Disclaimer : Albator, Clio, Maetel, Warius, Doc, les marins de l'Arcadia et les militaires du Karyu, l'équipage du Big One, Mi-Kun et Tori-San appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.

Bob l'Octodian et son Metal Bloody Saloon appartiennent à Aerandir Linaewen à qui je les emprunte le temps de quelques clins d'œil.

Les autres personnages sont à bibi

1.

Tout sourire, Alguénor sortit des toilettes, exécuta une sorte de petite danse devant sa mère qui s'assurait qu'il s'était bien lavé les mains.

- Je suis un grand !

Ayvanère prit la tête de son fils entre ses mains, autant pour pouvoir poser ses lèvres sur la chevelure de jais que pour le faire tenir tranquille quelques instants !

- Oui, tu es désormais tout à fait propre, mon amour !

- Et j'ai faim.

- Je viens de finir de préparer tes tartines et ton choco est juste bien crémeux, sortant du shaker avec des glaçons pilés.

Le garçonnet suivit sa mère jusqu'à la cuisine, montant sur le cube afin de s'installer confortablement sur sa chaise surélevée, pour dévorer son petit déjeuner. Et quand Ayvanère eut tourné le dos, il glissa une demi tartine de confiture à Lense qui était assise près de lui, ce qui lui plaisait d'autant plus que cela lui était évidemment interdit !

- Ce que tu grandis, Algie ! Tu deviens un vrai petit homme. Et, bientôt, tu vas rentrer à l'école !

- Oh oui !

Encore un peu moins aidé que quelques mois plus tôt, Alguénor enfila une veste, par ailleurs très légère, par-dessus un t-shirt, un short, des bas et des chaussures de sport complétant sa mise.

Main dans la main, la mère et l'enfant quittèrent le duplex, entamant ainsi une nouvelle journée.


Ayvanère avait déposé Alguénor à la crèche avant de se diriger vers son bureau.

Même si elle travaillait à mi-temps, la jeune femme avait toujours à assurer des formations pour les élèves policiers, et aussi à venir faire des rapports réguliers à ses supérieurs.

- Je suppose que vous avez appris la nouvelle ? fit son chef, à la fin de l'entretien.

Ayvanère inclina positivement la tête, sombre.

- Berkauw, le Tueur aux Rites… Il se murmure qu'un nouvel accord serait passé avec lui. C'est insensé. La dernière fois, il s'est évadé des mois durant ! Comment peut-on envisager de proposer un traitement de faveur à ce sadique ? !

- Je ne suis pas dans le secret de nos Ministres et autres décideurs. Je suis votre supérieur, Mme Thyvask-Skendromme, mais j'ai les miens également ! Je suis surtout désolé. Qui sait, ce nouveau projet n'ira peut-être pas jusqu'à son aboutissement… Votre époux ?

- Il n'est pas au courant. Ce n'est vraiment pas le moment, il a d'autres priorités. Je pense qu'il ne l'apprendra que lorsque le SIGiP l'en informera, ou pas, mais on le lui doit bien vu qu'il fut une victime de ce fou – bien que je ne m'illusionne pas sur le respect des droits de certains…

- Vous partez le rejoindre ?

- Oui. J'emmène mon fils chez mon beau-frère dès le début d'après-midi.

- Tous mes vœux de rétablissement à votre mari.

- Merci.


A La Roseraie, vu qu'il pleuvait averse, Aldéran s'était cantonné à l'une des vérandas, profitant de l'aménagement, de la tranquillité, et des spots très lumineux à défaut du soleil.

Le jeune homme avait quitté la Clinique une semaine plus tôt et avait été hébergé chez son aîné, un suivi médical assuré quotidiennement.

Les journées étaient longues, mais vu son manque de forces, son cœur battant à tout rompre en dépit des médicaments et le laissant épuisé, il ne les voyait pas passer.

- Sky !

- Et voilà une nouvelle semaine avec mes petites éprouvettes de passée, sourit son aîné.

- Elles vont te manquer jusqu'à lundi ?

- Et comment !

- C'est très sympa pour ta femme et vos deux filles ! releva Aldéran en prenant le verre de thé glacé que son frère lui avait servi.

