Désormais, les couchers de soleil se succédaient, sans personne pour les partager avec moi. Je regrettai tant d'avoir laissé partir mon prince. Il n'y avait personne non plus pour me protéger du froid, du vent, de la faim. J'étais seule. J'avais détruit mon seul espoir d'être aimée et j'ignorais si j'aurais, un jour, une seconde chance. Peut-être que mon prince, déçu, ne reviendrait jamais. Peut-être était-il à mille milles de toutes zones habitée. Moi qui n'avais jamais mis les racines autre part que sur cette petite planète, qui ne connaissait que trois volcans, qui ne savais même pas où j'étais née, comment pouvais-je imaginer le voyage de mon prince. Tout ce que je savais, c'était que mes épines ne me protégeaient pas de la solitude et que rien ne remplaçait son regard. J'aurais tout donnée pour revoir ses cheveux aussi étincelants que le , alors que je cherchais le moyen de le faire revenir, je vis passer non loin de ma planète, un nuage
Cela me donna une idé possédais en tout neuf pétales. Ils étaient de couleur rose avec un dégradé orangé sur le haut. J'en ôtai un et soufflai. J'attendais que quelque chose se passe. Mais rien. J'avais l'impression d'avoir attendu une éternité. Et comme rien n'arrivait, je recommençai. j'envoyais un deuxième pétale, une deuxième lettre.
Mais rien. L'horizon restait identique. Les volcans s'agitaient, l'herbe poussait, et les étoiles clignotaient.
Le temps se déroula ainsi jusqu'à ce que je regarde s'envoler le neuvième et dernier pétale : ma dernière lettre, ma dernière chance.
Mon parfum avait disparu, et sans mes vêtements, j'avais de plus en plus froid. J'avais si soif, et il y avait si longtemps que la pluie n'était pas tombée. Je décidais de chercher dans la terre de quoi apaiser ma soif.
Je creusais encore et encore dans l'espoir de trouver une source souterraine. Et après plusieurs jours d'effort, mes racines, qui avaient beaucoup poussé, rencontrèrent un obstacle. Quelque chose bouchait le passage, m'empêchant d'avancer.
Soudain, je fus propulsée dans l'espace. L'espace, mon ciel. L'endroit où se levait se couchait le soleil. Le voyage, MON voyage me parut interminable. Je tombais et tombais sans que rien ne m'arrête. Au passage, je vis toutes sortes d'étoiles : des jaunes, des blanches et des bleues, et j'aperçus toute sorte de planète. la E612, la C214, la A123, et même la L327. Il existait donc des planètes bien plus grosses que la mienne. Et sur ces planètes, il y avait des personnes qui toutes paraissaient très occupées. Aucune ne regardait le coucher de soleil. Aucune ne me regardait.
Je ne savais pas pourquoi, mais une force inconnue semblait accélérer ma chute.
Tout à coup, alors que j'étais certaine que tout était perdu, je sentis mes racines grossir, mes feuilles devenir moins nombreuses et plus longues, et je vis mon corps soudain changer de couleur.
Je regardais au-dessous de moi, et je vis une étoile voler à toute allure dans ma direction. On aurait dit une flamme échappée d'un grand feu. C'est alors que ma chute fut interrompue, et que des bras m'enlacèrent.
Je dis que j'avais soif, et mon prince me donna un peu de l'eau qu'il avait ramenée d'un puits. Je bus comme si c'était la première fois. Alors, je découvris que j'avais des lèvres pour boire, et que ces mêmes lèvres pouvaient donner des baisers.
Un pétale de rose s'envola en direction du coucher du soleil.
