Et je suis de retour, avec la chose qui sera la plus longue de tous les temps si un jour elle se termine: le Grand Délire!
Ceci est la suite de "Une nuit de liberté", et tout comme cette fic, c'est la novelisation de RP via MSN, avec Dolly et cette fois-ci Marie-chan. La raison du titre: on disait qu'on "délirait" sur MSN quand on faisait des RP du genre, et ce simple délire fait des milliers de pages et on l'a traîné pendant des années. Je plaisante pas. Il a mérité ses majuscules et son titre de Grand Délire, là.
Donc mon projet de le noveliser peut sembler assez fou, mais je suis motivée. Pour la première fois, je vais avoir un projet de fanfic à long terme, et ça m'enthousiasme assez. (Faut voir si ça va durer, mais les reviews ça aide toujours, hein? XD )
Niveau style, contrairement à "Une nuit de liberté", je mets ça à la 3e personne (mais dans un style personnel et rapproché, quand même, sinon c'est pas drôle!) La raison principale est le grand grand grand nombre de personnages qui y apparaissent et y jouent un rôle important, en plus de Dolly et Rufus, évidemment.
Je vous laisse donc commencer avec moi le Grand Délire!
Il était une fois un homme dans un lit qui s'ennuyait fortement. Le méchant docteur lui avait interdit de travailler plus de quatre heures par jour à cause de son état de santé qui s'était brutalement aggravé, et restreinait toutes ses activités, le forçant à rester au lit. Bref, le plus grave ennui le consumait. Étalé dans son lit d'hôpital, il ne cessait de soupirer.
Rufus Shin-Ra, car c'est bien de lui qu'il s'agissait, prit machinalement son PHS qui traînait sur sa table de chevet et le contempla longuement avant de se décider à consulter sa liste (asez mince) de numéros personnels. Il finit par voir un numéro, et lorsque son regard se posa dessus, un tourbillon de pensées et de souvenirs s'enclencha en lui.
Le numéro de Victoria Whitestone, la chanteuse Dollyvic. Dolly pour les intimes – et il en faisait partie depuis cette fameuse nuit de liberté.
Rufus Shin-Ra prit soudainement une décision. Complètement impulsive, 100% non réfléchie, ce qui ne lui ressemblait pas. Une décision qui allait changer sa vie : il appela ce numéro.
La voix de Dolly se fit entendre au bout de quelques sonneries. Il se sentait déjà sourire, malgré la fatigue qui l'accablait.
-Oui?
-Dolly? dit-il d'une voix un peu pâteuse.
-Rufus, c'est vous?
Il entendit le bruit du papier qu'on replace et qu'on dépose. Peut-être faisait-elle ses factures, ou plus romantiquement, peut-être était-elle en train d'écrire sa prochaine chanson...
-Ah... je suis content d'entendre votre voix...
-Moi aussi... mais la vôtre a l'air assez fatiguée. Comment vous portez-vous? J'espère que vous ne vous tuez pas au travail!
-C'est le contraire, soupira-t-il, parce que je me meurs, on m'enlève tout mon boulot, résultat je crève d'ennui en plus du géostigma.
-Vous, vous avez besoin de vous changer les idées!
Le son artificiel de cette voix, à travers le répondeur, ne suffisait plus à Rufus. Il voulait l'entendre en vrai. Voir Dolly. Se changer les idées, comme elle disait...
-Le chocolat ne suffit pas...
-Le médecin n'a pas confisqué le gâteau que je vous ai envoyé, au moins!
Il y a quelques jours elle lui avait envoyé le gâteau au chocolat qu'elle lui avait promis lors de la nuit de leur rencontre. Un délicieux gâteau, d'ailleurs, avec du glaçage en forme de chibi à cheveux roux. Une délicate attention, qui remerciait très bien le cadeau qu'il lui avait promis aussi : la vidéo de surveillance qui avait filmé Tseng alors qu'ils avaient piqué l'hélico des Turks. D'après le mot qu'elle avait joint au gâteau, elle s'était bien marrée et la regardait souvent quand elle avait besoin de se donner du moral.
-Ne vous en faites pas, j'ai demandé à Reno de me l'emmener en cachette...
-Vous me rassurez!
