Bien le bonjour, bien le bonsoir !

Pour ceux qui me connaissent : Oui. Je suis en vie.
En fait, je travaille sur cette fiction depuis 2 ans ! (Euuurg... *se meurt*)
Et voui, mais de cette manière, je vous propose une fanfiction sur Kingdom Hearts de 13 chapitres sans attente (sauf oubli de ma part). Je sortirai un chapitre par semaine. Cela à été un long projet que j'ai mené, auquel je tiens assez mais qui n'aurait pas vu le jour sans TheDevilofSong ! Je la remercie aussi pour ses corrections (en espérant que je n'ai pas oublié de fautes...)

Il s'agit d'un Univers Alternatif, le rating est en M pour la violence, le langage parfois cru et les scènes sanglantes, mais pas de sexe dans cette histoire (ou alors suggéré mais jamais écrit : pas de lemon donc.) Le rating est aussi expliqué par la psychologie de certains personnages mis en avant et qui peut mettre mal à l'aise, voir totalement déranger (je préfère prévenir, même si dans mon cas, je ne vois pas de problème).
Présence aussi de Pairing : AxelxSaïx, CloudxTifa, ZexionxDemyx, TerraxAqua, LumièrexPlumette (si, si), DingoxSoraxDonald (aussi...), MarluxiaxNamine, LuxordxOC et je ne crois pas en avoir oublié...

Les personnages appartiennent à Square Enyx et Disney sauf indication de ma part. Je ne touche aucun centime à écrire cette fanfiction les utilisant.

Résumé : La Ville de Traverse connaît une période de trouble : un groupe de treize assassins, les Similis, sévit en ville sans que la police n'arrive à les attraper, Sora s'est juré de les mettre sous les verrous. Son frère, Roxas, est à la recherche du meurtrier de ses parents, combattant ses propres démons et cachant son appartenance aux Similis pour ne pas blesser ses amis. Mais plus les jours avancent et plus il devient difficile pour Roxas de conjuguer son obsession et sa famille, d'autant que de nouveaux éléments lui parviennent sur l'homme qu'il recherche…

Les personnages et l'Univers de Kingdom Hearts appartiennent à Square Enix et Disney. Je ne gagne aucun centime sur cette histoire en les utilisant !

Bonne lecture à tous.


Chapitre 1 : Derrière la serrure.


L'Horloge de la ville s'anima soudainement, de six coups puissants qui résonnèrent dans toute la Cité du Crépuscule. Le ciel perdait doucement sa couleur chaude et dorée pour celle, froide et sombre, de la nuit. Quelques habitants s'étaient arrêtés pour profiter du coucher de soleil, magnifique, dans cette partie de la ville tandis que d'autres se pressaient de terminer leurs achats, la plupart des magasins fermant à dix-huit heures. La boulangerie de la Cité du Crépuscule n'y faisait pas exception.

« Merci ! A plus tard Roxas !

_Bye. »

Olette sortit précipitamment du bâtiment avec sous le bras, des paquets de pâtisseries encore chaudes. A la caisse, Roxas repoussa une mèche blonde venue obstruer sa vue et plaça les quelques munnies qu'il avait en main. Il se leva ensuite, quittant son tablier aux couleurs bleu pâle et vert pistache, qu'il laissa choir sur son tabouret pour aller fermer la porte et retourner la pancarte derrière la vitre. Le mot « Fermé » en lettres rondes et fantaisistes tourné vers l'extérieur. Allant à l'arrière de la boutique, il éteint la lumière et se dirigea vers la seule pièce encore illuminée. Un son diffus de musique à fond dans un casque parvenait alors qu'il arrivait silencieusement dans l'encadrement de la porte. A l'intérieur, une jeune femme couverte de farine était en train de tortu- de préparer une pâte à pain ou quelque chose qui y ressemblait fort. Elle n'était pas très grande, avec des cheveux noirs courts et des vêtements tout aussi courts. Ses écouteurs vissés sur les oreilles, elle ne sembla pas remarquer son arrivée, et Roxas doutait qu'elle ait entendu l'Horloge de la Cité. Il s'avança donc et vint lui tapoter l'épaule jusqu'à ce qu'elle daigne remarquer sa présence.

« Yuffie ?

_Quoi ?

_C'est l'heure. J'y vais, j'ai fermé le devant de la boulangerie, tu t'occupes du reste ?

_Déjà ? Enfin, O.K, vas-y.

_Au passage, je vais voir Tifa, alors arrête de maltraiter cette pauvre pâte à pain et range plutôt la cuisine avant qu'elle n'arrive.

_Laisse-moi plutôt exercer mon talent créatif !

_Et laisser Tifa piquer une crise cardiaque au passage ? Non merci.

_De toute manière, je fais ce que je veux, donc, dehors ! »

Roxas ricana et haussa des épaules en déclarant que, de toute manière, ce n'était pas son problème. Il alla ensuite chercher son manteau : un long manteau en cuir noir qui rasait le sol, l'enfila rapidement et sortit dans l'air frisquet de novembre.

Le jour avait encore baissé mais le soleil n'avait pas encore disparu. Roxas, habitué à ce ciel rougeoyant, l'ignora complètement, se pressant pour arriver avant que le kiosque ne soit fermé. La Cité du Crépuscule n'était pas un grand district, mais la Boulangerie et le Tabac-Presse était exceptionnellement bien éloignés l'un de l'autre, au contraire des deux gérantes, on ne peut plus unies. Belle contradiction au sens de Roxas. Evitant les badauds plantés au milieu de la rue, il se mit à courir jusqu'à la Grande Place où il ralentit l'allure pour s'arrêter devant le kiosque que Tifa était en train de fermer. Elle le vit arriver et se mit à sourire en s'accoudant au bord de son comptoir.

