TITRE : Almost Evil
AUTEUR : SF
FEEDBACK :
RATING : NC17
PAIRING : Alice/Bella
Disclaimer :Cette histoire ne respecte en rien l'intrigue générale du roman de Stephenie Meyer. Les noms des personnages et quelques détails des biographies sont repris pour la forme… Ca reste du « pseudo Twilight » remodelé, déformé, dénaturé et tout ce que vous voulez…
DATE : 27 septembre 2009
Beta reader : Fiftycent_974 – Scoob'
Note de l'auteur 1 – à lire s'il vous plaît : Sans aucune conviction, j'ose me lancer dans ce pairing. J'ose puisque le film m'a déplu au plus haut point. Je l'ai trouvé niais et mal joué, mais il en faut pour tous les goûts n'est-ce pas ?
Malgré mes réticences, j'ai eu le plaisir de découvrir sur le web des auteurs anglophones et francophones qui ont su adapter ce film à mes goûts. Je vous encourage à faire des recherches de textes ou de videos à ce sujet (Des sites comme « youtube » ou « » seront parfaits pour l'occasion).
Je vous souhaite bon courage si vous lisez. Soyez indulgent si vous ne reconnaissez pas les personnages, je n'ai plus aucun souvenir de ce film. Mes seules références sont celles trouvées chez mon amie Wikipedia afin de déterminer les relations entre les personnages, leur courte biographie, les couples qu'ils forment, etc… J'ai arrangé à ma convenance ce qui me déplaisait : traits physiques, attitudes, élocutions, situation géographique, etc.
Considérez cette histoire comme de l'OOC (Out Of Character).
A l'instant où j'écris ces mots, je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il va se passer. Des images dansent dans ma tête, je vois les acteurs dans des positions très suggestives, je sais où je veux en venir et le reste ne sera que de l'ameublement afin de ne pas faire de PWP (Plot Without Plot ou Plot What Plot) c'est-à-dire du sexe pour du sexe.
Note 2 : Ce récit implique une romance entre jeunes femmes. Si l'idée d'imaginer les soupirs de deux belles créatures dans un lit vous dérange, ne lisez pas ce qui suit.
Note 3 : Je ne maîtrise pas l'écriture à la première personne. Cette histoire sera donc un essai parmi d'autres. Elle est écrite du point de vue de Bella, et quelques descriptions sont rajoutées par la suite à la troisième personne. Elles seront en italique.
Bonne lecture et bon courage si vous poursuivez.
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Résumé : Bella Swan aménage dans la ville de Forks dans l'état de Washington.
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Partie 1
Un vent frais soufflait ce matin et je gardai mon visage dissimulé derrière une épaisse écharpe. Je n'avais pas la moindre idée de ce qui m'attendait ici à Forks où je venais d'aménager chez mon père Charlie, après avoir quitté l'Arizona définitivement. Au fil des pas, je sentais les regards des autres élèves se tourner vers moi et faire naître un malaise évident. Je supposais être la nouvelle attraction des lieux mais n'en était-il pas ainsi dans toutes les petites villes quand une nouvelle arrivait ? Je connaissais Forks, du moins, dans mes souvenirs d'enfant puisque je venais parfois rendre visite à mon père dans mon enfance. Cependant, la ville en elle-même, ce lycée, ces gens, tout était nouveau et inconnu.
J'attachais plus d'intérêt à ce nouveau décor froid qu'aux personnes qui me scrutaient. Les arbres étaient dénudés, leurs branches aussi gelées que mes doigts enfermés dans les poches de mon manteau. Non loin de Washington, Forks était une ville pluvieuse, et en cette période de l'année, la neige s'installait avec le froid de l'hiver.
Je pénétrai dans l'enceinte, me réchauffai aussitôt et défis l'écharpe de laine cerclée autour de mon cou. Tous les lycées avaient des dénominateurs communs et celui-ci ne dérogerait certainement pas aux règles. Je distinguai déjà différents groupes dominants : Les sportifs, animateurs des terrains de foot ou de basket ; les intellos, plongés dans leurs bouquins et fraîchement préparés à étudier ; l'élite féminine, les cheerleaders, motivant le plus dépité des élèves et habillées de leur tenue colorée et aguicheuse ; et enfin, ceux se voulant normaux, invisibles, fourmillant parmi les autres en quête d'une place à prendre. Pour l'heure, je n'étais à classer dans aucun de ces groupes : j'étais la nouvelle. Je continuai d'avancer, balayai les alentours du regard en ignorant ceux qui me suivaient.
