« La tentation du fauve »

-7-

-8-

-9-

et 10

Et bien voilà, il y était. Il ne lui restait plus qu'à traverser la barrière.

Sortant sa montre à gousset de sa poche, il fixa la grande aiguille faire le tour des chiffres. Fasciné par ce mouvement répétitif, il resta ainsi un moment, cherchant la raison de ses mauvais pressentiments.

Incertain, d'un mouvement sec, il referma son horloge portative et la rangea à sa place, dans la poche de son nouvel uniforme.

Jetant un rapide coup d'œil aux alentours, il remarqua bien vite les quelques Aurors chargés de la surveillance de la gare, où plusieurs sorciers et moldus s'afféraient.

Le jeune homme ne put s'empêcher de secouer la tête d'agacement face à ceux qui représentait l'ordre et la justice.

Ces Aurors, toujours aussi déficients quant à ce qui avait trait à la maîtrise du camouflage…

Très facile à remarquer parmi cette foule de moldus, leurs habits, loin de ceux plus conventionnels, reflétaient et rappelaient aux yeux du jeune homme tout ce qui séparait ces deux mondes, ces deux espèces si contradictoires parfois, mais si faciles à briser.

Son propre monde tombant sous les batailles incessantes. Pertes lourdes pour chaque camps, mais peu importe qui en ressortirait vainqueur, ce monde ci, comme le sien, n'en sortirait pas indemne, cela étant peut-être le seul point qu'ils avaient en commun.

Et ces pauvres Aurors. Espoir vain s'ils croyaient qu'avec leur seule présence, ils empêcheraient un quelconque attentat. Si le mal se décidait à attaquer, rien ne l'empêcherait d'accomplir son dessein. Un espoir de fou, voilà se qui ralliait les gens du bien.

Mais, l'espoir, n'était-ce pas ce qui l'avait conduit ici?

D'un pas décidé, il s'avança vers la barrière, se frayant un chemin parmi cet amas de gens bruyants, aussi différents que semblables qui, dans peu de temps, il en était certain, seraient tous au même niveau, esclaves. Mais, son avancée fut stoppée par un rire pur et cristallin.

Ce rire, il le connaissait bien pour l'avoir entendu plusieurs fois dans un lointain passé, enfoui dans ses souvenirs. Lointain passé qui ne l'était peut-être pas autant qu'il ne l'aurait souhaité.

Étrange tout de même que, parmi toute cette foule où l'agitation était maître, ce soit son rire à elle, qui le stoppa dans son avancée. Il avait fallu qu'elle soit là, à ce moment précis.

Bien sûr, il n'était pas dupe. Il savait bien qu'en revenant ici il la reverrait, mais il aurait préféré repousser cette confrontation à plus tard.

Il la vit passer devant lui. Immédiatement, il la reconnu. Ce même sourire enjôleur, ce même regard pétillant. Malgré les années, elle n'avait pas changé. Accompagnée par ses amis, elle passa devant lui sans même s'apercevoir de sa présence.

Tout à coup, il se sentit nostalgique. Cela faisait maintenant deux ans qu'il ne l'avait revue. Sa dernière visite restait un mauvais souvenir dans sa mémoire. Impression d'abandon qui restait gravée en lui. Une trahison pour son ami comme pour lui. Elle avait brisé sa chimère, son illusion et pourtant, il ne pouvait s'empêcher d'y croire encore.

Il aurait voulu oublier cette malheureuse journée, que tout continue comme avant, qu'elle leur rende visite, aussi souvent qu'avant. Seulement, les rêves ne se réalisent pas toujours et la réalité est toujours plus dure qu'elle n'y paraît.

Maintenant, les choses étaient bien différentes.

Une terrible émotion s'empara alors de son âme. Tout était de sa faute. Ce sentiment d'inquiétude qui le rongeait depuis un bon moment n'était déjà pas très rassurant, mais s'il fallait qu'en plus, elle s'en mêle… Il ne le supporterait pas.

Chassant ses idées noires d'un soupir, il reprit son chemin quand celle qui l'avait interrompu, traversa la barrière toujours en compagnie de ses amis.

Reprenant son avancée il s'arrêta à nouveau face au mur de briques rouges, prenant une grande inspiration afin de calmer son cœur qui s'emballait de plus en plus. Il avait beau avoir ses 17ans et bien connaître le monde de la magie pour y avoir baigné sa vie durant, cela restait tout de même sa première fois. Il jeta une dernière œillade aux environs et pénétra sur le quai 9 ¾.

Le Poudlard Express, quoi que l'on puisse en dire, restait tout de même l'un des plus magnifique train au monde, qu'il soit sorcier où moldu.

Tout les élèves de Poudlard ou presque étaient rassemblés sur le minuscule quai, faisant leurs au revoirs à leurs parents et amis.