« Alors Roxas. Encore en retard ?

_Huh. Tu ne vas pas t'y mettre ?

_Et pourquoi pas ? »

Roxas se renfrogna et la brune éclata de rire. Contrairement à Yuffie, Tifa était beaucoup plus grande, et beaucoup plus féminine. Mais aussi plus propice à se moquer de lui.

« Bref, ton journal. Comment vont Cloud et les autres ?

_Merci, dit-il en lui tendant quelques munnies, Comme d'habitude, ça bosse, ça bosse.

_Passe leur le bonjour de ma part.

_Tu n'as qu'à passer à la maison. Tu me rendrais un service.

_Ah ?

_Je dois aller voir un ami à Space Paranoid ce soir, ce n'était pas prévu et je n'ai pas le temps de rentrer pour les prévenir. Vas-y et dis leur que je ne suis pas sûr de rentrer et si je rentre, ce sera tard. Comme ça tu passes un moment avec Cloud. »

L'air de rien, Roxas avait soigneusement choisit ses mots, qu'il savait efficaces sur la brune. Cette dernière fronça les sourcils mais il savait qu'elle accepterait. Elle finit par hocher de la tête en le remerciant de son achat, assez froidement, mais il mettait ça sur le compte de la gêne. Roxas prit le journal qu'elle lui tendait, jetant un coup d'œil au gros titre et glissa comme si de rien n'était :

« Au fait, Yuffie était dans ta cuisine.

_… C'est vrai ce mensonge ?

_Ouaip. Ca rends bien les murs en blanc.

_Blanc ?

_Blanc farine. »

Tifa eut un rire nerveux et ferma brusquement le store de son kiosque avant de rejoindre Roxas en enfilant sa veste en toute hâte.

« J'espère que tu te moques juste de moi…

_A plus tard, Tifa ! »

Roxas sourit, toujours l'air de rien et lui tourna le dos pour se diriger vers les sous-sols de la ville. Les lumières s'étaient allumées dans la Cité, la nuit étant belle et bien tombée et le blond quitta la surface pour prendre les raccourcis qu'offrait le circuit du tram qui passait sous la ville. Il aurait pu rebrousser chemin et suivre Tifa jusqu'à la Place de la Gare mais il n'avait pas envie d'être avec qui que ce soit. Il passerait par les souterrains pour parvenir à la gare, c'était cent fois plus calme que la présence stressée de Tifa. Il descendit les escaliers et traversa rapidement le district, passant sous les immeubles, sous les rues, pour remonter à la surface, juste à côté du terminus, ouvert à toute heure. Personne sur la place, c'était reposant. Roxas s'approcha du balcon gigantesque qui offrait une vue imprenable de la Cité du Crépuscule, en plus des autres districts aux alentours.

La Cité du Crépuscule, aussi conviviale et belle qu'elle pouvait l'être, n'était qu'un petit district d'une ville immense, la Ville de Traverse. Elle était tellement grande qu'on avait été obligée de la découper en 5 quartiers distincts. Le plus grand devait être Illusiopolis, et le plus petit, la Cité du Crépuscule. Au centre de Traverse, comme on appelait communément la Ville de Traverse, se trouvait un château tombé en ruine et un district s'était construit autour, nommé la Forteresse Oubliée. C'était il y avait bien des années. Depuis, le nombre d'habitants avait augmenté et Illusiopolis avait été créé. Ensuite, toujours autour de la Forteresse oubliée, Space Paranoid fut construit, plus petit mais beaucoup plus fonctionnel qu'Illusiopolis ne pourrait l'être. Puis, plus tard, deux quartiers trouvèrent le jour côte à côte, se partageant le dernier espace de libre de la ville, devenant ainsi les plus petits districts de Traverse mais certainement les plus beaux et les plus agréables, sans l'ombre d'un doute. Illusiopolis n'était qu'un district pauvre, sans charme, plutôt glauque où la pluie tombait sans arrêt : de toutes les fois où Roxas avait pu y aller, jamais il n'avait aperçu une éclaircie dans le ciel gris. Les quelques commerces qu'on pouvait y trouver étaient douteux dans tous les sens du terme mais c'était le quartier résidentiel le plus abordable pour ses prix, les plus bas dans tout Traverse. Néanmoins, la qualité des habitations l'était tout autant.

Space Paranoid se plaçait en deuxième position dans cette catégorie. Le quartier au point sur toutes les nouvelles technologies, mais c'était ce qui rendait le lieu sans personnalité et assez froid en règle générale. Tout était robotisé et informatisé, les prix étaient abordables mais le manque d'humanité des locaux et la froideur du métal en rebutait plus d'un.

La Forteresse Oubliée était déjà plus animée et vivante. Les lieux étaient plus amicaux, les bâtiments moins impersonnels mais le quartier était comme la Forteresse, en ruine. Tout était en reconstruction, surtout de l'extérieur, mais ça n'empêchait point les habitants de venir s'installer et de participer au redressement du quartier.

La Cité du Crépuscule était le district le plus apprécié, pour sa chaleur et ses couleurs, qu'importe la saison. Elle était aussi réputée pour son magnifique panorama sur la mer et son mythique coucher de soleil, connu dans tout Traverse. Le niveau de vie n'était pas le même, plus élevé que pour les précédents, mais par endroit, on pouvait trouver des loyers accessibles. C'était une zone vivante et agréable et son accès direct à la mer en ravissait plus d'un.

Restait le Jardin Radieux, qui portait superbement bien son nom. Ou qu'on soit dans le quartier, on trouvait de magnifiques parterres fleuris. On trouvait dans le Jardin Radieux un immense bâtiment construit en référence à la Forteresse Oubliée qui servait aux chercheurs de laboratoire. C'était aussi un hôpital réputé, le plus organisé et où les soins étaient de première qualité.