Le moment était venu de trouver mon casier. J'avançai dans le couloir, croisai d'autres groupes élèves toujours curieux et indiscrets dans leur façon d'épier mon arrivée. Je vérifiai sur la feuille que je tenais où était inscrit le numéro de mon casier. Je m'arrêtai devant, l'ouvris et y posai mes quelques fournitures. Du coin de l'œil, je voyais une silhouette féminine me fixer en silence et avec insistance. Je refermai et la vis appuyer l'épaule contre le casier voisin. Elle tenait ses livres contre elle, ne me quittait pas du regard, un regard clair qui me rendit muette quand le mien s'y fixa. Ses cheveux étaient courts, bruns, pointant dans tous les sens. Ses traits étaient d'une finesse rare et sa peau laiteuse et sans défaut. Sans vraiment savoir pour quelles raisons, je lui fis face et mon ton se trouva plus acerbe.
– D'accord, je suis nouvelle, mais c'est pas une raison pour rester planter là sans rien dire et…
Je m'arrêtai. Le sourire qui venait de se dessiner sur les lèvres de cette fille me rendit alors nerveuse et hésitante. Je venais de m'emporter sans raison et elle ne m'avait rien fait. Peut-être devais-je me calmer. Après tout, cette fille semblait sympathique. Je m'excusai :
– Ok, désolée, je dois y aller.
Je voulus la contourner, mais elle se posta devant moi, me barrant la route.
– Viens avec moi, je te fais visiter.
Cette proposition inattendue me laissa davantage perplexe. D'ailleurs, il n'était pas question de proposition. Je vis reculer en m'ordonnant presque de la suivre. De toute façon, je devais avancer, chose que je fis en ramenant mon sac sur mon épaule. Mon expression demeurait hésitante et je ne savais plus quoi dire. Je me retrouvai près d'elle et ne manquai pas de voir du coin de l'œil les mêmes regards persistants, tournés vers nous. Je l'entendis…
– Je m'appelle Alice Cullen et toi ?
Sa voix venait de résonner plus basse, plus discrète, comme pour se faire entendre uniquement par moi. Je la fixai.
– Bella… Bella Swan.
Elle me sourit de nouveau et je détournai mon regard du sien. Pour quelle raison me sentais-je perturbée en présence de cette fille ? Alice... Ce prénom sonnait bien. Pourquoi me disais-je cela d'ailleurs ? Je n'avais aucune réponse et me trouvai ridicule de faire des analogies aussi inutiles et incohérentes. Je devais pourtant me reprendre et cette visite n'était pas une bonne idée, surtout que je n'avais pas clairement accepté qu'elle me la fasse. Je la fixai de nouveau.
– Ecoute… Alice.
Je devais être ferme sans être agressive.
– Je dois aller en cours mais… On se voit plus tard… Je veux dire… On se verra plus tard… et merci…
Merci ? Pourquoi avait-il fallu que je la remercie ? Je ne la laissai pas répondre, m'éloignai à l'embranchement du couloir et marchai sans m'arrêter. Cette rencontre s'avérait plus troublante que je ne l'aurais crue et je ne l'expliquais pas. Je venais de fuir la première et seule personne qui était venue vers moi. Quelle idiote je faisais, quelle référence en sociabilité… Je n'aimais pas me poser ainsi tant de questions qui n'avaient pas lieu d'être.
J'entrai dans les toilettes, l'ultime lieu réconfortant dans un lycée, et j'allai m'enfermer dans une cabine afin de m'isoler un instant. Une fois seule, malgré la présence d'autres étudiantes devant les miroirs, je soupirai doucement afin d'évacuer cette sensation étrange qui m'habitait. N'ayant jamais été de nature nerveuse ou angoissée, j'accusais mon manque de sommeil. Après quelques cours, tout irait mieux.
*********
A l'heure du repas, je rejoignis le réfectoire et me servis un plateau. J'avais pu prendre mes repères, rencontrer quelques élèves et même me faire une copine qui m'accompagna pour déjeuner. Tyler était son prénom. Nous prîmes place à une table libre et je gardai mon visage baissé afin de ne plus songer aux autres élèves qui continuaient de parler de ma venue dans leur petite ville bien calme. Je commençai à déjeuner et l'entendis.
– Dans une semaine ils seront passés à autre chose, t'en fais pas.
– Je suis pas inquiète.