Un petit moment de silence passa, puis Dolly prononça enfin les mots qu'il attendait.
-Qu'est-ce que je pourrais bien trouver pour changer les idées du Président?
-J'aurais bien besoin de me faire kidnapper, moi...
Son ton était très léger et tout à fait innocent, et celui de Dolly le fut tout autant lorsqu'elle répondit :
-Hm, ça pourrait en effet vous divertir... Est-ce là un voeu officiel?
-Ça dépend si vous voulez bien de la compagnie d'un infirme comme moi...
-L'infirme et le cobaye, ça ferait un titre de film sensationnel, ça! Juste que je trouve un hélico à piquer et je viens vous délivrer ce soir-même! En ce moment je suis à Junon...
Rufus réfléchit quelques instant avec son intelligence présidentielle (et accessoirement de joueur d'échecs) et finit par dire d'un ton tout à fait badin :
-Reeve est à Junon en ce moment, il pourra vous aider à emprunter délicatement et légalement cet hélico, je le préviendrai d'avance.
-Je dois avoir son numéro quelque part... il va être bien étonné d'avoir de mes nouvelles, je pense! Vous êtes à la Tour en ce moment?
-Nan, je suis à Healin.
Décidément, son langage se relâchait depuis quelques temps. Surtout en contact d'une certaine rousse. Il se reprit :
-Pour m'éloigner du boulot, pour ma santé, comme ils disent...
-Healin... ok... si j'arrive d'ici trois heures, ça vous va?
-Tant que vous me sortez d'ici, très chère, dit Rufus d'un murmure particulièrement sensuel.
Rufus aurait pu jurer que Dolly avait souri au bout de son téléphone.
-Vous avez fait un voeu et le bon génie va le réaliser, dit-elle. Détendez-vous jusqu'à ce que j'arrive et ensuite je vais vous dorloter toute la soirée!
-Bien sûr que je vais me détendre, si je n'ai pas l'air détendu ils vont me piquer...
-Charmant... alors faites semblant de dormir, et j'arrive bientôt pour vous arracher des griffes de ces affreux tortionnaires! Je vous laisse, à tout à l'heure!
Et elle raccrocha. Rufus envoya un mail rapide à Reeve l'avertissant de l'arrivée de Dolly, puis coupa la ligne de son PHS, et le déposa sur sa table de chevet, exactement comme il l'était avant qu'il ne le prenne. Au cas où les infirmières le remarquent et croient qu'il avait téléphoné à sa secrétaire et qu'on pense qu'il s'occuper du boulot et...
Mais bientôt, il n'aurait plus à penser ni à l'hôpital, ni au boulot, ni à rien de tout ce qui lui pesait sur les épaules. Et il se demandait bien pourquoi il ne s'était pas accordé cette trève avec lui-même plus tôt. Malgré l'excitation qui commençait à le gagner, et il s'allongea à nouveau dans son lit, et fit semblant de s'endormir, alors que ses sens étaient aux aguets malgré la torpeur que le géostigma lui imposait.
OoOoO
Depuis le coup de fil de Rufus Shin-Ra alors qu'elle travaillait sur sa dernière chanson, Dolly n'avait pas chômé. Elle n'avait pris que le temps d'enfilerune tenue de circonstance (jeans et chemise) avant de filer à toute vitesse. Ayant pris contact avec un Reeve qui tirait une tête étonnée mais était bien averti par Rufus, elle avait pu prendre un joli hélico de la base de Junon et s'était envolée en direction de Healin. Après un atterrissage en douceur sur la piste locale et avoir trouvé les quartiers du Président, elle pénétra les lieux, se disant que la meilleure tactique dans la situation actuelle serait de foncer dans le tas.
-On dirait que je suis à l'heure...
L'appel l'avait surprise autant qu'il lui avait fait plaisir. Et elle était bien décidée à accorder à Rufus – autant qu'à elle-même – une nouvelle nuit de liberté.
Mais d'abord : éviter Tseng qui traîne près de la machine à café, et surtout ne pas se ramasser la gueule. Et puis écarter le barrage d'infirmières hurlantes qui commencent à se faire nombreuses et bien emmerdantes. Elle finit par trouver la chambre de Rufus (dont Reeve lui avait donné le numéro, heureusement), et referma la porte malgré les infirmières qui poussaient. Il s'en était fallu de peu pour que certaines y perdent un doigt ou deux...