Les petites lumières dispersées dans les rues de la Cité du Crépuscule apparaissaient à Roxas comme de petites lucioles. Perdu dans ses réflexions, il n'avait pas vu le temps passer, mais il n'en inquiéta pas pour autant. Il avait la nuit pour arriver à destination et le matin pour revenir sans embûches. Il se détourna du bord pour aller gravir les marches menant à la gare. Roxas passa la porte à double battant et s'approcha d'un des deux guichets et présenta des munnies. Il demanda un ticket pour Space Paranoid.

« Vous êtes sûr de vouloir y aller ? Le Joueur du Destin à encore fait des siennes.

_A Space ?

_Oui. N'avez-vous pas vu les nouvelles ?

_Pas encore, Roxas secoua son journal en signe de preuve, je comptais le faire pendant mon trajet.

_C'était il y a quelques jours mais on a retrouvé les corps qu'hier. Affreux à ce qu'il paraît.

_Bah. Il faut que j'aille rejoindre un ami, pas le choix.

_Dans ce cas, bon courage.

_Merci bien. »

Il récupéra son ticket et s'éloigna de l'entrée pour aller patienter sur les bancs mis à dispositions des voyageurs. Il sortit le journal d'une des poches de son manteau et le déplia. Ses yeux parcoururent la première page, s'arrêtant sur la photo qui accompagnait la nouvelle du jour. On y voyait des cartes et un dé posés sur le sol, le dé désignant le chiffre quatre. A côté, un roi de trèfle, un deux et un six de carreau ainsi qu'un dix de pique. Le train arriva lorsqu'il lu le titre imprimé en-dessous de l'image : « Le mystère des similis.» Il se leva alors, refermant le journal, et s'approcha du quai. Il grimpa ensuite dans le wagon, posant son regard azur sur les quelques voyageurs endormis contre les banquettes. A cette heure, peu de gens prenaient le train, surtout en ces temps sombres… Mais ainsi, il trouva une place plus facilement et se posa à côté d'une fenêtre, tournant résolument le regard vers l'extérieur, son esprit se mettant en marche. Quelques minutes plus tard, le train s'élança doucement sur les rails et s'éloigna de la Gare, sa vitesse augmentant progressivement. Au bout d'un moment, durant lequel il regarda le paysage défiler sans le voir, il sortit son journal qu'il n'avait toujours pas lu, et s'attela à cette tâche.

Le journaliste ayant écrit l'article parlait du phénomène des similis, apparus il y a près de deux ans. Sous l'appellation « Similis » on retrouvait un groupe de tueurs en série, n'ayant apparemment aucun lien entre eux. Ils opéraient, chacun de leur côté, tuant sans mobile, des personnes innocentes prisent au hasard dans la foule. Traverse avait connu d'autres assassins mais pour une raison qui échappait à Roxas, police, médias et population avaient immédiatement décidés de mettre ces tueurs dans un sac et de les nommer « similis ». Dans le fond, il pensait que c'était à cause de leur motif, qui semblait être le même, tuer pour tuer. Juste assassiner des gens pour le plaisir. On n'avait pas fait de liens avec les proches des victimes et ces dernières n'étaient, en général, pas sujettes être prise en cible pour un héritage ou une assurance. C'était souvent de simples habitants, sans passé ou sans avenir glorieux. Rien qui puisse attirer les avides d'argent. On avait donc regroupés les treize assassins apparus au cours des deux dernières années, et les journaux s'étaient emparés du fait. Les « Similis », les « Sans-cœurs », tout y passait, la presse se faisait une joie de nommer, dénigrer, provoquer ces personnes qui apeuraient la population de leur menace invisible. Pour Roxas, le fait était là, plus que les tueurs eux-même, c'était les médias qui traumatisaient les habitants de Traverse. Une des particularités de ces assassins, était leurs meurtres, horribles et inhumains pour la plupart et les médias n'en cachaient rien à la population, pire, ils amplifiaient les faits. Certes, d'autres se montraient plus sobres, à l'instar de certains similis mais ceux là se montraient aussi plus audacieux pour la police qui n'arrivait à rien dans cette affaire de meurtres en masse. C'était une autre caractéristique : ils étaient insaisissables. Aucun indice, aucune trace mais des messages narquois, des objets laissés en évidence, sans rien pour remonter la piste. Le Joueur du Destin, comme il était si bien nommé par les journaux, le dixième à être apparu, laissait derrière chaque meurtre, un dé et des cartes. Il y avait autant de cartes que l'indiquait le nombre du dé et tout autant de cadavres. Ses victimes ne se connaissaient pas et, généralement ne se trouvaient pas du tout dans le même périmètre d'action. Ces facteurs ralentissaient les recherches, au grand damne de la police qui trouvait parfois des corps des jours après le meurtre.

Roxas remarqua que le journaliste relevait une fois de plus les compteurs, comme ça arrivait souvent : une sorte de classement malsain s'étant instauré pour savoir lequel des similis se montrait le plus meurtrier, comme si les habitants de Traverse se souciaient de ça.

« Une fois de plus, nous pouvons remarquer que le Joueur du Destin ne se laisse pas détrôner de sa première place au classement. Son dé semble être tronqué pour ne tomber que sur des chiffres supérieurs à trois. Le Joueur du Destin serait-il le « Tricheur du Destin » ? Il est néanmoins suivit de prêt par le Savant Glacial, qui, pour l'instant, ne nous permet de découvrir que ce qu'il accepte de sortir du congélateur. »

Sans surprise, il reconnu la patte cynique de Myde Wise, un journaliste sortit d'on ne sait où quelques jours après les premiers meurtres du cas « similis ». Il provoquait, donnait des détails sanglants à qui en voulait, pêchant des infos là où les autres journalistes n'en avaient pas et les posant sur papier avec un cynisme à peine voilé. Roxas ne l'aimait guère, mais ce n'était qu'un point de vue. Il le trouvait trop « m'as-tu vu » pour que ses propos soient dignes d'intérêt. C'était d'ailleurs lui qui avait surnommé tous les similis, les affublant parfois de surnoms ridicules à l'inspiration douteuse. C'était comme ça que le premier simili c'était retrouvé avec « Le Supérieur » comme surnom, sous prétexte qu'il égorgeait ses victimes et que c'était une marque de jambon… Roxas trouvait réellement Myde Wise misérable et ridicule.

