Et si c'était elle ?

La première fois que je l'ai vue, je venais de sortir de la salle de Potions, et une jeune femme attendait patiemment devant la salle. Elle avait certainement dans la vingtaine et portait une chemise blanche rentrée dans une jupe verte bouteille qui lui montait jusqu'aux hanches. La tresse en épis de ses cheveux sombres était parfaitement droite, ses bras blancs et son clair visage étaient lisses et sans défaut, et la lumière des étoiles brillait dans ses yeux, gris comme l'acier.

Plus tard, j'entendis mon parrain l'appeler par son prénom : « Ayden ». Je ne savais rien de plus d'elle. J'avais rêvé de cette femme pendant des mois, j'en rêve encore d'ailleurs... J'étais allé dans la bibliothèque à la recherche de livres qui parlent d'une beauté aussi divine que la sienne. Rien. J'avais harcelé mon parrain. Et rien. Même pas un indice sur le lieu où elle habitait. Je souhaitais connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu'elle avait portées, les gens qu'elle fréquentait et le désir de la possession physique n'avait plus de limites. Je voulais sentir son odeur enivrante une dernière fois, je voulais juste la revoir. J'étais tombé fou amoureux d'elle.

Durant les années suivantes, je m'en étais voulu d'être tombé aussi bas. Tomber amoureux, non mais quelle idée ! J'en avais parlé à personne, même pas Blaise ou Pansy mes meilleurs amis... personne ! Il n'y avait qu'elle.

Après la guerre, j'étais devenu encore plus célèbre grâce au geste de ma mère envers Potter. Elle avait annoncé au Seigneur des Ténèbres que Potter était mort alors que c'était faux. Et cela nous avait valu une nouvelle célébrité, mais surtout, une liberté.

Toujours est-il qu'à cause de cette célébrité, parfois, lorsqu'une femme aux cheveux d'ébène m'aborde dans la rue pour avoir un autographe, l'espace d'une fraction de seconde, aussi absurde que cela puisse paraître, mon cœur frémit plus fort que d'habitude, et je m'entends me demander « et si c'était elle ? ».