Note de l'auteur : Je me lève ce matin avec l'envie d'écrire une très courte fiction drama sur Squalo/Xanxus et puis au fil de la plume je me suis rendu compte que j'avais plus d'inspiration que prévu alors voici le premier chapitre d'une fiction qui ne durera pas plus de trois chapitre au maximum. Tout est dit dans les informations du bandeau au dessus ; rating M, drama, hurt/comfort et blablabla...

Bonne lecture !


Il n'existe qu'une douleur au monde plus puissante que tout le reste, celle d'un amour sans retour et d'un cœur déchiré. Il ne peut rien y avoir de pire sur cette Terre que le sentiment assassin de ne plus appartenir à soi-même. Et ce sentiment-là, Squalo le connaissait mieux que quiconque. Parce que tous les jours il s'offrait sans résistance à cet homme a qui il avait voué allégeance. Parce que tous les matins, quand le gardien du soleil venait le réveiller, il trouvait le requin déchiré après la nuit passée.

Lussuria poussa la porte de la chambre de l'argenté pour y découvrir un corps étendu et tâché de sang dont les larges entailles brûlaient encore l'épiderme de la victime. Il s'approcha sans dire un mot et l'aida à se relever tandis que l'autre toussait. Des marques sur sa gorge, de strangulation. Le gardien activa sa flamme du soleil et fit de son mieux pour guérir le mal fait par le tyran. Mais il y avait une douleur, ça il le savait, qu'aucune flamme au monde ne pourrait soigner. Celle de l'âme, celle qui agit à l'intérieur sans qu'on puisse la soulager. Et pourtant le punk faisait tout pour empêcher les larmes de couler à nouveau sur le visage de l'ange pâle qu'il tenait dans les bras. Parce qu'il était comme une sœur, comme un ami, le seul devant qui Squalo osait pleurer et vider son émois. Alors comme chaque matin Lussuria l'étreignait amicalement jusqu'à ce que les sanglots cessent et que le brun aux cicatrices arrive dans le couloir.

Le gardien du soleil quitta la chambre à la même heure que d'habitude et croisa son boss devant les escaliers. Et ce matin-là, comme tous les autres matins, il lui adressait un regard coupable. Car Lussuria était le seul à oser se révolter contre cette violence accrue que tout le monde taisait. Même Belphegor ne disait plus rien, même Levi préférait l'éviter. Et tout le monde voyant pourtant les marques indélébiles que le punk n'avait pas pu soigner sur le corps du squale.

« Je suis inquiet pour Squalo, boss.

- Occupe toi de tes affaires.

- Un jour il ne se relèvera pas et je ne pourrais plus rien y faire. »

Le ténébreux expédia son gardien par un regard méchant mais bien malgré lui les mots faisaient effet à l'intérieur de lui. Alors il se mit en colère, et tout le monde sait que quand le boss est contrarié c'est sur son Second qu'il passe ses nerfs. Il pressa le pas dans le couloir et ouvrit la porte de la chambre du squale pour y trouver un lit vide et une fenêtre ouverte. L'air s'engouffrait dans la pièce par bourrasque, faisant voler les épais rideau de velours bleu. « Il n'a quand même pas… » Le brun fronça les sourcils et quitta la pièce pour rejoindre son bureau et boire quelque chose afin de se mettre les idées au clair. Il y trouva son lieutenant en train de remplir des dossiers. Un grondement de soulagement lui échappa, mais il en voulait à l'argenté qui bien malgré lui et inconsciemment lui avait fait peur.

Il s'empara de ses cheveux et le tira sur le sol sans ménagement. Le requin ne protesta pas et ferma les yeux. Il savait ce qui l'attendait et résister ne ferait qu'empirer son injuste peine. Alors il se tut et attendit. Il attendit le moment où son boss le traînerait jusqu'au bureau pour lui arracher ses vêtements et le violer. Car même si de son côté il l'aimait, il savait ses sentiments non partagés et c'est pour cette raison qu'il n'était pas consentant. Et pourtant jusque là il avait toujours encaissé la violence et les coups de Xanxus sans se plaindre.

Le silence plongea la pièce dans un bain de folie et ce n'est qu'une dizaine de minutes plus tard que le tireur s'empara de sa victime pour la plaquer contre le bureau sans retenue. Il retira sans soin les habits du plus jeune et marqua son cou jusqu'à l'entendre gémir de douleur. Il retira son propre pantalon et saisit les hanches de son pantin pour le pénétrer brusquement et profondément. Alors Squalo pleura. Et pendant qu'il pleurait il se faisait violer. Et pendant qu'il pleurait Xanxus le détestait. Et lorsque Xanxus déteste quelqu'un, il lui fait mal et il le brise jusqu'à satisfaction. Ce qu'il fit, comme chaque jour.

