Prologue :
Chapitre 1
Comme bien des jours, Naruto monta chez lui lorsque le gros roche diminua à la boulangerie, laissant la boutique à ses trois employés pour aller manger un plat maison que sa mère lui avait donné la veille quand il avait rendu visite à ses parents. La seule différence, fut que des bruits lui parvenaient de l'appartement voisin. Intrigué, il s'approcha du mur qui séparait leur appartement, sa voisine n'ayant pas pour habitude de quitter le travail pour batifoler avec son abruti de copain. En s'approchant de là où il devinait le lit, Naruto perçut mieux les gémissements. Cette voix qui semblait scander le nom de Kiba, n'était définitivement pas celle de sa rivale. Hinata ne faisait jamais le moindre bruit, probablement parce qu'elle savait qu'il pouvait les entendre et s'était la même chose pour lui.
Pour en avoir le cœur net, il mangea en vitesse et descendit dans la boutique de sa voisine. Une employée l'accueillit et il demanda à parler à la propriétaire. Comme il le pensait, Hinata était dans l'arrière-boutique à faire ses gâteaux. Quand elle l'aperçut, elle fronça les sourcils.
- Que puis-je pour toi ? demande-t-elle poliment.
- Un gâteau. C'est bientôt l'anniversaire de ma mère et comme je ne suis pas doué pour la décoration…
- Suis-moi, l'arrête Hinata en lui tournant le dos.
Elle l'emmena dans une pièce adjacente où elle prenait les commandes spéciales.
- Donc, commence Hinata en sortant son livre de commandes.
- Dix personnes, vanille avec pour thème les renards, l'interrompit-il immédiatement.
Hinata pinça les lèvres. Elle aurait pourtant dû si attendre, se dit Naruto. Ils avaient suivi les mêmes cours pendant trois ans après tout.
- Bien. C'est tout ? Pas d'autres demandes spéciales ? s'enquit la pâtissière.
- Non, ma mère aime les choses simples, déclare Naruto en se levant et se dirigeant vers la porte. Par contre, ajouta le jeune homme en se retournant vers elle, je crois que tu aurais une… surprise si tu montais chez toi. Genre maintenant, insiste-t-il en ouvrant la porte.
- Quoi ?
- Bonne journée, se contente-il de dire en quittant la pièce.
Hinata le regarda partir, bouche bée. Qu'avait-il voulu dire par surprise ? Qu'avait-il fait ? Quel coup monté lui avait-il préparé ? Poussée par la curiosité, son vilain défaut, elle retourna dans la cuisine pour prévenir ses employés qu'elle devait remonter chez elle pour vérifier un truc, puis elle sortit. Découvrant la porte débarrée, elle fronça les sourcils. Elle l'avait verrouillée en descendant travailler et Kiba ne rentrait jamais avant seize heures. Mais en ouvrant la porte, les gémissements qu'elle perçut était assez équivoque. Alors lui aussi il avait fini par la tromper ? Tentant de garder son calme, Hinata avança dans l'appartement et se dirigea vers la chambre. La porte n'était même pas fermée et elle avait une belle vue sur les fesses de son copain. Sans se presser, la pâtissière se pencha, récupéra les vêtements éparpillés au sol, dont un escarpin, et elle lança se dernier sur Kiba. Poussant un cri de douleur et de surprise, il se retourna et se figea en la découvrant.
- Hinata ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Moi ? Ce que je fais ici ? Tu rigoles, c'est mon appartement et j'ai très bien le droit de monter ici pendant ma pause. Mais toi…
Kiba tenta de s'expliquer. Malheureusement, sa queue encore en érection et la blondasse allongée à côté de lui ne le rendait pas crédible. Et quand celle-ci voulut récupérer ses vêtements, Hinata ne se gêna pas pour aller ouvrir la porte patio et les jeter dans la rue particulièrement passante à cette heure de la journée.