Et il était vrai que je ne l'étais pas. Dans quelques jours, tout reviendrait à la normale. Je fixai Tyler mais mon regard fut capturé au même instant par celui d'Alice qui passait derrière elle à bonne distance. Son visage tourné dans notre direction, je n'avais pas conscience de la suivre des yeux. Elle s'installa à une table plus loin. Tyler comprit rapidement quiavait saisi mon attention. Elle lança un regard vers le groupe d'Alice et ce garçon près d'elle qui m'intriguait.
– C'est Edward… C'est pas vraiment un mec pour nous tu vois ?
Je ne l'entendis pas et elle m'interpella.
– Hé… Bella…
Mes paupières papillonnèrent quand je revins à moi et je fixai Tyler.
– Quoi ?
– Edward Cullen... Il est plutôt beau gosse, même très séduisant, mais il s'intéresse pas aux filles comme nous.
Elle prit une courte pause et poursuivit.
– Remarque, vu que t'es nouvelle, t'as peut-être une chance.
Je fronçai les sourcils en prenant quelques secondes de réflexions. Ce garçon s'appelait Edward Cullen, était donc le frère d'Alice et non son petit ami. Mon regard se tourna de nouveau vers eux. Une autre fille et un autre garçon s'installèrent à leur côté et je ne songeai pas à répondre à Tyler et à ses fausses suppositions. Je constatai surtout qu'Alice regardait dans notre direction. Peut-être Tyler pouvait-elle me renseigner ? Je la fixai.
– Et qui ils sont… Je veux dire, les Cullen ?
– Personne le sait vraiment. Et les trois avec eux, c'est Jasper, Rosalie et Emmett.
Je les détaillai discrètement, attentive aux explications de Tyler. Rosalie était blonde, ses cheveux longs et soyeux tombaient sur ses épaules. Emmett était brun, ses cheveux courts.
– Ils sont très riches. Leur père est médecin en ville et ils sont toujours entre eux, pas vraiment du genre à se mélanger.
Ce qui n'était qu'une façon supplémentaire de nourrir un mystère déjà grand pensai-je. Cela m'agaça d'ailleurs. Ce genre de « groupe privé » était un cliché parfait qui se constatait dans tous les lycées du pays. Je ne fus pas étonnée d'en trouver ici. Je restai curieuse et demandai.
– Ils sont là depuis combien de temps ?
– Trois ans et toutes les filles veulent sortir avec Edward.
Je répondis de façon spontanée.
– Pas moi.
Tyler me sourit.
– Ouais, tu dis ça maintenant mais son charme finira par opérer. On passe toutes par là.
Je préférai ne rien répondre. Mon attention était loin d'être tournée vers cet Edward Cullen, mais restait fixée sur sa sœur.
– Et Alice, elle est plus jeune que lui ?
– Elle a dix-neuf ans. Edward en a dix-sept.
Alice avait dix-neuf ans, deux ans de plus que moi. Tyler poursuivit :
– Ils ont été adoptés par monsieur Cullen tous les deux ainsi qu'Emmett.
Sur cette dernière annonce que je n'avais pas attendue, Tyler capta toute mon attention.
– Adoptés ? C'est vrai ?
– Oui… Je crois que les Cullen n'ont jamais pu avoir d'enfant alors ils en ont adopté trois. Edward, Alice et Emmett… Rosalie Hale sort avec Emmett et Alice sort avec Jasper.
Mes lèvres se pincèrent quand cette dernière information fut assimilée. Je fixai Tyler sans vraiment la voir. Je m'étais trompée de petit ami. Alice sortait avec Jasper, le grand blond assis près d'elle et à l'attitude vraiment étrange. Je m'en trouvai agacée. Je ne rajoutai rien et nous quittâmes la table une fois le repas terminé.
Le reste de la journée fut plus calme, du moins dans ma tête. Je préférai ne plus penser à Alice et je n'avais d'ailleurs aucune raison de penser à elle ni à son petit ami ou encore à son frère.
Je terminai ma journée et pris le bus qui me ramenerait chez moi. Je n'aurai ma voiture qu'en courant de semaine et je n'avais pour l'instant aucun autre moyen de locomotion. J'arriverai à destination dans une vingtaine de minutes. Assise au fond du véhicule, je reposai mon front contre la vitre froide. Ma respiration déposait une légère buée contre le verre. Au fil des kilomètres, mes pensées vagabondaient sur ma nouvelle vie ici, celle que je devrai construire avec mon père Charlie. Mon regard partit vers la forêt qui s'assombrissait avec la tombée de la nuit. Outre les pins et sapins, les arbres étaient nus. L'hiver était bien présent et quelques plaques de neige recouvraient les rebords de la route. Cette ville était sans aucun doute la moins accueillante de tout l'état de Washington, mais étrangement, je m'y sentais bien et j'y resterai un moment.
