Criminelle Involontaire
Disclaimer : cette histoire est tirée du manga "Captain Tsubasa" (Olive et Tom, en français) scénarisé et dessiné par Yoichi Takahashi à qui tous les éléments et personnages repris dans cette fanfiction appartiennent et restent son entière propriété. J'ai tout simplement repris le scénario à ma sauce en rajoutant deux-trois personnages de mon cru pour inventer cette petite histoire - ça, toutefois, m'appartient.
Petit mot de l'auteur avant de commencer le chapitre : Chapitre édité le 06/08/2014
Je voulais tout simplement vous prévenir, vous qui venez de cliquer sur ma fanfiction (ce dont je vous remercie !) que cette histoire est en cours de réécriture.
Tous les chapitres sont réécris mais je dois encore les corriger petit à petit avant de les publier. Du coup, j'ai décidé d'édité cette histoire petit à petit. Aujourd'hui, je vais mettre à jour le prologue et le premier chapitre, ce que vous pourrez donc lire dès à présent.
Pour savoir si les chapitres ont été édités, vérifiez en en-tête la partie "Petit mot de l'auteur avant de commencer le chapitre" et la date d'édition annoncée. Ainsi, si elle est postérieure au 06 Août 2014, vous saurez que le chapitre est corrigé et que vous pouvez donc le lire sans craindre de mélanger la précédente version avec la nouvelle.
Si jamais vous vous êtes trompés, n'ayez crainte car grosso modo tout est repris de sa première version. Je corrige principalement le style et l'orthographe, mais que très légèrement le fond.
Ceci étant dit, je vous souhaite une très bonne lecture. N'hésitez pas à me laisser un commentaire (Review en anglais) pour me donner votre avis !
Prologue
Imaginez la première scène d'un film ou d'un roman dans lequel un crime va avoir lieu. D'abord, on plante le décor : il y a plein de monde, beaucoup de bruits, les personnages principaux sont mêlés à la foule et n'apparaissent à l'écran que furtivement. Quelques mots brefs sont glissés, on les présente rapidement, pour vous faire comprendre qu'ils ont leur rôle à jouer dans l'histoire, sans vous préciser lequel.
Qui seront les victimes, qui seront les amis déplorés de ceux-ci ? Sont-ils vraiment innocents ou ont-ils eux aussi contribués, volontairement ou non, au crime ?
Tout ce que vous pouvez pressentir, c'est qu'il y aura des innocents et des coupables. Dans certaines histoires, ce n'est pas aussi facile.
Cela se passe dans un tribunal… Non, pas un tribunal. Le tribunal arrive bien après, quand le crime a déjà lieu. Toujours trop tard. Il faut plutôt revenir en arrière. Cela se déroule dans un… dans un… Ah ! Oui ! C'était bien avant le tribunal, tous les éléments de l'histoire que je vais en partie vous raconter se trouvent réunis au Japon, ce pays lointain dont nous ne savons que peu de choses – principalement des stéréotypes. C'était lors de la Coupe du Monde Junior, oui ! Je m'en rappelle très bien, tous les personnages clés sont venus assister ou participer à ce tournoi de football. L'événement est titanesque.
A peine installée, la foule de spectateurs crient, chantent, rient, acclament des joueurs qui ne sont pas encore entrés sur l'immense terrain de verdure zébrée et séparée par des lignes blanches. Symétriquement, le terrain divisé en deux démontre une géométrie particulière. Cela, je suis seule à le remarquer, comme chaque fois que je vais voir un match. Ceux qui m'entourent sont trop accaparés à participer à l'ambiance générale. Malgré tous les sourires confiants, la tension est palpable. Quelques-uns se disputent déjà et ce n'est rien comparé aux altercations qui surviennent parfois en cours ou en fin de match.
L'Allemagne leur bottera les fesses ! crient une bonne poignée en Allemand.
Les autres répondent en Suédois. Probablement disent-ils quelque chose du genre « Les Suédois vont leur mettre la pattée ! » Ou en moins cordial.
Peut-être l'avez-vous deviné, nous nous préparons à assister au très attendu combat entre la Suède et l'Allemagne. Nous autres Allemands nous demandons si le Kaiser sera capable de venger son meilleur ami et adversaire, le gardien de Hambourg SV et jouant actuellement pour son équipe nationale, le Japon. Plusieurs mois auparavant, Genzô Wakabayashi a été blessé au poignet par Stephan Levin, le « meilleur numéro douze » de l'équipe suédoise, et probablement de leur génération.