- Contrairement à toi, mon trio préféré me connait et sait où vont mes priorités.

- Et toi, remballe ton stéthoscope, tu n'es pas un vrai médecin !

- J'ai eu mon diplôme, je le rappelle à ta mémoire de poisson rouge, même si ensuite je me suis dirigé vers la recherche pure qui avait eu ma préférence au final, après quelques années d'études supplémentaires… Ton cœur est vraiment trop irrégulier, ajouta Skyrone en se relevant après l'avoir écouté.

- Ne t'inquiète pas, le capteur a été implanté dans ma poitrine, non pas pour le stimuler cette fois, mais pour le surveiller. Si jamais il manquait un battement, ou en avait trop… En revanche, c'est traîner ici qui va m'achever, d'ennui comme il se doit !

- Ne t'agite pas. Tu n'es resté que le strict minimum hospitalisé, à cause de ta tête de bois ! Tu as subi de tels traumatismes internes lorsque ton cœur a lâché, s'est déchiré… Tu dois demeurer au repos complet…

- … à attendre la prochaine attaque, ou quoi ? !

- Aldie, calme-toi ! intima Skyrone en s'asseyant dans la chaise longue voisine en espérant que cela apaise, un peu, son cadet. Ce par quoi tu viens de passer…

- … est inattendu, imprévisible en l'absence de véritables symptômes avant-coureurs, et je peux me reposer tant et encore, une seule issue m'attend. En as-tu encore eu la confirmation ?

- Oui, ne put mentir Skyrone. Toutes les analyses tendent à la même conclusion : ton organisme rejette le corps étranger qu'est le cœur de ton jumeau !

- Mais…

- Oui encore, durant dix ans, il l'a toléré, alors que le dosage de médicaments anti-rejet était minimal vu ton donneur, mais ce sursis semble avoir touché à sa fin…

Aldéran reposa sur la table près de lui le verre dans lequel il n'avait même pas trempé ses lèvres.

- Je voudrais te l'entendre me le répéter, encore une fois… Que je me ménage, ou non, ne m'évitera en rien l'issue finale ?

Skyrone inclina positivement la tête et Aldéran se redressa légèrement.

- Sky, je suis déjà passé par cette phase : issue fatale ! Une fois, ça suffit. Les clichés, genre « la quête du désespoir », j'ai eu ma dose !

Le jeune homme tira en arrière les mèches incandescentes de sa chevelure.

- Je n'aurai pas de seconde chance, je le sais, à moins de faire tous les Sanctuaires pour en dégommer un ou plusieurs gardiens pourvus d'un chromosome doré.

- Et moi je refuse que tu… Je ferai tout pour que… Tu souris ?

- Généralement, Sky, c'est moi qui ai cette réplique ! Voleur !

Une bonne vint alors annoncer un visiteur inattendu, et surtout inconnu, aux portes de la villa.

- Je n'attends personne, gronda en retour le maître des lieux. A moins que je ne m'abuse, il n'y a de prévu qu'une soirée en famille ! Renvoyez cet importun.

- Il insiste, M. Skyrone. C'est un militaire…

- Un officier ? Non, pourvu que… murmura Skyrone en se levant, se plaçant inconsciemment entre son frère et le voyageur, comme s'il essayait de protéger le premier d'un nouveau coup du sort.


- Warius…

Les deux frères blêmirent, Aldéran tout bonnement incapable de seulement se lever pour saluer son ami.

En civil, ce dernier s'avança de deux pas, conscient du maelstrom d'émotions qui devait agiter ses interlocuteurs.

- Je voulais venir vous apporter cette nouvelle en personne. Il était hors de question que ce soit autrement. Je vous le devais.

Il sourit légèrement.

- Votre père s'est réveillé, il va très rapidement finir de se rétablir à présent, ajouta-t-il aussitôt afin de mettre un terme à leurs doutes, inquiétudes, tourments inévitables, vu sa présence ! Pourquoi ça ne semble pas vous réjouir ? J'ai hâte d'aller à présent lui dire que tout va bien aussi pour vous, après avoir averti votre mère, et…

- Aldéran est très mal, jeta alors sèchement Skyrone.

- Mal, à quel point ?

- Au plus mal…