Le bus s'arrêta à mon arrêt, le dernier, et j'en descendis en enfonçant mon bonnet de laine sur ma tête. Je fermai avec précaution mon manteau en sentant une brise plus fraîche souffler à travers les mailles de mon pull. Je devais marcher quelques vingtaine de mètres afin de rejoindre le chemin qui montait vers ma maison. J'entendis un moteur derrière moi et m'arrêtai. Une voiture ralentit et stoppa à ma hauteur. La vitre se baissa et je fronçai les sourcils en voyant Alice derrière le volant.
– Monte, Bella... Je t'amène…
J'hésitai et finis pourtant par m'exécuter et me retrouver assise au chaud dans cette chevrolet grise. Les fragrances vives qui m'arrivèrent aux narines me sonnèrent agréablement. Les parfums d'Alice volaient tout autour de moi et je réalisai les reconnaître sans hésitation suite à notre rencontre de ce matin. Ils étaient à la fois doux et sucrés, reposants et appétissants. Elle démarra et prit la route de ma maison sans attendre mes indications. J'en fus surprise :
– Tu sais où j'habite ?
Elle arbora un petit sourire taquin et répondit en levant l'index.
– Je t'ai vue descendre par là ce matin et il y a qu'une seule maison au bout de cette route.
Je ne devais pas oublier d'être dans une petite ville où tout se savait et tout le monde se connaissait. J'acquiesçai d'un signe de tête se voulant évident et me redressai quand elle s'arrêta devant chez moi. Elle me fixa.
– Si tu es seule ce soir, je peux rester avec toi. On pourra discuter et faire connaissance.
Cette réplique me rendit plus confuse. Alice parvenait à me perdre dans mes réflexions, à faire naître ce sentiment d'incertitude qui ne me ressemblait pas. Voulait-elle rester avec moi ? Cette question à moi-même était encore stupide puisqu'elle me le signifiait clairement. Mais moi, le voulais-je ? Puis pourquoi me demandait-elle cela ? Avant tout, je réalisai une chose plus importante encore et lui demandai :
– Comment tu sais que je suis seule le soir ?
– J'ai dit « si » Bella… Si tu es seule… Et je le suppose puique ton père est policier. Je pense pas qu'il compte ses heures au commissariat.
Je songeai qu'Alice avait réponse à tout, mais je pensai aussi :
– Tu connais mon père ?
– Tout le monde se connaît à Forks.
Cette évidence me permettait d'envisager ma rencontre avec Alice sous un nouveau jour. Après tout, peut-être m'étais-je montée la tête toute seule en pensant qu'Alice était différente des autres. Elle ne l'était pas et me rendait service. Je lui souris légèrement.
– Je suis encore dans mes cartons mais si le désordre te dérange pas, tu peux venir, oui…
Je la vis couper le moteur sans attendre et quitter la voiture. Je l'imitai et passai devant elle afin de monter quelques marches et rejoindre le porche d'entrée. J'ouvris et nous entrâmes. Elle ôta sa veste en me regardant.
– Je la pose où ?
Mon regard s'attarda sur son chemisier entrouvert et ma première pensée m'étonna : Alice n'avait pas autant dévoilé son décolleté au lycée. Le faisait-elle pour me provoquer ? A ma propre question, je rougis et m'empressai de prendre sa veste que je posai sur le dossier d'une chaise. Que m'arrivait-il ? Pourquoi mes pensées étaient-elles si déplacées envers une autre fille ? Je me repris…
– Ici… Ca ira ici.
Je la fixai de nouveau en frottant mes paumes sur mon jeans. Je devais réagir, ne pas rester planter là sans rien dire. Je me demandai alors de quoi j'avais l'air et mesurai mes capacités à réfléchir à plusieurs choses à la fois en un temps record.
– Ok.
Je regardai alentour.