- Mes vêtements ! crie la blonde, scandalisée.
- Tu réfléchiras à deux fois à coucher avec un mec déjà prit et dans le lit de la copine en question. Maintenant dehors, termine Hinata avec une voix menaçante.
La blonde ne se fit pas prier, mais Kiba tenta encore une fois de la calmer, alors qu'il enfilait des vêtements pris dans la commode.
- J'ai dit dehors, répète Hinata en le foudroyant du regard.
- S'il te plaît, Hinata, ce n'est pas…
- Dehors, tout de suite ! hurle la jeune femme, le visage rouge de colère.
Devant son éclat de voix inhabituel, Kiba prit peur et préféra faire ce qu'elle lui ordonnait. Hinata prit quelques minutes pour retrouver son calme, puis sortit pour aller frapper à la porte de son voisin. L'étonnement était visible sur le visage de Naruto quand il lui ouvrit la porte, mais elle ne lui laissa pas le temps de parler et elle le remercia avant de retourner dans son appartement. Surprit, ses sourcils se relevèrent, puis il haussa les épaules en fermant la porte. Ce serait sa BA de la semaine. Quand il revint dans la boulangerie, il découvrit une certaine effervescence dans sa boutique.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il à ses employés.
- Boss, vous avez manqué tout un spectacle, ricane Konohamaru. Il n'y a pas dix minutes, une fille à moitié à poil est passée devant le magasin. Je crois que votre voisine a jeté ses vêtements par la fenêtre et ils ont atterrir devant nos portes.
- Oh ! Ça explique le « mes vêtements ! » que j'ai entendu chez elle.
- Pourquoi aurait-elle fait ça ? demande Moegi. C'est pourtant une fille gentille.
- Elle a surpris cette fille au lit avec son copain. De ce que j'ai cru entendre, se dépêche-t-il d'ajouter.
Ses employés n'avaient pas besoin de savoir que c'était lui qui l'avait prévenu indirectement. Selon lui, si un homme ne peut rester fidèle à sa copine, il ne méritait pas d'en avoir une. Voilà pourquoi lui-même il était célibataire. Aucune fille ne lui avait donné le goût de se mettre en couple. Ce Kiba devrait faire pareil, parce qu'en trompant sa copine, un homme pouvait enlever toute sa confiance à une femme. Des plans pour qu'Hinata se demande ce qu'elle a fait de mal. Même s'il ne la portait pas dans son cœur, Naruto avait assez de respect pour elle, pour ne pas lui souhaiter ce genre de relation.
Dans l'appartement, Hinata tentait de se calmer en déversant sa colère sur les effets personnels de Kiba. Il allait les retrouver dès ce soir au bord du chemin. Mais peut-être pas tous en entier. Lui faire un coup pareil, dans son appartement. Dans SON lit ! Il voulait qu'ils sauvent tous les deux de l'argent à la fin du mois en emménageant ensemble. Elle avait cru qu'il voulait les préparer à la vie de jeunes mariés. Mariage mon œil ! Ça faisait à peine un an qu'il avait emménagé chez elle et il la trompait. Depuis combien de temps, elle ne saurait le dire. Si ça n'avait pas été de Naruto… En pensant à son insupportable voisin, Hinata poussa un cri de rage. Et dire qu'il savait maintenant qu'elle était cocue. Il devait bien rire d'elle, lui monsieur coup d'un soir. Il devait se dire qu'elle était bien naïve pour ne rien voir.
Complètement exaspérée, elle se laissa tomber sur le plancher du salon, des larmes de rage et de déception coulant sur ses joues. Pour une fois que tout allait bien. Diplôme en main, boutique qui marche bien, conflits familiales réglés, un bel appartement et un petit-ami aimant. Fallait nécessairement que quelque chose n'aille pas, c'était trop beau pour être vrai. Et maintenant, chaque objet dans l'appartement lui ferait penser à Kiba. Et s'il avait sauté cette blondasse ailleurs que dans leur lit ? Elle tourna les yeux vers le canapé, puis la table de la cuisine. Faudrait qu'elle change tous les meubles juste pour être sûre, soupire-t-elle en essuyant ses larmes d'un geste vif de la main. D'abord jeté toutes les affaires de Kiba au chemin, ensuite réfléchir au renouveau de son appartement.