Après avoir verrouillé la porte, Dolly s'avança sans bruit vers le lit d'un Rufus mal réveillé. Un sourire attendri se dessina sur son visage, et elle donna un bisou sur la joue de Rufus avant de lui chuchoter à l'oreille :
-Bonsoir Rufus. Je suis venue vous délivrer.
-... mais je suis pas la belle au bois dormant, moi...
Elle pouffa de rire. Semblant se réveiller un peu plus, Rufus ouvrit grand les yeux et se secoua, puis regarda sa belle au bois réveillant.
-Qu'est-ce que je raconte moi... Ah, Dolly, désolé...
-Ce n'est rien, répliqua-t-elle en retenant un nouveau rire, mais je crois qu'on devrait très vite s'enfuir avant que les infirmières n'alertent Tseng, je ne crois pas qu'il va trop apprécier de me voir...
-Et encore moins de constater que vous êtes encore en train de me kidnapper. Le problème, fit Rufus en s'asseyant de peine et de misère dans son lit, c'est que dans mon état je suis incapable de marcher.
La rousse jeta un regard d'ensemble dans la pièce, et remarqua le fauteuil roulant dans un coin.
-Ça devrait pouvoir s'arranger, dit-elle d'un ton malicieux en pointant le fauteuil roulant d'un geste du menton, sinon au pire je vous porte...
-Je suis quand même plutôt lourd, même si j'ai maigri depuis la dernière fois...
Dolly le vit retirer sans grande délicatesse l'aiguille à transfusion dans son bras, et elle retint un frisson. C'est vrai qu'il avait l'air particulièrement maigre dans sa chemise d'hôpital, maintenant qu'elle prenait le temps de bien le regarder. Ses traits étaient tirés et tristes, et son teint était pâle. Il était encore bel homme, évidemment, mais son état s'était vraiment aggravé pour qu'il en soit à ce point... Décidément, se dit Dolly en se secouant, il avait bien besoin de sortir un peu. Et de voir des sourires autour de lui, alors elle prit une expression enjouée. Elle alla fouiller dans son armoire et lui prit un ensemble polo et pantalon noir (pour le changer du blanc) – elle n'allait quand même pas se ballader avec un Rufus en simple chemise d'hôpital!
-Tenez, ça va vous changer comme couleur!
Puis, légèrement hésitante, elle ajouta :
-Je peux vous aider à l'enfiler si vous voulez...
-Vous ne comptez tout de même pas en profiter!
Ah, les hommes sont bien tous pareils, ils ne pensent qu'à ça! Mais Dolly s'avoua qu'elle y avait bien pensé elle aussi...
-Avouez que c'est tentant, sur un lit d'hôpital! Mais non, je ne vais pas en profiter.
-Je vais quand même me débrouiller seul, tant que j'y arrive encore, dit Rufus en prenant ses vêtements. Même si c'est plutôt Tseng qui m'inquiète...
-Je pensais qu'il serait déjà revenu, je dois avouer que le silence derrière la porte ne m'inspire guère...
Lorsqu'il commença à retirer sa chemise d'hôpital, Dolly lui tourna le dos par réflexe. Peut-être parce qu'elle ne voulait pas voir à quel point il avait maigri, ou bien par simple pudeur...
-Je fais de mon mieux, là, j'achève...
-Prenez tout votre temps, on va pas se laisser emmerder par ce rabat-joie! Et s'il commence à râler, je vais lui montrer que je peux être très... diplomate!
Un bruit de froissement de draps annonça à Dolly que Rufus venait de se sortir des draps. Se tournant, elle le vit assis au bord du lit, l'air toujours aussi pâle mais beaucoup plus réveillé et surtout très enthousiaste. Elle alla chercher le fauteuil roulant qui s'ennuyait dans son coin, et le fit rouler jusqu'à Rufus, qu'elle aida un peu pour qu'il s'y installe.
-Bon, le tout est de savoir comment on se rend jusqu'à cet hélico...
-Ne vous en faites pas, c'est moi qui vous kidnappe, c'est mon affaire!
En ce moment, elle se sentait prête à tout affronter. Et même : elle se sentait d'excellente humeur.