Il termina l'article, apprenant que les quatre corps avaient été retrouvés à Space Paranoid dans un périmètre restreint, et colla sa tête contre la vitre. Il avait hâte d'arriver. L'arrêt pour Paranoid était proche mais il avait encore de la route à faire et il ne comptait pas y aller à pied. Toute l'attention était tournée vers ce quartier et il n'y aurait aucun contrôleur pour ce soir. Il avait retenu leurs jours de contrôle, et il était extrêmement rare qu'un contrôle surprise surgisse. Du moins, pas à la cité du Crépuscule. Le train partait de la Cité et faisait un tour complet de la Ville de Traverse, passant par la Forteresse Oubliée pour revenir à son point de départ. Si les contrôleurs faisaient leur ronde, ils seraient déjà dans le train, pour vérifier les billets à chaque arrêt. Hors ce n'était pas le cas. Roxas pouvait donc continuer son voyage jusqu'à Illusiopolis sans risque de prendre une amende.

Roxas resta donc dans le wagon jusqu'à arriver à Illusiopolis, où il descendit rapidement, s'éloignant de la gare à grande enjambées. Après quelques rues de passées un long soupir lui échappa. Une pluie discontinue s'abattait sur le triste quartier et il mit sa capuche. Il était enfin tranquille, seul, sans personne pour remarquer son humeur déplorable. Sourire, dire qu'il allait bien, faire comme si de rien était, ignorer, oublier. La journée avait été dure… Fatigante… Exécrable… Il ne supportait plus la Cité du Crépuscule… Il le savait… Il ferait mieux de partir… Mais au fond… A quoi bon… Là-bas… Ici… Rien ne changerait.

Nerveusement, il avait enfilé ses gants de cuir noir, laissant tout de même ses mains dans les poches de son manteau. Une douleur lui vrillait les tympans, s'en allant parfois puis revenant à la charge comme un taureau furieux. Il rageait. Rageait contre tous ces gens heureux, ignorant malgré eux la souffrance des autres. Il rageait contre ces policiers qui n'arrivaient à rien, malgré les discours et la bonne volonté. Contre ces assassins… Bien qu'il les comprenne. Quelque chose d'incontrôlable… Qui maintient en vie… Autant qu'il la tue à petit feu… Ses pas le menaient à un immeuble à la façade décrépie, aux murs humides. L'entrée étaient protégée par une grille. Symbolique. Mais aucunement protecteur. Dans sa poche, il faisait instinctivement tourner le couteau de cuisine qu'on pouvait y trouver. Rapidement, à l'image de son esprit qui tournait à plein régime. Il escalada la grille et se retrouva à sur le perron. Là aussi, un verrou était posé, mais il était préparé à ce genre d'éventualité. De son autre poche, il sortit deux petits crochets et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il le fit sauter et s'infiltra à l'intérieur. Le hall puait le renfermé et aucune lumière ne permettait de se repérer. Heureusement il connaissait son chemin, presque par cœur. Quatre à quatre, silencieusement, piquant le bout de son doigt avec le couteau, il passa deux étages puis s'arrêta au troisième, effleurant de sa main le mur, sans appuyer sur aucun interrupteur. Il continua, ignorant les chambres précédentes pour s'arrêter devant la dernière du palier et de s'accroupir devant la porte. Il sortit son matériel et plus rapidement que précédemment, le verrou céda, habitué à la technique de Roxas. Ce dernier s'était calmé, respirant doucement. Il n'avait pas peur de se faire attraper, non… Au pire… Qu'est-ce que cela pouvait lui faire ? Il entra, de toute sa hauteur, refermant la porte derrière lui, doucement. Sans hésiter sur aucune des portes qui s'offrait à lui dans le couloir, il choisit l'avant-dernière sur sa gauche et pénétra dans la chambre de la personne qui habitait là. Il connaissait toutes les serrures et toutes les pièces de son appartement, ainsi que ses habitudes et son planning. Mais pas son identité. Il le regrettait, un peu, il aurait pu faire cet effort. Il s'approcha du lit où on pouvait discerner la forme assoupie d'une femme. Sans mouvements brusques, il vint l'attacher avec de la corde qu'il avait toujours dans ce manteau. Il savait qu'elle ne se réveillerait pas, il l'avait déjà fait deux ou trois fois auparavant, quand il venait se repérer. Elle avait un sommeil plutôt lourd et calme, mais si un seul élément de coïncidait pas, elle avait le sommeil plus léger d'une plume. Intérieurement, Roxas ricana avec aigreur : savoir tout ça et ignorer son nom. Sandra ? Sarah ? Martine peut-être. Il ne savait pas. Il posa sa main gantée sur la bouche de sa victime, délicatement, comme une caresse.

