Je m'étais promis de ne pas la poster avant d'avoir au moins écrit le chapitre 2. Mais, d'un autre côté, je n'avais pas envie de me faire oublier.

Il s'agit d'un Univers Alternatif : pas de démons, pas de bestioles mystiques, pas d'anges au sens biblique du terme.

Rating : tout sage tout mignon. Pour le moment. Je crois. On verra.

Disclaimer : rien n'est à moi, excepté l'humour douteux et un OC qui fait juste un peu de figuration (j'ai horreur des OC mais je me console en me disant que celui ci fait juste plus ou moins partie du décor.)

Bêta-reader : Un GROS merci à Neij. Tu es une PRO !


Je m'appelle Dean Winchester.

J'aime les femmes, les nichons, les courbes généreuses et le magasine Asian Beauty.

Et puis un jour, sans crier gare, mon hétérosexualité s'est fait la malle.

~ o ~

Un horrible grognement, semblable à celui que pousserait un Wookie après avoir mangé trop de gelée anglaise, tira brusquement Dean de son habituel sommeil-post-cuite. Il rassembla toutes ses maigres forces restantes pour tourner la tête vers l'origine de ce bruit terrifiant. Origine qui se révéla être sa compagne d'un soir. Se jurant d'en choisir une qui ne ronflerait pas la prochaine fois, il se redressa avec la grâce d'un crabe arthrosé. Le réveil sur lequel reposait la petite culotte de sa partenaire indiquait 3 heures passées du matin. Au regard de cette pièce pelucheuse et somme toute beaucoup trop coquette, Dean conclut qu'il n'était définitivement pas dans sa chambre (l'odeur printanière d'un produit ménager à base de fleurs des champs aurait du le mettre sur la voie).

Il sortit du lit, s'affala sur le sol dans un grand bruit et se rendit compte qu'il avait momentanément oublié comment marcher. Le gargouillis gastro-œsophagien de la jeune fille indiqua qu'elle ne s'était pas réveillée quel soulagement. Aucune de ses conquêtes n'avait jamais eu l'honneur de garder Dean Winchester pour le petit-déjeuner.

Dean du soir, plumard. Dean du matin, plus rien.

Le temps de récupérer toutes ses affaires éparpillées dans la pénombre de la chambre à coucher, et de les enfiler (la partie la plus difficile), le réveil indiquait 4 heures 20. Il sortit discrètement de la chambre, puis de la maison, tâchant de ne plus trébucher. Une fois sur le palier de la porte, il lui fallut une bonne minute pour se rendre compte que sa voiture n'était pas là.

« Holy crap ! »

Comment avait il pu se laisser convaincre d'aller chez cette demoiselle sans sa voiture ? Comment avait il pu laisser son bébé seule sur le parking glauque du bar ?! Comment allait-il rentrer chez lui ? Comment allait-il raconter ça à Sam sans qu'il ne se foute de sa gueule ?

Dean fit quelques pas dans la rue, essayant de s'orienter. C'est fou à quelle point les rues changent une fois que le soleil éclaire l'autre côté de la planète. C'est là qu'il aperçut un panneau juste en face de lui.

Boulevard M. Collins

Cas' habitait à peine deux rues plus loin. Alléluia ! Dean se mit à courir, d'abord dans la direction opposée, puis 5 minutes plus tard, dans la bonne. Bien que le terme courir ait été un peu exagéré, il aurait été nuisible à sa réputation de dire « trottiner en zigzaguant ».

Une fois devant la porte de son meilleur ami, il sortit son téléphone, ouvrit son répertoire et sélectionna le contact « Cassie (*)» (il se jura de ne plus jamais prêter son portable à Gabriel).

~ o ~

Un étage plus haut, dans la chambre à coucher, résonna la mélodie "Carmen". Castiel tendit le bras, saisit son téléphone portable et décrocha sans prendre la peine de regarder qui l'appelait. Il n'y avait qu'une personne pour lui téléphoner à des heures incongrues.

