Titre : Je Vous Déteste

Résumé : Sakura surprend une scène qui la choque et la blesse profondément. Ou comment une histoire racontée de trois points de vue différents prend des significations différentes, selon celui-ci...

Genre : Threesome (relation amoureuse entre trois personnes) / Romance

Rating : 12+

Auteur : Marquise Sissy

Bêta lecture : Yzan (oui tu mérites le gras)

Note de l'auteur : Tous les chapitres font pile poil Mille et Un mots (compte Word).

A la fin de votre lecture, ne m'oubliez pas et cliquez sur le petit lien review pour me dire ce que vous en avez pensé.


Chapitre I : Je vous déteste

« Je vous déteste ! » ma propre voix me brise les tympans. Des larmes de haine perlent de mes yeux saphir. Je claque violemment cette porte maudite que je viens d'ouvrir et balaye les gouttes traitresses d'un revers de la manche. Je ne leur donnerais pas le plaisir voir ma douleur. Je ne suis plus la faible petite fille qu'ils devaient protéger. Je me suis battue pour ne pas rester en arrière, pour qu'ils ne me mettent pas à part, qu'ils me reconnaissent comme une égale, une fille digne d'eux.

Pourtant, ils ont trouvé une nouvelle façon de me repousser loin d'eux, de leurs vies. Je ne serais jamais assez bien pour eux. Voilà ce que leur geste signifiait, je ne serais jamais à eux, avec eux, à leur hauteur, je dois rester à la traine, incapable d'atteindre un jour leur niveau.

J'ai besoin d'évacuer toute cette fureur, toute cette douleur, ce trop plein d'émotions. S'imaginent-ils le mal qu'ils me font ? La violence qu'ils déchainent en moi.

Les passants dans la rue s'écartent effrayés. Cela fait longtemps que plus personne à Konoha ne m'approche quand je suis en rogne. Je suis aussi célèbre que mon professeur, Cinquième Hokage, première femme à obtenir ce titre, connue pour son exceptionnel talent de medic-nin, son goût pour le jeu et l'alcool et ses colères exceptionnellement violentes. Et mes éclats, qu'ils soient médicaux ou de rage, n'ont rien à lui envier.

Mes talons claquent le sol, alors que je me repasse leur trahison. La proximité de leurs gestes, ce fossé qu'ils creusent encore et toujours avec moi, m'excluant de leurs vies. Et ma colère qui s'intensifie semblant ne jamais vouloir trouver de limite.

J'aperçois Ino au loin. Elle aussi doit souffrir, elle doit partager ma douleur, ma colère, ma haine. Elle m'adresse un pauvre sourire timide, elle a vite compris mon état d'esprit et je lis de l'étonnement dans ses yeux qui me dévisagent. Je me ravise, malgré toutes nos disputes, elle reste mon amie, je ne peux pas lui faire ça. Je ne suis pas aussi ignoble que ces deux abrutis qui me servent de coéquipiers.

Pourtant, il est vrai que je devrais être heureuse. Mon premier amour est de retour à Konoha. Et, l'espace de quelques jours, j'ai cru toucher le bonheur du doigt. Oui, je l'ai effleuré. Mais, en un battement de cil, ils viennent de me le ravir à jamais. Comment être heureuse quand les personnes auxquelles on tient le plus nous poussent loin d'eux. Comment ne pas honnir ces êtres qui vous volent la moindre parcelle de joie gagnée au prix de mille efforts, de mille souffrances.

Des larmes de frustrations m'échappent. Mon poing brille d'un chakra qui hurle ma douleur, ma rage et ne demande qu'à sortir avec cet horrible sentiment qui me pourri le coeur. Je me contrôle encore quelques instants et calme le flux de puissance de mon poing. J'accélère le pas. J'ai hâte d'arriver au terrain d'entrainement où je pourrais enfin vomir cette haine qui me dévore déjà.

Je sens la présence discrète de Kakashi dans mon dos. Je me retourne et lui renvoi le désespoir qui m'habite. Lui aussi est responsable de ma mise à l'écart. Il m'a bien signifié, il y a quelques années, que je ne devais pas espérer les rattraper, que je ne serais jamais aussi puissante qu'eux. Il a craché sur mes sentiments d'adolescente. Il a oublié mon coeur d'enfant et l'a piétiné sans considération. Il ne voyait que la faible kunoichi à protéger, tout comme eux. Je ne le suis plus, bordel !

Mon ancien professeur ne dois pas apprécier mes accusations muettes. Il s'éloigne rapidement. Ils devraient tous comprendre qu'il n'est plus utile de me préserver. Cette attitude me mutile autant que la déloyauté que j'ai surprise il y a quelques instants. Ma rage décuple alors que je comprends qu'en plus de me trahir, ils essayaient de me protéger. Quand comprendront-ils que je ne suis plus une enfant !

Je débouche enfin sur mon terrain d'entrainement. Je cherche des yeux des roches assez solides pour représenter les têtes des deux idiots qui me font souffrir. La comparaison m'arrache un sourire ironique. Ils sont bornés, quand ils sont lancés rien ne les arrêtes, ils sont froids et sans cœurs. La pierre les définit vraiment bien.

Ils seront encore mieux représentés avec une petite touche de peinture... J'avise deux pierres tout à fait appropriées. Toutes deux ovales, l'une, coiffée de branches mortes, sous un certain angle ressemble au glaçon sans cœur, l'autre d'un buisson dont les feuilles jaunies rappellent la coupe de l'handicapé de l'amour.

A l'aide d'un vieux marqueur noir, je griffonne deux visages hideux sur les pierres et les insulte vivement avant de m'élancer telle une furie. Le vent fouette mon visage et sèche les dernières traces de larmes de rage sur mon visage. Non, ce ne sont pas des larmes de tristesses qui se sont écoulées, ce sont des perles de haine pure. Une fois que je me suis assez éloignée pour réduire en miette les représentations des deux hommes qui ont passé leurs vies à me faire souffrir, je fais un élégant demi-tour sur un arbre et me précipite dans l'autre sens. Mon chakra illumine mes poings qui s'abattent sur les pierres et les réduisent en poussière.

Pourtant je ne me sens pas mieux, la douleur qui enserre mon âme n'a pas disparue et leur image me hante toujours. Je ne comprends pas pourquoi, comment, cela a pût se produire.

Soudain, dans la poussière que j'ai créée apparaissent deux silhouettes que je ne connais que trop bien. L'une tire l'autre, penaude, par la main. De les voir, là, devant moi, réveille un autre sentiment que je pensais avoir perdu à tout jamais. Je me sens perdue, je me laisse glisser au sol. Finalement, peut-être suis-je encore cette enfant qu'il faut protéger, qui veut être protégée par ces deux hommes qui se tiennent devant moi, leurs regards si différents et si semblables ancrés dans le mien.