« Réveilles-toi… »

Une voix douce, calme, agréable, pas agressive. Presque enfantine. La femme ouvrit les yeux, les écarquilla en l'apercevant et avant qu'elle ne puisse hurler, il raffermit sa prise sur sa bouche, enfonçant un peu plus la boule de tissu prévue pour la bâillonner. Alors qu'elle se débattait, et par pure précaution, il attacha un morceau déchiré du drap qu'il attacha consciencieusement autour de sa bouche avant de revenir vers elle. Il laissa alors retomber sa capuche en arrière dévoilant son visage encore juvénile qui la fit hoqueter alors qu'il souriait d'un air doux. Il s'assit à califourchon sur ses jambes, la sentant trembler sous lui, essayer de le faire tomber alors qu'il remontait son haut de nuit jusqu'à sa poitrine sans la dévoiler. Il ne s'intéressait pas à ça avec ses victimes, il trouvait ça répugnant rien que d'y penser. Il tira ensuite le drap et le mit entre le corps de la jeune femme et ses jambes pour éviter que le sang ne coule sur lui et sortit enfin son couteau. La jeune femme se mit à pleurer mais il l'ignora, approchant la lame froide de son ventre.

Quoi qu'en dise les médias, la population ou même Mide Wise, personne ne pouvait imaginer à quel point les similis pouvaient être insensibles. Il n'y avait qu'en étant à leur place qu'on se rendait compte de l'abîme profond qui les séparait de leur proie. Roxas savait que, malgré toute sa bonne volonté et l'humanisme dont il faisait preuve devant les autres, jamais il ne prendrait en pitié celle à qui il infligeait une torture aussi atroce. Lui seul en savait les raisons, lui seul ne pourrait les comprendre, et quoi que les autres puissent penser, il était le seul qui le mesurait à sa juste valeur. Il se doutait de la douleur qu'occasionnait une lame qui taille lentement la peau à vif, qui creuse, qui déchire tout sur son passage, sans arriver à l'imaginer et sans jamais pouvoir se dire : arrêtes-toi. Il se doutait de la promesse de mort qui donnait à cette femme, des rêves qu'il brisait en un soir, mais n'y pouvait rien. Il était égoïste, comme tous les tueurs. Il ne pensait qu'à lui, à son besoin fondamental de blesser.

Sa lame laissait une trace profonde et vermillon sur la peau blafarde de la femme qui se débattait compulsivement. Il continua, ne faisant pas attention aux perlées rouges qui s'écoulaient de l'entaille et releva enfin sa lame lorsque qu'il eut finit. Tracé à même le ventre de la dame, d'un trait net et précis, le contour d'une serrure. Roxas se sentit violemment nostalgique et, d'un geste aussi rageur qu'habituel, il planta son couteau au milieu de la serrure et le fit tourner sur le côté comme s'il s'agissait d'une clé. Elle fut incapable de crier, mais les larmes inondèrent son visage ainsi que le sang de sa blessure. Roxas fronça les sourcils, absent, les yeux dans le vague, avant de se reprendre et de se lever sans toucher le sang. Il essuya vaguement le couteau sur le matelas et s'assit sur un coin du lit en regardant la femme.

« Dans quelques minutes ce sera finit. »

Ce n'était pas une façon d'être gentil, ni de la compassion, c'était juste pour lui assurer qu'elle ne souffrirait plus longtemps. Il avait perdu son sourire, se montrant plus froid. Il en avait finit pour cette fois, plus de mauvaises pensées. Dans quelques temps ça recommencerait, il le savait, mais c'était comme ça. Il attendit, la détachant petit à petit, laissant sa respiration erratique couper le silence angoissant de la chambre puis, quand elle rendit son dernier souffle, il abaissa le tee-shirt qu'elle avait pour cacher la serrure, le tissu s'imbibant du sang. Il sortit ensuite, de l'appartement, laissant la porte grande ouverte alors qu'il disparaissait dans l'escalier. Roxas escalada de nouveau la grille et s'éloigna dans la rue, ayant remit sa capuche. La pluie ne s'était pas arrêté à son grand damne, il allait rentrer à pied et sous la pluie en faisant un détour de fou pour éviter Space Paranoid. La nuit allait être longue.


L'horrible sonnerie de son réveil lui vrilla les tympans l'espace d'un instant avant qu'il ne l'éteigne d'un geste brusque. Huit heures. Et aucune envie de se lever. Il sortit sa tête des couvertures et bailla longuement, voulant rattraper les heures de sommeil qui lui manquaient. Néanmoins, il y avait une personne qui ne semblait pas de son avis.

« Axel lèves-toi… Si tu ne voulais pas te lever, ne met pas ton réveil, maintenant vas t'habiller.

_Sérieusement ?

_Oui…

_Avoue que tu râles juste parce que ça t'as réveillé. »

Une main émergea des draps pour venir frapper la tignasse rousse d'Axel qui lâcha un « Aïe ! » peu convaincu. Il soupira en se massant le crâne et rejeta le tissu blanc aussi loin que possible en prenant soin de le faire tomber du lit, ricanant durement lorsque l'autre grogna de mécontentement. Le roux s'étira longuement, ne se souciant guère de sa nudité ni de la fenêtre ouverte sur la rue et finit par sortir de la chambre, emportant avec lui ses vêtements qui jonchaient le sol. Il gagna la salle de bain ou il s'enferma pour perdre une demi-heure sous la douche. Il balança ses affaires au sale et mit l'eau à couler, température maximale. En attendant, il se tourna vers le miroir et observa son reflet. Il allait falloir qu'il coupe cette tignasse… ou l'attacher… Tout raser au pire… Non mauvaise idée… Saïx ne voudrait plus l'approcher. Sa main se perdit dans la masse rouge de cheveux qui commençait à embêter leur propriétaire mais il ne fit que soupirer d'un air résigné. Ses yeux verts glissèrent sur les cernes proéminentes installées sous ses yeux puis sur les marques violet-brun sur ses joues, souvenir d'un coup de poker perdu contre Luxord qui... en grand « seigneur » qu'il s'était montré, lui avait fait tatouer ces deux immondices violacées sur les joues plutôt que de lui faire payer les quelques milliers de munnies qu'il lui devait… Brave tricheur… De toute manière il n'aurait pas pu payer. Ce n'était pas avec ce qu'il gagnait en vendeur à la librairie d'en bas qui lui permettrait ça. Paye qu'il allait bientôt perdre s'il prenait autant de temps le matin !

