Catch to Love
Prologue
Il y a longtemps, je t'ai trouvé, recroquevillée dans une ruelle. Tes vêtements étaient en lambeaux et tu pleurais toutes les larmes de ton corps. Lorsque j'ai voulu t'approcher, tu as pris peur et t'ai reculé. J'ai arrêté de marcher et t'ai regardé. Tu avais un macaron à moitié défait et le reste de tes cheveux cascadaient sur tes épaules. Tes yeux noisettes, rougis, étaient éteints, leurs étincelles tarie par les larmes.. Tes lèvres étaient légèrement bleutées et tu tremblais. De froid et de peur. Je t'ai demandé pourquoi je ne pouvais t'approcher. Tu m'as regardé et n'as dis mot.
J'ai essayé de te réconforter en te parlant de moi, en te disant quelques mots rassurants et en te faisant quelques sourires, mais tu me regardais toujours de ton regard éteint. Tes larmes coulaient toujours autant et tes lèvres étaient légèrement plus bleutées. Je t'ai parlé de l'orphelinat, où je travaillais à l'époque. Je t'ai parlé de tous les enfants dont je m'occupais. Tu continuais de me regarder. Mais une chose avait changé. Dans ton regard brillait une petite flamme, comme si ton esprit retrouvait peu à peu son habitacle. Je t'ai beaucoup parlé de l'orphelinat, jusqu'à avoir une réaction. Tu as levé ta main pour prendre la mienne. Et je t'ai demandé pourquoi tu pleurais. Tu m'as répondu que tu ne le savais plus.
Mais je me rappelle du maigre sourire que tu m'as adressé et auquel j'ai répondu. Et je t'ai demandé si tu voulais venir avec moi, rencontrer tous les enfants. Tu as dis oui. Et nous avons laissé cette ruelle sombre et sale derrière nous.Des années plus tard, les enfants te considéraient comme leur grande sœur. Je suis devenue directrice de l'orphelinat. Les femmes te considéraient comme leur propre fille et t'appréciais énormément. Tu donnais de la vie aux visages des nouveaux arrivants et tu faisais sourire les anciens. Tu acceptais tous les jeunes, malgré leurs défauts et les aidaient toujours. Tu étais le soleil de cet établissement.
Mais un jour, tu es venue me demander la permission de sortir. J'ai pensé au bonheur des jeunes, avant de penser au tien. Tu y renonçais depuis plusieurs années, pour voir les autres rires et sourire. J'ai donc refusé de te laisser partir. Le soir-même, c'était à mon tour de surveiller les couloirs. Lorsque je suis passée devant ta chambre, j'ai remarqué que ta porte était entrouverte. J'ai jeté un coup d'œil à l'intérieur et je t'ai vu, toi, assise devant un bureau. Tu écrivais et dessinais sur des feuilles. Ensuite, soit tu les gardais ou les jetais. Je n'ai jamais rien soupçonné et suis partie.Mais si j'avais su pensé à ton bonheur, Tenten, j'aurais accepté ton départ...