Elle déposait un troisième sac noir près du conteneur à ordure, quand Naruto revint la voir. Elle n'avait pas du tout envie de le voir, surtout pas dans un moment où elle était aussi vulnérable.
- Besoin d'aide pour jeter des choses ?
- Pourquoi t'es là ? soupire-t-elle sans le regarder.
- Ben, je viens de le dire.
- Je n'ai pas besoin d'aide. Et encore moins de ta pitié, marmonne Hinata.
- Qui a parlé de pitié ? rétorque Naruto. Je n'aime juste pas ce type de gars.
- Type de gars ? répète-t-elle avec dédain.
- Gars qui se met en couple, alors qu'il ne peut pas se contenter d'une seule fille. Le genre de mec qui devrait rester célibataire pour le bien des filles.
- Et c'est monsieur coup d'un soir qui dit ça ?
- Et c'est toutes des filles qui ne recherchent pas de relation à long terme. Je le dis dès le départ pour pas qu'elles se fassent de fausses idées. Je suis honnête au moins.
- Sans commentaire, fit Hinata en se retournant.
Alors qu'elle s'apprêtait à retourner dans son appartement, elle entendit le bruit d'un sac qu'on ouvre. Elle se tourna vers Naruto d'un bon et elle le vit en train de fouiller dans l'un de ses sacs.
- Qu'est-ce que tu fais ? s'exclame-t-elle.
- Je regarde. Je ne trouve pas qu'il mérite de tout récupérer aussi facilement… Ah, tu t'es défoulé sur sa PSP, sourit-il en levant le dit objet. Dommage, je l'aurais bien racheté à petit prix.
- Tu es en train de suggérer que je revende ses affaires ? demande Hinata, scandalisée.
- Seulement celles que tu lui as offert ou l'électronique. Les vêtements et la nourriture seraient plus profitable à l'armée du salut ou au comptoir alimentaire. Comme dit ma sœur : « Les mecs infidèles sont comme des chiots. Il faut leur donner des leçons si on veut les dompter. » Un seul la trompé et elle a vendu toutes ses affaires sur eBay. Les autres qui ont suivi ont été avertis dès le départ et n'ont jamais commis cette erreur. Il n'y a rien de pire pour bousiller une estime de soi, que d'être cocu.
Le monologue de Naruto étonna Hinata, lui qui invitait une fille différente dans son lit presque tous les soirs. Bon d'accord, pas tous les soirs, mais assez souvent pour remarquer que ce n'était pas des relations sérieuses. Une fille l'avait-il trompé ? se questionna Hinata sans oser le demander. Par contre, ça pourrait expliquer son refus de se caser dans une vraie relation.
- Tu es sûre que tu n'as pas besoin d'aide pour descendre le reste ? demande une nouvelle fois Naruto. C'est une offre à durée limité.
Hinata ignorait ce qui lui prit à ce moment-là, mais elle accepta son aide. Ce fut donc la première fois qu'il pénétra dans son appartement. La décoration ne fut pas une grande surprise. Simple et sans fantaisie de son point de vue. Il y avait deux toiles de fleurs pour mettre de la couleur et des coussins assorties sur le divan noir. Divan assorti au set de cuisine. Assez sombre dans l'ensemble. Hinata le sortit de sa contemplation en lui donnant deux sacs de poubelles plutôt lourd et elle attrapa le dernier avant de se diriger vers la porte. Naruto trouvait dommage qu'elle rende tout à son copain, ex, infidèle. Il y repenserait à deux fois avant de sauter la clôture. Quoiqu'elle s'était peut-être défoulée sur d'autres objets que la PSP. Il espérait tellement qu'elle allait le faire payer à ce Kiba.