Lorsqu'il eut terminé son affaire, il expédia le squale sur le sol d'un coup rageur. L'argenté ne pleurait plus mais son regard était détruit, vide. Le tireur sourit d'un de ces sourires empli de sadisme. Puis il se rappela les paroles de son gardien le matin même. « Un jour il ne se relèvera pas et je ne pourrais plus rien y faire. »

Son sourire disparut au profit d'une grimace et il jeta un verre sur le crâne de son Second. En trois enjambés il fut à côté de lui et il le força à se redresser en le prenant par les cheveux.

« Tu te relèveras toujours Squalo. Je ne te laisserais pas mourir peu importe ce que tu endures. »

Il le lâcha et le concerné quitta la pièce silencieusement. Il savait que les paroles de son bourreau n'étaient pas une déclaration. Il n'y avait pas d'amour dans ces mots, juste de la possessivité absolue et la volonté de pouvoir jouer quand bon lui semble avec sa marionnette.

L'argenté croisa son ami du soleil au détour d'un couloir, et ce dernier lui adressa un regard inquiet. L'autre lui répondit par un petit sourire forcé puis continua sa route jusqu'à l'extérieur du manoir. Il marcha dans l'allée principale puis se rendit dans les jardins afin de se détendre. Au bout de quelques minutes, il remarqua un arbre contre lequel il s'adossa pour se reposer un peu. Il ferma les yeux et huma l'air si familier du château.

De son bureau Xanxus le regardait, un verre d'alcool dans la main. Il avait envie de le posséder immédiatement, il voulait effacer l'air serein qu'il y avait sur son visage lorsqu'il dormait. Mais il ne fit rien de tout cela et reprit un autre verre. Et pour la troisième fois de la journée, les mots résonnèrent dans sa tête. « Un jour il ne se relèvera pas et je ne pourrais plus rien y faire. » Alors il envoya le verre se briser contre le mur en imaginant à la place la tête de son gardien du soleil. Il quitta le bureau précipitamment et alla chercher ce denier dans le salon. Il lui ordonna de le suivre et remonta dans son office. Il s'assit sur son siège, un autre verre d'alcool entre les mains qu'il fit tourner pendant quelques minutes. Son gardien attendait patiemment et sans un bruit, debout devant la porte. Il savait pourquoi son boss l'avait appelé. Le concerné ôta son regard des jardins et se tourna vers celui qu'il avait appelé.

« Il va partir si je continue, hein ?

- Non boss, tu sais très bien qu'il t'a juré fidélité.

- Alors il ne peut pas mourir non plus. »

Lussuria lui adressa un regard interrogateur et Xanxus reprit la parole.

« Parce que si il meurt se sera comme si il brisait sa promesse.

- Ce sera de ta faute, boss. »

Le gardien soutint le regard de son supérieur sans le baisser malgré les pupilles haineuses fixées sur lui. Il savait qu'en disant cela il attiserait la colère du brun mais il ne pouvait pas rester sans rien faire pendant que son ami mourrait à petit feu.

« Qu'est-ce que je peux y faire. »

Il avait tourné sa question sous forme de phrase, mais d'une manière indirecte il appelait à l'aide le seul gardien de son escouade capable de comprendre la situation. Parce qu'il savait très bien que tous les matins Lussuria découvrait le mal qu'il avait fait à Squalo en allant le réveiller. Et parce qu'il savait aussi que le punk avait les épaules trempées des larmes de l'argenté.

« Fais le point sur ce que tu ressens réellement, et dis lui vraiment ce que tu penses.

- J'ai pas besoin de sentiments pour le posséder. Il m'appartient déchet, tu comprends ça ?

- Il ne t'appartient que physiquement car il sait très bien que te résister serait pareil que réclamer sa mort auprès de toi. »

Encore une fois, Lussuria avait vu juste et cela énerva fortement Xanxus qui le renvoya du bureau à coup de X-gun. Le punk se mit à crier de façon féminine en évitant les tirs et déguerpit dans le couloir. Le brun aux cicatrices avala son verre d'une traite, puis un autre, et encore un. Jusqu'à avoir vidé plusieurs bouteilles. Il se leva de son fauteuil en titubant et s'approcha de la fenêtre pour regarder son Second toujours endormit alors que la nuit tombait. Il quitta la pièce et descendit les grands escaliers du manoir pour aller le rejoindre dans les jardins.

L'argenté avait l'air calme lorsqu'il dormait. Le tireur s'énerva un peu mais pour une fois il ne le frappa pas. Il retira sa veste de ses épaules et l'enveloppa autour de Squalo pour qu'il puisse luter contre le froid de la nuit. Hors de question qu'il le porte jusqu'à sa chambre malgré le vent commençant à se lever. Il trouvait déjà assez charitable de sa part de lui prêter sa veste.

