Disclamer: Rien ne m'appartient hormis mes idées et mes éventuels OC.


Quelques petites précisions: si vous n'avez pas lu le début de ma fic 'Alicia' vous risquez d'être complètement paumés et de vous demander ce que j'ai bien pu consommer... ( je précise: rien, uniquement du chocolat et des dragibus^^)

Bref, cette fic peut se lire d'une seule traite ou par bout, ce chapitre est le premier d'une série dont je ne suis pas encore sure de la longueur. Je vais y faire référence dans le chapitre 17 d''Alicia', donc soit vous attendez le chapitre qui ne devrait pas trop tarder, soit vous pouvez lire maintenant ( ou jamais ) ce qui suit.

C'est sous la forme d'un journal. Bonne lecture! :)


Chapitre 1 : Les origines

OoooooO

6 Janvier 1202,

Je m'appelle Ilona, Ilona Corvinius et je ne sais pas quoi écrire dans ce journal. Peut-être devrais-je me présenter ? Après tout, mon cousin m'a offert ce carnet parce que soi disant je n'extériorise pas mes sentiments. Bon, entre nous, c'est vrai, il a parfaitement raison, mais il ne faut surtout pas qu'il sache que je le pense, il serait bien trop content. Non pas que je n'aime pas mon cousin, loin de là ! C'est juste que je veux prouver à ce fanfaron qu'une fille peut être aussi forte qu'un garçon. C'est une question de fierté. Bref, si quelqu'un lit un jour ce journal, il me trouvera sûrement pathétique… Peut-être le garderai-je pour le montrer à mes enfants si j'en ai un jour, ce sera l'occasion de bien rire.

Enfin, assez plaisanté ! Je vais donc me présenter, et c'est loin d'être simple, parce que ma famille est loin d'être ordinaire, et moi, je suis certainement le membre le plus atypique de celle-ci. D'abord une chose simple : j'ai bientôt dix ans, d'ici quelques mois. Mon frère aussi, nous sommes jumeaux, sauf que lui, c'est moins sûr qu'il atteigne cet âge. Je sais que j'ai l'air froide et insensible lorsque j'écris ça, seulement mon père pleure déjà pour deux et je ne peux pas me permettre d'être faible, pour lui, comme pour Jolâmm. Depuis que ma mère est décédée il y a presque un an, mon père est détruit, mon frère dépérit encore plus vite et moi je ne suis qu'une simple spectatrice.

Je déteste ce statut, cette impuissance, je ne supporte pas de les voir mourir, mais rien ne peut y faire. Certaines fois, j'ai envie de ne pas exister, parce que cette souffrance m'étouffe, me prive d'oxygène et d'énergie. Il m'arrive de pleurer, mais uniquement lorsque je suis seule et que je suis sûre que personne ne m'entend.

Bien sûr je ne suis pas entièrement toute seule. Il y a Olek, mais lui, je ne veux pas l'ennuyer. Mon cousin a perdu ses parents il y a deux ans et je sais qu'il y pense encore, je l'ai déjà surpris plusieurs fois complètement prostré sur son lit. J'ai essayé de le prendre dans mes bras pour le rassurer, mais à chaque fois il m'a envoyé balader. Et puis, il y a ceux du château, ils viennent parfois, enfin, c'est surtout leur chef qui vient, certaines fois avec son second, mais la plupart du temps il vient seul. C'est un vieil ami de mon père, quand je dis vieux, c'est parce qu'il a disons environ 800 ans, je pense qu'au bout de quelques siècles on cesse de faire les comptes.

Il s'appelle Markus, et s'il est si vieux c'est parce que c'est un vampire, le premier pour être plus précise. Le pauvre, on peut dire que lui non plus n'a pas énormément de chance avec sa famille, avec son frère jumeau qui plus est ! Cela nous fait un point commun non négligeable. D'ailleurs il est le seul à comprendre ce que je ressens pour mon pauvre frère mourant. Il ne manque jamais de venir me parler, je crois qu'il m'aime bien, la dernière fois, il m'a annoncé qu'il avait eu deux enfants, j'étais vraiment contente pour lui !

Normalement, les humains ne doivent pas connaître l'existence des vampires et des loup-garous, les vampires tuent tous ceux qui découvrent leur existence. Si mon père, mon frère, mon cousin et moi sommes en vie, c'est juste parce que mon cher père est semble-t-il immortel lui-aussi. Je l'ai compris en écoutant une discussion entre lui et Viktor.