Il la suivit sans faire d'autres commentaires. Elle était déjà suffisamment éprouvée et il imaginait bien qu'il n'était pas le meilleur donneur de conseil pour elle. Du moins, du point de vue de la brune. Parce que Naruto se savait de bon conseil, malgré le mode de vie qu'il menait. Il était du genre « faites ce que je dis et non ce que je fais. » Comme le dirait si bien ses frères et ses sœurs. Arrivé devant le conteneur à vidange, il jeta dans la poubelle l'un des sacs qu'il tenait.
- Hey ! protesta Hinata. Mais qu'est-ce que tu fais ?
- Si tu ne veux pas donner ou vendre ses choses, fais-le au moins travailler pour les récupérer. En plus tu pourrais te délecter du spectacle, ajoute-t-il en pointant la fenêtre de sa porte.
- Bien que l'idée d'être aussi mesquine avec Kiba soit à l'opposé totale de sa personnalité, Hinata devait avouer qu'il le méritait pleinement.
- Je peux ? demande Naruto en montrant le second sac.
Hinata le regarda un instant, avant de détourner la tête en lui faisant un mouvement vague de la main. Une seconde après, elle entendait le bruit du sac qui tombait dans la poubelle. Au grand étonnement de Naruto, elle lui tendit le sac qu'elle tenait et elle prit la direction de son appartement. Même si elle laissait son voisin jeter les affaires de son ex, ses valeurs lui empêchaient de le faire elle-même. Agir d'une telle façon allait à l'encontre de son éducation très stricte.
À peine rentrée, son appartement lui parut déprimant. Tout allait lui faire penser à Kiba et à son infidélité. Soupirant bruyamment, elle ressortit pour prendre la direction de sa boutique. Rien de mieux que de faire des petits gâteaux pour se changer les idées et éviter de manger ses émotions. Mieux valait être productive, plutôt que de s'apitoyer sur son sort, tel que lui avait enseigné son père. Après trois longues heures à cuisiner, et les paupières tombantes, Hinata nettoya la cuisine de sa boutique et sortit pour retourner chez elle.
Arrivée en haut de l'escalier, la pâtissière découvrit une adolescente assise sur une valise devant la porte de son voisin. Le visage seulement éclairé par l'écran de son téléphone et des écouteurs dans les oreilles, elle ne l'entendit pas s'approcher avant qu'elle ne soit dans son champ de vision.
- Bonsoir, fit Hinata. Je peux t'aider ?
- Bonsoir. Hum, hésite l'adolescente en jetant un coup d'œil à la porte derrière elle. Vous connaissez le monsieur qui vit ici ?
- Cette question prit Hinata au dépourvu. Cette fille était beaucoup trop vieille pour être sa fille et trop jeune pour être une de ses ex copines.
- Plus ou moins. On a étudié ensemble et on est voisin. Mais on n'a pas vraiment sympathisé.
- Donc vous ne pouvez pas savoir où il se trouve en ce moment, marmonne l'adolescente en baissant les yeux.
- Tu n'as pas son numéro pour le joindre ?
- Surtout pas !
Cet exclamation étonna encore plus la pâtissière.
- Je veux dire… Je ne veux pas gâcher sa soirée.
- Et qui es-tu ?
- Oh désolée. Je m'appelle Maya, se présente-t-elle en se levant. Je suis sa petite sœur.
Sœur ? se répéta Hinata. Cette fille devait avoir tout juste quatorze, si ce n'est douze ans.
- Oui je sais, on a une grosse différence d'âge, s'empresse-t-elle d'ajouter. Et il va sûrement s'emporter quand il saura que je suis ici.
- Pourquoi ? demande Hinata d'une voix incertaine.
- Parce qu'il va comprendre que j'ai fugué sans prévenir qui que ce soit.