« T'es vraiment con pour un déchet. On vit dans un manoir et toi tu dors dehors. »

Il savait que l'homme ne lui répondrait pas puisqu'il dormait, mais il s'en moquait. Quand le boss parle, tout le monde écoute. Lorsque le froid se leva pour de bon et que le soleil disparut, il remonta dans sa chambre non sans prendre au passage quelques bouteilles de liqueur pourpre qu'il but rapidement pour mieux trouver le sommeil.

Le lendemain matin, il fut réveillé par une douce chaleur non inconnue ainsi qu'une belle migraine pour avoir vraiment trop forcé sur l'alcool. Squalo s'était discrètement introduit dans sa chambre pour lui rendre sa veste, et il attendit que ce dernier soit à portée de main pour l'attraper par le bras et le tirer dans le lit. Le requin poussa un « Voi » de surprise qui fut interrompu par le baiser avide de son boss. Le tireur ne mit pas longtemps à déshabiller son subordonné qui rougit légèrement. Il ferma les yeux et se prépara à recevoir sa sentence quotidienne.

Une main caressa sa joue pendant que l'autre griffait ses hanches. Surprit par cette douceur, il ouvrit les yeux et fixa son supérieur qui affichait le même air froid que d'habitude. Mais dans le fond de ses orbes carmins brûlait quelque chose de différent des autres jours. Il n'eut pas le temps d'y penser car déjà les dents de l'homme maltraitèrent son cou pour y laisser des marques profondes. Il referma les yeux et gémit de douleur, et il sentit le brun sourire mesquinement contre sa peau. Il se cambra légèrement lorsqu'il sentit deux doigts s'introduire en lui mais il ne jugea pas utile de s'en plaindre. Pour une fois qu'il était préparé…

Lorsque son anneau de chair fut un peu plus détendu, le ténébreux le pénétra d'un coup sec et violent. Squalo grimaça et soupira de douleur mais un baiser lui ôta son air crispé. Il ouvrit encore une fois les yeux et remarqua que son boss le fixait intensément tout en donnant des assauts en lui. Il le pénétrait avec la même ardeur que d'habitude, mais l'argentait oubliait un peu la douleur en fixant le regard de Xanxus. Le concerné plongea dans son cou pour le mordre tout en murmurant « tu es à moi » entre deux coups de dents. Et pour une fois, Squalo sourit. Pas un de ces sourires tristes qu'il adressait à Lussuria pour le rassurer, ni même un de ces sourires provocants qu'il offrait à l'adversaire un guise de provocation. Non, c'était un véritable sourire.

Il entoura soudainement la nuque de son boss et le tira contre lui. Il lui susurra quelque chose à l'oreille et le brun, surpris bien qu'il ne voulut pas le montrer, arrêta ses mouvements de bassin pendant quelques secondes. Il fixa le squale avec insistance puis il le sentit remuer sous lui, signe qu'il devait reprendre la pénétration. Il tira donc son lieutenant jusqu'à la jouissance et se répandit en lui peu après. Aussitôt après, il se leva et s'habilla. Juste avant de quitter la chambre il embrassa voracement Squalo, lui mordant les lèvres et la langue jusqu'au sang, comme pour lui montrer qu'il avait la main mise sur lui. Il rejoignit ensuite son bureau pour y trouver du bourbon. Il en avait bien besoin.

Squalo avala le liquide rouge et amer qui coulait dans sa bouche. Il se rhabilla à son tour et sortit de la chambre du brun pour aller prendre une douche. Il était satisfait. Il avait réussi à mettre le doute en Xanxus, et ça il le savait. Après avoir écouté les conseils de Lussuria, il avait enfin décidé de se faire aimer et traiter comme un homme et non une chose. Parce que pendant des années il avait été piétiné, lui et sa fierté, par son boss et sa violence impressionnante. Mais même si il lui aura fallut du temps, il avait fini par se relevé pour se battre jusqu'au bout. Il savait très bien qu'il souffrirait encore énormément, mais jamais, ô grand jamais Squalo ne laisse quelqu'un ou quelque chose le vaincre sans s'être battu. Il n'abandonne que lorsqu'il sait que c'est peine perdue. Et il avait beau aimer son boss au delà du raisonnable, il ne pouvait laisser l'amour et la dévotion le conduire à sa perte. Il allait donc se battre jusqu'à la fin, et aujourd'hui il avait attaqué la dernière ligne droite avant l'arrivée.

