White Interest – Numéro d'outre-tombe
Et oui, quasiment un an après, nous revoilà …. Yellowstone69 et Arches67 une nouvelle fois à l'œuvre.
On avait évoqué la possibilité d'un nouveau tome pour les aventures de John et Neal ….. La gestation a été cahotique ….. Mais le voilà … Il s'agit bien sûr du 3ème volet de notre univers "White Interest". Il vaut mieux avoir lu les deux autres, les références sont nombreuses.
On espère que cette nouvelle histoire vous plaira autant que les précédentes.
Timing : l'histoire commence à la fin de la saison 6 pour White Collar, fin de la saison 4 pour Person of Interest (le prologue se situe en milieu de saison 4).
Prologue
Station de métro désaffectée, novembre 2014
John entra dans la vieille station de métro réaménagée et posa une tasse de thé sur le bureau de Finch. Cela lui arrivait beaucoup moins souvent que par le passé, lorsqu'ils étaient installés dans la bibliothèque. Avec son travail d'inspecteur de police, il ne venait plus aussi systématiquement le matin.
"Bonjour, Finch."
"M. Reese," répondit simplement Finch, en observant la tasse posée sur son bureau.
Au bout de quelques secondes, le manège intrigua John.
"Ce n'est qu'une tasse de votre thé vert Sencha, Harold. Je ne vous en avais pas apporté depuis quelque temps, mais je n'ai pas oublié vos goûts."
"C'est ce qui vous avait permis de découvrir l'existence de Grace…" murmura Finch.
John eut un léger sourire, se souvenant de leurs premiers mois de collaboration et de ses recherches intensives pour en savoir plus sur son patron. Certes, Finch n'était jamais particulièrement jovial, mais il avait l'air particulièrement morose ce matin. Et il ne parlait jamais de Grace…
"Quelque chose ne va pas, Finch ?" demanda-t-il avec sollicitude.
Finch garda le silence pendant encore quelques instants, puis se tourna vers son employé.
"Vous arrive-t-il de vous interroger sur le bien-fondé de notre… occupation ?"
L'ex-agent fronça les sourcils en penchant la tête, perplexe. Quelque chose n'allait effectivement pas. Après tout, Finch était l'instigateur de cette aventure. C'était lui qui était venu le chercher pour l'aider à gérer les numéros après avoir pris conscience que ne rien faire n'était pas envisageable. S'il leur arrivait de remettre en cause la Machine, c'était généralement John qui se posait des questions, pas son créateur.
"On a un nouveau numéro ?" l'interrogea John, se demandant si Finch avait des doutes quant à l'intérêt de sauver le numéro sorti par la Machine.
"Non," répondit Finch. Il poussa un soupir, "Plutôt des nouvelles d'un ancien."
Il avait l'air abattu. Se retournant vers son ordinateur, il ouvrit un onglet et tourna l'écran vers son employé. La page affichait une annonce nécrologique.
John sentit son sang se glacer. Le nom de l'annonce sur le coin supérieur était familier.
"Neal est mort ?" demanda-t-il la voix étouffée, n'en croyant pas ses yeux.
Il se laissa tomber sur une chaise, jetant un regard perdu à Finch, les yeux embués.
Il se souvenait parfaitement des yeux clairs, de l'esprit vif, le regard espiègle de l'indic' du FBI. Il repensa à leur dernière rencontre, à son visage illuminé, si plein d'amour que s'en était presque douloureux à regarder.
"Comment…" parvint-il à murmurer.
"Il a été tué." Finch poussa un long soupir. "J'ai fait quelques recherches poussées pour vérifier l'information. Après tout, il a eu l'occasion de faire croire à sa mort plus d'une fois…"
"L'attaque de requin ?" se souvint John, esquissant un léger sourire. Il avait passé plusieurs heures à lire les informations que Finch avaient rassemblées lors de leur première affaire ensemble. Cela avait été du pur divertissement.
"Cette fois, malheureusement, il ne s'agit pas d'une supercherie. C'est l'agent Burke lui-même qui a officiellement reconnu le corps à la morgue."
"Peter doit être dévasté…" murmura John, d'un air abattu.
"Pourquoi la Machine ne nous a-t-elle pas prévenus ?" enchaîna-t-il d'un ton accusateur, puis s'en voulu immédiatement. Il savait pertinemment comment fonctionnait la Machine. Ce n'était pas la faute de Finch.
"La Machine ne voit que les cas prémédités, vous le savez bien. Il s'est fait tirer dessus en cherchant à fuir." Le ton de Finch était calme, posé, nullement touché par l'accusation ; il comprenait parfaitement l'état d'esprit de son employé.
"Il détestait les armes à feu," fit John, le regard perdu dans le vague.
"Difficile de le contredire…"
John ferma les yeux. La disparition de Shaw, maintenant la mort de Neal, la menace implacable et chaque jour plus présente de Samaritain. Cela commençait à faire beaucoup. Il se sentait oppressé ; il avait besoin d'air. Il ne pouvait pas respirer, enfermé sous terre.
A quoi servait leur action ? Finch avait peut-être raison. Ce qu'ils faisaient avait-il un sens ?
Il se leva, les jambes tremblantes.
"J'espère que vous n'avez pas besoin de moi," murmura-t-il.
"Non," répondit Finch d'une voix basse, comprenant parfaitement l'ex-agent.
Reese lui fit un signe de la tête et quitta leur cachette. Il laissa ses jambes le conduire au hasard des rues, sans vraiment prêter attention où ses pieds le menaient. Il ne fut guère surpris quand il se retrouva à Upper East Side. Il leva les yeux sur l'hôtel particulier imposant. Il se souvenait de la vue depuis la terrasse. Le visage expressif de Neal lors de leur toute première rencontre… La joie sur son visage lorsqu'il avait finalement décrypté le parchemin aztèque...
Il grimpa rapidement sur le toit de l'immeuble opposé, celui d'où il l'avait espionné avant que Neal ne l'invite, via un message sur son chevalet, à venir boire un verre.
La terrasse n'avait pas changé. L'appartement était inoccupé. A l'intérieur, les meubles avaient été recouverts de draps. Une toile inachevée témoignait du talent du dernier occupant des lieux. La peinture trônait encore sur un chevalet, comme attendant qu'on vienne y poser les derniers coups de pinceau. Personne ne semblait avoir eu le courage de la ranger…
"Au-revoir Neal. Profite de ta liberté," murmura John la gorge serrée.
A suivre…
Petite introduction ! Vous voulez la suite ?
Y&A