« Hgnmmm allo ?

- Cas' ! C'est Dean !
- Moui, je sais.

- Je te réveille ? Haha, nan je plaisante.
- Dean, va droit au but, s'il te plaît.
- Hem, okay, je suis dans une situation critique, un malheureux concours de circonstances. En simple, je suis à la rue tout seul à 5heures du mat', sans voiture mais avec une gueule de bois.
- Tu es où ? Faut que je viennes te chercher ?
- Pas la peine. Ouvre juste ta porte d'entrée. »

~ o ~

Moins d'une minute plus tard, la porte s'ouvrit sur un petit ange en boxer et tee-shirt en train de se frotter les yeux. L'alcool aidant, Dean n'eut aucun remord à penser très fort au qualificatif "meugnon tout plein", ce qu'il aurait âprement réfuté en étant sobre.

« Si Sam te demande, l'ambiance au bar hier était nulle, on est rentré chez toi et on s'est bourré la gueule toute la soirée en se marrant devant les Totally Spies, capisce ?
- Je ne vois pas en quoi regarder les Totally Spies préserve ton honneur.
- Crois moi, c'est cent fois mieux que de coucher avec Chewbacca et de se retrouver à la rue dans un quartier résidentiel à la Desperate Housewives mais sans Eva Longoria.

- Si tu le dis. Café ?
- Mec, t'es parfait ! »

Dean ne remarquait même plus le rougissement qui s'étendait sur les pommettes de Castiel. Chaque fois qu'il lui faisait un compliment, qu'il lui disait une petite phrase gentille ou juste lorsqu'il lui souriait, ses joues se teintaient de rose. Cas' avait toujours été comme ça : très sensible et émotif. Du moins, c'est la seule explication que le Winchester ait trouvé à cette coloration intempestive.

Une fois que son ami eut mis en route sa cafetière, il se tourna vers son invité nocturne et lui demanda :

« Je te ramène chez toi ou tu dors ici ?
- T'embête pas Cas'. Je vais me faire une place entre deux coussins du canapé. »

L'hôte généreux, et c'est le cas de le dire, lui sourit chaleureusement et lui annonça qu'il allait chercher l'oreiller et la couverture de circonstance.

Dean venait très souvent dormir chez Cas', à tel point qu'il avait sa literie à lui, un mug à son nom, son shampoing à l'amande douce parce qu'il avait le cuir chevelu fragile (si jamais Sam l'apprenait... mieux vaut ne pas y penser) sur le rebord de la baignoire et même quelques slips de rechange dans la penderie de Castiel ! Il adorait ses soirées entre mecs où il s'enroulait dans son plaid bob l'éponge et où il regardait Dr Sexy toute la soirée en mangeant des gaufres au sucre amoureusem... amitieusement préparées par son meilleur pote. Oui, ça c'est des vraies soirées entre hommes. Entre mecs, ouais ! Super virils et tout ! Rien à voir avec les pyjamas party. Non. Absolument pas des pyjamas party. Hors de question.

Sam ne devait JAMAIS savoir. Ni ça, ni le plaid bob l'éponge.

Perdu dans ses pensées, Dean ne vit pas l'homme qui était rentré dans la cuisine et sursauta lorsqu'il s'adressa à lui.

« Salut. »

Il se tourna vers cette personne qui n'était PAS Castiel et qui n'avait donc aucune raison d'être dans la cuisine de Castiel. Devait-il appeler les flics ?

« Euh … Salut.

- T'sais quelle heure il est ? »

Il remarqua que l'inconnu portait juste un boxer et au vue de son expression ensommeillée, il devait probablement sortir du lit. Mais à part le lit de Castiel, il n'y en avait pas d'autre dans cette maison. Peut être était-ce un voisin ?

« Euh … oui.

- Et, quelle heure est-il ?

- Euh … 5 heures du mat'.

- Okay, merci. »

Dean dévisagea l'homme qui alla tranquillement se servir un café lui aussi. Dans la cafetière à Castiel. Comment osait il ? Il n'y avait que Castiel qui pouvait se servir dans la cafetière à Castiel !