Xanxus soupira en faisant tourner son bourbon dans le fond de son verre. Il repassait en boucle dans sa tête les paroles de son lieutenant, et mine de rien ça lui avait mit une sacrée claque. « Je t'ai offert mon corps il y a des années de ça, Xanxus, mais sache que je ne t'ouvrirais mon cœur que le jour où tu sauras me considérer comme un homme. » Il termina sa liqueur et s'imagina étrangler le requin pour son insolence. Comment pouvait-il lui refuser quelque chose ? Comment ne pouvait-il lui donner que son corps sans lui livrer son âme aussi ? Ce putain de déchet de Lussuria était en train de le faire sacrément chier à lui déteindre dessus avec sa sentimentalité à la con. Depuis quand se souciait-il d'obtenir un être dans son intégralité alors qu'il contrôlait déjà son corps comme bon lui semble ?

Squalo débarqua dans le bureau une heure plus tard et s'installa à sa place pour travailler sans lui adresser un regard. Il pouvait pourtant deviner le sourire satisfait de son crétin de Second. Et ça ne lui plaisait pas, ce pourquoi il envoya le verre se briser contre son crâne afin de lui ôter l'envie de rire. Le requin gueula et se frotta la tête avant de se remettre au travail. Il en avait la certitude maintenant, il avait marqué un point. Après une demi-heure de silence complet, Xanxus ouvrit la discussion.

« Tu peux toujours crever Squalo. Tu m'appartiens et j'ai pas besoin de tes sentiments pour me sentir bien. »

Un magnifique rictus victorieux étira les traits du plus jeune. Sourire qu'il cacha bien entendu à son supérieur avant de se lever pour quitter la pièce.

« Tu viens de me prouver le contraire en relevant le sujet. »

Deux points. Après des années et des années de souffrance, il venait de marquer deux points dans la même journée. Il referma la porte du bureau et entendit un verre se fracasser contre le bois un millième de seconde plus tard. Content de lui, il alla rejoindre les autres dans le salon. A l'étage, on entendit un meuble se briser et une série d'insultes crachées envers le squale qui ne se démonta pas pour si peu. Lussuria accourut hors de la cuisine avec sa casserole à la main en entendant le remue-ménage, mais il fut amplement soulagé que l'argenté ne soit pas au milieu de la tempête qui éclatait dans le bureau de Xanxus. Ils échangèrent tous deux un regard entendu et le punk comprit que le gardien de la pluie avait enfin commencé à réagir face au comportement de son boss. Et c'est de bonne humeur qu'il lui proposa de préparer le banquet qui allait avoir lieu ce soir.

« Maaa ! Squ-chan ! Tu es venu nous aider à préparer le buffet ?

-Le buff.. ? VOI ! Merde ! J'avais complètement oublié ça ! »

C'est en catastrophe que le vaillant braillard courut jusqu'au bureau de Xanxus. Il ouvrit la porte et évita un projectile sans y faire vraiment attention puis il se calma pour rappeler au boss la réunion qu'il avait à priori lui aussi oublié.

« Voi ! Boss ! Tu n'as pas oublié que les Vongola et Cavallone arrivent à vingt heure ce soir ? »

Le silence qui suivit lui confirma qu'il n'était pas le seul à avoir omis l'important regroupement qui allait avoir lieu ce soir même au manoir. Il retint un soupire de soulagement et attendit les directive de son boss.

« Tout sera prêt à temps j'espère ?

- Oui. Les autres ont commencé depuis longtemps. »

Le squale tourna les talons et descendit aider ses collègues à préparer la réception. Ce n'était pas vraiment leur boulot de faire ça, mais le nombre d'effectif de subordonnés était grandement restreint à cause des colères de Xanxus. Alors ils étaient obligé de mettre eux aussi la main à la patte.

« VROI ! Bel, joue pas avec les couteaux quand on s'occupe de la déco !

-Ushishi ~ On dirait que le requin a retrouvé de la gueule !

-La ferme crétin !

-Le prince a toujours raison.

-Bel-sempai, vous devriez éviter de faire gueuler le capitaine sinon le boss va descendre et s'énerver.

-Ushishi ~ Tais-toi grenouille, le prince fait ce qu'il veut. »

Le dit prince envoya des couteaux se planter dans le dos de son kōhai puis chacun se remit au travail. La soirée s'annonçait mouvementée et un tel regroupement serait le parfait terrain pour un tas de chamailleries entre familles. Squalo soupira rien que d'y penser.


Note de l'auteur n°2 : Je sais que certains attendent la suite de Pioggia Diluvio mais ne vous en faites pas, ce n'est pas parce que j'écris cette nouvelle fiction que je délaisse l'autre. De toute façon, si j'ai commencé celle-ci c'est parce que je n'avais pas envie d'écrire le chapitre 10 aujourd'hui. Donc voilà, cette nouvelle fiction n'agit en rien sur la date de parution des prochains chapitres de Pioggia Diluvio.

En espérant que ce premier chapitre vous a plu. A bientôt !