Disclamer : Évidement, tout appartient à JK Rowling, même certains personnages de cette fic qui ont pourtant l'air d'être sortis de mon chapeau.
Ceux et celle qui arriveront à retrouver à quel moment on croise ces personnages ultra secondaires gagneront mon admiration éternelle (oui, c'est déjà pas mal).
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Les entrepôts des hiboux postaux réussissaient cet exploit horripilant pour tous les employés de sentir aussi mauvais qu'un vestiaire et une volière réunis.
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Les collègues à plume de Deryn ne respectaient absolument pas le règlement sur l'hygiène ce qui aurait pourtant dû leur valoir une retenue sur salaire s'ils avaient été payés. Il y avait toujours des colis, trop lourds ou à livrer trop loin, pour lesquels la compagnie des hiboux postaux préférait faire appel à un coursier sorcier. Coursier qui devait se pincer le nez pour juste supporter l'odeur de l'entrepôt.
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Le répartiteur, être unanimement honni et dont personne n'avait pris la peine de retenir le nom, distribuait les bordereaux de livraison aux personnes présentes.
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La prochaine pleine lune était proche, Josh, Augustus et Brieg commençaient déjà à en ressentir les effets. Pourtant, il fallait assurer son shift sans se plaindre, au risque de n'avoir que les plus mauvaises livraisons, loin et peu rentables, la fois suivante.
Même en plein guerre, il n'y avait que les loups-garou et les désespérés pour accepter des conditions de travail aussi rudes. Deryn, elle, relevait des désespérés
Les hiboux acceptaient n'importe qui, la seule condition étant de n'être jamais absent et ne pas refuser de livraison.
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Les quatre remplirent consciencieusement leur sacoche, et sortir du hangar dans l'air froid et piquant de ce mois de décembre.
A peine dehors, ils étudièrent les adresses de livraison de chacun, échangeant les colis.
La besace de Deryn fut vidée puis remplie par des colis plus petit qui ne provenaient pas du tout de l'entrepôt.
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Avant même d'avoir atteint la première adresse, recroquevillée sur son balais, elle sentait déjà ses pieds lui rappeler le froid qu'il faisait, malgré les deux paires de chaussettes enfilées l'une sur l'autre.
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Elle survolait une maison très isolée et mal entretenue, en lisière d'un bois inquiétant.
Se posant, elle sortit sa baguette magique, aux aguets, et toqua à la porte.
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Un homme, loqueteux, triste, couvert de cicatrices et sur ses gardes ouvrit.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Hiboux postaux, m'sieur, signature siouplé.
- Hein ? J'attends rien.
- J'sais pas m'sieur, moi j'dois juste vous faire signer là.
Secouant son carnet à souche devant le nez de l'homme, elle essayait d'obtenir la signature attendue.
L'homme finit par signer. .
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Il ouvrit le paquet et sorti la fiole de tue-loup et son mode d'emploi.
- Qu'est-ce que c'est que ce truc ?
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Deryn soupira mentalement. Il avait ouvert le paquet devant elle, la forçant à être témoin de ce qu'il contenait, ce qu'elle voulait éviter.
- J'sais pas monsieur, on dirait une bouteille.
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Il la regarda d'un air méfiant, mais le visage constellé de taches de rousseur de Deryn invitait tous ceux qui croisaient son regard à la croire plutôt lente et bête. Ce qui non seulement était faux, mais aussi très utile.
Il lut enfin l'étiquette de la bouteille, palie et paru soudainement soulagé.
- Ah, oui, du jus de citrouille de ma grand-mère...
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"Tu sais, Vieux, le jus de citrouille, c'est orange."
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- Ah ouais ? Vous en avez d'la chance m'sieur.
- Vous ne sauriez pas qui... L'adresse de celui qui vous a remis le colis ?
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"Crétin, tu viens de me dire que c'est ta grand-mère."
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- Non m'sieur, faut voir avec le SAV. Ou le service client p't'être. Vous n'connaissez pas l'adresse de votre grand-mère ?
- Si si, ah ah, bien sûr, si. Mais... J'ai tellement de désordre à l'intérieur que ça va être compliqué pour la retrouver. AH. AH.
La porte de sa maison battait sur un couloir complètement vide d'où on apercevait une pièce meublée uniquement d'un tabouret et d'une table basse cassée.
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"Du désordre, ouais, ouais."
- Bin, m'sieur, je n'saurai pas trop vous dire.
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"En fait, je sais carrément te dire que ça vient de mon chaudron avec les plantes de mon jardin. Mais tu es assez crétin pour oublier que tu viens de me dire que ça vient de ta grand-mère, alors, on va dire que tu te contenteras de savoir que c'est de la magie."
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La maison suivante fut plus difficile à trouver. Un charme de fidelitas sans doute.