Il finit donc par entrer dans la douche, se brûlant au passage sous l'eau chaude et au bout d'une bonne vingtaine de minute, il ressortit, lavé et propre comme une munnie neuve. Il sécha ses cheveux à l'aide d'une serviette et les attacha en un catogan le temps qu'ils soient complètement secs. En serviette, il retourna à la chambre, remarquant au passage que le drap avait retrouvé sa place, Axel devinant une forme humaine assoupie dessous. Il récupéra de quoi s'habiller pour la journée de novembre qui l'attendait et alla à la pièce commune, regroupant salon et cuisine ouverte. Un homme était adossé au comptoir, en boxer, une tasse de café dans une main et dans l'autre un journal. Tiens, il le croyait encore dans la chambre.

« Saïx, tu te dédoubles maintenant ?

_Amusant Axel.

_A moins que j'ai dormi avec un bel inconnu cette nuit et non toi.

_Je crois avoir suffisamment de preuves pour te prouver que c'était moi. »

Il pointa un point sur son cou, buvant ensuite son café tandis qu'Axel plaquait sa main sur lui-même, au même endroit.

« Remonte ton col.

_Merci maman, railla-t-il en obtempérant néanmoins, Y a du café pour moi ?

_Non.

_Chouette !

_Refais-en.

_Pas le temps, file moi ta tasse. »

Saïx soupira mais ne fit pas mine de lui la passer, reportant son attention sur le journal qu'il lisait. Axel s'approcha et lui chipa la tasse des mains en ignorant son regard furieux et bu le liquide corsé qui le fit grimacer. Il lui rendit ensuite la tasse et pris des croissants datant de la veille. Il passerait à la boulangerie ce soir. Il se posa enfin, mâchouillant son petit déjeuner sans grande passion, étalé sur le comptoir d'un air malheureux. Il balaya l'appartement d'un regard critique en se disant qu'il devait aussi faire le ménage, surtout avant que Reno ne revienne… Sinon ça aller barder.

L'appartement n'était pas le sien, mais celui de Reno, son père adoptif, enfin légalement. Axel le voyait plus comme un grand frère que comme un père, m'enfin, question de point de vue. Reno était de sept ans son aîné, pas grand-chose en somme. Son « père » donc, voyageait tout le temps, bossant pour une entreprise internationale, la Shinra, ou quelque chose dans le genre, Axel n'arrivait pas à en retenir le nom. Quoi qu'il en soit, il n'était jamais à la maison et c'était Axel, aidé de Saïx quand ce dernier le voulait bien, qui étaient chargés de l'entretient, des loyers… Il se débrouillait bien, car, en plus de son boulot à la librairie qui lui apportait de quoi vivre au jour le jour, Reno envoyait un peu d'argent tous les mois. Saïx n'était là que pour le nettoyage, lui et son sens aigu de propre. Récemment, il avait reçu un appel de Reno qui lui expliquait qu'il reviendrait fin novembre, voir début décembre, pour passer les fêtes avec lui et ses amis. Donc, il devait tout nettoyer pour son retour imminent. Bonjour l'amusement. Il regarda Saïx en coin, toujours occupé par sa lecture. Demander de l'aide ? Jamais. Et puis, au vu de ses compétences médiocres lorsqu'il avait un balais entre les mains, l'autre serait bien obligé de l'aider… Ou pas… Saïx était un sadique quand il le voulait. Axel poussa un soupir à fendre l'âme… et enfourna le reste de son croissant.

« La Clé du Destin à fait des siennes hier. »

Axel se stoppa alors, pas sûr de ce qu'il avait entendu, néanmoins, il demanda :

« Où ?

_Illusiopolis. Une femme. Vint-neuf ans. Toujours pareil.

_Des indices ?

_Aucun. »

Un poids s'envola des épaules d'Axel qui posa sa tête sur la table. Il sentit sur lui le regard perçant de Saïx, désapprobateur autant que jaloux. Le roux se sentit mal à l'aise mais l'autre, s'il le remarqua, ne fit aucune remarque. Il saisit la tasse de Saïx et la posa à côté de la pile tandis qui le saisissait par la nuque pour l'embrasser. Axel aimait Saïx, plus qu'il ne le lui montrait, et c'était réciproque, il le savait, pourtant, depuis un an, il foirait tout, sans le vouloir, sans s'en rendre compte. Mais le sujet de discorde ne leur était pas inconnu. Ils se séparèrent, Saïx fixant Axel de son regard doré, impassible. Le roux sourit et l'embrasse sur la jonction des marques qui coupaient son visage d'un X pâle avant de s'éloigner. Il saisit machinalement sa veste, sortit en l'enfilant et ferma la porte à clé par habitude. Il descendit deux à deux les marches de l'escalier, sans se presser, ayant quelque peu oublié son retard pour le boulot. Sur le chemin, il chercha un moyen pour se faire pardonner, bien qu'au fond de lui, il ne comprenait pas pourquoi il devait se faire pardonner, tout ce qu'il savait, c'était qu'il blessait son amant, et ça l'énervait.