- Fuguée ? Pourquoi ?
Voyant l'adolescente commencer à frotter nerveusement ses mains l'une contre l'autre, Hinata eut un peu pitié pour elle. Il devait être arrivé quelque chose chez elle et elle avait décidé de trouver refuge chez son grand frère.
- Et si on allait discuter au chaud chez moi ? propose finalement Hinata.
Une vague de soulagement sembla détendre la jeune fille. Il ferait nettement moins frais que dehors, surtout si comme Hinata le pensait, son voisin était parti draguer et peut-être se trouver une partenaire pour la nuit. Se serait tellement plus simple si elle lui passait un coup de fil. Il reviendrait probablement dans l'immédiat. Surtout au vue de l'âge de sa sœur et de l'heure. Dès qu'elles furent assises autour de la table avec une tasse de chocolat chaud entre les mains, Hinata lui demanda de lui raconter ce qui l'avait poussé à fuguer.
- Avant tout, promettez-moi que vous n'en parlerez pas à mon frère, la supplie Maya.
- Je suis désolée, s'excusa Hinata, mal à l'aise. Je ne peux pas promettre une telle chose.
- Je veux juste éviter qu'il pète les plombs, soupire l'adolescente. Mon copain, ou plutôt mon ex, a essayé de me violer, avoue-t-elle enfin.
Hinata resta silencieuse un instant, comprenant mieux sa demande de silence. Elle devinait que Naruto devait être du genre protecteur avec sa petite sœur. Et il ne fallait pas plaisanter avec le viol.
- Mon ex a dix-sept ans, presque dix-huit, et toutes les filles lui courraient après, mais c'est moi qu'il a choisi au final, poursuivit Maya. J'étais aux anges. Mais… Lors d'une fête il m'a emmené dans une chambre et quand je lui ai dit que je n'étais pas prête, il m'a répliqué qu'il avait attendu un mois pour la norme, mais que maintenant c'était à mon tour de faire un effort. J'ai eu beau essayer, mais quand il me caressait… J'ai préféré prendre la fuite, commence-t-elle à sangloter. Le lundi, quand je suis arrivée à l'école, tout le monde se moquait de moi. Ils disaient tous que j'étais coincée et que j'avais dû être adoptée.
- Quel rapport ? s'étonne Hinata.
- Connaissez-vous un peu mon frère ? Son mode de vie ? Mes trois frères et ma sœur ont une libido, disons bien développée, poursuit Maya en voyant qu'elle ne répondait pas. Chose que je ne semble pas avoir hérité. Surtout Karin, c'est une légende pour les garçons. Elle s'est tapée presque tous les gars de dernière années dès sa deuxième année. Quatre années de grosse débauche. Il semblerait que Jet s'attendait à ce que sois aussi nympho que ma sœur. Il a dû être déçu de découvrir que ce n'était pas mon cas.
Maya s'arrêta en essuyant ses larmes d'un mouvement rageur. Hinata ressentit de la peine pour l'adolescente. À cause des réputations de ses aînés, elle subissait les moqueries de ses camarades.
- Je suis sûre que si tu expliques la situation à ton frère…
- Vous êtes folle ! Ça beau être tous des débauchés, ils sont ultra protecteurs avec moi. Naruto est le pire des quatre. Il irait à mon école pour trouver Jet et le tabasser à mort ou bien jusqu'à ce que quelqu'un l'arrête. Et je n'ai pas envie qu'il finisse en prison.
Hinata soupira bruyamment. Ça devenait compliqué cette histoire.
- Malheureusement, il va falloir que tu lui dises, puisque c'est chez lui que tu es venue te réfugier. Et mentir n'est jamais une bonne solution.
