Un sourire… Qu'est ce que c'est, en fait, un sourire ?

C'est juste quand tu étires les coins de tes lèvres vers le haut.

Mais pourquoi faire ça ?

Pour mieux tromper ton ennemi. Pour mieux tromper le monde. Tu donnes l'impression d'être gentil, tu dissimules plus facilement tes idées et tes pensées. C'est le meilleur mensonge inventé par l'être humain, le sourire.

Pourquoi ?

Parce que c'est une fausse joie.

C'est quoi la vrai joie alors ?

C'est quand tu tues.

Quand il avait vu la première fois ce sourire grand, très grand, il l'avait crû comme lui. Un assassin. Il l'avait alors observé de loin. De sa taille, du même âge il semblerait. Assez bruyant. Tenace. Mouais, il n'était pas à son niveau. Et pourtant, ce grand sourire, c'était bien la preuve que c'était un menteur de première, non ? Alors il avait voulut vérifier de lui-même son niveau de dissimulation. Et là, c'était le début de la fin. Déjà, ils avaient le même âge. Ensuite, il était brut. Le genre franc et volontaire. Et son sourire s'étalait encore, encore plus grand depuis que ces deux yeux bruns avaient croisés son regard à lui. Cela l'avait déboussolé. Et intéressé. Pourquoi continuer son petit jeu, il n'avait pas deviné qu'il était un assassin (ex-assassin) professionnel ? Son observation avait continuée, deux jours, trois semaines, quatre mois. Et au final, cette idée de « sourire est un moyen de dissimulation » avait perdu toute crédibilité à ses yeux. Ce n'était plus qu'une pensée obsolète et infondée, après avoir passé autant de temps avec le garçon le plus rayonnant, amicale, franc, et têtu (et c'est peu de le dire) de la création. Minimum. Un sourire, c'était encore indéfinissable pour lui. Même Gon ne pouvait pas décrire précisément ce que c'était, ni à quel sentiment il était lié. Mais il lui avait déclaré que c'était ce sentiment qu'il avait quand ils étaient ensembles. Ce grand et unique sourire qu'il lui offrait à lui seul. Et c'était cette même expression que Kirua lui rendait, naturellement. Spontanément. Comme s'il était normal de sourire. De lui sourire. Sans vouloir cacher quelque chose. Juste apprécier le moment. Un poids s'envolait de ses épaules quand ils se mettaient tous deux à rire aux éclats, fières de leurs actions ou juste parce qu'ils étaient contents. Libérateur, la bonne humeur. C'était ça, l'amitié

Un sourire, c'est quoi ?

C'est pour montrer que tu es content.

Mais pourquoi ?

Parce que tous le monde ce met à ressentir de la joie, et tout le monde ce sent mieux quand ils sont heureux. C'est un des meilleurs remèdes.

Pourquoi ?

Parce que cela guérit les corps et l'âme.

C'est quoi la vrai joie alors ?

C'est quand tu vies.

Mais il rajoutait une mention spéciale au sourire de Gon. Plus que tous les sourires qu'il ait vu, les faux, les hypocrites, les conciliants, les narquois, les gentils, les discrets… Le sien avait une toute autre envergure. C'était le plus grand, le plus spontané, qu'il ai vu. Le plus rayonnant, aussi. Un phare dans la nuit. Le bout du tunnel dans le couloir de ténèbres. Un faiseur de bonheur. Partout où il allait, il parvenait à émettre de la joie. C'était assez difficile à décrire, comme sensation. Quand il souriait, personne ne pouvait rester morose très longtemps. Et quand il n'avait pas sa bonne humeur naturelle et contagieuse au beau fixe, toutes personnes l'approchant tentaient de lui remonter le moral. Comme s'il était impossible pour lui de ne pas avoir ce grand sourire sur son visage, ses grands yeux pétiller d'intérêt dès qu'ils se posaient sur une nouveauté. Gon était fait pour la joie. A l'inverse, Kirua n'avait jamais jusqu'à présent connu cette joie. Et il s'était fait un devoir de protéger cet aspect de la personnalité de Gon. De protéger son ami. Pour que jamais son sourire ne disparaisse au profit des larmes.