– On va aller dans la cuisine…
Je m'interrompis. Mon regard repartit dans le sien et refléta toute la conviction qui me manquait terriblement. Je terminai :
– … boire un verre… Si t'as soif…
Ce qui m'agaçait sans doute plus que le reste était cette assurance indélébile qui se lisait dans le regard d'Alice… contrairement au mien. Je passai devant et franchis la porte de la cuisine. Le mieux serait de m'occuper les mains. Après tout, je m'étais mise dans cette situation, et il n'y avait pas de situation. Alice était une fille de mon lycée, juste une fille qui m'avait évitée de marcher les quelques trois cent mètres qui séparaient l'arrêt de bus de ma nouvelle maison. Il était normal que je lui offre un verre. On allait discuter en attendant tranquillement que mon père rentre et tout irait pour le mieux. Je sortis deux verres.
– Soda, jus de fruit ou de l'eau ?
– Ce qui te plaira.
Alice ne m'aidait vraiment pas, pensai-je. Je servis deux sodas et lui tendis son verre qu'elle prit sans me quitter du regard. Je bus quelques gorgées et je me surpris à être plus directe.
– C'est une habitude chez les Cullen de me fixer avec insistance pour me rendre mal à l'aise ou vous faites ça avec tout le monde ?
Elle me sourit et se cala contre le plan de travail.
– Mon frère te regarde ?
– A midi, vous étiez pas vraiment discrets.
– Tu es nouvelle, tout le monde te regarde Bella.
Alice avait raison et elle reprit :
– Tu devrais poser ton sac de cours jusqu'à demain.
J'en étais réduite à ne plus ordonner correctement mes pensées et mon organisation habituelle. Ce conseil m'enfonçait dans mon malaise. J'acquiesçai.
– Oui… Je reviens dans une minute…
Je m'éloignai vers les escaliers qui menaient à l'étage. Une fois dans ma chambre, je réalisai davantage que cette rencontre n'avait rien de purement amicale. Entre ma nervosité, mes réactions et celles d'Alice, je n'étais pas stupide au point d'être incapable de décoder ce qu'il se passait. Le problème serait de l'admettre clairement et d'être honnête avec moi-même. Pour l'heure il n'en était pas question car des doutes naissaient au fil de mes réflexions. Je pouvais très bien m'inventer des choses ou tirer des conclusions attives.
Je posai mon sac et voulus retourner vers la porte afin de redescendre. Avant cela, je revins sur mes pas, m'arrêtai devant le miroir et pris quelques secondes pour me recoiffer. Ma tête de fin de journée était sans doute pire que celle du matin mais au moins, je m'étais bien habillée. Je me décidai à repartir vers la porte mais m'arrêtai de nouveau en voyant Alice se tenir debout sur le palier.
– Je peux entrer ?
Je me retrouvai pratiquement sur le fait accompli et la pièce était remplie de cartons près du lit et de mon bureau. Je ne pus pourtant refuser.
– Vas-y.
Je la suivis des yeux, scrutai ses doigts fins frôler le dessus d'un carton en visitant ma chambre. Afin de rompre le silence j'expliquai :
– Mon père et ma mère ont divorcé. Il avait la garde alternée alors je venais de temps en temps lui rendre visite pendant les vacances.
Elle me fixa sans me laisser le temps de finir.
– Tu vas t'installer maintenant ici, n'est-ce pas ?
J'acquiesçai et tentai un léger sourire destiné à me détendre. Je me postai devant une pile de carton et en ouvris un que j'avais commencé à vider.
– Malgré le temps pluvieux et le froid de cet hiver, c'est une idée qui me plaît bien, oui.
Je la vis avancer, venir près de moi et baisser son regard dans mes affaires.
– Je viendrai te chercher demain matin pour aller en cours.
Elle releva son regard clair dans le mien.
– Si t'es d'accord, évidemment.
Je me surpris à la détailler, à scruter ses gestes lents, gracieux, la longueur de ses doigts qui jouaient avec l'une de mes peluches.
– T'es pas obligée.
– Ca me fait plaisir.
Elle prit le carton qu'elle posa sur le lit.
– Je vais t'aider à ranger, ça ira plus vite à deux.
Je ne voulais pas refuser et la voyait déjà sortir mes affaires quelque peu privées sur le matelas. Je n'avais pas prévu d'avoir de la compagnie, encore moins de recevoir de l'aide, mais au fil des minutes, Alice parvenait à mettre à l'aise. Je posai quelques livres sur une étagère et malgré moi, je pensai à ma discussion avec Tyler, à ce qu'elle m'avait appris sur les Cullen. Ma curiosité demeurait vive concernant son petit ami nommé Jasper. Je tentai une entrée en la matière assez détournée.
