1. Incident.
Un mois et demi après que Chizuru soit allée à la maison close avec les capitaines du shinsengumi, des témoignages étranges se mirent à circuler dans Kyoto. En effet, on disait que des gens se faisaient agresser, tuer ou qu'ils disparaissaient tout simplement. Ces rumeurs commençaient à sérieusement inquiéter les habitants qui montraient de réels signes de peur. Cela n'était pas de très bon augure pour le shinsengumi. En effet, une foule de gens craignant pour leurs vies était facilement manipulable pour un orateur exercé. Aussi pour prévenir tout risque de révolte ou d'incident, une patrouille du shinsengumi patrouillait tous les jours en périphérie de la ville. Cette mesure avait un peu rassuré les habitants, qui bien qu'ils soient en faveur du clan Choshu, appréciaient cette mesure prise par la milice.
Ce matin-là, Chizuru fut réveillée par de violentes nausées. Pensant que cela allait passer, elle entreprit d'essayer d'ignorer les signaux que lui envoyait son estomac. Pourtant, la jeune fille ne put le faire très longtemps car elle se rendit bien vite compte qu'elle avait tout intérêt à rapidement se rendre aux latrines.
Arrivé à l'endroit voulu, Chizuru ne tarda pas à rendre ce qui était dans son estomac. Une fois cela fait, elle se sentit bien mieux, même si l'idée de manger lui inspirait d'autres nausées. D'un pas maladroit, la jeune fille se hâta de rejoindre sa chambre pour s'habiller. Elle se dit alors qu'elle avait eu de la chance de ne croiser personne à cette heure-là. En effet, Chizuru était sortie en habit de nuit, ce qui aurait facilement permis à quiconque de voir qu'elle était une fille.
Essayant d'oublier ces mauvaises pensées, Chizuru se rendit à la cuisine. Ignorant de son mieux l'odeur de la nourriture qui lui retournait l'estomac, elle entreprit de préparer le petit-déjeuner. La jeune fille était aux fourneaux depuis bientôt une demi-heure quand la porte de la pièce s'ouvrit la faisant sursauter. De ce fait, elle lâcha le couvert qu'elle tenait alors dans ses mains.
«Bonjour. Ben alors Chizuru, je ne pensais que tu étais si facile à troubler. Déclara le nouveau venu en s'avançant vers elle.
_Harada-san, bonjour. C'est juste que j'étais dans mes pensées et vous m'avez surpris. Expliqua-t-elle alors qu'elle ramassait le couvert.
_Je ne voulais pas te faire peur. Tiens? Tu as oublié de préparer de préparer un plateau? Fit remarquer le lancier en comptant les objets en question.
_Non, c'est juste que je n'ai pas faim ce matin. J'ai encore le dîner d'hier soir qui me pèse sur l'estomac. Mentit la jeune fille, ce que le jeune homme remarqua tout de suite.
_Pourtant, ce repas était très léger. Dit-il.
_J'ai dû manger quelque chose qui n'était plus très frais. Je suis contente de voir que ce n'est pas votre cas.» Sourit-elle.
Le capitaine de la dixième division était sur le point de lui faire une autre remarque quand ses deux amis de toujours, Heisuke et Shinpachi, débarquèrent à leur tour dans la cuisine, tout sourire. Leur intervention empêcha Sanosuke de continuer à questionner la jeune fille sur son refus de manger ce matin-là.
Ce même jour, c'était au tour d'Harada d'aller faire sa patrouille en dehors de la ville. Il prit Chizuru avec lui. Quand Hijikata lui demanda pourquoi il avait demandé à la jeune fille de venir avec lui et ses hommes, le lancier avait dit que comme la recherche du père de Chizuru n'avançait pas dans Kyoto même, peut-être qu'à l'extérieur, quelqu'un serait plus apte à répondre aux questions que la jeune fille posait aux passants. Après un court instant de réflexion, le vice-capitaine donna son accord pour que la concernée quitte les quartiers du shinsengumi avec le groupe de la dixième division.
Alors que Chizuru interrogeait un énième paysan sur son père sous la surveillance du lancier. Ce dernier eut l'attention détournée par ses hommes qui lui signalèrent des rônins venant vers eux. En effet, cinq samouraïs venaient vers eux en ce moment même. Chacun portait de façon presque ostentatoire deux sabres à la ceinture, un court et un long, preuve de leur appartenance à cette classe sociale. Quand ces derniers virent les membres du shinsengumi, ils adoptèrent un profil plus bas. Cependant, à la surprise du lancier, les cinq rônins empruntèrent un petit chemin qui bifurquait. Celui-ci menait à un village situé à quelques kilomètres de Kyoto. Pourtant, Sanosuke n'était pas tranquille quant à l'idée de ne rien savoir de ces hommes. Alors qu'il allait demander à deux de ses hommes d'aller à la rencontre des rônins, deux coups de feu résonnèrent puissamment dans l'air.
Paniqués les civiles se mirent à courir pour aller rapidement se mettre à l'abri. Les membres du shinsengumi, eux, dégainèrent leurs sabres et se mirent à cercle pour n'offrir aucune ouverture à l'ennemi. Cependant, les loups de Mibu ne virent rien. Autour d'eux, tout était calme, trop calme…
«Vous avez vu d'où sont partis les coups et quelle était leur(s) étai(en)t cible(s)? Demanda Harada à ses hommes.
_Non, capitaine. Répondirent ces derniers.
_Capitaine, Yukimura-kun n'est plus avec nous. Signala soudainement l'un d'eux.
_Comment? S'exclama le concerné.
_La dernière fois que l'on l'a vu, il interrogeait quelqu'un.»
Inquiet par l'absence de la jeune fille, Sasnosuke commença à scruter les alentours à sa recherche mais il ne vit rien. Le jeune homme voulait partir à sa recherche. Toutefois, il ne devait pas oublier sa mission première ainsi que le fait que ses hommes et lui étaient en danger. Ceux de sa division semblaient penser la même chose. La tension commença à monter de plus en plus. Au bout de dix bonnes minutes, le capitaine de la dixième division prit le risque de rompre la formation qu'il avait adoptée avec ses hommes pour reprendre la route de la patrouille.
La patrouille se remit alors en route. Scrutant à chaque pas les environs avec bien plus d'attention qu'avant, les hommes du shinsengumi avancèrent. Bientôt le chemin sur lequel ils étaient, décrivit une courbe. Ainsi, on pouvait facilement voir la partie des rizières où Chiruzu interrogeait le paysan il y a quelques instants encore. Un détail frappa alors Harada. En effet, le capitaine de la dixième division vit qu'à cet endroit il y avait du sang dans l'eau. Ne prenant que l'un des hommes avec lui, Sanosuke se rendit en courant à l'endroit d'où semblait provenir le sang, suivi de près par son subordonné. Quand les deux hommes arrivèrent, ils se figèrent.
Là…
Dans l'eau…
Flottait un corps…
On pouvait facilement voir deux impacts de balles entourés de sang, l'un au niveau de la poitrine et l'autre à la cuisse. Le premier à réagir fut le subordonné d'Harada.
«Yukimura-kun!» S'exclama-t-il.