Lui, il était seul. Peu importe, il savait ce qu'il en était. Même lors de ses premières entrées scolaire, il était seul. Il avait d'ailleurs toujours tout affronté seul et, bien que cela soit difficile à admettre, il en était tout de même heureux. Cette solitude l'avait rendu, d'une certaine manière, plus fort. Mais plus dur à admettre encore, il le devait à son père.

Se père qui n'aurait jamais accepté une séparation larmoyante.

L'absence de sentiment faisant office de loi dans son éducation comme dans sa famille et bien que pour d'autres, cette impassibilité semblait être une preuve d'inhumanité, elle s'avérait parfois très utile.

Son père étant roi et maître dans la famille, aucune discussion n'était tolérée sans son accord et lorsque ce dernier était en colère, ses principes inculqués étaient un grand avantage.

Se remémorant quelques moments de sa jeunesse où son père le réprimandait, le jeune homme se dit que, finalement, il préférait de loin quitter sa demeure seul plutôt que d'être accompagné par celui à qui, autrefois, il vouait une admiration sans faille et qui, maintenant, ne méritait que le mépris et la haine de son fils.

Seul le lien qui l'unissait à sa mère faisait en sorte qu'il demeurait aux cotés de cet être abject et méprisable.

Sa mère…

Une lourde lame bien tranchante écorcha le cœur de pierre qu'il s'efforçait de se construire à la pensée de la femme qui lui avait insufflé la vie.

Sa mère…

Mieux valait ne pas y penser pour le moment.

Déterminé, il embarqua dans le train et prit place dans un compartiment, bientôt rejoint par ses « amis ».

Mélancolique parmi toute cette agitation, il écouta leurs conversations désuètes et observa le décor défiler lorsque le train quitta l'embarcadère.

Maintenant les choses étaient bien différentes.

Comme chaque année, c'était la même chose. Tout le monde courait dans les corridors et tous criaient à tue tête.

Bien que la plupart du temps elle s'en plaignait, elle devait bien se l'avouer, tout ceci lui avait

manqué pendant les vacances.

Et quelles vacances…

Elle avait dû insister auprès du directeur afin de pouvoir faire ce dernier voyage avec tous les autres. Bien sûr cela n'était pas très prudent, mais le directeur avait accédé à sa requête, se remémorant lui-même sa dernière entrée à Poudlard qu'il n'aurait voulu manquer pour rien au monde.

Elle se dirigeait vers le premier compartiment, là ou sa directrice de maison l'attendait pour lui inculquer la marche à suivre des préfets en chefs.

Hé oui, elle avait été nommée préfète en chef. Rien de bien surprenant quand l'on voyait ses résultats scolaires. Son dossier était étonnant. Seule quelques petites taches venaient détériorer ce tableau parfait….

Ces quelques… désobéissances au règlement de l'école. Seulement, chaque fois où elle avait enfreint les règles, une raison valable venait justifier ce comportement et après tout, elle était bien une Gryffondor.

Au début de l'été par contre, un sérieux doute l'avait prise face à son poste de préfète. Elle avait craint, après les derniers événements, que son directeur d'école préfère lui enlever ses responsabilités.

Bien sûr elle en aurait bien compris les raisons et aurait accepté sans rechigner mais, elle en aurait tout de même été terrible attristée. Heureusement, après une longue conversation avec le directeur, ils en étaient venus à la conclusion que malgré tout, elle arriverait sûrement mieux que quiconque à remplir cette lourde charge.

Elle en avait été ravie.

- Et... Avait ajouté son directeur. Vos appartements privés vous donneront une plus grande liberté. Avait-il dit, un sourire bienfaisant aux lèvres.

Sacré Dumbledore!

Arrivée à son lieux de rencontre, elle s'y introduisit, faisant glisser la porte du compartiment silencieusement. Elle salua poliment ses nouveaux homologues d'un petit signe de la main.

La féminité était à l'honneur cette année. Les 4 préfets étaient en fait des préfètes.

Parmi elles : Luna Lovegood de Serdaigle.

Comme toujours cette dernière avait en main la dernière parution du Chicaneur et semblait très concentrée sur sa lecture, mais elle releva tout de même la tête, faisant tombé par la même occasion sa baguette accroché derrière son oreille, et salua la dernière préfète entrée dans le compartiment.

La nouvelle venue fut tout de même un peu surprise de la trouver là. Luna n'était pourtant pas en 7ième année. Mais bon, il n'y avait pas vraiment de règlement pour la nomination des préfets et si Luna convenait à Dumbledore il n'y avait là rien à redire.

Puis Pansy Parkinson de Serpentard.

Là rien de surprenant. La jeune fille n'était peut-être pas une jeune fille modèle, mais à maintes reprises elle avait prouvé qu'elle avait sa place comme préfète en chef.

Étant à la tête d'un groupe de filles de Serpentard, ses qualités de meneuse n'étaient plus à prouver. Ce qui avait le plus surpris l'école en entier lors de la nomination de Pansy Parkinson en tant que préfète, était son sens aiguë de la justice.