Viktor, c'est le second de Markus, il ne se mêle pas aux humains. Il veut le pouvoir ça se voit sur lui, en même temps, il est loin d'être idiot, je suis certaine qu'il ferait un bon chef. Par contre il serait sûrement plus exigeant et moins clément que Markus. Il me lance parfois des regards intrigués et certaines fois, je peux lire dans ses yeux de la pitié à mon égard. Pour ça je ne l'aime pas beaucoup, je ne veux pas de sa pitié ! La pitié c'est pour les faibles, la pitié c'est pour les esclaves et les soumis, ceux qui acceptent leur destin sans bouger le petit doigt ! Je ne suis pas comme ça moi ! Je veux vivre et je suis prête à me battre pour ! Jamais je ne me soumettrai à personne ! Je veux être libre et choisir ma destinée.

Je sais que certaines fois sa pitié est couplée à autre chose, un autre sentiment que je n'arrive pas à déterminer, certainement car je ne le connais pas. Après tout je suis encore jeune, certaines choses m'échappent.

Si Markus s'intéresse à moi, ce n'est pas uniquement parce que mon jumeau se meurt, il ne faut pas croire, chacun cherche son propre intérêt dans ce monde, je ne suis pas naïve ! Il se trouve que je suis, en plus d'être une descendante de son frère humain dont j'ai oublié le nom, reliée à William son frère jumeau et le chef des loup-garous. Quand je parlais de tableau de famille catastrophique je faisais allusion à ça.

Je ne me rappelle plus exactement de ce jour où il m'a mordue, mais si je me concentre peut-être y arriverai-je. Enfin, ce dont je me souviens c'est que j'avais sept ans, c'était peu de temps après l'installation d'Olek avec nous. Il faisait froid, tout le pays était couvert de neige, j'adore la neige, le monde paraît tellement plus paisible et immaculé lorsqu'elle le recouvre. J'étais sortie, j'étouffais dans le château, ma mère était mourante et mon père passait tout son temps à ses côtés, moi, j'étais censée veiller mon frère. Seulement j'étais à deux doigts de craquer et de donner un coup de pied dans le mur ( il m'arrive de vraiment piquer des colères noires ). La bonne m'a donc mise dehors dans le couloir et elle a continué à essuyer le front, luisant de par la sueur, de mon frère.

Je suis sortie dehors, dans la cour, puis ensuite je suis partie vers la forêt. J'aime cet endroit, il est reposant, et je ne me sens plus vraiment seule, j'ai beaucoup d'amis là-bas, entre les oiseaux et les loups je suis bien entourée. Du plus loin que je me rappelle, j'ai toujours pu communiquer avec les animaux. Mon père parle de don, moi je suis partagée. J'aime leur parler, mais à cause de cette capacité je ne peux pas me comporter normalement avec les autres enfants. Markus m'a dit que son frère, le plus jeune, celui qui était humain, pouvait en faire de même, c'est certainement de là que viennent mes capacités.

Les autres enfants ont peur de moi, ils me traitent de sorcière et m'envoient des cailloux. Ça ne me fait pas mal à proprement parler, j'ai appris à habilement les éviter, mais c'est plutôt mon cœur qui souffre dans ce genre de moments. Je me souviens que ce jour de neige, je m'enfuyais pour la énième fois sous leurs jets. Ils avaient des torches car il faisait noir. Une autre fois, ils se sont amusés à me brûler les cheveux avec les dites torches. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais le feu a pris sur leurs vêtements avant qu'ils n'aient le temps de me toucher. Je me suis prise la torche dans les mains, mais ça ne m'a rien fait. Ça je ne l'ai dit à personne, on me prendrait pour une folle. Non pas que ce ne soit pas déjà fait, mais ce serait bien pire encore. Je préfère que mon père espère que je suis plutôt normale, si en plus des loups on rajoute le feu, je doute qu'il soit très enjoué.

Cette fois-ci, malgré ma vitesse de course relativement élevée pour une fillette maigrichonne comme moi, ils étaient prêts à me rejoindre. Je courais droit devant moi, j'aime courir, mais cette fois-ci c'était presque une question de survie. Je voulais m'entraîner avec le feu et j'avais emmené une bougie. Je n'avais pas vu qu'ils m'espionnaient, alors quand j'ai fait s'éteindre puis se rallumer la flamme ils ont hurlé avant de se ruer dans ma direction. J'ai de bons réflexes, alors j'ai bondi sur mes jambes et je me suis élancée dans les profondeurs du bois qui fait si peur aux autres humains.

Je ne me suis rendu compte que j'étais en train d'évoluer sur un lac gelé uniquement lorsque la glace commença à se fendiller sous mes pieds. Les autres se sont reculés, ils ne sont pas très courageux, en fait c'est leur nombre qui fait leur puissance, pris seul à seul ce ne sont que des gamins peureux et prétentieux. Soudain, le bruit fut plus fort, j'ai eu à peine le temps de crier que la glace cédait. La morsure du froid fut vive et ma vision se flouta rapidement. J'avais beau bouger mes bras et mes jambes comme m'avait appris mon oncle il y a quelques années j'étais incapable de nager et le fond m'attirait.