La librairie où il travaillait se trouvait au Jardin Radieux et il devait prendre le tramway pour y aller. Habitant la Cité du Crépuscule, il pouvait y aller à pieds. Aussi. Mais pas aujourd'hui. Il se hâta jusqu'à la gare, remontant sans peine la pente y menant et manqua de hurler en s'apercevant de l'heure. En espérant que Demyx ait l'idée de le couvrir sur ce coup… Il courut pour attraper le tram qui allait partir et y monta de justesse, pour finir debout car il n'y avait plus de place. Le train aurait été une solution où il aurait pu finir assis mais bien plus en retard et sans possibilité de passer inaperçu… La Gare de la Cité du Crépuscule était l'endroit d'où le train partait pour faire le tour de la ville, assez régulièrement. Dans cette même gare, on trouvait un tramway qui desservait le Jardin Radieux en boucle : les deux quartiers étant proches, c'était plus simple que de prendre le train, d'autant plus que le Jardin Radieux était la dernière destination avant le retour à la Cité du Crépuscule. Pour se diriger vers des destinations extérieures, il fallait aller à la Forteresse Oubliée d'où plusieurs trains partaient vers les autres villes.

Axel fut peu après sur les chemins dallés du Jardin Radieux où il cavala jusqu'à un petit bâtiment au crépi couleur crème dans lequel il s'engouffra sans attendre plus.

« Bienvenue, Axel, tu as un quart d'heure de retard.

_ Désolé Belle. »

La brune le fixa du regard encore quelques instant puis sourit, signalant que l'incident était oublié. Il la remercia et fila dans la pièce de repos derrière le bureau où elle était installée. Il y posa sa veste et son écharpe et agrafa la petite étiquette où figurait son nom.

« Enfin arrivé ? »

Axel se retourna et vit Demyx, allongé de tout son long dans le petit sofa rouge. Il regardait une petite télé posé dans un coin de la pièce.

« Ca bosse dur on dirait, répondit le roux.

_Y a personne ! Pourquoi voudrais-tu que je travaille ?

_C'est pas la peine non plus de jouer la moule accrochée à son rocher.

_Roh, ça va. T'as vu les infos ? Encore les malades qui ont frappés.

_J'ai lu.

_Myde Wise en à fait un beau petit portrait, un malade aussi si tu veux mon avis, ricana Demyx en tournant la tête vers son ami. »

La clochette à l'entrée signala qu'un client venait d'arriver et au bout de quelques minutes, Belle appela Demyx pour qu'il l'aide. En grand flemmard qu'il était, il soupira, désespéré d'avoir à bouger, puis obtempéra sans grand enthousiasme, laissant Axel seul dans la pièce. Ce dernier s'approcha de l'écran de télévision et écouta la fin des infos. Ils parlaient encore du meurtre d'hier, sans donner le moindre détail et sans montrer le corps. Ils montraient juste l'état de l'appartement après le passage du treizième simili. Axel s'intéressait beaucoup à eux, plus précisément au treizième assassin, la Clé du Destin comme le surnommait Myde Wise. Il trouvait qu'il était… différent des autres et il s'en sentait proche… Sans savoir pourquoi.

« Axel ! Ramène tes fesses, je sais pas où est le bouquin qu'on cherche !

_Comment veux-tu que moi je sache ?!

_T'es intelligent, non ?! Trouve !

_Et toi alors !

_Les garçons… »

Axel les rejoint et s'excusa auprès de la jeune femme qui souriait, visiblement gênée d'être au centre de la dispute, et après avoir traité Demyx de flemmard et d'incapable une dizaine de fois, il trouva le livre.

Le reste de la journée se passa paisiblement. Quelques habitués vinrent rendre ou emprunter des livres mais rien de bien affolant. Belle leur fit ranger quelques étagères pour ne pas qu'ils restent assis toute l'après-midi à ne rien faire mais elle les lâcha plus tôt avec un sourire en rappelant à Axel d'être à l'heure le lendemain. Demyx et lui firent un bout de chemin, pendant lequel il l'invita à une soirée qui aurait lieu quelques semaines plus tard, avant qu'ils ne croisent un des trams qui circulaient. Ils montèrent en marche, l'engin ne s'arrêtant pas et arrivèrent à la Cité du Crépuscule, plus précisément à la Gare, un bon quart d'heure après.

« On se voit à la soirée !

_Qui t'as dit que j'y allais ? répliqua le roux d'un air faussement contrarié.

_Je te connais !

_Moi aussi figure-toi ! Il y aura qui à cette fête ?

_Hum… Zexion, Sora et son petit ami, certainement, Namine et son amie, avec un peu de chance Luxord… Et Roxas… Si Xion arrive à le faire sortir de sa chambre.

_Pourquoi places-tu Roxas en évidence comme ça ?

_Roh ! Ne joue pas à ça avec moi, voyons ! Ca se voit tout de suite le regard que tu lui porte !

_Quel regard je te pris ?

_Ton regard emplit de petits cœurs roses en guimauve, fis le brun en secouant les mains comme s'il battait des ailes.

_Fais revoir tes lunettes sale punk, c'est comme mon frère, pas comme un petit copain potentiel. Pervers.

_C'est ça ! »

Axel ricana et vint se coller à Demyx en lui murmurant dans la nuque :

« Jaloux ?

_Brrr ! Manquerait plus que ça ! hurla-t-il en s'écarta. Et je suis pris !

_Ca tombe bien moi aussi.

_Et il- QUOI ? Qui ? Quand ? Comment ?

_C'est retenu ? Ton train va partir.

_Att-heh ? Merde ! »

Demyx se rua au guichet pour prendre un ticket et repartit tout aussi promptement en direction des wagons, accompagné d'Axel qui le saluait moqueusement de la main, un sourire perfide accroché aux lèvres. L'instant d'après le portable d'Axel se mit à vibrer, ayant reçu un message.

