Je ne suis pas Seelight mais une de ses amies. Elle accepte de publier cette fanfiction que j'ai écrite pour me défouler un peu. Je pense que notre style d'écriture est à peu près le même, bien qu'elle fasse des fics bien meilleures que la mienne… J'utilise Clove comme personnage principal car mon caractère ressemble au sien (mais je ne suis pas une tueuse, loin de là !). Dîtes moi si vous aimez, si vous n'aimez pas… Voici un chapitre court en guise d'introduction.
Merci de lire.
Merci à Seelight de publier pour moi.
Clove Stoneheart
Chapitre 1 : Coupures
-Toutes mes condoléances…
Foutaises
-Courage…
Taisez-vous
-Sois forte…
Facile à dire
-Si vous avez besoin de quoique que ce soit…
Vous nous laisserez tomber, au bout d'un moment…
Toutes ces paroles destinées à ma mère me parviennent à travers la porte de ma chambre. La lune laisse sa lumière s'échouer sur le plancher volontairement vieilli de ma chambre. Recroquevillée à côté de mon armoire, j'attends, seule, les poings serrés, que les pleurs cessent, que les cris se taisent. Seule, j'ai demandé à l'être. Tout ce que l'on trouvait à me dire c'est '' sois forte pour ta mère et ton frère''. Toutes ces personnes qui ne pensent pas un mot de ce qu'ils disent m'insupportent. La vie m'insupporte. Un bruit de porte qui claque, une personne part. Je voudrais que tout le monde parte, mais les déserteurs sont immédiatement remplacés par d'autres personnes.
Je continue de pleurer, même en sachant que cela ne le fera pas revenir.
Je me lève lentement et me dirige vers ma table de nuit. Un couteau y est posé. Je le saisis et retourne m'assoir près de mon armoire, dans un des angles de la pièce. Je regarde mon poignet gauche, il est intact. Toutes ces filles qui se coupent volontairement, je ne les avais jamais comprises. Maintenant, je les comprends. La pointe de mon couteau se plante dans ma peau. J'ai peur, alors au début, je n'appuie pas très fort mais racle ma peau. Je ne sais pas pourquoi j'ai choisis de graver ce mot. Sur mon poignet gauche, en lettre rougissant petit à petit, on peut lire :
VIVRE
Je passe ma langue sur ces coupures, espérant calmer la douleur. L'effet dure quelques secondes, mais ma peau recommence à me brûler. Alors j'ignore. Que pourrais-je faire d'autre ? Les sanglots continuent de polluer le semblant de silence dans lequel je me suis installée. Je ramène mes cheveux en arrière. Ils sont collés à mon visage par mes larmes.
Papa, papa, pourquoi les larmes, c'est salé ?
Je voudrais crier, mais je ne veux pas vraiment…
Papa, papa, pourquoi quand on a mal, on crie ?
Ma douleur psychique, je la retranscris en douleur physique. J'entoure mon poignet de ma main droite. C'est comme si cette douleur se propage dans mon corps pour pomper mon énergie.
C'est étrange… Je sais qu'il est mort, mais je ne le réalise pas. J'ai l'impression que je vais me réveiller, mais mon poignet m'arrache à cette illusion, sans pour autant me faire comprendre la vérité. J'ai peur, mais de quoi ? J'ai peur de quelque chose que j'ignore.
Non, c'est pas possible…
Non
Non
Non
La lumière jaune du couloir vient briser la pénombre de ma chambre.
-Clove ?
C'est Olympe.
Ma meilleure et seule amie.
Je lève la tête, elle s'assoit sur mon lit en ébouriffant ses cheveux mouillés. Elle regarde le ciel par ma fenêtre et dit d'une voix tremblante :
-Le ciel aussi, il pleure.
Elle n'attend aucune réponse, elle sait que je ne dirai rien.
Contrairement aux autres, je ne veux pas qu'elle parte.
Elle se relève, ferme la porte, l'obscurité retombe comme un rideau, m'apaisant.
-Vivre… C'est beau… Comme coupure…
J'avais totalement oublié mes coupures… Je rebaisse la tête, honteuse.
Olympe vient s'assoir à mes côtés et me montre son poignet gauche.
FUIR
C'est ce que j'y distingue difficilement.
-Fuir la douleur…
J'hoche la tête.
-Tu sais, je n'ai jamais perdu quelqu'un de ma famille, mais…
-Oui je sais, tu me l'a déjà raconté, je la coupe.
En réalité, je ne sais rien, mais je sais qu'elle à beaucoup souffert.
-Ah…
Elle ramène ses jambes contre sa poitrine.
-Tu sais, les épreuves comme ça, elles te tombent au coin de la gueule, sans prévenir. Du jour au lendemain, tu te retrouve à pleurer toutes les larmes de ton corps. Ce matin, tu riais aux éclats, ce soir, tu cris de douleur. La vie, c'est une belle teigne… Dans le district deux, on a beau fabriquer des enfants tueurs, on est humains… On ne te blâmera pas si tu pleurs, au contraire…
Elle a raison…
Elle se lève, me lance un ''au revoir'', et sort.
Le silence
La solitude
La pénombre
Je les veux…
La souffrance
Les larmes
La pitié
Je veux les chasser...
J'entends les rires de mon frère. Il a six ans, il ne comprend pas encore.
Un peu comme moi…
Une sorte d'autoprotection.
-Courage.
Je relève vivement la tête.
Cette voix…
Oui, c'est bien lui. C'est Cato…
Les parents de Cato sont de très bons amis à mes parents. Enfin… A ma mère, maintenant… Juste parce que Cato et moi, nous sommes sortis ensembles de nos sept ans jusqu'à nos onze ans.
Il va venir…
-Nous allons rester dormir ici pour vous tenir compagnie…
C'est la voix de Karine, la mère de Cato.
-Merci, répond ma mère entre deux sanglots.
Viens…
Des pas se rapprochent, ma porte s'ouvre.
-Ca va ?
Quelle question futile…
Les sanglots que je m'efforce d'étouffer lui répondent. Il ferme la porte, s'assois sur mon lit.
-C'est toujours les meilleurs qui partent en premier…
Oui…
Il plonge ses yeux bleus dans les miens rougis par les larmes.
-Olympe vient de partir, je chuchote…
Je veux tuer ce silence. Je n'en veux plus.
-Oui, je sais, répond Cato, elle c'est encore scarifiée… J'ai vu ses poignets quand elle m'a dit bonjour. Tu le feras pas, hein ?
Son regard est sincère. Il s'inquiète vraiment.
-Parce que ce sont les fous qui font ça, il continue.
-Sans doutes…
Je me lève, les jambes tremblantes. Je donnerais tout pour avoir le courage d'aller me réfugier dans ses bras musclés.
Poser ma tête sur son torse…
Parce que je pense que j'ai toujours des sentiments pour Cato.
C'est lui qui m'attire contre lui. Je pose ma tête contre son torse, sa chemise est immédiatement trempée par mes larmes.
Il sent bon…
-Pleurs, ça va te faire du bien…
Oui, mais… Il arrive un moment où l'on pleure à sec, où toutes les larmes que contient notre corps sont tombées.
Mon Papa n'est pas mort, non… Lui que était toujours enjoué et plein de vie…
Je suis déchirée entre mes pensées pour Cato et celles pour mon Père.
J'ai honte, de pouvoir penser à autre chose qu'à la mort de mon Père.
Cato caresse mon poignet gauche avec son index, cela me gêne. Et s'il sentait les bosses que forment les coupures ? Que dirait-il ? Que je suis folle, certainement…
