y a de forte chance que je le sois vraiment.

- Je peux savoir à quoi tu penses ?

- A énormément de chose… A commencer par le fait que cette sortie est stupide.

- Pourquoi es-tu là alors ?

- Parce qu'on m'a menacé de m'occuper des préparatifs de la fête de Noël… et je tenais pas vraiment à décorer tout mon appartement, ni à accueillir tout le monde le 25. Et toi ? Pourquoi es-tu là ?

Wuffei haussa une épaule comme si il n'était plus trop sûr de la raison mais fini par répondre :

- Parce que je voulais te revoir.

- T'es chou.

Non, Heero ne le pensait pas vraiment. Il trouvait juste adorable que quelqu'un veuille le revoir. Et il devait avouer que Wuffei était bien courageux parce qu'il n'avait jamais été tendre avec lui. Il se promit de faire des efforts durant ce séjour.

Devant eux, la forêt semblait infinie. Fouillis d'herbes hautes, d'arbustes et d'arbres. Aucun chemin n'était tracé et ils s'enfonçaient dans une mini jungle. Heero sentit des ronces accrocher sur son jean. Il dut avancer d'une dizaine de pas avant que la branche le lâche et il enjamba un tronc en soupirant. Il avait la lourde impression de marcher depuis des heures. Devant lui, Quatre, Trowa et les autres semblaient bien s'amuser et se prendre pour des aventuriers. Il se jura de ne plus céder à un tel chantage et accéléra la marche pour ne pas se faire distancer.

- On voit le manoir ! S'écria quelqu'un.

Relevant la tête, Heero scruta attentivement la forêt. Il lui fallut un moment pour voir se dessiner entre les arbres la silhouette lointaine du manoir.

A suivre…