L'intéressé se trouve sans aucun doute dans les tribunes, comme nous tous, mais à une place, je présume, bien meilleure que les nôtres. Le SGGK, « Super Great Goal Keeper » comme on l'appelle, doit attendre impatiemment le début du match. La question reste à savoir s'il espère que l'Allemagne l'emporte ou s'il ne souhaiterait pas prendre lui-même sa revanche.
Je le vois bien très concentré, en train de tripoter sa casquette nerveusement, tandis qu'en lui son cœur est partagé par ces deux espoirs. Le résultat, pourtant, il le pressent déjà. Il voudrait croire en cette incroyable équipe de la Mannschaft et son très bon ami, Karl-Heinz, dont il ne doute pas de ses talents de butteur comme de leader. Mais il sait au fond de lui qu'il y a peu de chance pour que ce dernier gagne. Le SGGK lui-même s'est incliné contre le joueur suédois, cela veut bien dire quelque chose.
Ce garçon, bien plus grand que ses partenaires nippons, la silhouette massive, les cheveux courts toujours tapis sous une casquette qu'il change chaque jour, les poignées blessées sous leur épais bandage, le regard attentif, inquiet, compétitif, voilà la première victime.
La foule soudain se met à rugir. Les gens se lèvent, applaudissent, huent et sifflent violemment. Bien qu'elle les attend depuis près d'une heure, la foule n'étouffe pas un cri de surprise en voyant arriver les joueurs tant espérés. Une folie curieuse s'empare du stade tout entier et personne n'est à l'abri de l'ambiance explosive qui règne en ces lieux.
Sur l'écran, la caméra zoome sur chacun des joueurs des deux équipes. J'entends très bien les commentaires des journalistes à l'affiche de chaque tête. Karl-Heinz Schneider, le Kaiser, la plus grande promesse de l'Allemagne, joueur de talent à Munich, capitaine de l'équipe nationale… Le jeune prodige allemand a un physique digne des stéréotypes de son pays : grand, blond, aux yeux bleus océans, fan de bière et de belles voitures. Ce grand gaillard d'un mètre quatre-vingt-dix qui regarde dans ma direction avec un demi-sourire que je suis seule à voir, le regard confiant, c'est mon seul et plus grand ami. La seconde victime.
Ma victime.
Me voilà ainsi vous avouant la cruelle vérité : je suis coupable, complice, seule responsable de ce crime atroce qui va avoir lieu. Vous connaissez à présent la distribution des cartes, je vous épargne l'enquête criminelle et vous annonce tout de suite que la fautive n'est d'autre que moi-même. Je n'ai pourtant pas l'air d'une meurtrière, pas même d'une voleuse de bas étage. Je m'appelle Laura Morcel, j'ai dix-huit ans, je suis quelconque, comme la plupart d'entre vous. Allemande par ma mère, j'ai hérité de la taille de mes compatriotes. Mon défaut majeur ? Ma minceur – maigreur, dit mon diététicien. Ma gynécologue aussi, mais vous vous en moquez probablement. Ce n'est pas faute de manger, pourtant.
C'est une fatalité, comme le match qui se déroule sous nos yeux. Moi non plus, je n'éprouve pas le moindre doute sur la défaite de mon ami. J'aime Karl et j'ai confiance en lui mais il va perdre. Stephan Levin a de l'avance, beaucoup d'avance. J'en étais déjà persuadée en regardant le match qui lui a permis de briser les deux poignées de fer du SGGK. En le voyant pour la première fois, j'ai tout de suite pressenti sa force, pas seulement physique car il semble aussi doté d'un mental d'acier. Son jeu est très brutal, pas agressif, mais c'est une force brute, de celle dont il faut se méfier et qui peut faire mal. Je ne joue peut-être pas du football, mais je pratique un sport et je sais reconnaître un adversaire redoutable.
Cela vous fait peut-être rire. C'est facile de dire cela après coup, pensez-vous.
De toute façon, réfléchissez un peu, à ce moment-là de mon histoire, comment voudriez-vous que je vous la raconte ? Je ne savais pas encore ce qui allait se passer, que j'allais commettre un crime. Je ne suis pas une spécialiste de l'écriture, j'ai tendance à écrire comme je parle, même si en l'occurrence je fais quelques efforts.
Même si mon cœur tout entier appartenait à ce moment-là à Karl, je ne pouvais m'empêcher de rejoindre les pensées du gardien japonais.
Sans le savoir, en nous donnant raison, en perdant ce match, Karl, mon très cher Karl, allait faire tomber le premier domino de la partie qui s'engageait.
Le crime se préparait.
