« C'est vrai que j'étais désobéissant. Pardon Papa, pardon Maman. Je sortais sans votre accord, je rentrais tard, je buvais, je couchais, je fumais des pétards. Mais si vous saviez… Avec eux, c'est le bonheur. Je suis parti sans vous prévenir. Du jour au lendemain. Pardon Papa, pardon Maman.

Je chante des musiques de pirates sur la proue, j'hurle ''TERRE'' en pleine nuit. Ce n'est pas tout les jours faciles, c'est vrai je vous l'accorde. Mais si vous saviez… Avec eux, c'est le bonheur. J'ai trouvé des amis, Papa, Maman, cette fois-ci, c'est des vrais. Pour la vie.

Je suis amoureux aussi. Je me suis étonné. Pour des marins illégaux, c'est courant. Le risque, c'est excitant. Mais si vous saviez… Je leur ai donné un peu de mon âme, Papa. Et un peu de ma vie aussi. Ne vous préoccupez pas de moi. Je suis heureux loin du large. Avec eux surtout.

C'est vrai que le restaurant de Papa me manque. C'est vrai que les bras de Maman me manquent. Et le soir, la douceur marine qui t'enveloppe comme un châle, c'est du réconfort. Et puis, j'ai eux. J'ai Luffy. Je ferais tout pour lui, mourir ne me fais plus peur. Ne t'inquiète pas Maman si tu vois, placardé sur les murs de la ville, mon portrait et une prime.

J'ai Ussop. Un fou aux cheveux crépus. J'ai Nami. Ma jolie Nami, mais ce n'est pas d'elle dont je suis amoureux. J'ai Chopper. Il me console quand j'ai froid. Oui Papa, j'ai toujours peur du froid. J'ai Franky. C'est un costaud. Au sens propre. J'ai Brook. Il m'apprend la musique, à chanter, à danser. J'ai Robin. Elle me lit des histoires quand je surveille la mer. Mais ce n'est pas d'elle dont je suis amoureux.

J'ai Zoro. C'est une tête de mule. Il m'énerve. On se bat tout le temps. On est tout les deux des antipodes. Je sais que tu souris Maman, alors explique à Papa, je sais qu'il ne comprend pas…

On a vécu beaucoup trop de choses. Impossible de faire une liste. Mais deux c'est possible. Pas maintenant, plus tard sans doute. Je sais que tu m'en veux Papa. Tu voulais que je reprenne le resto. J'en ai un. C'est que les clients ont toujours la même tête, mais si vous saviez…

Tu lis le journal Papa ? Si c'est le cas, tu as vu nos exploits… Nous sommes des pirates recherchés désormais. Vous me manquez. Trop souvent à mon goût. Je suis nostalgique en ce moment. Mais je ne reviendrais pas, je suis bien sur ce rafiot. C'est n'est pas une lettre d'adieu, mais presque.

Je ne sortirai plus sans votre accord. Je ne rentrerai plus tard. Je ne boirai plus. Je ne coucherai plus. Je suis grand aujourd'hui. Je n'ai plus besoin de vous.

Je vous aime, Papa, Maman. Pardon pour mes conneries de gamin. »

« P.s : Je vous donne une photo des nous. Histoire de critiquer mes fréquentations.