- La meilleure solution aurait été d'aller chez Nagato, mais Konan peut accoucher à tout moment de leur deuxième enfant. Je serais une gêne. Yahiko est toujours sur la route pour son travail de DJ et il ne rentre que toutes les deux semaines quand c'est son tour de s'occuper de son fils. Il a mis une fille enceinte durant une de ses tournées, explique-t-elle rapidement. Et Karin, s'arrête-t-elle pour laisser échapper un petit rire de dépit. Vu le nombre de gars qui passe dans son appartement, ce serait plus gênant qu'autre chose pour moi. Je sais que Naruto ne le fait que lorsque le besoin se fait sentir et ça ne lui dérangerait pas d'aller chez la fille si je suis là. C'est donc la pire et la meilleure solution à la fois.
- Mais tes parents ne vont pas s'inquiéter ?
- Je leur ai laissé une note pour leur dire que j'ai eu envie de rendre visite à mon frère préféré.
- Un lundi soir ? fit remarquer Hinata, incrédule.
- On est en semaine de relâche, alors…
C'est vrai, on était en mars, se rappela Hinata.
- Et ta sœur n'aurait pas pu t'aider avec ce problème ?
- Me faire aider par la source de mon problème ? Elle ne peut pas comprendre ce que je vis. Ni aucun de mes frères. C'est même plus facile d'en parler avec vous, alors que je ne vous connais pas.
Hinata n'osa pas répondre. Au fond, elle la comprenait pour ce qui était du « sexe », mais pas pour se sentir seule avec quatre frères et sœur, ni en tant que cadette. Elle était l'aînée d'une sœur et c'était tout.
- Est-ce que vous croyez que c'est normal de ne pas avoir envie de faire l'amour avec son copain après un mois ? demande soudainement Maya.
- Je crois… Je crois que ce qui n'est pas normal, c'est de proclamer son amour pour une personne et de ne pas être capable d'attendre que celle-ci soit prête pour quelque chose de plus intime. Vu comme il a agi, ce Jet ne t'aimait pas vraiment. Et tu as bien fait de ne pas lui céder.
- Je sais que c'est déplacé, mais…, poursuivit l'adolescente après un temps de silence. Vous aviez quel âge quand… Vous savez…
- Dix-huit ans. Et… Et je m'étais forcé pour mon copain. J'ai cru que j'en avais envie, que j'étais prête, mais… Quand on a commencé, j'ai réalisé que non, et je n'ai pas osé l'arrêter.
- Alors je suis normale.
- Plus que normal. La moyenne est de dix-sept ans, mais je crois que les médias influencent beaucoup notre génération. Alors ne te sens pas mal de dire non à un garçon. S'il t'aime vraiment, il attendra et quand tu te sentiras prête, tu le sauras.
- Merci. Merci de m'avoir écouté.
- Avec plaisir. Et si tu as peur d'en parler à Naruto, je peux être là quand tu le feras.
- Vous accepteriez ?
- Si tu arrêtes de me vouvoyer, oui, rit doucement Hinata.
- D'accord.
- Maintenant, il faudrait l'appeler, déclare la pâtissière en retrouvant son sérieux.
Maya céda et attrapa son téléphone pour contacter son frère. Comme elle l'avait deviné, il était dans un bar en train de dragué et apprendre que sa petite sœur l'attendait chez sa voisine ne lui fit pas plaisir. Un, ça bousillait sa soirée, et deux, il était fou d'inquiétude d'apprendre qu'elle avait pris le bus toute seule à une heure pareil. Hinata n'avait même pas pensée à ce détail. Et vu l'éclat de voix qui sortit du téléphone de la rousse, ça représentait un bon deux heures de route de chez leurs parents à ici. Si sa petite sœur faisait la même chose, il est clair qu'Hinata serait aussi inquiète que lui. En attendant que Naruto arrive, la pâtissière proposa à Maya une part du gâteau qu'elle avait ramené avec elle tantôt.
- Hum ! s'exclame Maya, une main devant la bouche après une bouchée. C'est délicieux ! Et super moelleux, ajoute-t-elle en regardant le morceau de gâteau.