« Toi, je te retiens ! Je veux savoir qui est le mec avec qui tu sors ! »

Ce à quoi Axel répondit en quittant la gare : « Un mec ? Pourquoi forcément un homme ? »

« HA ! C'est Naminé ! J'en étais sûr ! Petit vicieux ! Tu me le cachais ! Mais bon choix ! »

« Ca te ferais plaisir que ce soit elle, hein ? »

« … Tu me prends pour un con là ?! »

Axel ne pris pas la peine de répondre et continua calmement de traverse la place de la Gare, se dirigeant sans se presser vers la boulangerie. Il était cinq heures vingt et il estimait qu'elle devait être encore ouverte. Elle se trouvait toute proche de la Gare et il y fut en moins de cinq minutes. Il entra en lançant un grand « Bonjour » à peine hurlé et Yuffie répondit sur la même tonalité en éclatant de rire l'instant d'après. Il appréciait la brune, un peu bruyante et trop déjantée pour lui mais agréable.

« Que-viens tu faire là, beau hérisson débraillé ?

_Je ne suis pas un hérisson ! C'est retenu ? Je viens prendre des croissants…

_A cette heure ?

_Et une baguette…

_Ce sera tout ?

_Vu que je n'ai pas le droit de demander autre chose, oui ce sera tout.

_Parfait ! ROXAS ! RECUPERE LES CROISSANTS DE CE MATIN !

_Pas la peine de hurler. Je suis là. »

Roxas apparu et vint serrer la main d'Axel par-dessus la caisse avec un léger sourire rendu par son ami.

« T'es au courant pour la fête ?

_Quelle fête ?

_Aucune idée. Mais y a du monde qui y va, on est tous invité apparemment.

_Tous ?

_Je me sens complètement exclue de la conversation… chantonna Yuffie en regardant ses ongles.

_Puisque c'est le cas, va chercher mes croissants. Ouais tous. Sora, Naminé, Riku, Kairi… C'est retenu ?

_Qui d'autre ?

_Demyx, vu que c'est lui qui organise, son copain si tu le connais

_Ah ? Zexion y va ? Ca m'étonne.

_Tu le connais ?

_Mon médecin du Jardin Radieux.

_C'est qu'il vise haut le punk bigleux. »

Roxas haussa des épaules en balayant le comptoir d'un revers de manche et Yuffie vint déposer un sachet de croissant devant Axel, ainsi qu'une baguette.

« Et moi ? Je ne suis pas invitée ?

_Où ça ?

_A votre fête !

_Quelle fête ? demanda Roxas, en jetant un coup d'œil à Axel.

_C'est vrai ça, quelle fête ? renchérit ce dernier en déposant des munnies. »

Il prit son paquet sous le bras ainsi que sa baguette et salua les deux commerçants en quittant la boulangerie. Plus léger qu'au début de la journée, il prit son temps pour rentrer à la maison, n'ayant rien sur le feu. Dix-huit heures sonna lorsqu'il se décida enfin à quitter la place et son coucher de soleil, pour retourner à l'appartement. Il remonta les marches menant au premier étage de son immeuble et ouvrit la porte avec ses clés.

A peine passé la porte qu'il ressortit de l'appartement en se prenant une casserole volante en pleine tête. Une entrée pour le moins fracassante. C'est alors qu'il se rappela que quelqu'un était avec lui ce matin… Et aussi qu'il avait fermé à clé… Sans double à l'intérieur, Reno les ayant toujours sur lui… Et quoi de plus violent qu'un Saïx énervé après une journée enfermé dans un deux pièces ? Axel se releva difficilement, récupéra l'objet qu'il s'était prit en pleine poire et entra enfin. Saïx l'attendait, assis dans le canapé, son ordinateur portable sur les genoux, un tas de casseroles empilées à côté de lui. Son regard était vissé sur le roux qui décida de se faire petit pour le restant de la soirée.

« Ca… va ?

_Toi… »

Le retour des casseroles ailées, partie un !

« Je suis désolé ! Je t'ai oublié !

_C'est exactement ce que je te reproche !

_Désolé ! Et arrête de me lancer des projectiles !

_... »

Sa demande sembla être rejetée et, caché derrière le plan de travail séparant la cuisine du salon, il attendit patiemment que son amant soit à cour de munition, lançant de temps en temps des excuses.

« C'est bon ? T'as finis t'as crise de nerfs ?

_...

_Je suis désolé ! Pour la vingtième fois, je n'ai pas fais exprès !

_...

_Oui bon d'accord… Encore heureux que je n'ai pas fais exprès… Certes… Mais voilà quoi…

_J'ai du… Dire à mon patron que j'étais malade…

_... Et ? Une grippe ça arrive…

_...

_Certes tu n'es jamais malade en temps normal… Mais que-ce que j'y peux ?

_Tu y peux que tu m'as enfermé ici ! »

Saïx fulminait, et Axel tenta une technique d'approche somme toute assez bourrue et qui le ferait passer pour le dernier des pervers.

« Il n'y a plus qu'une solution… Faire en sorte que tu ais vraiment l'air malade pour demain. C'est retenu ?»

Il s'assit à côté de son amant, fermant puis repoussant l'ordinateur sur la table basse et posa une main sur son torse. Saïx garda les sourcils froncés jusqu'à ce qu'Axel l'embrasse. Il le repoussa doucement, une main dans ses cheveux puis murmura à voix basse :

« Non. »

Il se leva, mit son ordinateur dans sa sacoche et quitta l'appartement, laissant le roux seul et extrêmement mal à l'aise.

« Et merde ! »

Il passa la main dans ses cheveux rouge et se promis qu'il se rattraperait demain. En apportant les croissants à Saïx demain matin. Il n'allait pas l'acheter avec des croissants mais c'était toujours une excuse pour passer le voir à sept heures du matin.

Encore fallait-il qu'il se lève…


Merci d'avoir lu !

En espérant que cette nouvelle histoire vous intéresse. Je suis preneuse de tous commentaires, toutes remarques, mais sachez que cette fiction est écrite de A à Z, qu'aucun changement ne peut être effectué !

Bonne journée, bonne soirée !