Aucune injustice, que se soit un Poufslouffle, un Serdaigle, un Gryffondor ou même un Serpentard, s'il avait fait quelque chose de mal, peu importe sa maison, elle le punissait comme il le méritait.

La jeune Serpentarde à la chevelure brune n'était certes pas l'une des ses meilleures amies, mais un certain respect s'était installé entre les deux jeunes filles, mais les regards noirs eux, persistaient toujours.

Puis pour terminer, la préfète de Poufsouffle était Éléanor Branstone. Jeune fille toujours souriante à laquelle on ne pouvait rien reproché.

Elle interrompit le cours de ses pensés lorsque le professeur McGonagal fit son entrée dans le compartiment. D'un petit hochement de tête, elle les salua puis les intima de s'assoir.

Au bout d'une demi-heure, tout était dit. Toutes savaient ce qu'elles devaient faire.

Après un petit salut amical, Luna à ses cotés, elles rejoignirent leurs amis dans le compartiment où ils avaient élu place.

S'assoyant au côté de l'un de ses meilleurs amis, elle posa un regard vide vers l'extérieur. Le paysage défilant à toute vitesse sous ses yeux.

Une main compatissante se posa sur son épaule. Détournant son regard de la vitrine elle le plongea dans deux émeraudes foncient par l'angoisse.

-Maintenant, les choses seront bien différentes. Souffla-t-elle du bout des lèvres.

Comme seule réponse, ces amis cessèrent leurs bavardages et acquiescèrent en silence.

Chacun savait pertinemment ce que la préfète en chef voulait sous-entendre.

Au bout d'un moment, les conversations reprirent leur cours, tous essayant tant bien que mal

de refouler ce sentiment d'incertitude à la vue de cette dernière année d'étude.

Le voyage se passa trop rapidement au goût de certains, mais dès lors que le château qui leur servait d'école fut en vue, l'envie d'y courir le plus vite possible s'empara d'eux.

Comme un condamné s'en allant à l'échafaud, les première année furent conduits aux embarcations qui leur offriraient leur première traversée du lac noir. Heureusement pour eux, la soirée s'annonçait douce.

Avec empressement, les années suivantes se dépêchèrent de rejoindre les calèches qui les conduiraient à leur demeure pour les mois à venir.

La préfète s'installa dans l'une d'elle.

Avec un soupir d'aise, elle observa le château se reprocher petit à petit sous les rayons du soleil couchant. Une vraie splendeur. Un petit pincement au cœur lui rappela qu'elle avait bien failli ne plus revoir ce décor enchanteur, mais elle chassa rapidement les idées noires qui commençaient à l'assaillir avec cette pensée.

Entrés dans le chaleureux château, elle et ses amis se joignirent à la foulée et s'installèrent à la table de leur maison, heureux de retrouver leurs camarades.

Lorsque tous furent installés confortablement à leur table respective, la répartition des nouveaux élèves se fit.

Sourire aux lèvres, elle contempla les nouveaux arrivants, timides et apeurés par tant de nouveauté, se rappelant elle-même sa nervosité durant sa répartition.

Lorsque la répartition prit fin, chacun s'attendait à voir apparaître le fameux festin, mais, à la place, leur directeur pris la parole :

- Bonsoir chers élèves! Résonna la voix dans la grande salle. Je vous souhaite la bienvenue! Dans quelques instants, le repas vous apparaîtra, mais avant cela, j'aimerais vous présenter un nouvel élève. Pour certains, une ancienne connaissance qui était venue nous rendre visite lors du tournoi des trois sorciers.

Intrigués, les écoliers se hâtèrent d'émettre leurs suppositions sur le nouveau venu, mais cessèrent presque aussitôt lorsque la porte de la grande salle s'ouvrit pour laisser passé l'imposant garde de chasse et professeur des cours de soin aux créatures magiques, Hagrid.

Tous les élèves, au même moment, se retournèrent vers lui, retenant leur souffle, s'attendant à voir le nouveau venu.

Le directeur dû émettre un petit toussotement pour que l'attention de ses élèves se reporte sur lui.

- Je vous demanderais donc d'accueillir chaleureusement de Dumstrang, M.Drago Malfoy.

À ce nom la préfète retint son souffle et tourna lentement son regard vers l'imposant professeur.

Le garde chasse se poussa légèrement sur le coté afin que tous puissent voir la personne derrière lui.

Drago Malfoy dans toute sa splendeur.

Quelque précision: Et oui Drago a fait ses etude a Dumstrang!!

Son père avait tjr voulu qu'il étudie là bas, alors maintenant c'est fait!

Et non, Dumbledore n'est pas mort! J'en avais besoin pour l'histoire, mais p-e que plus tard... on ne sais jamais!

Alors si vous avez appréciez, n'hésité pas un me le faire savoir

a la prochaine!!

Oh et un gros merci a Seshat pour la correction ( faut dire que j'en fait des fautes….)