- Merci.
- C'est vous qui l'avez fait ? demande-t-elle étonnée. Mon frère doit être jaloux. Il fait de bon gâteau, mais le vôtre… Notre grand-mère aurait tué pour pouvoir en faire un aussi bon.
- Elle aimait faire des gâteaux ?
- Pas que les gâteaux. Elle détestait manger au resto parce que ce n'était pas elle qui avait cuisiné son repas. Je ne l'ai pas vraiment connue, mais Naruto m'a beaucoup parlé d'elle. C'est elle qui lui a montré comment cuisiner et surtout le secret pour bien pétrir la pâte à pain. Je dirais qu'avec notre mère, c'était le plus affecté par sa mort. Ils étaient très proche.
- Il a donc commencé à cuisiner très jeune ?
- Il aidait grand-mère, je crois… À quatre ans. Mais il avait douze ans quand il a fait son premier pain tout seul. Bon, il n'était pas aussi réussi que maintenant, mais il avait le bon goût. Ses bras n'étaient pas encore assez musclés pour donner la bonne consistance. Bon, moi je ne m'en souviens pas, mais maman l'a répété assez souvent par la suite pour l'encourager à poursuivre, que c'est comme si je me souvenais du goût qu'il avait.
- Vous semblez très proches malgré votre différence d'âge, remarque Hinata.
- Il a été le plus jeune pendant huit ans, alors il est le mieux placé pour me comprendre sur certains points. Ça et le fait qu'il était soulagé que Karin ait enfin une sœur avec qui jouer à la poupée. Version grandeur nature.
À cette précision, Hinata devina que son voisin avait sûrement dû prendre le rôle de la poupée pour sa sœur aînée.
- Elle semble avoir tout un caractère.
- Je crois qu'à côté du mot « caractère » dans le dictionnaire, il y a sa photo. Tout comme notre mère, notre grand-mère et toutes les femmes de la lignée Uzumaki. Je suis l'exception à la règle, ajoute-t-elle en levant la main.
Elles partirent toutes les deux à rire, juste au moment où trois coups résonnèrent sur la porte d'entrée.
- Voilà mon bourreau préféré, soupire piteusement Maya.
Hinata alla ouvrir à son voisin, qui arborait un air découragé. L'adolescente arriva derrière elle, trainant sa valise sur roulette à sa suite. En découvrant le bagage de sa sœur, Naruto fronça les sourcils. Ça ne ressemblait pas à une simple visite d'un jour ou deux comme elle l'avait dit au téléphone.
- On en reparle chez moi, gronde Naruto d'une voix calme.
- Merci pour ton hospitalité et tes conseils, fit Maya en inclinant la tête vers la brune.
- Ça m'a fait plaisir.
Dès que la porte se fut refermée derrière eux, Naruto attrapa la poignée de la valise de sa sœur et marcha vers son appartement à grands pas. Maya le suivit en gardant la tête basse. Elle voyait bien que son frère s'inquiétait, mais il garda le silence jusqu'à ce qu'ils soient assis dans sa cuisine.
- Tu vas m'expliquer ce que tu fais « réellement » ici avec une valise. Pas de mensonge, ni de détour. Tu dois tout me dire, sinon je te renvoie à la maison.
Maya soupira, se frotta les mains sur ses jeans avant de tout dire, en précisant qu'elle voulait qu'il reste calme, sinon elle irait chez sa « charmante » voisine. Comme elle l'avait prévu, Naruto se leva d'un bond en proférant des menaces envers le salop qui avait osé être désobligeant avec sa petite sœur chérie.
- Tu avais promis de rester calme !
- Comment veux-tu que je reste calme, alors qu'il a essayé de te violer et qu'il t'a humilié devant toute l'école ? Il mérite que je lui casse la gueule.