Deryn n'avait plus seulement froid mais aussi très mal au dos. Ces douleurs aux reins étaient devenues fréquentes, elle avait peur de bientôt ne plus pouvoir voler.
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Elle fit apparaître son patronus, corporel même si très vaporeux.
- Va prévenir... Remus Lupin, que j'ai un colis pour lui, il devrait être juste derrière le sortilège.
Elle avait dû vérifier sur le bon de livraison le nom. Un nouveau sur sa liste.
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Le patronus ne revint pas, ce qui ne l'étonna pas, étant donné sa faible maîtrise de ce sort. Elle s'assit sur une souche, grelottant sous sa cape et essayant de réchauffer ses mains bleuies malgré les mitaines.
Au bout d'un temps qui lui parut beaucoup trop long, un homme apparut soudainement devant elle, la baguette dressée. Il avait l'air malade et épuisé, encore jeune, les cheveux châtains clairs pourtant déjà striés de gris.
Il avait surtout l'air très dangereux.
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- Qui êtes-vous ?
- Hiboux postaux, m'sieur, j'ai un colis pour vous.
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Elle tendit effrayée le colis de tue-loup qu'elle avait dans la main.
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Ce n'était plus de froid qu'elle tremblait maintenant, l'homme qui la menaçait semblait vraiment aux abois.
Il prit le colis et arracha avec beaucoup de méfiance l'emballage.
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Deryn en profita pour sortir sa baguette, sans parvenir à arrêter de trembler.
Avant même qu'elle n'ait pu finir son geste, l'homme la désarma. La violence du sort la projeta au sol.
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- Je vous le redemande, qui êtes-vous et que me voulez-vous ?
- M'sieur, c'est les hiboux postaux, j'vous veux rien moi, m'sieur, juste une signature pour le colis...
Il l'attrapa par le col de sa cape et la secoua.
- Ne me faites pas marcher, qui êtes-vous ?
- M'sieur...
Deryn ne pouvait plus contenir sa terreur, ne parvenant pas à se libérer de sa poigne.
- Le tue-loup n'est pas dangereux pour les non-loups garou, vous pouvez en boire pour me prouver que ce n'est pas du poison.
- Non ! Je ne peux pas faire ça ! Et de toute façon, c'est la dose est exacte pour votre transformation !
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Remus hésita.
- Les mangemorts n'utilisent pas ce genre de stratagème, d'habitude.
Deryn haussa les épaules.
- Je ne suis pas une mangemorte.
- Alors qui êtes-vous ?
- Je... Ecoutez, on ne peut pas juste dire que je suis quelqu'un qui vous livre du tue-loup ?
- Pourquoi ? Quel intérêt pour vous ? Vous ne m'avez même pas demandé de le payer.
Deryn hésitait.
- Je ne sais pas plus que vous à qui je m'adresse.
Remus leva un sourcil dubitatif.
- Vraiment ? Vous ne savez pas que je suis ouvertement impliqué dans la lutte contre Vous-savez-qui ?
Deryn écarquilla les yeux d'étonnement.
- Non, je ne savais même pas qu'il y avait une lutte organisée.
Remus soupira.
- Vous ne lisez que la gazette et ne connaissez que des personnes... Peu concernées ?
- Sans doute, oui. Je veux dire... J'ai vu qu'ils s'en prennent aux nés-moldus, et que la gazette relaie cette idée stupide qu'ils auraient volé leur baguette.
Et forcément, j'ai bien compris que Vous-savez-qui était derrière.
Mais des gens peu touchés par la guerre, il n'y en a plus. On n'a plus d'argent, et même si on en avait, on ne pourrait plus rien acheter, puisqu'il n'y a plus rien à vendre. Le chemin de traverse est devenue une zone de non droit, des amis disparaissent tous les jours, soit parce qu'ils s'en vont discrètement dans d'autres pays, soit... Soit pire.
Mais je ne savais pas qu'il y avait une guerre déclarée, je croyais juste qu'il n'y avait plus d'espoir.
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Remus soupira à nouveau et s'assit sur la souche.
- Il reste de l'espoir, vous savez, Dumbledore nous l'a dit...
- Il est mort.
- Mais Harry Potter ne l'est pas.
- Harry Potter ? C'est à dire que... Il parait qu'il est très perturbé...
- D'après la gazette qui dit aussi qu'il n'y a pas de guerre.
Deryn hésita.
- Qu'est-ce qu'il pourrait bien faire ?
- Je ne sais pas, mais tant qu'il vit, il est notre meilleur espoir.
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Remus sortit de ses songes et regarda la fiole de tue-loup.
- Et si vous m'expliquiez ?...
- Oh, hum... ça fait quelques temps que je vois le nombre de contaminés augmenter. Beaucoup de loups-garou travaillent chez les hiboux et vivent près de chez moi.