– On m'a dit que vous aviez été adoptés, toi, Edward et Emmett.
Je la fixai en attendant une réponse.
– On t'a dit vrai.
Alice posa la photo de ma mère près des autres cadres sur mon bureau et poursuivit.
– On vit chez notre père à quelques kilomètres d'ici.
Elle releva son regard sur moi.
– Tu pourras venir un de ces quatre si t'en as envie.
Mes traits demeuraient tirés et révélaient les réflexions qui se suivaient dans mon esprit. Je ne répondis pas à son invitation, vidai l'un des cartons et le posai dans le coin de la pièce. Je pris le dernier et l'amenai sur mon bureau près d'elle. Je déballai mes autres livres en sentant toujours son regard poser sur moi. Le silence qui s'installait était à la fois plus doux et empreint d'un sentiment d'agitation que je percevais gronder au creux de mon ventre. Je ne connaissais pas Alice mais ce qu'elle faisait naître au fond de moi était nouveau, à la fois troublant et déraisonnable.
Quand je sentis ses doigts frôler ma peau au niveau de mon cou, je me retrouvai prise de stupeur, arrêtai tout mouvement et cessai de respirer. Mon visage se redressa, mon regard partit vers le sien. Alice suivait de ses yeux les mouvements de ses doigts qui repoussaient mes cheveux en arrière. Qu'était-il en train de se passer en cette seconde ? Je perdais le fil de mes pensées et demeurais paralysée par les frissons qui naissaient sous ces contacts déplacés. Je ne cessais plus de la fixer, à la fois interrogative et subjuguée par les assauts qu'elle m'infligeait. Elle me fixa et sa voix basse brisa l'intensité de ce lourd silence.
– Je te fais peur, n'est-ce pas ?
Que devais-je répondre à cela ? Je demeurai debout, immobile, muette et trouvais mille réponses à cette simple question qu'elle me posait.
– Non.
Je n'avais pas peur, pas d'elle du moins, mais de moi. De ce que je ressentais, de ne pas maîtriser mes propres émotions et de ne pas les comprendre. Quand son visage s'approcha à quelques centimètres du mien, ce fut une sensation de panique qui souleva mon cœur dans ma poitrine. Rien ne transparaissait pourtant de l'extérieur, hormis mon immobilisme. Je la vis se pencher vers mon cou jusqu'à sentir ses lèvres remplacer ses doigts fins. Mes yeux roulèrent sur eux-mêmes avant que mes paupières ne se baissent. A l'évidence, je ne contrôlais plus rien. Ma tête s'était penchée pour laisser plus d'espace aux lèvres conquérantes d'Alice. Alice Cullen, une parfaite inconnue qui, en cette seconde, recouvraient ma peau de doux baisers. Etais-je en train de rêver ? M'étais-je endormie dans le bus en me retrouvant victime d'un fantasme aussi troublant que séduisant ? Non… Je rouvris les yeux pour m'en assurer et me laissai pousser contre le rebord de mon bureau. Mes mains s'y refermèrent, s'y agrippèrent pudiquement afin de ne pas les poser ailleurs. Je tremblai, me retrouvai paralysée par les frissons qu'Alice faisait naître. Elle vint se coller à moi et je réalisai maintenant la froideur de ses lèvres qui parcouraient mon épiderme. Dieu que j'aimais ça et ma raison me quittait en oubliant qu'on ne se connaissait pas. Peu importait, quelque chose s'était passé entre nous, et j'en percevais toute l'intensité en cette seconde précise. Pourtant, une subite douleur rompit nette les sensations vives qui s'abattaient sur moi. Mes lèvres s'entrouvrirent dans un souffle chaud et un soupir de stupeur. Non, je ne rêvais pas, j'en étais certaine, je sentais ce picotement sur ma peau : les dents d'Alice s'insinuaient dans ma chair. Alice me mordait… Pourquoi ? Que se passait-il ?
Dans un mouvement réflexe, ma main quitta le bois de mon bureau et remonta à ses cheveux bruns pour l'intimer de se reculer. Elle ne le fit pas et mes doigts s'y refermèrent… De façon paradoxale, une tempête brûlante souffla alors ma raison et m'encouragea à la garder contre moi. Il était trop tard pour faire marche arrière. Aux frissons qui me parcouraient, s'ajoutèrent de doux vertiges et…
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