- Si tu fais ça, tu vas finir en prison, alors tu ne vas rien faire. Si je suis venue ici, c'est pour m'inscrire à l'école de la ville, poursuit-elle après un moment de silence. Ici, personne ne connait la réputation de mes frères et sœur aînés. Ce sera tellement plus simple.
- Fuir n'arrange jamais rien.
- Je sais ce que tu veux dire, mais… Je ne fuis pas ma famille et sa réputation, mais les gens horribles qui vont à notre école. Et puis… La polyvalente de Konoha est réputée pour son programme de danse et de musique. Bien plus que la nôtre, alors… Toute cette histoire m'aura plutôt poussé à terminer mon secondaire dans une bien meilleure école, termine-t-elle avec un sourire innocent.
- T'avais déjà préparé ton plaidoyer, remarque Naruto.
- J'ai eu le temps, assise sur ma valise devant ta porte avant qu'Hinata n'arrive. Oh et t'aurais dû goûter son gâteau au chocolat et à la framboise, change-t-elle de sujet en se tenant les joues à deux mains. Je suis sûre que grand-mère serait trop jalouse de sa recette.
- À qui le dis-tu, grommelle-t-il.
- T'es jaloux d'elle, hein ? murmure Hinata.
- Tu préfères dormir sur mon divan ou dehors ? la menace-t-il.
- Ah, quel susceptible. C'était tellement bon, que je pourrais en manger tous les jours sans culpabiliser pour ma ligne.
- Pas pour rien que sa boutique tourne aussi bien depuis trois ans.
- La tienne aussi tourne bien. C'est elle non, ajoute-t-elle à voix basse.
- Elle qui ?
- Ta rivale durant le cours de cuisine. Tu n'arrêtais pas de parler d'une fille qui excellait en pâtisserie.
Naruto préféra détourner la tête plutôt que de répondre. Il n'avouerait jamais à voix haute qu'il enviait le talent d'Hinata pour la décoration. Elle réalisait des œuvres d'art réaliste avec une poche à douille. Il ne comprenait juste pas comment elle faisait.
- Et pour cette école, tu t'inscris quand ? demande-t-il pour changer de sujet.
- En fait… J'y suis allée avant de venir ici. C'est congé pour les élèves, mais pas pour les profs. Et j'avais pris rendez-vous jeudi passé, avoue-t-elle d'une petite voix.
Comprenant que sa sœur avait tout planifié depuis au moins une semaine, il soupira en se massant les tempes. Sa sœur était intelligente et créative. Elle ne soumettait son idée, qu'une fois que ça fonctionnait.
- Donc tu commences lundi ?
- Oui et non.
Naruto fronça les sourcils.
- Vu que c'est moi qui a fait les démarches et que je ne suis pas majeure, l'un de mes parents doit venir signer les papiers de transfert. Eux ou… Un tuteur.
- Tu es en train de dire que je suis ton tuteur ?
- Tu es majeur, tu travailles et je vais vivre chez toi, donc… oui.
- Parce que tu vas vivre ici ?
- Oui, tient-elle longtemps la note innocemment.
Naruto soupira bruyamment en glissant un peu plus sur sa chaise.
- Mais je peux travailler à temps partiel dans ta boutique pour payer ma part, s'empresse d'ajouter Maya.
- Tu vas m'aider le matin avant d'aller en cours ? demande Naruto, sceptique.
- Oui, assure-t-elle.
Naruto soupira une nouvelle fois, mais il céda à sa sœur. Il n'avait jamais su dire non à sa petite sœur. À Karin oui, mais pas à Maya. Et elle commençait à en profiter allégrement.
- Tu appelles maman et papa et tu précises que tu m'as mis devant le fait accompli. Et on ira signer ces papiers demain après-midi, comme ça sera fait.
- D'accord, s'enthousiasme Maya.
- Tu sais que je vais t'en faire baver pour pas m'en avoir parler avant ? lui fit remarquer Naruto.
- Oui, acquiesce-t-elle avec moins d'enthousiasme.