« Tu sais où est Castiel ?
- Euh … oui.
- Et où est il ?
- Euh … Salon. »

Mais qu'est ce qu'il lui veut à Cas, lui ? Ça ne lui suffit pas de squatter sa maison et sa cafetière à 5 plombes du matin ? Il se prend pour qui ? Ca ne se fait pas !

« D'ac. J'vais aller lui dire au revoir et rentrer au bercail. Merci pour le café. A plus. »

Ouais ! C'est ça ! Rentre chez toi ! Paysan ! Profanateur ! … Paltoquet !

« Euh … Salut. »

Et l'étranger sortit de la pièce.

On fait de bien curieuses rencontres dans la cuisine à Cas' aux aurores. Dean passa une main sur son visage, l'esprit encore embrouillé par l'alcool, il se demanda s'il n'avait pas tout simplement rêvé. Un mec ! Chez Cas' ! Mais qu'est ce qu'il pouvait bien faire ici !?

Il serait temps d'aller dormir un peu pour éviter d'halluciner encore une fois. D'un pas peu assuré, Dean se dirigea vers le salon. Sur le chemin, il se cogna contre les innombrables meubles qui trônaient dans le hall. L'alcool et la mauvaise foi étant de paire, il n'avouerait jamais qu'il avait juste heurté plusieurs fois la seule commode du couloir.

La moitié de ses orteils hors-service, Dean arriva dans le salon en espérant (très très fort) que Castiel compatisse à sa douleur et le borde pour qu'il s'endorme bien. Il leva son regard brillant de larmes contenues (parce qu'il reste un mâle viril malgré tout) vers son meilleur ami qui ne remarqua pas sa présence, visiblement trop occupé à accueillir la langue de l'inconnu dans sa bouche.

LUI !

« TOI ! »

Le couple, au sens très large du terme, interrompit son activité buccale sous le coup de la surprise.

« Je croyais que tu n'étais qu'un résidu de whisky mais j'avais tord ! T'es réel ! T'es pour de vrai ! Rends le café que tu as sournoisement volé ! »

L'Homme échangea quelques derniers mots avec Castiel avant de quitter les lieux. Dean ne fit même pas attention, cherchant une baguette magique afin d'envoyer un Expelliarmus bien placé à l'indésirable.

Lorsque l'apprenti sorcier brandit enfin son arme, à savoir un stylo Bic qui traînait par là, Cas' et lui étaient désormais seuls dans la pièce. Son ami s'approcha, prit le stylo à bille de ses mains et l'accompagna jusqu'au canapé.

« C'était qui le monsieur ?
- Lloyd, je l'ai rencontré hier au bar pendant que tu draguais …. euh …
- Chewbacca.
- Chewbacca. Il était sympa, on est rentré et on a passé la nuit ensemble.
- Il reviendra pas j'espère ? Je dis ça, c'est pour le salut de ta cafetière.
- Non, ne t'inquiète pas. C'était juste pour une nuit.
- 'kay ... »

Et Castiel borda l'aîné des Winchester, lui souhaita une bonne nuit, déposa un baiser sur son front avant de retourner dans sa propre chambre.

Confortablement installé, Dean somnolait tandis que les derniers relents d'alcool s'évanouissaient lentement. Son esprit peinait à se remémorer les dernières heures. Et puis, tout doucement, la sobriété aidant, le puzzle se retrouva entier. Sur ce, Dean sentit le sommeil s'approcher et ses yeux se refermer, entamant la deuxième et dernière partie de sa nuit.

Puis un tout dernier éclair de lucidité le frappa. Si fort qu'il en tomba sur le sol, emmêlé dans son plaid.

« NOM DE ! … CAS EST GAY ! »


(*) À l'origine, j'avais écrit "Cassie coeur coeur coeur" en version sms. Le seul problème est que Fanfiction . net a horreur des symboles et me l'efface à chaque fois !