On en discutait avec les copains, et on s'est dit que ça serait terrible que la hausse de contamination, ça soit des accidents de loups-garou qui n'ont pas trouvé de tue-loup, parce qu'en fait, plus personne ne peut en trouver.
Je suis… J'étais herboriste et pas mauvaise potionniste. Et les plantes nécessaires poussent facilement près de chez moi.
Depuis quelques mois, je profite de mon poste chez les hiboux pour livrer ceux qui passent commandent à une offre anonyme qui paraît dans la gazette. "Envoyer le bon de commande poste restante chez les hiboux, facilités de paiement, discrétion assurée". Les courriers disparaissent bizarrement à chaque fois qu'un officiel débarque.
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Remus tourna rêveusement la potion.
- facilité de paiement ?
- L'offre aurait été vraiment suspecte si j'avais dit "gratuit".
- ça marche ?
- Plutôt bien.
- Je suis sûr de n'avoir pas écrit à cette offre.
- Ma liste s'enrichit aussi par le bouche à oreille.
- Qui m'a mis sur votre liste ?
- Je ne saurais pas vous dire.
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"Je saurais te le dire, mais tu ne sais peut-être pas que c'est un loup-garou."
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Remus se dandina sur la souche, se doutant que la réponse avait été incomplète.
- Vous savez que certains loups-garou et mangemorts verraient d'un mauvaise œil...
- Oui, on s'en est un peu douté la quatrième fois qu'ils ont vandalisé les locaux des hiboux.
- Ils sont venus vous chercher ?
- Moi ? Pourquoi moi ? Je ne suis que la livreuse. Ils n'ont pas encore compris que les colis de tue-loup sont livrés par les hiboux postaux, ils ne connaissent que le système des courriers.
Et même avec ces courriers, le service client n'arrive jamais à retrouver dans les monceaux d'enveloppes livrées en poste restante lesquelles sont liées à l'affaire. Si par hasard ils mettent la main dessus, ils ne retrouvent jamais ni l'envoyeur ni le récipiendaire.
- Pourquoi vous donnez autant de peine ?...
- Parce que... Je ne sais pas. Parce qu'il faut bien que quelqu'un le fasse ? J'ai vu un loup-garou avoir mordu par accident, il ne s'en est pas remis.
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Deryn fut très surprise de le voir enfin déboucher la bouteille et en boire le contenu.
- Je n'aurai pas cru que vous alliez me faire enfin confiance.
- Moi non plus, mon corps entier me dit que je baisse ma garde et prend des risques.
- Mais votre confiance est bien placée, ce n'est pas un poison.
- Je l'espère. J'ai... Des gens que je ne peux pas mettre en danger.
Deryn, ses bras croisés sur son ventre, hocha la tête.
- C'est bien de ne pas être seul, surtout en ce moment. J'ai l'impression que tous mes proches disparaissent, dit-elle rêveusement.
- Votre famille ?
- Oh, elle n'a jamais été très étendue mais je n'ai pas réussi à trouver de quoi soigner la dragoncelle de ma mère et mon père est mort de chagrin dans le mois qui a suivi.
- J'en suis désolé.
- Victime indirectes de la guerre. Et mon fian...
Elle buta sur le mot
- Fiancé ? Lui proposa le loup-garou
- Plutôt petit copain, ce n'était pas encore... Rien d'officiel, mais... Il a disparu.
- Disparu ou disparu ?...
Elle haussa les épaules d'ignorance.
- Il a disparu. Il y avait un article dans la gazette sur ce traitre du bureau de liaison gobeline qui a berné tout le monde en falsifiant son arbre généalogique.
- Aie.
- Je m'en fiche qu'il soit né-moldu ou pas, je voudrais juste savoir s'il... Si...
- Le bureau de liaison avec les gobelins vous dites ?
- Oui.
- Euh... Dirk Cresswell, c'est ça ?
- Oui ! Oui, c'est lui ! Vous le connaissez ? Vous l'avez vu ?
- Pas vraiment mais... Écoutez, Je suis désolé. J'ai rencontré d'autres nés-moldus et gobelins qui fuyaient avec lui. Ils ont été attaqués par des rafleurs.
Une des personnes de son groupe, Ted Tonks, a été retrouvée morte, les autres ont été vu en train d'être acheminé quelque part par des mangemorts, mais plus personne n'a vu Dirk. Forcément, on pense que...
- Non !...
Deryn, sous le choc, ne sentit même pas les larmes lui dévaler les joues.
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Remus, maintenant plein de compassion, lui prit la main.
- Écoutez, il y a aussi la possibilité qu'il ait été emmené à Azkaban, mais... Mais n'ayez pas trop d'espoir. Un espoir déçu, c'est ce qu'il y a de pire...
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Note à celles et ceux qui auraient aimé ce début de fic : Je ne trouve pas de béta :'(
Si quelqu'un veut savoir avant le reste de l'univers ce qui va suivre...