Je ne m'arrête jamais de lutter et cette fois-ci ne fit pas exception, je continuai mes efforts. L'eau rentrait par mon nez et ma bouche, j'avais la poitrine en feu. J'allais sombrer dans l'inconscience lorsque j'ai senti que l'on me tirait de l'eau. La force de cet individu me surprit et me surprend encore aujourd'hui. Il m'a sortie de l'eau comme si j'avais été une vulgaire poupée de chiffon. Il m'a allongée sur la berge et c'est à ce moment que je me suis rendu compte qu'il n'avait rien d'humain. Au contraire c'était un loup-garou, j'en étais certaine, un loup-garou immense, imposant et entièrement blanc comme la neige.

Je ne sais pas ce qui m'a pris mais le seul mot qui m'est alors venu à l'esprit était un prénom : « William ». J'ignore comment j'ai su que c'était lui. Il a tourné sa tête vers moi, j'étais engourdie et je sentais le vide m'envahir. Il a émis une plainte presque douloureuse et m'a regardée avec intensité, j'ai eu vaguement l'impression qu'il s'excusait et il s'est penché.

J'ai hurlé, hurlé lorsque j'ai senti ses crocs dans ma chair. Il ne m'a pas mordue très longtemps, mais j'ai eu le temps d'avoir mal, très mal. Lorsqu'il m'a lâchée, j'ai eu l'impression que tout mon corps avait pris feu. Des images se bousculaient dans ma tête en une course infinie. La douleur était telle que j'ai cru un instant que j'allais mourir. Puis petit à petit elle est devenue tellement intense que je n'ai plus rien senti, tout mon corps était meurtri mais j'étais encore lucide.

Le loup-garou était toujours là, il me regardait encore et soudain j'ai entendu très clairement dans mon esprit :

Excuse moi.

Pourquoi ? M'est venu à l'esprit.

Je ne sais pas ce qui va t'arriver, mais je ne pouvais pas te laisser mourir.

Et il est parti, il m'a laissée là, seule avec mes questions et la douleur toujours présente. J'avais peur, pas peur de mourir de ma blessure ou de froid, non, j'avais peur de devenir un loup et de ne jamais pouvoir dire au revoir à mon frère et ma mère lorsqu'ils partiraient. J'ignorais combien de temps passait, je ne voyais plus rien, mes paupières étaient trop lourdes pour pouvoir être soulevées. Lorsque j'ai entendu la voix anxieuse de Markus j'ai d'abord pensé que j'étais en train de délirer. Puis celle plus directe de Viktor m'a fait comprendre que tout ce qui se passait autour de moi était bien réel.

« _ Les loups arrivent. A-t-il lancé.

_ Comment diable est-ce possible ? Comment as-tu pu survivre à ça Ilona ? Ton père te cherche depuis bientôt deux jours. »

Ces derniers mots ont enfoncé un pieu dans ma poitrine, deux jours ! C'était tout bonnement impossible. Personne ne m'avait cherchée pendant tout ce temps ? J'ai senti des bras me prendre, à ma grande surprise j'ai reconnu l'odeur de Viktor.

« _ On ne peut pas rester ici Markus ! Il faut emmener cette petite avec nous, elle a été mordue, qui sait ce qui pourrait se passer… De plus il faut qu'elle soit soignée, elle est gelée, c'est un vrai miracle qu'elle soit en vie !

_ Un miracle… Markus semblait si perdu lorsqu'il parlait.

_ Le château de son père est tout proche il me semble, allons y en vitesse ! » Il a tiré Markus par le bras et celui-ci a fini par se lever et le suivre. Viktor me pressait contre lui, je tremblais et plus je montrais des signes de faiblesse, plus il activait le pas.

Soudain ils se sont trouvés encerclés par les loup-garous, j'ai entendu que Markus dégainait son épée. Viktor m'a gardé dans ses bras et m'a murmuré de ne pas avoir peur, que tout allait bien se passer. Quel menteur celui-là ! Je pensais que nous allions être réduits en pièces lorsque l'impossible s'est produit. J'ai réussi à ouvrir les yeux et me concentrant de tout mon être, j'ai ressenti pour la première fois les créatures de William dans ma tête. D'après Markus, mes yeux étaient vert émeraude à cet instant précis. Je dois avouer que cela m'a surpris mais j'ai pu vérifier ça par la suite et lorsque je me sers de mes capacités mes yeux virent effectivement au vert.

J'ai réuni mes dernières forces, j'ai hurlé mentalement : Stop ! Et tous les loups sont partis.

OoooooO